• Homélie 16è dimanche du Temps Ordinaire

     

    " Vous risquez, en ramassant l'ivraie, 

    d'arracher en même temps le bon blé "  

                Jésus le Christ a une vision réaliste de notre monde. Il n’est ni un optimiste qui ne voit pas le mal, ni un pessimiste qui ne trouve rien de bon autour de nous. 

                Notre humanité est un mélange de bien et de mal, de « grâce et de péchés ». 

                Dans notre propre coeur, les deux existent côte à côte. 

    St Paul disait (Romains 7, 19) : «Vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir : puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas ». 

                Le message de la patience est celui que le Seigneur Jésus a proclamé toute sa vie, lui qui est allé vers ceux et celles qui sont blessés, brisés, désorientés. 

                Pour Jésus, il n’y a rien de fixé d’avance et tout peut changer. Il ne désespère jamais de transformer l’ivraie de nos coeurs en bon grain ! Nous avons de nombreux exemples dans le Nouveau Testament : Zachée, Marie Madeleine, la Samaritaine, Pierre, Paul ; et aussi dans l’histoire de l’Eglise : Augustin, François d’Assise, Ignace de Loyola…        L’histoire est remplie de grands pécheurs qui sont devenus des saints. 

                Et nous connaissons tous, des personnes qui, avec l’aide d’un parent, d’un ami, et avec la grâce de la foi, ont réussi à retrouver le chemin du Bien dans leur vie. 

                La foi est une force extraordinaire qui peut nous transformer de fond en comble. Le Seigneur ne condamne pas les pécheurs, ne les juge pas mais les accueille et mange avec eux. 

                  (Jean 3, 17) : « Dieu n’a pas envoyé son Fils Jésus dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ». 

                L’évangile de ce dimanche 19 juillet veut nous délivrer de nos préjugés, de nos jugements trop sévères et trop hâtifs envers les autres. Dieu n’a jamais voulu une Église de «purs», mais une assemblée de gens fragiles qui acceptent de tomber et de se relever, qui acceptent de demander le pardon.

                Oui, c’est vrai, nous dit Jésus, l’ivraie dans le champ du monde et dans le cœur des hommes est scandaleuse et cela, soyez-en sûrs, Il ne veut absolument pas cette ivraie, ce Mal. 

                Mais Jésus nous dit : Vous qui êtes mes disciples, ne vous laissez pas aller à la facilité des jugements hâtifs ou définitifs. Au contraire, soyez patients avec le monde mélangé dans lequel vous vivez ! Soyez patients avec tous les cœurs mélangés que vous rencontrez, et avec le vôtre en priorité, car vous valez tous bien plus que vous ne l’imaginez ! 

                Nous le comprenons : la parabole du bon grain et de l’ivraie nous livre une belle leçon de respect pour les personnes et pour le monde. La plus belle espérance pour le monde, n’est-elle pas d’ailleurs d’essayer de triompher du Mal par le Bien. 

                Laissons donc toutes leurs chances aux jeunes pousses ! Et apprenons à lire au fond des cœurs les promesses des moissons à venir : il y a tant de générosité en nous et autour de nous qui ne demande qu’à être libérée, tant de possibilités qui ne demandent qu’à être dévoilées ! 

                Ainsi, respecter les étapes de la croissance et accepter l’imbrication du Bien et du Mal, c’est s’exercer à la patience et à la modération ; et c’est aussi découvrir, peu à peu, avec Jésus, qui est Dieu en vérité : « Après la faute tu accordes la conversion. » (1ère lecture de la Sagesse) et « Dieu de tendresse, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » (le Psaume 85). 

                La justice de Dieu n’a rien à voir avec la nôtre. Pour Dieu, rien n’est jamais fini pour personne, parce qu’il croit en chacun au-delà de ses incertitudes ou de ses égarements. 

                À nous donc, qui sommes si souvent taraudés par le souci de la perfection et de la rentabilité, Jésus offre en modèle la patience de Dieu qui s’accommode des lenteurs de l’histoire et de son caractère inachevé. À nous, maintenant, d’accueillir avec la même patience, les contrastes de la vie du monde et ceux de notre propre vie, et surtout de les déchiffrer à la lumière des promesses qu’ils contiennent. À nous aussi de laisser la patience de Dieu visiter nos champs intérieurs, afin que la grâce de son passage nous rassure sur son désir de nous sauver. Amen

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