• Homélie 33è dimanche ordinaire

        Comme chaque année à l’approche du dernier dimanche de l’année liturgique (fête du Christ-Roi : dimanche 27 novembre), les textes de la Parole de Dieu du dimanche 13 novembre (dont surtout l’évangile) nous placent face à des situations catastrophiques qui nous font penser à la fin des temps. Et Jésus nous invite à la persévérance ! 

    « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

                « Les disciples demandèrent à Jésus : Maître, quand cela arrivera-t-il ? » La fin de l’année liturgique aborde toujours la question de la fin des temps. Alors, comment Jésus a-t-il répondu à cette question dans l’évangile du 13 novembre ? 

                La réponse de Jésus à ses disciples est aussi valable pour nous aujourd’hui, et peut être résumée ainsi : La fin des temps c’est ici et maintenant ! Nous sommes donc dans la fin des temps depuis 2022 années ! 

                Ce que Jésus nous explique, c’est que la fin des temps est à comprendre de manière diachronique, c’est-à-dire que la fin des temps dure dans le temps, et qu’elle n’est pas à comprendre de manière synchronique, c’est-à-dire de manière événementielle. 

                En fait, les paroles que prononce Jésus annonçant les catastrophes naturelles, les persécutions, préparaient les disciples à l’événement de sa Passion et de sa Résurrection. Souvenez-vous, le tremblement de terre, l’obscurité à 3 heures de l’après-midi, le rideau du Temple se déchirant à la mort de Jésus, puis, les arrestations, les persécutions contre les disciples…Ces signes annoncent la fin des temps. 

                Depuis la mort de Jésus et sa Résurrection, nous sommes entrés dans une fin des temps qui dure.

              Et, la force de la Résurrection est présente dans le monde et dans le cœur des baptisés. Elle affronte les forces du mal et les forces négatives de notre monde. Nous sommes dans l’attente de la Parousie : L’attente du retour de Jésus Christ en gloire. Notre manière de prier, notre liturgie, est marquée par cette attente du retour de Jésus Christ en gloire. Ainsi pendant la messe nous chantons l’Anamnèse après la Consécration : « Nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » Et après la prière du Notre-Père le prêtre dit : « Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps : Soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché, à l'abri de toute épreuve, nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : L'avènement de Jésus Christ notre Sauveur. » La temporalité de la fin des temps dure depuis la Passion de Jésus jusqu’à la Parousie. Nous sommes dedans et la liturgie nous rappelle que nous attendons l’avènement du retour de Jésus Christ. 

                « Jésus répondit : … ce ne sera pas aussitôt la fin. » Il y a une manière évangélique de comprendre le mot « fin ». En effet, le mot fin signifie à la fois le terme, mais aussi le but, la finalité.     La fin des temps, la fin du monde que nous connaissons, notre propre fin individuelle, a aussi une signification de but, de projet. Tout s’achèvera en Dieu. 

                Deux éléments sont importants dans la réponse de Jésus : 

    - Premièrement, Jésus met en garde ses disciples et nous-mêmes aujourd’hui, sur tous ceux qui s’improvisent et s’improviseront prophètes de la fin des temps : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : ‘C’est moi’, ou encore : ‘Le moment est tout proche.’ Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : Ce ne sera pas aussitôt la fin. »

    - Deuxièmement, Jésus nous fait comprendre qu’au travers des événements tragiques, une autre réalité est en train de voir le jour, de venir au monde : Notre temporalité est en train d’enfanter une nouvelle création. Cet enfantement est le fruit de la force de la Résurrection qui anime notre monde. Et le regard humain ne risque de voir seulement que des catastrophes, quand le regard de foi perçoit au-delà des catastrophes, des tragédies, la réalité nouvelle que Dieu fait venir au monde. L’avènement de cette nouvelle réalité n’est accessible que par la foi. « Jésus ajouta : … Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. (…) Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

                Jésus nous donne les clés pour comprendre et pour vivre notre temporalité. En ces temps particuliers, perturbés, ne perdons pas de vue que c’est notre manière de vivre, c’est notre sérénité devant les événements du monde, c’est notre paix qui peut constituer un appel pour tous ceux que nous rencontrons, parfois déboussolés ou perdus, à s’interroger sur la foi et leur donner envie de connaître Jésus. Amen !

    « Bouleversés et résolus » : extraits du message des évêques de France du 8 novembre 2022

    Chers frères et sœurs,

              Réunis en Assemblée plénière à Lourdes, nous avons entendu la stupéfaction, la colère, la tristesse, le découragement suscités par ce que nous apprenons au sujet de Mgr Michel Santier, ancien évêque de Luçon puis de Créteil, et maintenant au sujet de Mgr Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Montpellier puis de Bordeaux.

              Nous sommes conscients que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes, en particulier celles qui avaient choisi de nous faire confiance. Nous constatons l’ébranlement de nombreux fidèles, de prêtres, de diacres, de personnes consacrées. Ces sentiments sont également les nôtres. Membres d’un même corps ecclésial, nous sommes nous aussi blessés, atteints en profondeur. …

              Posons ensemble la question : Y a-t-il, y aura-t-il d’autres affaires de ce genre ? La condition humaine étant ce qu’elle est, nul n’est à l’abri de fautes graves et dramatiques. Mais nous pouvons et nous voulons renforcer dans l’Eglise les processus qui les limitent au maximum et les traitent adéquatement quand elles surviennent. …

              Frères et sœurs, humblement mais de tout cœur, nous continuons le travail entrepris pour que l’Eglise soit une maison plus sûre. Les personnes victimes demeurent plus que jamais au cœur de notre attention. Vos attentes et vos exigences sont légitimes et vraiment entendues. …

              Telle est notre détermination résolue. Telle est notre humble prière.

              Voilà ce que nous disent nos évêques de France.

              Je tiens à ajouter ceci : Personnellement, dans cette tempête et la douleur que nous partageons, je tiens à redire ma joie intacte d’être prêtre au service d’un magnifique groupement paroissial de 11 paroisses.

    Amen !

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  • Homélie 32è dimanche ordinaire

    Homélie à partir de l'évangile selon saint Luc ( Luc 20, 27-38) :

    Pour tous, croyants ou non, la mort est un sujet qu’on n’aime pas aborder.

    Face à sa propre mort ou à celle de notre prochain, nous sommes saisis d’angoisse, de souffrance. Car la mort signifie qu’il y a un jour une fin, oui, mais une fin pour un passage auprès de Dieu.

    C’est un sujet qu’on n’aime pas aborder. Et pourtant, pour aimer la vie, et toute la vie dans tous ses aspects, il faut accepter la mort.

    La foi des chrétiens ne nous cache rien sur la dureté de la mort. Être chrétiens, ce n’est pas vouloir anesthésier la mort.

    Être chrétien, c’est croire en la Résurrection, en la Vie éternelle qui nous est promise auprès de Dieu.

    Dans la foi, il y a cette Espérance qui combat le désespoir et la révolte.

    Toute notre personne est promise à l’Espérance : L’Espérance d’une plénitude, l’Espérance d’une communion éternelle avec le Seigneur.

                Dans la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité, la mort est un passage dans la Vie éternelle auprès de Dieu, dans sa Maison du Ciel.

           Dans l’Evangile de ce dimanche, la controverse entre Jésus et les sadducéens, concerne la résurrection.  Encore, aujourd’hui, il n’est pas facile de croire en la Résurrection, la Vie auprès de Dieu qui nous attend tous.

    Mais, si nous ne pouvons plus voir nos proches avec nos yeux après leur mort, cela ne veut pas dire qu’ils ont cessé d'exister.

    Croire en la résurrection, c'est croire que notre Dieu est le Dieu de la Vie, et de la Vie pour toujours avec Lui, au-delà de la mort.

    La résurrection n'est pas un à-côté de notre foi en Dieu. La résurrection est au centre même de la foi chrétienne et donc de notre espérance.

    Il n'est pas rare dans les évangiles, de voir Jésus nous parler de la réalité de la Vie auprès de Dieu, dans son Royaume comme étant un grand banquet, un festin, un repas de noces.

    Il utilise des images parce que les mots nous manquent pour décrire cette réalité éternelle, après la mort.

     N'est-ce pas frustrant de ne pas pouvoir comprendre cette réalité qui nous dépasse ? N'en est-il pas ainsi pour toutes les étapes de notre vie ? Il y a bien des choses qui nous dépassent dans notre vie ... !

    Pour nous aider à nous réconcilier avec cette réalité du Royaume de Dieu qui nous attend tous, et qui nous dépasse, je vous invite à regarder chacun notre cheminement de vie personnelle.

    On a beau parler de la résurrection, mais celle-ci nous semble trop compliquée.

    Et pourtant, croyons-le, chaque jour, dans le quotidien, il est possible de vivre des petites résurrections !!!

    Voici la prière du père Pierre Guilbert qui nous redit que notre vie peut se construire avec de nombreuses petites résurrections qui sont autant de signes de la Résurrection qui nous attend !

    Si nous croyons qu'un sourire est plus fort qu'une arme,

    Si nous croyons à la puissance d'une main offerte,

    Si nous croyons que ce qui rassemble les hommes est plus important que ce qui les divise,

    Si nous croyons qu'être différent est une richesse et non un danger,

    Si nous savons préférer l'espérance au doute,

    Si nous estimons que c'est à nous de faire le premier pas,

    Si nous pouvons nous réjouir de la joie de notre prochain,

    Si nous savons donner gratuitement un peu de temps,

    Si nous sommes capables d’accepter qu'on nous rende service,

    Si nous partageons notre pain en ajoutant un morceau de notre cœur,

    Si nous croyons qu'un pardon va plus loin qu'une vengeance,

    Si nous savons accepter la critique et en faire notre profit,

    Si pour nous notre prochain est d'abord un frère,

    Si la colère est pour nous une faiblesse, non une preuve de force,

    Si nous croyons que la fraternité est la seule force de dissuasion,

    Si nous croyons que la paix est toujours possible,

             Alors nous vivons dès maintenant de petites Résurrections, signes de la Résurrection qui nous attend !

    Au fond, la question fondamentale que nous devons nous poser, n'est pas de savoir si nous allons aller au Ciel un jour, (oui, nous irons au Ciel) mais plutôt :

    - Est-ce que ma vie d'aujourd'hui a le goût du ciel ? Est-ce que je suis porteur d'espérance et de paix ?

    - Est-ce que je donne de la vie autour de moi par mes paroles et mes attitudes ?

    - Suis-je un être de résurrection dès maintenant ?

    - A chaque célébration d’obsèques, les proches disent avec leurs mots ce que leur défunt a su leur apporter de bon et de bienfaits.

    Durant cette Eucharistie, demandons au Seigneur d'ouvrir notre cœur à sa Présence. Ainsi, nous serons des êtres de résurrection et de petites résurrections dans notre quotidien, c'est la grâce que je souhaite à chacun de nous.

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  • Homélie de la Toussaint

              En ce jour de la Toussaint, nous entendons l’évangile des Béatitudes, l’évangile du bonheur et de l’espérance, malgré tout, à la manière de Jésus !!!

              La fête de la Toussaint peut nous redonner l'espérance d'un bonheur, malgré tout, à la manière de Jésus !!!

              Les épreuves sont pourtant là, oui c’est vrai.

              Mais, nous gardons l'espérance de la Foi en Jésus Christ à l’exemple des saints et des saintes de l’Eglise !

              Attention, la fête de la Toussaint n'est pas un baume facile pour oublier les épreuves ! Comme les saints et les saintes nous croyons en Jésus Christ, "Dieu fait Homme" pour partager toutes nos peines et nos joies, toutes nos inquiétudes et toutes nos épreuves, jusqu'au don de lui-même sur la croix.

              Nous croyons que le bonheur et l’espérance (à la manière de Jésus) sont toujours possibles malgré tout !!!

              Qu’est-ce que le bonheur et l’espoir à la manière de Jésus Christ ?

              Le bonheur ! Il y a des petits et des grands bonheurs, comme il y a des petites et des grandes joies. Le plus grand bonheur est formé d’une multitude de petits bonheurs ?

              Et l’expérience nous apprend que dans la vie de chaque jour, bonheur et malheur cohabitent.  Notre vie est faite d'ombre et de lumière, de progrès et d’échecs ; de jours heureux et de jours moins heureux, et même parfois de jours douloureux... Et nous faisons le constat que nous sommes plus sensibles au malheur qu’au bonheur !

              Notre principal malheur, c’est de ne pas voir nos petits bonheurs… 

              En ce jour de la Toussaint, laissons-nous questionner par la vie des saints et des saintes remplie de foi, d’espérance et de charité et entendons cette question vitale qui accompagne la grande fête de la Toussaint :

              Sommes-nous convaincus que Dieu nous aide à être heureux ? 

              Dieu ne veut pas que tous les jours de notre vie soient des chemins de croix… et nous croyons que le Seigneur nous fait passer de la croix au jour de Pâques, à la Résurrection !!!

              Mais de quoi est-il fait, ce bonheur que Dieu veut pour nous ? 

    Ce n’est pas le bonheur que nous voyons dans les publicités !

              C’est le bonheur des Béatitudes et ce bonheur n'exclut pas la souffrance et la privation.

              Les Béatitudes nous présentent le bonheur, à la manière de Jésus, comme une forme de félicitations !!!

              Que veut dire exactement Jésus en disant : « Heureux » ? 

    Heureux les pauvres de cœur… Heureux ceux qui pleurent… Heureux les doux… Heureux les miséricordieux… Heureux les cœurs purs… Heureux les artisans de paix… Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice… Heureux êtes-vous si l’on insulte, si l’on vous persécute à cause de moi… (donc à cause de notre foi chrétienne).

              Le mot « Heureux » de l’évangile de la Toussaint veut dire « félicitations », « BRAVO », vous êtes sur le chemin de la sainteté, du bonheur et de l’espérance à la manière de Jésus !!!

              Tous ceux qui vivent avec un cœur de pauvres (un cœur qui partage) ; tous ceux qui osent pleurer ; tous les affamés et assoiffés de la Justice ; tous les artisans de paix ; tous les doux ; tous les cœurs purs ; tous les miséricordieux ; tous les persécutés donnent au monde la force du BIEN plus fort que le MAL !

              Oui, l’amour du prochain est la base de chaque Béatitude… De la pauvreté à la persécution en passant par les larmes, la miséricorde, la douceur, la recherche de la paix, la pureté de cœur, toutes les Béatitudes parle d’une même Béatitude : « Heureux ceux qui aiment, ils sont de Dieu. »

              Jésus n'a pas triché avec la condition humaine : il en connaît toutes les pauvretés, toutes les inquiétudes. Il n'a pas cherché à nous endormir avec la promesse d'un bonheur fictif, irréel.  Le bonheur à la manière de Jésus passe par le chemin difficile et passionnant de l’Amour.

    Le bonheur à la manière de Jésus :

    C’est se libérer de soi-même pour avoir un cœur de pauvre.

    C’est être authentique et vrai.

    C’est ne pas avoir peur de souffrir, ne pas avoir peur de notre prochain, de l’autre.

    C’est construire la paix en recherchant la justice et une justice qui n’écarte pas la possibilité du pardon pour guérir les blessures.

              En ce jour de la Toussaint 2022, nous redécouvrons que si, à l’exemple des saints nous faisons le choix du bonheur à la manière de Jésus alors nous pouvons donner ou redonner du bonheur et de l’espérance autour de nous, aux autres, au monde.

              Et en choisissant les Béatitudes, du ciel les saints et les saintes nous disent : « Heureux ! », « Félicitations, BRAVO ! » vous êtes sur le chemin de la sainteté, le chemin des petits bonheurs malgré tout qui permet le chemin de l’espérance !!!

    AMEN !!! 

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  • Homélie 30è dimanche ordinaire

     HOMÉLIE :

           Nous pensons trop souvent que c’est nous qui allons vers Dieu en premier. En fait, ce n’est pas vrai : C’est Dieu qui vient vers nous en premier.

             En ce dimanche de prière pour la mission, retrouvons cette grande vérité de la foi : Un missionnaire ce n’est pas quelqu’un qui impose Dieu aux autres, c’est quelqu’un qui ouvre les autres à la découverte de Dieu dans leur vie.

                Dans l’Evangile, deux exemples nous sont donnés : le pharisien et le publicain. Le pharisien compte sur ses mérites pour s’ajuster à Dieu. Tandis que le publicain pense qu’il ne mérite pas que Dieu s’intéresse à lui.

                Or, ce n’est pas une question de mérites : seule compte la foi, la confiance en la volonté du Seigneur d’être présent à tous sans exception.

    Beaucoup de personnes sont proches de Dieu sans avoir les mots pour le dire. Nous pouvons alors avoir un rôle de missionnaire en leur révélant que leur manière de vivre rejoint ce que Dieu veut pour chacun de nous.

    Être missionnaire, c’est aimer le mouvement de Dieu vers nous et en être ensuite témoin.

    Dieu se fait Corps et Sang dans l’Eucharistie chaque dimanche pour nous rejoindre.

    L’Eglise n’est pas autre chose que le Oui à Dieu : Oui, nous croyons que tu es présent au milieu de nous. L’Eglise, avec un grand « E » c’est nous tous qui à  l’exemple de Marie, osons dire OUI au Seigneur : Oui, nous désirons que tu viennes dans notre vie pour nous aider à  être dans la paix et à ne jamais perdre espoir.

    Ceci est la découverte de la foi. Jésus Christ, Dieu fait homme n’a jamais dit : “Débrouillez-vous pour mériter de me rencontrer”.

                Jésus nous a toujours dit : “Je suis déjà là avec vous. Et je vous donne mon Esprit Saint qui est un esprit de paix, de pardon, d’union, de vérité, d’espérance, de lumière, de joie. »

                Être missionnaire n’est pas réservé à quelques-uns qui partent loin. Nous sommes tous invités à être missionnaires en laissant Jésus agir en nous.

                Eloi Leclerc est un franciscain. Dans son livre "sagesse d'un pauvre", il met dans la bouche de  François d'Assise la réponse à cette question :

                « As-tu déjà réfléchi à ce que c’est qu’évangéliser un homme  (être missionnaire) ? Evangéliser un homme  (Être missionnaire), vois-tu, c’est dire à un homme : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profonde.

                Il nous faut aller vers les hommes. La tâche est délicate. Le monde des hommes est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop de souffrances et d’atrocités leur cachent le visage de Dieu. Il ne faut surtout pas qu’en allant vers eux nous leur apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. Nous devons être au milieu d’eux des témoins pacifiés du Tout-Puissant, des hommes sans convoitise et sans mépris, capable de devenir réellement leurs amis. C’est notre amitié qu’ils attendent, une amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus Christ. »

    cf. Eloi Leclerc dans Sagesse d'un pauvre. (Desclée de Brouwer, réédité en  2011. 1ère éd. 1959 aux Editions franciscaines)

                Si c’est  Dieu qui fait le premier pas vers nous : Qu’est-ce que j’attends pour prendre plus souvent le temps de prier avant d’agir ?

                Si c’est  Dieu qui fait le premier pas vers nous : Qu’est-ce que j’attends pour le laisser agir en moi ?

                Si c’est  Dieu qui fait le premier pas vers nous : Qu’est-ce que j’attends pour donner aux autres l’envie de découvrir la présence de Dieu en eux ?

                Saint François d’Assise a su résumer en quelques mots, les missions que Dieu peut susciter en nous :

                Là où est la haine que je mette l’amour.

                Là où est l’offense que je mette le pardon.

                Là où est la discorde que je mette l’union.

                Là où est l’erreur que je mette la vérité.

                Là où est le doute que je mette la foi.

                Là où est le désespoir que je mette l’espérance.

                Là où est les ténèbres que je mette la lumière.

                Là où est la tristesse que je mette la joie.

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  • Homélie 29è dimanche ordinaire

    Le dimanche 16 octobre 2022 est le dimanche qui commence la semaine de prière pour la Mission. En ce dimanche des missions nous sommes invités à prier pour tous les missionnaires envoyés dans le monde entier. Grâce à eux, nous sommes proches de ceux qui sont loin et ils nous aident à être nous-mêmes des missionnaires là où nous vivons en n’étant pas loin de ceux qui nous sont proches (expression empruntée à la vision du Service Missionnaire des Jeunes SMJ).

    Prions sans nous décourager car nous sommes tous missionnaires !

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (18, 1-8) :

        En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
        Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
        Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

                Tous missionnaires !

                La foi chrétienne fait de nous des missionnaires ! Mais, comment cela est-il possible ?

    Voici deux convictions :

                La première conviction, c’est que la vie chrétienne est centrée sur l’expérience que Dieu m’aime, moi personnellement, d’un amour sans condition. Je suis précieux aux yeux de Dieu. Et en Jésus, Dieu m’offre son Amour. Jésus n’a qu’un seul désir, que je devienne son ami. Il nous le dit : (Jean 15, 15) « Je ne vous appelle plus serviteurs car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». Jésus me dit que je suis son ami et qu’il a besoin de moi.

                La deuxième conviction de notre foi est celle-ci : Dieu habite au cœur de tous les humains sans exceptions qu’ils soient pauvres ou riches, instruits ou ignorants cela ne fait pas de différence pour Dieu. Il habite le cœur de chacun. Hélas, beaucoup ne le savent pas, ou bien, à la suite d’expériences douloureuses ils ont rejeté la foi en la présence de Dieu dans leur cœur, et pourtant Dieu y est bien présent, et Dieu a besoin de chacun et chacune d’entre nous.

                Avec la foi chrétienne, nous sommes des missionnaires car Dieu compte sur notre amitié pour éveiller ou réveiller, et faire grandir la conscience de sa présence à la fois au cœur de notre vie et au cœur de la vie de tous ceux et celles que nous rencontrons.

                Et la mission commence par la prière sans nous décourager ! Dans l’Evangile, Jésus raconte une parabole, une petite histoire chargée de nous faire réfléchir sur la prière. Un juge sans foi, lassé par l’insistance d’une veuve, finit par lui accorder ce qu’elle demande. L’argument de Jésus est fort simple : si même ce juge a fini par craquer, combien plus Dieu répondra à ceux qui l’implorent.

                Mais alors, Dieu serait-il comme ce juge qu’il faudrait avoir à l’usure en lui tirant les oreilles pour qu’il nous écoute ? Ce n’est pas ce que dit Jésus. Dieu n’est pas capricieux ou indifférent à nos besoins et la prière ne consiste pas à essayer, parfois en vain, de lui soutirer des grâces. Pour comprendre la parabole, il faut relire la question finale de Jésus : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

                S’il est important de prier sans cesse et de ne pas se décourager, ce n’est pas parce que Dieu serait lent ou sourd. La difficulté n’est pas au niveau de la réponse à la prière, mais au niveau de la prière elle-même.

                La prière n’a pas pour but de mobiliser Dieu, puisque Dieu est déjà là et qu’il attend, mais d’apprendre à croire, c’est-à-dire à faire confiance. Ainsi, le mot « foi » renvoie ce que nous appelons la confiance. Mais celle-ci n’est pas un état acquis une fois pour toutes : on devient croyant en faisant confiance, jour après jour, malgré tout. On peut alors mieux comprendre la question de Jésus dans l’Evangile : « le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur la terre ? Trouvera-t-il des hommes et des femmes qui font confiance en Dieu, et en Dieu fait Homme par Amour ?

                C’est la principale difficulté de la prière : Avons-nous vraiment envie de croire que Dieu nous écoute et répond à notre prière même si la réponse qu’on souhaitait ne vient pas ? Est-ce que nous attendons du Seigneur plus de biens matériels, plus d’argent sur notre compte en banque ? Notre attente sera déçue car Dieu nous donnera l’esprit de pauvreté, le manque qui nous ouvre à la joie du besoin de la relation, la seule véritable richesse. Si nous lui demandons plus de pouvoir, de supériorité sur les autres ? Notre attente sera déçue car Dieu nous donnera l’esprit de service qui nous fait découvrir la joie de devenir responsables et solidaires les uns des autres. Si nous lui demandons de devenir plus jeunes, plus beaux, plus attirants ? Notre attente sera déçue car Dieu nous donnera l’humilité qui est la vertu de ceux qui vivent heureux sans chercher à se comparer sans cesse aux autres.

                Tous ces dons de Dieu forment ce que la Bible appelle la justice. La justice au sens biblique, au sens de la révélation que Dieu fait de Lui-même et de ce que nous sommes en vérité, c’est être ajusté avec soi-même être ajusté les uns aux autres et être ajusté avec Dieu. Cet ajustement en se réalisant dans la confiance, dans la foi, nous transforme et à travers nous, transforme le monde pour plus de joie, d’espérance, d’Amour et de paix. Le désirons-nous vraiment, ce changement, ce monde nouveau où il n’y aurait plus de juges imbus d’eux-mêmes et de pauvres veuves laissées à leur misère ? Voulons-nous vraiment ce que Jésus appelle le Royaume de Dieu, le merveilleux et divin projet de son Père et de notre Père qui modifie de fond en comble nos relations humaines ?

                Dans la foi, nous avons cette merveilleuse mission de dire et de montrer qu’un monde plus juste et fraternel est à la portée de notre prière car prier change profondément notre cœur et notre comportement.

                C’est donc, nous dit Jésus, notre peur de ne pas être exaucé qui paralyse Dieu, notre méfiance qui empêche notre cœur de recevoir ce qui est déjà donné, en abondance. Dieu ne veut pas enfoncer la porte de notre cœur ni nous contraindre : c’est pourquoi seule notre confiance, notre foi lui permet de nous donner son Esprit Saint, son Esprit de Vérité, de Vie éternelle.

                Finalement, avec la foi en Jésus Christ, prie-t-on pour être exaucé ?

            Non, c’est le contraire et c’est là notre magnifique rôle de missionnaires, on prie parce qu’on est tous, sans exception, personnellement déjà exaucé (déjà ajusté en espérance). Toute prière s’épanouit en merci. Amen.

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  • Homélie 28è dimanche ordinaire

    Evangile : Luc 17, 11-19

                Homélie :

    De tout temps, l’humanité s’est posée des questions sur Dieu. De tout temps, des hommes et des femmes cherchent Dieu.

    Ou encore, de tout temps des hommes et des femmes cherchent des réponses à leurs questions sur la vie, sur l’existence, sur le monde, sur Dieu.

                Tout au long de l’histoire, des prophètes ont parlé au nom de Dieu.

                Les prophètes ont préparé, peu à peu, la grande venue de Dieu en Jésus.

                Et depuis, si nous voulons trouver Dieu, il nous suffit de regarder, d’écouter Jésus.

                Jésus : le nom « Jésus » signifie « Dieu sauve ».

            En Jésus, Dieu se révèle pleinement tel qu’Il est.

    Jésus est Dieu fait Homme. C’est ce que nous disons depuis toujours dans le Credo (Le « Je crois en un seul Dieu… »).

                Et l’un des dix lépreux a bien reconnu la présence de Dieu en Jésus.

                Reprenons, si vous voulez bien, l’Evangile du 28è dimanche du temps ordinaire.

                Au début de l’Evangile, on nous a dit que Jésus marche vers Jérusalem. Jérusalem où Jésus va vivre la Passion et où il va montrer la véritable identité de Dieu qui se donne par Amour jusqu’au bout.

                Sur sa route, il croise dix lépreux. Dix personnes prisonnières de leur maladie. Mais, nous aussi il nous arrive parfois d’être prisonniers de nos inquiétudes, de nos angoisses.

                Et ces dix personnes, qui connaissent déjà la réputation de Jésus s’approchent de lui et lui disent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »

                Et nous au début de chaque Eucharistie, nous nous tournons aussi vers Jésus pour lui demander « prends pitié de nous ». Le faisons-nous par habitude ou avec foi ?

                Jésus leur dit : « Allez-vous montrer aux prêtres. » En fait, Jésus les renvoie à des représentants de Dieu.

                Et voilà que les dix personnes atteintes de la lèpre ont confiance en Jésus. Ils ne mettent pas en doute sa parole et partent tout de suite.

    En effet, ils se disent peut-être que si Jésus leur demande d’aller voir les prêtres, c’est qu’il va se passer quelque chose pour eux.

    Et c’est ce qui se passe. En cours de route, ils sont purifiés. Purifiés, ils vont rendre gloire à Dieu, lui rendre grâce auprès des prêtres dans le temple de l’époque.

    Et voilà, que l’un d’entre eux, lui, fait demi-tour, pour glorifier Dieu, rendre grâce « en se jetant la face contre terre aux pieds de Jésus ».

    Qu’est-ce qu’il y a d’extraordinaire, me direz-vous, dans ce retour de ce lépreux guéri, vers Jésus. Après tout il vient remercier Jésus qui les a aidés à guérir.

    En fait, ce qui est extraordinaire, c’est que ce lépreux guéri ne revient pas seulement dire merci à Jésus. Il se prosterne aux pieds de Jésus et il rend grâce à Dieu en s’adressant à Jésus.

    Ce lépreux guéri accomplit, à l’égard de Jésus, les gestes qu’il devrait faire au temple devant Dieu.

    Par le comportement de cet homme, et par l’approbation entière que Jésus lui donne, il nous est révélé que Jésus est vraiment Dieu fait Homme.

    Tout est dit. Si nous voulons vraiment rencontrer Dieu, allons à Jésus.

    Dieu et Jésus sont confondus, réunis, dans un même remerciement. Et Jésus va le « relever », cet homme prostré devant lui. Le mot « relever » est un mot grec employé par les premiers témoins pour dire la résurrection de Jésus Christ. La foi de ce Samaritain ne l'a pas seulement amené à la santé, mais déjà à la vraie vie, la vie divine, dans une étroite proximité avec Dieu qu'il sait reconnaître en la personne de l'homme-Jésus qui l'a remis sur pied.           

    Tous - vous, moi – nous crions parfois notre détresse vers Dieu. En tout être humain, il y a la protestation contre le mal. Dieu entend ce cri, qui est comme le premier degré de la foi. Mais beaucoup ne vont pas plus loin que ce cri dans leur démarche de foi. Et pourtant, au bout de la démarche de la foi, il y a Jésus !!! Jésus Christ : Présence de Dieu au coeur de notre humanité, au coeur de tout ce qui fait notre vie !!!

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  • Homélie 27è dimanche ordinaire

    « Augmente en nous la foi ! »

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (17, 5-10) :

    En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »

        Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.

        Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : ‘Viens vite prendre place à table’ ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : ‘Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?

        De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
    dites : Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. »

                Pouvons-nous répondre à la question : qu'est-ce que la foi ? Sommes-nous certains d'avoir la foi en Dieu qui est en même temps, par Amour pour nous, le Père de Jésus Christ et notre Père ?

                Voici une petite histoire :

                Imaginons un jeune père de famille qui joue avec son enfant de 3 ans. Il le met sur un mur de 2 mètres de haut et lui dit, les bras levés vers lui : « Allez, saute ! » L’enfant n’hésite pas une seconde et saute. Le papa le récupère dans un grand éclat de rire. Et l’enfant s’écrie : « Encore, encore, encore ! »

                Imaginons maintenant le même enfant à l’âge de 10 ans sur le mur. Il va dire à son père : « T’es sûr que tu es assez costaud pour me rattraper ? » A 13 ans : « T’es sûr que c’est drôle ton jeu ? » A 15 ans : « Non mais, tu m’as bien regardé !? » Quel âge a notre foi en Dieu ?

                Pour Dieu, le Père de Jésus Christ et notre Père, nous avons toujours le même âge : L’âge d’être éternellement son enfant bien-aimé !!!

                Donc la foi ce n’est pas seulement croire que Dieu existe, c'est croire que Dieu est présent dans tous les événements heureux et douloureux de notre vie. Cela est possible nous le croyons car Dieu s’est fait Homme en Jésus Christ et est aussi en chacun de nous depuis notre naissance par la présence de son Amour, de son Esprit Saint dans notre cœur.

                Attention, ce n'est pas « parce qu'on a la foi » que tout devient facile ou sans souffrances. La vie est et reste la même pour tout le monde.

                Devant les difficultés de la vie et les personnes autour de nous qui ne croient pas en Dieu, on ne sait pas toujours comment annoncer la foi qui nous fait vivre malgré tout, la foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

                Il faut bien reconnaître que vivre l’Évangile ce n’est pas simplement partager, écouter… mais plus profondément, c’est une manière d’être dans la foi, c’est oser regarder le monde, les autres, et soi-même avec le regard d’Amour de Jésus Christ.

                Croire en Dieu, c’est vivre dans l’espérance, même lorsqu’on se sent dépassé par les événements.

    Croire en Dieu, c’est refuser d’accepter le mal en cherchant toujours à découvrir ce qui est bon en l’autre. Croire en Dieu, c’est croire qu’il est toujours là, à nos côtés, même lorsque nous sommes écrasés par les épreuves. La foi touche tout notre être, pas seulement nos manières de faire.

                Alors on comprend bien cette demande des apôtres : « Seigneur, augmente en nous la foi ». Et Jésus leur répond : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. »

                En fait, il ne s’agit pas d’augmenter la foi pour Jésus : Ce n’est pas une question de quantité mais de qualité de la foi. La foi c’est vivre avec la présence de Dieu en nous à laquelle nous disons un grand OUI en recevant le baptême. C’est précisément en reconnaissant la présence de Dieu en nous, que nous lui demandons d’agir dans tout ce que nous vivons.

                La foi nous fait vivre cette formidable et vitale conversion : ne plus seulement compter sur nos propres forces, mais croire en sa Force, son Espérance, son Amour ; c’est-à-dire son Esprit Saint qui nous dépasse certes, mais qui est pourtant bien là dans le cœur de chacun et de chacune d’entre nous.

                Dans le même sens, saint Paul nous dit (2Timothée 1 7-8) : « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison. […] Avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Évangile. » Voyez, tout est là, avec Dieu (Père, Fils et Esprit Saint) tout est possible, il s’agit de croire même lorsque nous ne comprenons pas et souffrons d’une certaine solitude.

                Et dans l’Evangile, Jésus ajoute une seconde conversion qui est aussi vitale pour nous : « Vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dîtes : ‘Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. » Jésus nous dit cela car il nous connaît bien. La seule chose qui soit vraiment importante quand nous vivons avec le secours de la foi ce n’est pas de se sentir supérieurs aux autres qui ne croient pas mais d’être humblement des témoins, à la fois, de la proximité de Dieu dans nos vies et de son secours, son soutien en toutes circonstances.

                Tout le mérite ne revient pas à celui ou à celle qui croit, qui vit au quotidien dans la foi. Tout le mérite revient à Dieu qui nous donne la grâce de pouvoir tout vivre avec la foi. Croire en Dieu, le Père de Jésus Christ et notre Père, c’est connaître la merveilleuse liberté des enfants de Dieu, qui nous libère de ce besoin d’être toujours reconnu et être aimé de tous. Ne l’oublions jamais, nous ne sommes que de simples et néanmoins heureux serviteurs de la foi.

                C’est en acceptant d’être de simples serviteurs de la foi que nous serons alors assez humbles pour laisser Dieu communiquer, par nous, son Amour sans limites.

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  • Homélie 26è dimanche ordinaire

           Nous venons d’entendre la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare.

                L’homme riche ne maltraite pas le pauvre Lazare. Il ne le voit pas. Par conséquent, Jésus ne lui reproche pas d’être riche mais il lui reproche de ne rien faire pour Lazare couché devant son portail.

                La richesse n’est pas mauvaise, mais elle risque d’enfermer le riche sur lui-même et de l’isoler.

                L’homme riche est indifférent à la misère du pauvre qui gît à sa porte. Être riche n’est ni une tare ni un vice honteux. Mais il y a une bonne et une mauvaise manière d’être riche.

                C’est une réalité, quand on est enfermé dans sa richesse, on n’entend rien, on n’entend pas ceux qui nous entourent.

                Voici une anecdote sur sainte mère Térésa : Un journaliste l'interviewait, un jour, en lui faisant remarquer : « Mais, ma sœur, votre action, à Calcutta, est ridiculement pauvre et insignifiante. C’est une goutte d’eau dans l’océan de la misère !!! »

                Et sainte mère Térésa a répondu tranquillement : « Oui, ce que je fais, c’est une goutte d’eau ! Mais, si je n’apportais pas ma goutte d’eau… elle manquerait à l’océan !!! »

                Cette réponse nous interpelle. La goutte d’eau que je peux apporter là où je vis est-ce que réellement je l’apporte ?

                La parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare que nous venons d’entendre nous rappelle douloureusement les pauvretés qui existent dans le monde et autour de nous.

              Le dimanche 25 septembre est une journée de prière pour les migrants et les réfugiés.

              Avec la foi en Jésus-Christ, avec la confiance que nous mettons en Lui et en son Eglise, nous sommes invités, chaque jour, à la conversion.

              « Convertissons-nous et croyons en la Bonne Nouvelle de la présence agissante de Dieu en nous-mêmes, et au milieu du monde ! » 

              En moi, en chacun de nous voici quelques exemples de gouttes d’eau qui peuvent être très efficaces : L’humilité, le pardon, la bonté, la vérité, l’espérance, la paix, la douceur, la patience, la bienveillance, la maîtrise de soi, l'Amour, la fidélité, la prière, le service, la solidarité, l’écologie, prendre soin de la Création … .

              Le Seigneur nous connaît bien, encore mieux que nous nous connaissons nous-mêmes. 

              Avec le Seigneur Jésus, nous pouvons faire ressortir le meilleur de nous-mêmes, la richesse de notre cœur.

              N’est-ce pas ce qui se passe, à chaque Eucharistie, où Jésus nous donne sa force pour réveiller nos riches petites gouttes d’eau.

     

    Si la pierre disait : Ce n’est pas une pierre qui peut monter un mur. Il n’y aurait pas de maison.

    Si la goutte d’eau disait : Ce n’est pas une goutte d’eau qui peut faire une rivière. Il n’y aurait pas d’océan.

    Si le grain de blé disait : Ce n’est pas un grain de blé qui peut ensemencer un champ. Il n’y aurait pas de moisson.

    Si chacun de nous disait : Ce n’est pas un petit geste de protection de l’environnement qui peut sauver la Création. Il n’y aurait pas la vie aussi diversifiée sur terre.

     

    Comme la maison a besoin de chaque pierre ;

    Comme l’océan a besoin de chaque goutte d’eau ;

    Comme la moisson a besoin de chaque grain de blé ;

    La Création et l’humanité tout entière (en commençant par les plus pauvres, migrants et réfugiés) ; la Création et l’humanité tout entière ont besoin de chacun de nous avec nos petits efforts de solidarité et de protection de l’environnement pour un monde plus vert, pour une Eglise plus verte !!!

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  • Homélie 25è dimanche ordinaire

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lecture brève Luc 16, 10-13) :

    « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
    est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande.
        Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?
        Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
        Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

           Que choisissons-nous de vivre ? : « Vivre pour manger, ou manger pour vivre. » selon une citation de Molière dans sa célèbre pièce de théâtre « L’Avare ». Cette citation peut être reprise en se demandant : « Vivre pour l’argent ou l’argent pour vivre. »

                Quel est notre choix de vie ? Jésus n’est pas contre le fait d’avoir de l’argent. Il en faut pour vivre. Jésus prévient du danger de choisir l’argent comme unique sens à sa vie.

                Avec l’argent, nous ne pouvons être heureux que si nous le considérons comme un moyen et non comme un but.

                Alors, notre besoin de conversion ne se situe pas au niveau de l’argent lui-même mais au niveau de notre manière d’être et d’agir en l’utilisant.

                Et Jésus nous explique comment l’argent peut devenir une idole, voir-même une divinité pour nous en nous parlant de : « la confiance ». C’est le mot-clé répété 4 fois dans la lecture brève de l’évangile !           

                Car la confiance est cette attitude du coeur par laquelle on « se » donne soi-même. Non pas : « on donne quelque chose ».

                Avec la confiance, on offre sa personne comme un don, un cadeau. Et par exemple, en participant à une célébration dans une église, avec la confiance nous exerçons notre capacité à nous recueillir, à nous « rassembler » pour s’offrir !         

                Tout l’enjeu est de savoir à qui nous donnons notre confiance ? C’est notamment le principe de la publicité que de nous attirer par de belles paroles, de belles images et aussi de belles promesses !!!

                Ainsi l’argent brille à nos yeux. Il a un immense pouvoir de séduction. Grâce à lui, on peut se procurer tellement de choses, du moins si on en a assez à notre disposition ! Mais, justement, on peut consacrer toutes nos forces à l’amasser ! Avec lui, on veut acheter toujours plus et on n’est jamais satisfait !

                L’argent ouvre la voie à tous les pouvoirs, et donc aux pires injustices ! C’est le sens de la protestation du prophète Amos : « Vous écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays. » (Amos 8, 4-7)

                Mais surtout ce qui est à retenir, c’est que l’argent ne peut devenir une divinité que parce que l’on se donne à lui !

                Bien que l’argent ne soit pas une personne, nous pouvons devenir ses esclaves !

                Celui qui nous libère de tous les esclavages, Celui à qui nous pouvons nous donner sans rien craindre de Lui parce qu’Il est le premier à se donner entièrement à nous sans rien garder pour Lui : C’est Dieu qui se donne entièrement gratuitement en Jésus Christ avec toute la force de son Amour, l’Esprit Saint.

                Rappelons-nous cet autre épisode de l’Évangile où Jésus est interrogé justement sur une question d’argent : (Matthieu 22, 17-21) « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Jésus se fait apporter une pièce de monnaie et demande : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » On lui répond : « De César ». Alors, il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » S’il est donc opportun de rendre à César ce qui porte son effigie et son nom, nous devons nous souvenir que nous sommes nous-mêmes comme une pièce de monnaie, gravée à l’effigie de Dieu.

                En nous donnant par la confiance à Dieu fait Homme en Jésus Christ, nous ne faisons que retrouver la Source d’où nous sommes créés. Jésus veut nous rappeler qu’en étant créés à l’image de Dieu, nous sommes hors de prix. Nous avons une valeur infinie ! Les divinités de notre fabrication comme « l’argent » ne peuvent pas nous acheter !

                Nous sommes à la ressemblance de Dieu et le chemin qui nous conduit à Lui c’est la confiance en Jésus Christ «  le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père,  et par lui tout a été fait… » (extrait du grand Credo de Nicée Constantinople).

                Et cette confiance en Dieu le Père par Jésus Christ s’appelle : la foi chrétienne !

                En développant notre foi en Jésus Christ, nous remettons toutes choses en ordre dans notre vie et nous reconduisons l’argent à sa juste place : Un serviteur, jamais un maître, jamais un dieu !

                Chacun de nous est gravé à l'effigie du Seigneur  et Dieu a gravé dans son coeur chacun de nous !!!

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  • Homélie 24è dimanche ordinaire

            Nous croyons en Dieu qui ne regarde pas l’apparence mais le cœur de chacun. Mais, encore plus nous croyons en Dieu qui nous cherche et qui nous cherche sans abandonner ses recherches jusqu’à ce qu’il nous trouve. C’est le message des lectures de ce dimanche.

    Homélie : 

                Les paraboles ne sont pas que des petites histoires gentillettes utilisées par Jésus. 

                Les paraboles sont renversantes, car chacune d’entre elles nous fait comprendre une attitude de Dieu surprenante. Chaque parabole essaye de nous faire comprendre que le Seigneur n’agit pas et ne pense pas comme nous pouvons agir et comme nous pouvons penser. 

                Prenons l’exemple de la première parabole que nous avons entendue celle de la brebis perdue. 

                En effet, abandonner un troupeau entier dans le désert, pour partir à la recherche d’une seule brebis égarée, ne fait pas partie de notre logique. 

                Jésus qui rencontre souvent des bergers avec leur troupeau, le sait bien. C’est un grand risque à prendre que de laisser le troupeau pour aller chercher une seule brebis perdue. 

                Voilà, dans cette parabole, Jésus nous décrit l’attitude surprenante de Dieu le Père, son Père et notre Père des cieux. 

                Pour Dieu le Père et donc également pour Jésus, le Fils de Dieu, lorsqu’une seule brebis est égarée, la retrouver devient une priorité. 

                Et le rapport entre 99 brebis restées au pâturage et une seule qui se perd accentue encore la volonté de Dieu d’être proche de chacun de nous. 

                J’espère ne pas vous choquer en vous disant que, à un moment ou un autre, nous sommes tous la brebis perdue de la parabole. Chacun de nous est unique aux yeux de Dieu et nous ne sommes pas parfaits, nous ne sommes pas sans péchés. 

                Dans la parabole du fils prodigue (ou encore la parabole du Père miséricordieux et de ses deux fils), nous pouvons aussi parfois nous comparer au jeune fils qui quitte la maison et qui revient ensuite par nécessité. Ou bien, nous pouvons aussi parfois nous comparer au fils aîné qui reste à la maison par intérêt et qui ne comprend pas, et qui est même jaloux, du pardon de son père envers son jeune frère. 

                La parabole de la brebis perdue et celle du Père miséricordieux et de ses deux fils, nous interpelle sur nos priorités dans notre famille, dans notre travail, dans nos loisirs, dans les associations, dans notre paroisse, dans nos lieux de vie. 

                Est-ce que nous avons le souci de rejoindre là où nous vivons ceux qui s’isolent, ceux qui ne cherchent plus le dialogue ? 

                Il est si tentant de rester tranquillement au milieu des mêmes personnes sans chercher à connaître ceux qui sont à côté. 

                Regardons l’attitude du berger qui cherche la brebis perdue. Il la cherche jusqu'à ce qu’il la retrouve. 

                Nous avons aussi entendu une autre parabole qui dit la même chose : la parabole de la femme qui a dix pièces d’argent et qui en perd une. Elle remue toute sa maison jusqu’à ce qu’elle la retrouve. 

                Hé ! bien, nous avons là, l’attitude surprenante de Dieu. Il cherche sans cesse à nous rejoindre dans les événements les plus divers.

              Dans tous les moments de la vie, les moments de joie, d’épreuve, de rencontre, Dieu cherche à nous faire découvrir sa présence bienveillante. 

                Ce n’est pas si étonnant que ça finalement. Qui d’entre nous n’a pas un jour découvert avec du recul, des signes de la présence de Dieu dans sa vie. 

                Oui, le Seigneur ne se contente pas d’attendre notre retour vers lui. Il part à notre rencontre. Mais si Dieu fait les premiers pas vers nous par son Fils Jésus et par son Esprit Saint, son Amour cela n’implique pas que nous devons être passifs comme si rien ne dépendait de nous. 

                A l’exemple du berger de la parabole, le Seigneur ne se décourage pas de nos insouciances, de nos abandons, de nos lenteurs. 

                Nous aussi, nous ne devrions jamais désespérer ni de nous-mêmes, ni des autres. Nous ne devrions jamais baisser les bras dans nos tentatives répétées et nos efforts persévérants, même si c’est difficile. 

                Nous ne devrions pas céder à la lassitude quand il s’agit de ramener quelqu’un du péril où il s’enfonce. Nous ne devrions pas abandonner le dialogue avec, par exemple, un jeune en rupture avec le monde des adultes. 

                Nous ne devrions pas nous habituer aux souffrances qui nous entourent. 

                A la fin de chaque parabole, c’est la joie qui s’exprime : la brebis perdue est retrouvée, le fils qui était parti est revenu. 

                Dans ces paraboles, nous redécouvrons qu’il y a beaucoup de joie dans le cœur de Dieu quand nous revenons vers lui, quand nous prenons conscience de sa présence bienveillante dans nos vies. 

                Les textes de la Parole de Dieu de ce dimanche nous invitent à partager la joie de Dieu qui en nous cherchant, nous retrouve toujours. 

                « Il faut se réjouir » pour chaque retour vers Dieu qui est toujours possible.

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