• Homélie fête du Christ - Roi

     

    Jésus Christ nous appelle à être "roi avec Lui" !

                22 novembre, dernier dimanche de l’année liturgique (de l’année A avec l’évangile selon Saint Matthieu) et fête du Christ-Roi de l’univers. Quand nous pensons à un roi, spontanément nous pouvons penser au roi Louis XIV ou à la reine d’Angleterre avec leur couronne d’or, leur carrosse rutilant, leur trône incrusté de pierres précieuses et leur habit richement décoré. Mais jamais Jésus le Christ n’a eu de telles richesses ! Alors, comment peut-on dire qu’il est roi et roi de l’univers ?

                Lisons l’évangile de ce dimanche 22 novembre pour trouver des réponses.

    Évangile (Matthieu 25, 31-46) : En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 

                ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’

                Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’

                Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’

                Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’

                Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

                La couronne de Jésus est une couronne d’épines. Son carrosse est un petit âne sur lequel il est entré à Jérusalem le jour des Rameaux. Son habit de roi est un manteau rouge qu’un soldat romain lui a donné pour se moquer de Lui. Et le trône de Jésus c’est la croix qui est un instrument de souffrance et de mort ; et Jésus crucifié nous révèle ainsi sa royauté pour le monde entier, pour l’univers.

                En effet, la royauté de Jésus Christ prend sa source en Dieu, son Père et notre Père du Ciel. Sa royauté, c’est l’Amour. Sur son trône sacré, la croix, au comble de la souffrance, il a exercé cette royauté d’Amour car il a pardonné à ceux qui l’ont crucifié et il a aussi sauvé « le larron » condamné à côté de Lui et qui s’est tourné vers Lui.

                Et voilà que Jésus nous appelle à être "roi avec Lui" : " Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. "

                En effet, en recevant le baptême, nous sommes marqués du sceau divin de l’Amour comme « prêtres, prophètes et rois ». Nous sommes appelés à être rois à la manière de Jésus-Christ. Par la grâce du baptême, en nous donnant l’Esprit-Saint, Dieu le Père par les mains de son Fils Jésus Christ nous rend capables de dépasser les simples sentiments humains pour devenir des rois et des reines de l’Amour.

                Si nous accueillons l’Esprit-Saint en vérité, si nous le laissons changer notre regard et notre cœur, nous pourrons aimer comme Jésus le Christ : Alors nous devenons capables de pardonner à ceux qui nous font du mal, d’aimer nos ennemis, de dépasser nos premiers réflexes humains (notamment notre égoïsme), de devenir des rois et des reines de l’Amour. Ainsi, nous reconnaissons Jésus le Christ dans la personne malade, dans la personne en prison, dans la personne en guenilles qui mendie dans la rue, dans la personne qui a faim, qui a soif, dans la personne qui cherche un logement, un travail, un pays d’accueil…

                Et au soir de notre vie, nous passerons au tribunal de Dieu, nous serons jugés sur l’Amour. Si vous n’avez pas d’amour vous serez jugés inconsistants devant Dieu qui est Amour : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. »

                Le jugement (« Venez, les bénis de mon Père » … « Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits » …) ainsi décrit par saint Matthieu dans son évangile, nous confirme que le jugement exercé par Jésus le Christ sur nous ne consiste pas à nous juger en fonction de notre attitude envers Lui (Jésus, Fils de Dieu, Fils de l’Homme, roi de l’univers) mais de nous juger en fonction de notre attitude envers notre prochain d’après ce que notre conscience nous a conduits à faire, ou ce que notre inconscience nous a conduits à ne pas faire.

                Reconnaître la royauté de Jésus Christ ce n’est pas attirer sur nous un peu de sa puissance et exercer en son nom une domination sur le monde. Reconnaître la royauté de Jésus Christ, c’est entrer en communion avec Lui pour suivre son exemple et imiter sa royauté de serviteur. Ainsi, l’exemple du lavement des pieds, où Jésus Christ-Roi se met à laver les pieds de ses disciples : C’est par ce geste que Jésus-Christ-Roi se manifeste en tant que « Maître » et « Seigneur » et il dit : « Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jean 13, 14-15).

                C’est ainsi que nous apprenons avec Jésus lui-même comment l’Amour de Dieu s’étend à l’univers entier. Il n’est pas une puissance extérieure, qui s’imposerait à nous ; il est une puissance de service à l’intérieur de nous qui s’exprime à travers le respect et l’attention que nous sommes capables de nous apporter les uns aux autres.

                « Venez, les bénis de mon Père » sont ceux qui ont reconnu la détresse humaine et qui se sont mis en marche pour venir à son secours. Ceux qui ont nourri l’affamé, abreuvé l’assoiffé, vêtu celui qui était nu, accueilli l’étranger, visité le malade et le prisonnier ; ils n’ont pas d’abord fait une profession de foi chrétienne, ils ont commencé par ouvrir les yeux sur la réalité ; ont été touchés par la misère humaine, et ont fait quelque chose pour leurs frères et sœurs en humanité.

                C’est ainsi que la royauté de Jésus-Christ se manifeste par cette capacité de susciter au cœur de l’Homme la volonté de la compassion, de la solidarité et de l’Amour.

                Jésus nous appelle à être rois avec Lui, en témoignant de l’Amour de Dieu à travers nos gestes de solidarité et de charité.

                Pour conclure, voici une expression de solidarité que j’ai partagé récemment avec un jeune paroissien, sur ce que nous vivons en ce moment :

                Une cathédrale, une église ou même une chapelle n’ont pas été construites pour exercer une quelconque domination sur l’humanité. Et les personnes qui viennent à la messe ne sont pas supérieures aux autres. Une cathédrale, une église ou même une chapelle ne signifient pas la domination de Dieu, mais sont signes de la miséricorde, de la proximité de l’Amour de Dieu pour tous sans exception par Jésus-Christ-Roi-Serviteur des serviteurs, venu nous sauver en nous donnant sa Vie sur la croix et en ressuscitant le 3ème jour, jour du dimanche !!!

                Alors, aujourd’hui, même si nous vivons douloureusement la suspension de nos messes dominicales, l’absence d’Eucharistie avec l’assemblée des chrétiens dans nos églises est une manière d’être solidaires avec les malades du Covid-19 et avec les soignants qui luttent contre cette pandémie. Et la messe est toujours célébrée en privé chaque jour. Et il est possible de recevoir la Communion en la demandant à un prêtre.

                En cette période de 2ème confinement, et d’attente du retour de la messe avec l’assemblée des chrétiens dans les églises, prions pour que Jésus-Christ-Roi-Serviteur nous aide à entrer dans son attitude : « Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. (Lettre de Saint Paul aux Philippiens, 2, 5-7).     Amen.

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  • Evangile de Matthieu 25, 14-30 :
        En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole:
    « C’est comme un homme qui partait en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. À l’un il remit une somme de cinq talents, à un autre deux talents, au troisième un seul talent, à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
        Aussitôt, celui qui avait reçu les cinq talents s’en alla pour les faire valoir et en gagna cinq autres.
    De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres.
    Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
        Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.
        Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit: "Seigneur, tu m’as confié cinq talents; voilà, j’en ai gagné cinq autres."
    Son maître lui déclara: "Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur."
        Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit: "Seigneur, tu m’as confié deux talents; voilà, j’en ai gagné deux autres."
    Son maître lui déclara: "Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur."
        Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit: "Seigneur, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient."
        Son maître lui répliqua: "Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu. Alors, il fallait placer mon argent à la banque; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix. À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents!" »

    Homélie :

            Décidément les paraboles de Jésus sont dérangeantes. Celle de l'évangile du 33ème dimanche ne fait pas exception à la règle. 

             D’abord, le partage inégalitaire entre les serviteurs, puis la logique du gain adoptée par deux serviteurs et le sort réservé à celui qui est dit incapable, et en conclusion l’invitation au rendement maximum : c’est étonnant de la part de Jésus !

             Alors, il ne faut pas prendre ces images au premier degré, mais il faut essayer de découvrir le message présent dans la parabole des Talents.

             Un talent, à l’époque de Jésus, est un capital très important qui vaut 30 années de salaire : quasiment toute une vie. Deux ou cinq talents représentent donc une fortune colossale.

             Ces talents généreusement confiés par le « Maître parti en voyage », - comprenons Dieu lui-même -, représentent notre vie reçue gratuitement, et aussi le monde qui nous est donné.

             Dans la parabole, chacun aussi reçoit à la mesure de ses possibilités. Les deux serviteurs qui ont doublé l'apport initial sont félicités. Si le troisième serviteur avait produit un seul « talent », il aurait eu droit au même compliment.

             Le grand enseignement de ce récit est que Dieu nous fait confiance.

             Chacun reçoit sa part de responsabilité. Dieu nous veut actifs, imaginatifs. Il nous place dans un monde rempli de possibilités pour que nous soyons créateurs avec lui.

             Sommes-nous de ceux qui agissent ou de ceux qui enfouissent nos talents ? Avec la parabole des Talents nous pouvons comprendre que « Ne rien faire du tout n'est pas synonyme de bien faire ! »

             Un fondateur d’une œuvre de solidarité comme le père Jean Rodhain fondateur du Secours Catholique a fait un rêve : «J’ai rêvé qu’un homme se présentait au jugement de Dieu. Et il disait : «Tu vois, Seigneur, j’ai obéi à ta loi, je n’ai rien fait de malhonnête, de mauvais. Mes mains sont propres...» - «Sans doute, répondit le Seigneur, sans doute, mais tes mains, elles sont vides ! En fait, tu n’as rien fait, tu n’as rien risqué, rien produit. » Dans la parabole des talents, Jésus nous rappelle que la foi chrétienne n’est pas sans engagement et sans risque.

             « J'ai eu peur ! » dit le troisième serviteur pour s'excuser. Il n'a rien gaspillé. Il n'a rien perdu. Il n'a rien fait. Il n'a pas vu la confiance qu’on lui faisait en lui donnant cette somme énorme. Il s'est laissé envahir par la peur, car il portait, sur le maître qui l'avait comblé, un regard de méfiance et non de confiance. Il a imaginé sa dureté et son intransigeance au lieu de voir sa générosité.

             Notre regard sur le Seigneur conditionne notre engagement.

             La confiance fait oser et entreprendre. Notre foi est-elle active ou passive ?

             « Sommes-nous endormis ou vigilants » comme nous a dit saint Paul dans la 2e lecture.

             Dans la 1ère lecture, la femme vaillante du livre des Proverbes est digne d’éloges parce qu’elle donne aux tâches de tous les jours une dimension d’amour et d’espérance.

             Portons sur Dieu un regard de confiance, car le Seigneur a confiance en nous !      Amen !

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    Le royaume des Cieux se construit en nous !

    L’huile du cœur !

                En cette fin d’année liturgique, au début d’un 2ème confinement et après, hélas, un autre attentat terroriste et meurtrier dans une église voici une homélie sur l’évangile du dimanche 8 novembre qui nous parle du royaume des Cieux !? Dans l’évangile de Saint Matthieu, l’expression « le royaume des Cieux » signifie que c’est effectivement « le royaume des Cieux » (de Dieu) qui vient et qui s’accomplit avec Jésus Christ et non le royaume de la terre (du monde).

                Ainsi, dans son évangile Saint Matthieu nous montre qu’il y a deux façons de regarder le monde, les événements, notre vie : Il y a le regard de Dieu (qui avec nous veut transformer le mal en bien) et il y a le regard humain (qui veut seulement séparer le mal et le bien). C’est ce que Jésus nous explique dans la parabole des dix jeunes filles invitées à des noces.

    Evangile selon saint Matthieu 25, 1-13 :

      En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.

      Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.”

      Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

    1)- Le royaume des Cieux se construit en nous ! :

                - Le regard humain : Les 5 « prévoyantes » méritent d’entrer dans la salle des noces et les 5 « insouciantes » ne méritent pas d’entrer dans la salle des noces.

                - Le regard de Dieu : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces » et non pas seulement à 5 jeunes filles « qui étaient prêtes » et qui « entrèrent dans la salle des noces. » Alors, la venue du royaume des Cieux est bien pour toutes les 10, les 5 « prévoyantes » et les 5 « insouciantes » ! En effet, chacun peut le reconnaître : les contraires se mêlent en nous et dans nos vies (le bien et le mal ; la réussite et l’échec, l’espoir et le désespoir, le courage et la fatigue, la joie et la tristesse, la vie et la mort, l’amour et la haine, la vengeance et le pardon, le « je vais te tuer » et le « je te pardonne » ...)

                Pour nous faire comprendre que Dieu nous invite tous sans exception à le connaître et à entrer dans une relation d’alliance (c’est-à-dire d’amour réciproque) avec Lui, dans la parabole toutes les 10 jeunes filles s’endorment en même temps et aussi se réveillent au même moment ! :

                « Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. »

                En effet, des évènements peuvent bouleverser nos vies et nous obliger à regarder la réalité en face ! : Ces événements peuvent être vécus au niveau individuel, familial, amical, ou paroissial, ou diocésain, ou associatif, ou encore au niveau d’un quartier, d’une ville, d’un village ou encore au niveau national et même international. Notre manière de réagir (« de préparer notre lampe ») dit notre volonté de participer ou de ne pas participer à la construction « du royaume des Cieux » en nous, autour de nous, dans le monde. Et participer à la construction « du royaume des Cieux » ce n’est pas seulement se contenter de séparer le mal du bien ; c’est choisir le regard de Dieu sur le monde en croyant que le bien est plus fort que le mal et que d’un mal il peut toujours sortir un bien !

                Après l’attentat terroriste dans la basilique Notre Dame à Nice, voici un extrait de la prière transmise par les évêques de France aux paroisses : « … Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraine aussi dans sa résurrection. … »

                « il y eut un cri » : Jeudi 29 octobre, le matin à Nice, dans la basilique Notre Dame, il y eu un cri et un double cri !!! Le cri du terroriste : « Dieu est grand » et le cri d’horreur des victimes et des témoins.             Réveillons-nous !!! Préparons nos lampes !!!

                Et voilà, il y a des lampes qui restent allumées et d’autres qui s’éteignent !!! Et il n’y a pas assez d’huile pour toutes les lampes !!! Les prévoyantes disent aux insouciantes : « Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous … ». Il y a ceux qui préparent leur lampe de façon impulsive (insouciante), sans réflexion préalable (sans réserve d’huile) à cause du premier réflexe très humain de la colère, en disant : « Je ne comprends pas et je suis en colère car on ne peut pas crier « Dieu est grand » et tuer des personnes qui prient ! » Et il y a ceux qui préparent leur lampe avec une réserve d’huile (de façon prévoyante, avec une réflexion préalable) et qui ne se laissent pas posséder par la colère. La réflexion (la réserve d ‘huile) Mgr Lebrun (qui était l’évêque du père Hamel assassiné le 26 juillet 2016 par des terroristes dans l’église de St Etienne du Rouvray) l’a exprimée de cette façon après l’attentat à Nice : « L’Eglise de France est frappée par l’horreur et la violence. J’appelle tous les catholiques à lutter contre le terrorisme avec l’exigence de la fraternité pour combattre le fanatisme. »

                5 jeunes filles « entrèrent dans la salle de noces » avec leur lampe allumée. Les 5 autres avec leur lampe éteinte allèrent chercher de l’huile et en revenant trouvèrent la porte fermée et l’époux leur répondit : « Je ne vous connais pas. » La conclusion de la parabole est : « Veillez donc ! ». « Veillez », pour Jésus Christ (l’époux de la parabole) c’est avoir la vigilance du cœur (l’huile du cœur !). C’est là qu’Il nous donne rendez-vous pour construire le royaume des Cieux en nous, autour de nous, dans le monde !

                2)- L’huile du cœur ! : Dieu s’est fait Homme en Jésus Christ pour nous rencontrer de façon humaine et avec amour. Et son désir de rencontre n’est pas distant, bref ou superficiel. Dieu se présente en Jésus Christ comme « l’époux ». Toutes les dix jeunes filles représentent l’épouse qui est l’humanité. Dans la parabole, leur mission est de recevoir l’époux à la fête des noces, en allumant leur lampe (leur amour pour le Seigneur) avec l’huile de leur cœur !

                Et le Seigneur, l’époux dit aux 5 jeunes filles qui sont revenues après avoir acheté de l’huile « chez les marchands » pour leur lampe : « Je ne vous connais pas ! » Pourtant, c’est certain, l’époux (Dieu fait Homme en Jésus Christ) connaît son épouse (nous-mêmes, toute l’humanité représentée par les 10 jeunes filles dans la parabole) pour laquelle Il accepte de donner sa Vie jusqu’à mourir sur une croix ! Mais Dieu ne peut pas nous connaître en dehors de cet amour pour chacun de nous. Ainsi, le Seigneur qui est toujours le premier à nous aimer se comporte envers nous comme un mendiant de notre amour ! Et l’amour (l’huile du cœur) ne s’achète pas chez les marchands !

                Conclusion : En cette fin d’année liturgique, au début d’un 2ème confinement et après, hélas, un autre attentat terroriste et meurtrier dans une église, Jésus nous dit que le royaume des Cieux se construit en nous avec notre huile du cœur. Nous vivons, en tant que chrétiens, amis de Jésus Christ, et en tant que frères et sœurs en humanité, un grand moment de vérité : A la suite de l’encyclique du pape François « TOUS FRERES », Mgr Lebrun confirme que « c’est avec la fraternité que nous pouvons combattre le fanatisme ! ». Et saint Jean Paul II (pape victime d’un attentat terroriste le 13 mai 1981) avait dit : « Pas de paix sans justice et pas de justice sans pardon ! La véritable paix est en réalité « œuvre de la justice » (Isaïe 32, 17). Et la justice doit être complétée par le pardon qui guérit les blessures et qui rétablit les rapports humains meurtris en profondeur. » 

                L’huile du cœur aujourd’hui, c’est d’accepter le 2ème confinement pour se protéger et protéger nos proches, nos frères et sœurs en humanité. L’huile du cœur aujourd’hui, c’est aussi de construire en nous, autour de nous, dans le monde, le royaume des Cieux, royaume de justice au service de la recherche de la paix et aussi du pardon en croyant que le bien est plus fort que le mal et que d’un mal il peut toujours sortir un bien !                       Amen !

     

    Questions pour continuer la réflexion et la méditation :

                Qu’est-ce que la justice ?

                Que pensez-vous de cette réponse ? : La justice doit, certes, séparer le mal et le bien afin de retrouver la paix, mais la paix ne sera durable et solide que si la justice se met au service de la recherche d’une plus grande fraternité et aussi de la possibilité du pardon.

                Quel est le plus grand pardon que j’ai déjà donné ou que je devrais donner ?

     Prière :

    Je vous propose de prier avec cette prière proposée par les évêques de France 

    "Seigneur, nous te confions notre pays alors qu’il vient de connaitre un nouvel événement dramatique à travers l’assassinat de plusieurs personnes dans la basilique Notre Dame de Nice.

    Ton Fils, sur la Croix, a crié le désespoir de notre humanité. Entends notre cri. Il nous entraine aussi dans sa résurrection. Qu’il nous enracine dans une authentique espérance.

    Nous te prions pour les défunts et leur famille. Nous te confions leur douleur.

    Nous te prions pour la communauté chrétienne et tous les habitants de la ville de Nice. Donne tout particulièrement aux catholiques d’être confortés et renouvelés dans leur témoignage évangélique.

    Au moment de la fête de la Toussaint, que l’Esprit Saint fasse plus que jamais de nous des artisans de paix, dans la justice et la vérité.

    Par l’intercession de Notre Dame, nous te prions."

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  • Homélie Toussaint 2020

     

     

    Homélie :

               Au moment  de la fête de la Toussaint 2020, des événements bouleversent nos vies et nous obligent à regarder la réalité en face en essayant de maitriser notre peur et en ne se laissant pas posséder par la colère !

                En tant que chrétiens, amis de Jésus Christ, en tant que frères et sœurs en humanité, nous vivons un grand moment de vérité !!!

                En France, nous sommes à nouveau profondément blessés par des attentats terroristes et nous pensons notamment aux 3 personnes tuées dans la basilique de Nice.

                En France, nous sommes aussi entrés dans une deuxième période de confinement, nous privant de messes à nouveau pour plusieurs semaines ...

                Et pourtant, saluons la grâce de pouvoir nous rassembler ce dimanche 1er novembre pour célébrer ensemble la fête de la Toussaint et aussi demain lundi 2 novembre pour célébrer la messe de prière pour nos défunts.

                Nous sommes dans une situation de peur (peur des attentats et peur du virus) !

                Il y a plusieurs attitudes possibles :

    - Se résigner, désespérer

    - Ou se révolter, être en colère

    - Ou s’enfermer, ne rencontrer personne

                En ce jour de la Toussaint, nous entendons une autre attitude possible avec l’évangile de la Toussaint : L’évangile des Béatitudes, l’évangile du bonheur et de l’espoir malgré tout à la manière de Jésus !!!

                La fête de la Toussaint peut nous redonner de l'espoir : l'espoir d'un bonheur malgré tout à la manière de Jésus !!!

                Les épreuves sont pourtant là, oui c’est vrai : Terrorisme, pandémie, de nombreuses difficultés économiques ... Beaucoup s'inquiètent pour leur santé, pour leur emploi et en plus nous nous inquiétons pour notre sécurité quand on prie Dieu dans une église ... Oui les épreuves sont là, et nous ne nous laissons pas posséder par la colère pourtant compréhensible dans un 1er temps. Nous gardons l'espérance de la Foi en Jésus Christ à l’exemple des saints et des saintes de l’Eglise !

                Attention, la fête de la Toussaint n'est pas un baume facile pour oublier les épreuves ! Comme les saints et les saintes nous croyons en Jésus Christ, "Dieu fait Homme" pour partager toutes nos peines et nos joies, toutes nos inquiétudes et toutes nos épreuves, jusqu'au don de lui-même sur la croix.

                Nous croyons que le bonheur et l’espoir à la manière de Jésus, c’est toujours possible !!!

    Qu’est-ce que le bonheur et l’espoir à la manière de Jésus Christ ?

                Le bonheur ! Il y a des petits et des grands bonheurs, comme il y a des petites et des grandes joies. Le plus grand bonheur n’est-il pas formé d’une multitude de petits bonheurs ?

                Et l’expérience nous apprend que dans la vie de chaque jour, bonheur et malheur cohabitent.  Notre vie est faite d'ombre et de lumière, de progrès et d’échecs ; de jours heureux et de jours moins heureux, et même parfois de jours douloureux... Et nous faisons le constat que nous sommes plus sensibles au malheur qu’au bonheur !

                Notre principal malheur, c’est de ne pas voir nos petits bonheurs… 

                Et pourtant, le bonheur est une aspiration profonde de tout être humain, c’est un désir vital, le grand besoin de notre cœur… 

                En ce jour de Toussaint, laissons-nous questionner par la vie des saints et des saintes remplie de foi, d’espérance et de charité et entendons cette question vitale qui accompagne la grande fête de la Toussaint :

                Sommes-nous convaincus que Dieu nous veut heureux ? 

                Dieu ne veut pas que tous les jours de notre vie soient des Vendredis Saints, des chemins de croix… et nous croyons que le Seigneur nous fait passer du Vendredi Saint au jour de Pâques, à la Résurrection !!!

                Mais de quoi est-il fait, ce bonheur que Dieu veut pour nous ? 

    Ce n’est pas le bonheur que nous voyons dans les publicités !

                C’est le bonheur des Béatitudes et ce bonheur n'exclut pas la souffrance et la privation.

                Les Béatitudes nous présentent le bonheur, à la manière de Jésus, comme une forme de félicitations !!!

                Que veut dire exactement Jésus en disant : « Heureux » ? 

    Heureux les pauvres de cœur… Heureux ceux qui pleurent… Heureux les doux… Heureux les miséricordieux… Heureux les cœurs purs… Heureux les artisans de paix… Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice… Heureux êtes-vous si l’on insulte, si l’on vous persécute à cause de moi… (donc à cause de notre foi chrétienne).

                Le mot « Heureux » de l’évangile de la Toussaint veut dire « félicitations », « BRAVO », vous êtes sur le chemin de la sainteté, du bonheur et de l’espoir à la manière de Jésus !!!

                Tous ceux qui vivent avec un cœur de pauvres (un cœur qui partage) ; tous ceux qui osent pleurer ; tous les affamés et assoiffés de la Justice ; tous les artisans de paix ; tous les doux ; tous les coeurs purs ; tous les miséricordieux ; tous les persécutés donnent au monde le sel et la lumière, la force du BIEN plus fort que le MAL !

                Ainsi Jésus proclame que tous ceux qui vivent les Béatitudes avancent sur le chemin de la sainteté qui est à la fois :

    -   un chemin de bonheur malgré tout (malgré la souffrance, les privations)

    -   et aussi un chemin d’espoir pour la vie ensemble, pour le « vivre ensemble ».

                En ce jour de la Toussaint 2020, nous redécouvrons que si, à l’exemple des saints nous faisons le choix du bonheur à la manière de Jésus alors nous pouvons donner ou redonner du bonheur et de l’espoir autour de nous, aux autres, au monde.

    Avec les Béatitudes Jésus est explicite. « Heureux êtes-vous ! ». 

                Donc, l’amour est la base de chaque Béatitude… De la pauvreté à la persécution en passant par les larmes, la miséricorde, la douceur, la recherche de la paix, la pureté de cœur, toutes les Béatitudes parle d’une même Béatitude : Celle de l’Amour :

    « Heureux ceux qui aiment, ils sont de Dieu. »

                Jésus n'a pas triché avec la condition humaine : il en connaît toutes les pauvretés, toutes les inquiétudes. Il n'a pas cherché à nous endormir avec la promesse d'un bonheur fictif, irréel.  Le bonheur à la manière de Jésus passe par le chemin difficile et passionnant de l’Amour.

              Le bonheur à la manière de Jésus :

    C’est se libérer de soi-même pour avoir un cœur de pauvre.

    C’est être authentique et vrai.

    C’est ne pas avoir peur de souffrir, ne pas avoir peur de notre prochain, de l’autre.

    C’est construire la paix en recherchant la justice et une justice qui n’écarte pas la possibilité du pardon pour guérir les blessures.

              Saint Jean-Paul II qui a été, lui-même, victime d’un attentat le 13 mai 1981 disait : " Il n’y a pas de paix sans justice. Et il n’y a pas de justice sans prière pour nos ennemis afin qu’ils renoncent à toutes formes de violence. "

                Le confinement peut avoir ceci de bon qu'il nous invite à nous arrêter, à méditer sur notre vie, à relire la Bible, les 4 évangiles, à prier, à remarquer les petits bonheurs quotidiens.

                Alors, du ciel les saints et les saintes nous diront ce que nous disent les Béatitudes : « félicitations, BRAVO ! » vous êtes sur le chemin de la sainteté, le chemin des petits bonheurs malgré tout qui permet le chemin de l’espoir, de l’espérance pour la vie ensemble, pour le « vivre ensemble » !!!

    AMEN !!!

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    « Tu aimeras ! » Aimer, c’est quoi ?

                Une semaine avant la grande fête de la Toussaint. Jésus le Christ replace tout dans l’amour : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Avec Jésus, il n’y a plus que deux commandements qui n’en font qu’un : Celui de l’amour !

     

    Evangile selon saint Matthieu 22, 34-40 :

                En ce temps-là, les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »

                Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

     

    Les pharisiens : Ils respectent de façon très stricte la Loi dans ses moindres détails.

    Les sadducéens : Ils rejettent les coutumes suivies par les pharisiens. Ils s’occupent de la liturgie dans le Temple. Ils ne croient pas à la résurrection.

    Parmi les pharisiens, un docteur de la Loi : Il est un savant et un enseignant de la Loi.

    La Loi : La Loi regroupe, dans la Bible, les cinq livres de l’Ancien Testament que sont la Genèse (Gn), l’Exode (Ex), le Lévitique (Lv), le Deutéronome (Dt) et les Nombres (Nb). Y sont consignés l’ensemble des règles, commandements donnés par Dieu au peuple Juif, après la sortie de l’esclavage en Egypte (en particulier les 10 commandements donnés par Dieu par l’intermédiaire de Moïse : Exode 20, 1-17).

                Les pharisiens veulent montrer leur supériorité sur leur rivaux, les sadducéens, et tendent un piège à Jésus en lui posant cette question. « Dans la Loi, quel est le grand commandement ? »

                Et Jésus ne choisit pas un des 10 commandements. Il choisit deux versets pris dans deux livres de la Loi : L’un dans le Deutéronome (Dt), l’autre dans le livre du Lévitique (Lv) et ces versets ont un point commun : « Tu aimeras … ».

                « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » (Dt 6, 5), cette énumération signifie « de tout ton être ». L’amour du Seigneur doit mobiliser toute ta personne. « Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable », c’est-à-dire, il a la même valeur : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18). L’expression « comme toi-même » est équivalente à celle du commandement de l’amour de Dieu : L’amour du prochain doit mobiliser toute ta personne.

                Ainsi, aimer Dieu est aussi important qu’aimer le prochain, pourvu que ce soit de tout son être, de toute sa personne !!!

                Jésus ajoute : « De ces deux commandements dépend toute la Loi ainsi que les Prophètes. » Jésus n’invente rien mais il donne une interprétation personnelle essentielle en déclarant que c’est l’amour de Dieu et du prochain qui donne sens à toutes les règles de la Loi, dont les 10 commandements.

                Aimer Dieu et aimer le prochain, avec le meilleur de nous-mêmes, n’est-ce pas finalement ce que nous voulons et recherchons au plus profond de nous-même ? En effet, nous sommes tous capables de pressentir que la vie est là, tant l’amour évoque pour nous joie et bonheur. A cette conviction innée se joint toutefois une question : Aimer, c’est quoi ? Qu’est-ce qu’aimer Dieu, et qu’est-ce qu’aimer le prochain ? La question est complexe et peut donner lieu à de nombreuses réflexions. Que mettre sous le mot « amour » ?

                Pour Jésus, il n’y a pas deux amours, il n’y en a qu’un. La seule manière de savoir si j’aime vraiment Dieu est de constater si ma vie est commandée par l’amour et non la haine ; la justice et non l’offense ; le pardon et non la vengeance.

                Il n’est donc pas question de choisir entre Dieu et notre prochain. Il n’y a pas de concurrence entre les deux amours : « Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. », dit saint Jean. (1 Jean 4, 20)

                Il est donc clair qu’on ne peut éliminer un commandement au profit de l’autre, comme certains seraient tentés de le faire. Il serait tellement plus pratique de se dispenser de l’un des deux commandements, en disant : il suffit d’aimer Dieu ou bien, il suffit d’aimer le prochain. Pour Jésus, il y a deux amours qui ne font qu’un.

                Un journaliste voit une jeune religieuse soigner les plaies d’un lépreux. Il lui dit très sincèrement : « Je ne ferais pas ce genre de travail même pour 100 000 euros ». « Moi non plus, répondit-elle avec simplicité, mais je le fais par amour pour ce pauvre homme et à travers lui, par amour pour Dieu. »

                L’essentiel, nous dit Jésus, c’est donc d’aimer Dieu et d’aimer son prochain, les deux étant indissolublement liés. Toute la foi, se résume à cela : « Tu aimeras ! » et l’amour c’est 2 amours !

                Aimer Dieu - Aimer son prochain : Depuis toujours, par amour, Dieu fait le premier pas vers nous (et il s’est fait Homme en Jésus le Christ). Si tu aimes Dieu sans aimer les autres, alors oui, tu es un menteur (1 Jean 4, 20). Si tu aimes les autres sans aimer Dieu, tu risques bien de les aimer d’un amour rétréci, rien que pour toi. Les grands croyants – par exemple Sœur Emmanuelle (religieuse qui a vécu avec les chiffonniers du Caire en Egypte) – ont su aimer « pour l’amour de Dieu », et cela les a conduits tellement loin avec la joie et la paix dans le cœur.

                En aimant notre prochain, il s’agit d’aimer Dieu comme Il nous aime. Son amour est toujours inconditionnel, gratuit et universel. 1- Inconditionnel : Dieu n’attend pas que nous soyons aimables, parfaits pour nous aimer. Au contraire, c’est son amour qui nous rend aimables.

    2- Gratuit : Le Seigneur n’exige rien en retour. Il continue à nous aimer même si nous ne répondons pas et il aime jusqu’au pardon. 3- Universel : Pour Dieu, il n’y a pas d’exception. Nous sommes tous aimés par le Seigneur avec le même amour. Dans notre manière d’aimer, nous sommes donc invités à faire un pas en dehors de notre petit cercle d’amis, vers les chiffonniers de notre rue ( pour reprendre l’exemple de sœur Emmanuelle ). Si Dieu ne fait pas d’exception, pourquoi en ferions-nous ?

                AIMER ! : « Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. » nous dit Jésus (Matthieu 25, 40). Il n’y a qu’un seul amour qui consiste à choisir la joie de sortir de nous-mêmes et à donner le meilleur de nous-même en nous mettant au service des autres. Quand l’autre, le prochain, est aimé en vérité, Dieu est rencontré et alors grandissent en notre cœur la joie, la paix, le bonheur d’aimé et d’être aimé. 

                Oui, c’est cela, AIMER !!! Et si, au fond de toi, tu ne te laisses pas aimer, il ne te reste plus que des rites, des règles pour te donner bonne conscience comme les pharisiens et les sadducéens. Certains jours, se sera plus difficile de croire en l’amour de Dieu ! Mais surtout ne cessons pas de croire en son amour, malgré tout ! C’est alors que le mot « commandement de l’amour » peut être utile et mieux compris ! Oui, chacun de nous est capable de se laisser aimer et d’aimer jusqu’à l’héroïsme : Recevoir sa vie, telle qu’elle est, par amour et aimer par amour !!! Nous sommes tous créés à l’image et à la ressemblance de Dieu-amour !!! Avec la foi, l’amour devient plus qu’un commandement, Il devient un accomplissement. Sœur Emmanuelle disait avec toute sa foi en Jésus Christ : « Tu es aimé, aime donc ! »

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    Homélie : Comment utilisons-nous nos richesses ?

                Nos richesses matérielles mais aussi et surtout nos richesses à l’intérieur de notre cœur, nos richesses d’ouverture à Dieu, d’ouverture aux autres.

                - Soit on utilise nos richesses à la manière de César : de façon égoïste, rien que pour soi.

                - Soit on utilise nos richesses à la manière de Dieu : dans le sens de la confiance, de la foi, de l’espérance, de l’amour (en essayant d’aimer comme Dieu nous aime).

     « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Voilà la réponse de Jésus à la question qui lui est posée :

    “ Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à l’empereur ? ”

                S’il répond oui, il ne s’oppose pas au pouvoir de l’empereur romain, certes, mais surtout, en répondant « oui », il renforce la position de l’empereur romain qui veut être comme un dieu qui domine et qui fait peur.

                Alors Jésus devrait répondre « non, il ne faut pas payer l’impôt à l’empereur César. » Mais s’il répond non, il risque la peine de mort, car il s’oppose à l’autorité des romains.

                Avec beaucoup de sagesse et de lucidité, Jésus répond que César n’est pas du côté de Dieu :

    « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »

                Voilà, rendons à “Dieu ce qui est à Dieu”. C’est-à-dire, ne faisons pas le choix de dominer, comme César, mais faisons le choix d’aimer : faisons le choix de la simplicité, de l’écoute, du partage.

                En fait, quand on réfléchit un peu, quand on cherche la vérité, on peut s’apercevoir que ce n’est pas l’Homme qui fait le premier pas vers Dieu. C’est Dieu qui fait le premier pas vers l’Homme.

                Et Dieu fait le premier pas vers tout être humain en Jésus – Christ.

                La voilà, la véritable histoire de notre relation avec le Seigneur.

                En tant qu’être humain, nous avons toujours tendance à vouloir, grimper vers le ciel, vers le divin, comme César.

                Mais c’est le Seigneur qui fait le premier pas en venant vers nous pour que nous puissions, ensuite, aller vers Lui.

                Oh, ce n’est pas une vérité inventée. C’est le Seigneur qui nous le dit depuis Abraham, il y a 3900 ans ; et depuis que Dieu s’est fait Homme en Jésus-Christ il y a 2020 ans.

    Ce chemin de l’Incarnation que Dieu a pris pour nous rejoindre, il a fait par le “Oui” de la Vierge Marie.

    Marie est un exemple pour nous en acceptant le Seigneur tel qu’Il est. Dieu n’est pas du tout comme César : Dieu se fait Homme en Jésus. Le Seigneur vit avec nous et même en nous.

                Acceptons que le Seigneur soit Lui-même.

                Dieu, notre Dieu à tous, n’est pas “un César qui domine”, Il est un enfant dans les bras de Marie, le fils adoptif du charpentier Joseph, un homme cloué sur une croix, une vie donnée pour toujours dans le pain et le vin à la messe.

                En venant à la messe, nous apprenons à utiliser nos richesses et nos richesses à l’intérieur de notre cœur, nos richesses d’ouverture à Dieu, d’ouverture aux autres en essayant d’aimer comme Dieu nous aime en Jésus-Christ.

                Nous avons toujours tendance à vouloir, grimper vers le ciel, vers le divin, comme César.

                Mais c’est le Seigneur qui fait le premier pas en venant vers nous pour que nous puissions, ensuite, aller vers Lui.

                Si nous voulons ressembler à Dieu, nous devons ressembler à Jésus Christ, puisqu'il est l’Amour, la Bonté et la Présence de Dieu dans nos vies.

                Alors, faisons cette prière : Que la Parole de Dieu, et le Corps du Christ, reçus pendant la messe, guide notre prière et nos actions.

                Qu’à l'exemple de Jésus Christ, nous soyons artisans de paix et semeurs d’espérance.

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  • Homélie : Tout commence par une invitation ! 

                Dimanche après dimanche, sans jamais se lasser, le Seigneur notre Dieu nous invite à son repas de noce : La messe, l’Eucharistie !

                Tout d’abord, nous sommes des « invités », ensuite si nous venons à son repas, nous devenons des « convives », et enfin si nous portons le vêtement de noce alors nous sommes « des élus » !

                Les trois mots « invités, convives, élus » nous aident à comprendre le message de la parabole de l’invitation au repas de noce dans l'évangile du dimanche 11 octobre.

                Tout commence par une invitation, celle que nous fait le Seigneur. Et il y a des invités qui étaient prévus et d’autres qui ne l’étaient pas.

                Alors, lisons maintenant cette parabole et demandons-nous quels invités nous sommes ?

    Evangile selon Saint Matthieu 22, 1-14 :

                En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “ Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.” Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.

                « Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.” Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.

                « Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

                Il nous arrive parfois de dire ou de penser que nous cherchons Dieu, ou que telle personne cherche Dieu en se posant des questions existentielles sur la vie, sur la mort, sur la foi, sur le sens de la vie, sur la manière d’aimer et d’accepter d’être aimé …

                Heureusement, l’Évangile de chaque dimanche nous redit et nous montre que c’est plutôt Dieu qui nous cherche. Depuis toujours, c’est Lui qui vient nous chercher et nous trouver tout d’abord par les prophètes de l’Ancien Testament (Abraham, Moïse, David …) ; puis par son Fils Jésus Christ.

                Le roi de la parabole c’est Dieu qui nous invite aux noces de son Fils Jésus Christ avec toute l’humanité ! Ainsi le premier acte de la vie chrétienne qui est la définition même de la foi, c’est de se laisser chercher et trouver par Dieu qui a préparé sa venue pendant des siècles et des siècles, qui s’est fait Homme en Jésus Christ (son Fils) afin que chaque être humain puisse découvrir dans son cœur, sa Présence d’Amour (son Esprit Saint). Hier, aujourd’hui, demain, le Seigneur vient dans le monde, dans notre cœur : Il cherche à entrer en relation avec nous et nous invite à le trouver.  Dieu ne veut pas nous forcer. Nous sommes libres. Et le Seigneur ne se lasse pas de nous chercher. Il y a chez Dieu à la fois une humilité et une espérance sans faille en notre capacité de le trouver.

    1- Nous sommes les invités de Dieu :

            Du latin « invitare » ( « in » (ne pas) « vitare » (éviter) ) ; ( ne pas éviter ; ne pas manquer )

                Et « Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens » qui sont les premiers invités de la parabole ! Comme nous l’avons entendu dimanche 4 octobre à travers la parabole de la vigne, nous voyons à nouveau ici comment Jésus pointe du doigt le refus des grands prêtres et des pharisiens de reconnaître qu’avec Lui s’accomplit la promesse de la venue de Dieu. Les serviteurs de la parabole envoyés par le roi sont les générations de prophètes qui sont venus inviter le peuple à se tourner vers Dieu et ceux-ci ont été très peu entendus, souvent molestés, et même certains ont été tués. 

                Et Jésus fait comprendre que ce refus de répondre à l’invitation du Seigneur de la part d’une catégorie de personnes, est une espérance pour d’autres, car le roi de la parabole envoie ses serviteurs inviter beaucoup plus largement que prévu : « les mauvais comme les bons ».

                Saint Augustin aimait dire et répéter : « Dieu qui nous a créés sans nous, ne nous sauvera pas sans nous ». Oui, en chaque être humain, en chacun de nous, sans exception, il y a un manque, un besoin de chercher des réponses, un besoin d’entrer en relation. Et l’invitation de Dieu rejoint notre manque, notre besoin. Toute notre vie est invitation à accueillir chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque instant avec joie ou parfois avec l’acceptation de la souffrance. Justement nos blessures sont peut-être paradoxalement ce qui nous rend encore plus capables de discerner intérieurement l’invitation de Dieu à nous tourner vers Lui. Elles nous donnent de percevoir, parfois douloureusement, notre manque, ce que nous ne pouvons pas combler nous-mêmes. Il faut parfois des décennies pour quitter notre suffisance : « Les invités s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent ». Nous sommes les invités de Dieu : Par cette parabole, Jésus veut éclairer nos cœurs, éclairer notre liberté, et nous faire réfléchir sur l’orientation que nous donnons à notre vie : Avec Dieu ou sans Dieu !?

    2- En répondant « oui » à l’invitation nous devenons les convives du Seigneur :

                Du latin « conviva » qui vient de « convivere » (« vivre ensemble ») 

                Pour certaines personnes, le fait de croire en Dieu, d’avoir la foi, et encore plus de venir à la messe, c'est quelque chose qui n’attire pas ! Car pour certains « croire en Dieu » c’est se plier à des obligations et faire des choses ennuyeuses. La parabole de l’invitation au repas de noce montre un autre visage de Dieu. Il nous invite par Amour. Dieu invite tout le monde, « les mauvais comme les bons », car ce que Dieu désire le plus est de partager du temps avec nous : Être des convives avec Lui ; avoir une vie ensemble ! 

                Dieu n'est pas celui qui vient nous faire la morale en nous reprochant nos manques d’amour, de confiance, d’espérance. Dieu n'est pas celui qui nous reproche de ne pas savoir prier, ne pas savoir lire la Bible. Dieu n'est pas celui qui nous espionne et qui nous juge. Le Seigneur notre Dieu est celui qui nous invite à un repas de noce pour que nous devenions ses convives autour de sa table avec les bons petits plats bien cuisinés, la musique, les chants, la danse, la fête fraternelle : C'est à cela que ressemble le Royaume de Dieu. C’est à cela que ressemblent parfois les messes festives !

                Mais à chaque messe, il y a les bons petits plats de la Parole de Dieu (Quand on ouvre les oreilles de notre cœur, que de mots doux et savoureux nous sont donnés par Dieu avec beaucoup d’Amour !!!). A chaque messe, il y a aussi la musique, les chants, et on peut prier avec son corps.

    3- Le « vêtement de noce » porté par les élus :

                Du latin « electio » (la personne choisie, préférée, attendue)

                Porter " le vêtement de noce " c’est reconnaître que Dieu nous a choisi chacun pour être son invité et surtout son convive de façon unique. Le Seigneur ne veut pas seulement remplir « sa salle de noce » avec de simples invités. Il attend de chacun de nous plus que cela puisqu’Il nous connaît chacun personnellement. Il attend de chacun de nous une relation privilégiée, choisie, préférée avec Lui : Une relation « d’élus » de son cœur, de son Amour. Par le baptême, nous avons revêtu le vêtement blanc, "le vêtement de noce", le vêtement de l’Alliance, le vêtement de la Lumière de Jésus Christ mort et ressuscité par Amour pour nous. C’est en se laissant choisir par Dieu et devenir son élu à la suite de Jésus Christ que nous ne vivrons plus dans « les ténèbres du dehors ! »    Amen !

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    Homélie :

                Cette parabole est bien émouvante. Jésus y résume, en quelques images, toute l’histoire du salut, toute l’histoire de Dieu avec l’humanité, avec nous.

                Dieu veut pour l’humanité un monde beau, bon, généreux, juste, constructif dans le sens du bonheur de chacun. Et Il est prêt à en payer un double prix jusqu’au bout : à la fois le prix à cause de notre liberté et aussi le prix de la patience.

    Cette liberté de croire en Lui ou de ne pas croire en Lui : de croire en Jésus-Christ, Dieu fait Homme ou de ne pas croire en Jésus.

                Dieu qui est Père, nous laisse libre de recevoir Jésus le Christ, libre de découvrir que Dieu se fait l’un de nous en Jésus-Christ.

                Un jour, Jésus pleura sur les habitants de Jérusalem qui s’éloignaient de Dieu.

                Devant la liberté humaine, le Seigneur n’abandonne jamais au nom de son Amour pour l’humanité.

                Et comme Il n’est pas dans sa nature d’utiliser la force : Il choisit la patience.

                Non, dans l’histoire, tous les évènements de guerres, de violences n’ont pas éloigné Dieu de l’humanité. Comme nous l’avons entendu dans la deuxième lecture de saint Paul : « Ne soyez inquiets de rien, présentez à Dieu vos prières de demandes. » Il ne se lassera jamais de nous écouter.

                Ainsi, en ce dimanche, l’Evangile nous a rappelé ces générations de prophètes que Dieu a choisis tout au long de l’histoire pour dire qu’Il est le Dieu de tous et que les hommes peuvent compter sur Lui. (Prophète, dans la Bible, signifie « parler au nom de Dieu. »)

                Les prophètes n’ont pas toujours été accueillis. Le Seigneur ne se lasse pas. Et Il décide, il y a plus de 2000 ans, de venir Lui-même nous rencontrer. Dieu va parler Lui-même à l’humanité, Dieu vient parler à chacun de nous, par Jésus. Et le résultat, à cause de la liberté qu’il nous donne, c’est également un échec mais seulement en apparence : Jésus, présence de Dieu au milieu de nous, est cloué sur une croix (Présence de Dieu clouée sur une croix).

                Ce n’est qu’un échec en apparence, car sur la croix Dieu se montre réellement tel qu’Il est dans son identité :

    « Il est don de Lui-même entièrement. Il est tout donné à nous, car Il est tout Amour pour nous. »

                Sur cette croix qu’Il a acceptée par Amour pour nous, Il nous a montré sa force, sa puissance de Vie qu’Il veut nous faire partager : en ressuscitant le 3è jour, Il nous entraîne avec Lui dans un grand mouvement de Vie qui ne finira pas. Notre vie sur terre est suivie de la Vie auprès de Dieu.

                Nous pouvons vraiment nous émerveiller de la patience de Dieu qui ne nous abandonne pas et qui respecte notre liberté.

                En fait, notre vraie liberté, ce n’est pas de se laisser guider par nos instincts du moment. Notre vraie liberté est dans la Foi, l’Espérance quelque soit les difficultés ou les joies de notre vie.

                Le Seigneur patiente : attend que nous soyons prêts à entendre son message d’Amour, de partage … . Il ne veut pas s’imposer, il se propose à nous, par Amour pour nous. Il nous attend.

                La patience du Seigneur repose sur nous.

                Laissons l’Amour de Dieu entrer en nous avec la rencontre de Jésus.

                N’oublions pas qu’en effet, la patience est un fruit de l’Esprit Saint, de l’Amour de Dieu : avec la charité, la joie,

                                        la paix, la bonté,

                                        la confiance, la douceur,

                                        la maitrise de soi.

                La patience est un fruit de l’Esprit Saint, de l’Amour de Dieu !

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  • Homélie : Se repentir pour mieux se convertir !!!

    Quand nous participons à une célébration dans une église (par exemple une messe) il y a un petit mot que nous répétons souvent : « AMEN » qui veut dire « OUI, je suis d’accord » et aussi « OUI, c’est du solide » !!!

    AMEN est la conclusion de toutes nos prières. Mais, soyons sincères, nous disons ce petit mot très souvent de façon automatique sans trop réfléchir. Notre AMEN est-il vraiment l’expression de notre ACCORD et de la SOLIDITÉ de notre OUI ?

    Voici justement l’évangile du dimanche 27 septembre « la parabole du père avec ses deux fils » : Jésus nous fait réfléchir sur notre « AMEN », « notre OUI chrétien », sur notre cohérence :

    - entre ce que nous disons et ce que nous faisons ;

    - et aussi entre nos décisions et notre foi !!!

    Evangile Matthieu 21, 28-32 :

    En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.” Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. »

    Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »

    Se repentir, changer son « NON » en « OUI » est un préalable pour mieux se convertir, se tourner vers Dieu notre Père qui nous donne tout son Amour (son Esprit Saint) par Jésus le Christ !!!

    C’est ce que Jésus nous dit dans l’évangile du dimanche 27 septembre : La parabole du père avec ses deux fils.

    Le père demande à ses deux fils d’aller travailler dans la vigne. Le premier a d’abord refusé, puis il s’est détourné de sa première décision pour partir à la vigne et accomplir la volonté du père. Le second lui a dit « oui » mais n’a pas mis en pratique son « oui ».

    L’évangéliste saint Matthieu nous fait comprendre que le père ne force pas ses fils à obéir à sa volonté. Le premier fils change d’avis, revient sur sa première décision, de lui-même, après réflexion : « … s’étant repenti, il y alla. » Sa repentance peut nous faire penser que son refus l’avait privé de la paix du cœur, cette paix intérieure présente dans le cœur d’un fils quand celui-ci décide finalement de rendre service à son père. Ainsi, en se repentant, il a retrouvé la paix intérieure en rendant service à son père.

    Nous aussi, nos mauvais choix que nous appelons nos péchés (nos refus d’aimer, nos refus de rendre service) nous privent de cette paix et de cette joie intérieure. Avec la foi en Jésus Christ, nous pouvons retrouver cette paix : Il n’est jamais trop tard pour se repentir et ensuite dans un deuxième temps de se convertir en croyant que la volonté de notre Père du ciel est une volonté de confiance en nous. Dieu le Père nous fait comprendre, par Jésus, avec Jésus et en Jésus (« Par Lui, avec Lui et en Lui ») qu’Il compte sur nous pour être les témoins et les acteurs de sa présence aimante dans le monde !!!

    Le mot-clef de cette parabole c’est le verbe « se repentir ». Mot repris par Jésus dans sa conclusion : « … vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. » Il s’agit de la parole de Jean le Baptiste qui a proposé le baptême de conversion avant le baptême dans l’Esprit Saint (dans l’Amour de Dieu) donné par Jésus Christ. » 

    Nous sommes libres de répondre ou même de ne pas répondre aux invitations de Dieu. Avec Jésus Christ, nous sommes capables de découvrir la patience infinie de Dieu son Père et notre Père.

    Cela peut nous faire penser à une autre parabole, racontée par Jésus, qui parle aussi d’un père qui a deux fils (Luc 15, 11-32) : Le premier fils prodigue qui dit « non » au travail chez son père en partant au loin, avec sa part d’héritage, pour y mener une vie de désordre, mais qui finalement se repent quand il n’a plus d’argent : « Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. »  Et le second fils aîné qui a toujours dit « oui » au père, mais qui s’enferme dans l’aigreur et le ressentiment. Et le père fait comprendre à ses deux fils enfin retrouvés à la fin de la parabole, que tout ce qui est à lui, est à eux (ses deux fils).

    Attention, se repentir, ce n’est pas avoir que des regrets, ce qui ne serait que négatif et ne permettrait pas de passer à l’étape de la conversion.

    Se repentir, c’est « rentrer en soi-même » (Luc 15, 17), et prendre conscience que quelque chose ne va pas dans ma relation avec les autres (avec son père par exemple) et aussi avec Dieu.

    Le premier fils qui dit « Je ne veux pas. » est certes un peu rebelle : Il veut essayer de faire sa vie tout seul. Mais au plus profond de lui-même il aime son père. Sous son attitude rebelle et immature, il y a un cœur qui réagit et il part travailler à la vigne. Alors que le second fils qui dit « Oui » et ne fait rien, est en réalité enfermé sur lui-même.

    Ainsi cette petite parabole de Jésus peut nous conduire à examiner la qualité de notre relation avec Dieu notre Père.

    « Notre Père… que ta volonté soit faite… » Nous le disons dans la prière que nous avons reçue de Jésus : « le Notre Père ». Nous disons à Dieu notre Père : « que ta volonté soit faite ! » Mais que vaut notre « oui à sa volonté » ?

    L’histoire de ces deux fils avec leur père ne ressemble-t-elle pas un peu à notre histoire avec Dieu ? Ne sommes-nous pas un peu comme les deux fils à la fois ?

    Nous disons beaucoup de « oui », beaucoup de « Amen » au Seigneur dans les prières et dans les chants ! Mais nous n’allons pas forcément à la vigne, à la paroisse pour nous informer ou pour proposer notre service.

                Et dans la vigne de Dieu le Père, qui peut être aussi nos relations familiales, professionnelles, associatives… nous pouvons penser que beaucoup semblent avoir répondu « non » à une vie chrétienne guidée par la foi en Jésus Christ. Mais parmi ceux-là, il y en a qui savent vivre avec générosité, désintéressement, et venir en aide à leurs prochains. Ainsi, dans un hôpital, comme celui de Gien ou de Briare, des soignants, éloignés de l’Eglise, de la paroisse, peuvent essuyer des larmes sur le visage des personnes qui souffrent ou qui sont fatiguées. Des soignants peuvent prendre du temps pour écouter, pour sourire devant une personne malade.

    Mais alors où se situe la repentance et la possibilité d’une conversion ? Elles se situent au niveau de notre cœur d’enfants de Dieu que nous sommes tous. Le père de la parabole dit : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. » Ce n’est pas un travail forcé, mais une invitation : Viens découvrir la présence de Dieu à la fois dans la paroisse où tu habites, dans ton cœur, et aussi dans le cœur de ton prochain !                                                                        AMEN !

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  • Homélie : Le Seigneur ne regarde pas les apparences, il regarde le coeur de chaque personne.

    Que pouvons-nous penser d’une compétition sportive où celui qui arrive dernier reçoit lui aussi la médaille d’or ?

    C'est fou ! Ce serait un monde à l'envers !

    C'est pourtant la conclusion qu'on pourrait, à première vue, retenir de cette petite histoire. « Les derniers seront premiers et les premiers seront derniers. »

    Mais, dans l'évangile, une invraisemblance apparente nous invite toujours à aller plus loin, à creuser plus profondément.

    De quoi s'agit-il ?

    Le patron, personnage central de la parabole, adopte une double conduite.

    Il observe la justice à l'égard des premiers embauchés en leur promettant un denier, une pièce d'argent, ce qui est un juste salaire pour une journée de travail.

    Le premier devoir, c'est d'être juste. Sans justice, rien de solide et rien de vrai ne peut être construit.

    Aux hommes qu'il a recrutés pour sa vigne, le propriétaire a versé une rétribution tout à fait correcte.

    Mais tout devient étonnant lorsque nous le voyons remettre aux derniers la même somme qu’aux premiers.

    Le propriétaire de la vigne obéit à deux logiques :

    la logique de la justice et la logique du cœur.

    Il s’agit d’une histoire pour nous aider à croire et à vivre dans la foi.

                Certains ont eu la chance d’accueillir très tôt la bonne nouvelle apportée par Jésus. D’autres sont devenus chrétiens un peu plus tard.   D’autres encore se posent des questions sur Jésus et l’Église.

                Les premiers baptisés se réjouissent de l’arrivée d’autres personnes qui demandent le baptême, car ils ont rencontré Dieu dans leur vie.

                Les derniers baptisés sont accueillis par le Seigneur exactement de la même façon que les premiers.

                Mais, il y a aussi les premiers par leur apparence extérieure. Ce sont ceux qui aiment se montrer, qui parlent beaucoup et écoutent peu : des beaux parleurs. Des personnes qui ont raison et qui pensent que l’autre a forcément tord.

                A l’inverse, il y a des derniers qui ont une parole hésitante, qui n’osent pas : des timides. Ceux-là peuvent cacher des richesses intérieures.

                Que ce soit pour les premiers ou les derniers, il est juste et bon de ne pas mettre tout de suite une étiquette sur les personnes que nous rencontrons. D’ailleurs, vous l’avez remarquez, les personnes agissent souvent envers nous comme nous agissons envers elles. Si nous jugeons un peu trop vite, nous risquons d’être jugés aussi un peu trop rapidement.

                Si nous nous tournons vers Jésus, alors nous verrons que le Seigneur ne regarde pas les apparences mais le coeur, la beauté intérieure de chaque personne.

                Dieu ne s’arrête pas à notre image extérieure. Il regarde ce que nous sommes en vérité au dedans de nous. D’ailleurs, Jésus nous apprend quelque chose d’important sur nous-mêmes :

                Notre image extérieure est influencée par notre vie intérieure.

                C’est dans la mesure où nous prenons du temps pour réfléchir. C’est à partir du moment où nous nous arrêtons de courir, que nous pouvons mieux nous connaître, et donc donner une image plus vraie de nous à l’extérieur.

                Justement, Marie, la mère de Jésus et notre mère, ne nous demande pas autre chose que de prier, prier, c’est-à-dire parler à Dieu pour soi-même et pour les autres.

                La prière est bien-sûr des demandes que nous présentons au Seigneur. Mais, vous allez me dire que Dieu ne fait pas ce que nous lui demandons de faire.

                Bien sûr que si le Seigneur répond à toutes les prières. Mais, il choisi de nous répondre toujours avec nous et non pas sans nous.

    La prière est, en fait, beaucoup plus que des demandes, c’est une confiance que nous faisons en Dieu : une confiance, une foi, car nous savons que Dieu nous revalorise toujours dans la prière. Dans la prière, le Seigneur nous dit qu’il nous aime et qu’il est toujours avec nous.

                Dans la prière, il n’y a pas des premiers et des derniers. Nous sommes tous premiers dans le coeur de Dieu qui nous montre notre beauté intérieure, et aussi nous apprend à regarder la beauté intérieure des autres.

                Par le baptême, nous sommes greffés sur Jésus-Christ (Dieu fait Homme par amour pour nous). Et la vie, et l’amour de Dieu nous est donnés, coulent en nous comme une sève.

                Cet amour qui entre en nous, c’est l’Esprit-Saint, la troisième personne de la Trinité : Dieu est Père, Fils et Esprit-Saint.

                Alors cette sève divine nous rend vivant et verdoyants, plein d’espérance.

                Chaque sacrement nous relie à l’amour de Dieu qui pourrait être comparé à un Château d’eau divin.

    Le sacrement de l’eucharistie, la messe est le Château d’eau de l’amour de Dieu par excellence.

                Le Seigneur nous regarde vraiment de l’intérieur, puisqu’il est en nous.

    Et par l’écoute de sa Parole, par la Communion, Dieu nous apprend peu à peu à regarder non pas les apparences mais notre beauté intérieure, la beauté intérieure de chaque personne.

    “L’essentiel n’est pas visible avec les yeux,

    mais est visible avec le coeur."

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