-
Homélie 28è dimanche Temps Ordinaire
Homélie : Tout commence par une invitation !
Dimanche après dimanche, sans jamais se lasser, le Seigneur notre Dieu nous invite à son repas de noce : La messe, l’Eucharistie !
Tout d’abord, nous sommes des « invités », ensuite si nous venons à son repas, nous devenons des « convives », et enfin si nous portons le vêtement de noce alors nous sommes « des élus » !
Les trois mots « invités, convives, élus » nous aident à comprendre le message de la parabole de l’invitation au repas de noce dans l'évangile du dimanche 11 octobre.
Tout commence par une invitation, celle que nous fait le Seigneur. Et il y a des invités qui étaient prévus et d’autres qui ne l’étaient pas.
Alors, lisons maintenant cette parabole et demandons-nous quels invités nous sommes ?
Evangile selon Saint Matthieu 22, 1-14 :
En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens, et il leur dit en paraboles : « Le Royaume des cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “ Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.” Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent.
« Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes. Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.” Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives.
« Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence. Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. » Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
Il nous arrive parfois de dire ou de penser que nous cherchons Dieu, ou que telle personne cherche Dieu en se posant des questions existentielles sur la vie, sur la mort, sur la foi, sur le sens de la vie, sur la manière d’aimer et d’accepter d’être aimé …
Heureusement, l’Évangile de chaque dimanche nous redit et nous montre que c’est plutôt Dieu qui nous cherche. Depuis toujours, c’est Lui qui vient nous chercher et nous trouver tout d’abord par les prophètes de l’Ancien Testament (Abraham, Moïse, David …) ; puis par son Fils Jésus Christ.
Le roi de la parabole c’est Dieu qui nous invite aux noces de son Fils Jésus Christ avec toute l’humanité ! Ainsi le premier acte de la vie chrétienne qui est la définition même de la foi, c’est de se laisser chercher et trouver par Dieu qui a préparé sa venue pendant des siècles et des siècles, qui s’est fait Homme en Jésus Christ (son Fils) afin que chaque être humain puisse découvrir dans son cœur, sa Présence d’Amour (son Esprit Saint). Hier, aujourd’hui, demain, le Seigneur vient dans le monde, dans notre cœur : Il cherche à entrer en relation avec nous et nous invite à le trouver. Dieu ne veut pas nous forcer. Nous sommes libres. Et le Seigneur ne se lasse pas de nous chercher. Il y a chez Dieu à la fois une humilité et une espérance sans faille en notre capacité de le trouver.
1- Nous sommes les invités de Dieu :
Du latin « invitare » ( « in » (ne pas) « vitare » (éviter) ) ; ( ne pas éviter ; ne pas manquer )
Et « Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux pharisiens » qui sont les premiers invités de la parabole ! Comme nous l’avons entendu dimanche 4 octobre à travers la parabole de la vigne, nous voyons à nouveau ici comment Jésus pointe du doigt le refus des grands prêtres et des pharisiens de reconnaître qu’avec Lui s’accomplit la promesse de la venue de Dieu. Les serviteurs de la parabole envoyés par le roi sont les générations de prophètes qui sont venus inviter le peuple à se tourner vers Dieu et ceux-ci ont été très peu entendus, souvent molestés, et même certains ont été tués.
Et Jésus fait comprendre que ce refus de répondre à l’invitation du Seigneur de la part d’une catégorie de personnes, est une espérance pour d’autres, car le roi de la parabole envoie ses serviteurs inviter beaucoup plus largement que prévu : « les mauvais comme les bons ».
Saint Augustin aimait dire et répéter : « Dieu qui nous a créés sans nous, ne nous sauvera pas sans nous ». Oui, en chaque être humain, en chacun de nous, sans exception, il y a un manque, un besoin de chercher des réponses, un besoin d’entrer en relation. Et l’invitation de Dieu rejoint notre manque, notre besoin. Toute notre vie est invitation à accueillir chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque instant avec joie ou parfois avec l’acceptation de la souffrance. Justement nos blessures sont peut-être paradoxalement ce qui nous rend encore plus capables de discerner intérieurement l’invitation de Dieu à nous tourner vers Lui. Elles nous donnent de percevoir, parfois douloureusement, notre manque, ce que nous ne pouvons pas combler nous-mêmes. Il faut parfois des décennies pour quitter notre suffisance : « Les invités s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ; les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent ». Nous sommes les invités de Dieu : Par cette parabole, Jésus veut éclairer nos cœurs, éclairer notre liberté, et nous faire réfléchir sur l’orientation que nous donnons à notre vie : Avec Dieu ou sans Dieu !?
2- En répondant « oui » à l’invitation nous devenons les convives du Seigneur :
Du latin « conviva » qui vient de « convivere » (« vivre ensemble »)
Pour certaines personnes, le fait de croire en Dieu, d’avoir la foi, et encore plus de venir à la messe, c'est quelque chose qui n’attire pas ! Car pour certains « croire en Dieu » c’est se plier à des obligations et faire des choses ennuyeuses. La parabole de l’invitation au repas de noce montre un autre visage de Dieu. Il nous invite par Amour. Dieu invite tout le monde, « les mauvais comme les bons », car ce que Dieu désire le plus est de partager du temps avec nous : Être des convives avec Lui ; avoir une vie ensemble !
Dieu n'est pas celui qui vient nous faire la morale en nous reprochant nos manques d’amour, de confiance, d’espérance. Dieu n'est pas celui qui nous reproche de ne pas savoir prier, ne pas savoir lire la Bible. Dieu n'est pas celui qui nous espionne et qui nous juge. Le Seigneur notre Dieu est celui qui nous invite à un repas de noce pour que nous devenions ses convives autour de sa table avec les bons petits plats bien cuisinés, la musique, les chants, la danse, la fête fraternelle : C'est à cela que ressemble le Royaume de Dieu. C’est à cela que ressemblent parfois les messes festives !
Mais à chaque messe, il y a les bons petits plats de la Parole de Dieu (Quand on ouvre les oreilles de notre cœur, que de mots doux et savoureux nous sont donnés par Dieu avec beaucoup d’Amour !!!). A chaque messe, il y a aussi la musique, les chants, et on peut prier avec son corps.
3- Le « vêtement de noce » porté par les élus :
Du latin « electio » (la personne choisie, préférée, attendue)
Porter " le vêtement de noce " c’est reconnaître que Dieu nous a choisi chacun pour être son invité et surtout son convive de façon unique. Le Seigneur ne veut pas seulement remplir « sa salle de noce » avec de simples invités. Il attend de chacun de nous plus que cela puisqu’Il nous connaît chacun personnellement. Il attend de chacun de nous une relation privilégiée, choisie, préférée avec Lui : Une relation « d’élus » de son cœur, de son Amour. Par le baptême, nous avons revêtu le vêtement blanc, "le vêtement de noce", le vêtement de l’Alliance, le vêtement de la Lumière de Jésus Christ mort et ressuscité par Amour pour nous. C’est en se laissant choisir par Dieu et devenir son élu à la suite de Jésus Christ que nous ne vivrons plus dans « les ténèbres du dehors ! » Amen !
Tags : homélie, dimanche, Dieu, Jésus-Christ, miracle, Marie, prière, foi, sacrement, Amour, ressuscité, Pâques, Esprit Saint, miséricorde, Messe, paix
-
Commentaires