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Homélie du 4ème dimanche de Pâques
Homélie du 4ème dimanche de Pâques( Evangile : Jean 1, 1-10)
Chaque année le 4è dimanche de Pâques est choisi par l’Eglise pour être le dimanche de prière pour les vocations.
Quand on parle de vocations, on pense spontanément aux religieux, religieuses, aux prêtres, aux diacres, aux évêques.
Mais le mot « vocation » regroupe aussi d’autres réalités.
Alors, réfléchissons d’abord sur le sens profond de la vocation. Puis, c’est vrai, j’insisterai, en particulier, sur la vocation de prêtre qui se fait trop rare aujourd’hui.
Le sens profond de la vocation :
Il y a quelques années, j’ai célébré les obsèques d’Aurélie, jeune de 20 ans qui ne pouvait pas vivre plus longtemps à cause de son handicap mental et physique (elle était atteinte par une maladie de naissance : la Leucodystrophie).
J’ai rencontré ses parents qui ont construit toute leur vie autour de leur fille. Aurélie a été entourée de beaucoup d’amour et ses parents ne voyaient pas d’abord son handicap mais leur fille.
Et Aurélie leur a apporté beaucoup d’amour.
Elle a remplie leur existence et leur a donné d’avoir vraiment la vocation de parents.
L’accueil, l’écoute de l’autre tel qu’il est, et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit ; l’accueil et l’écoute de l’autre avec patience et avec amour c’est avoir la vocation.
On peut et on doit parler de la vocation des parents : la vocation du père, la vocation de la mère qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour leurs enfants, pendant plusieurs années de leur vie.
Dans certaines familles, lorsque le père ou la mère est absente, on peut également parler de la vocation d'un frère ou d'une soeur pour ses petits frères et, ou petites sœurs.
Il existe aussi la vocation des médecins, des infirmières-infirmières ; la vocation des enseignants ; la vocation des pompiers… .
La vocation de tous ceux qui choisissent de vivre pour le service des autres.
La vocation c’est un choix de vie tourné vers les autres avant d’être tourné vers soi-même.
Ainsi, pour certains maires ou conseillers municipaux, leur responsabilité peut-être vécue comme une vocation.
Comme Jésus nous le montre, lui-même, en se comparant à un bon pasteur, la vocation c’est mettre sa compétence, sa capacité d’aimer au service des autres pour les soutenir dans leur croissance, pour les soulager dans leurs peines, pour leur permettre de se découvrir et de donner à leur tour le meilleur d’eux-mêmes.
La vocation de prêtre :
Comment parler du prêtre qui ne peut plus être présent dans toutes les paroisses qui lui sont confiées ? Comment parler de la vocation du prêtre au service des autres quand les paroissiens ont l’impression qu’il n’est plus présent ? Comment parler de la vocation du prêtre quand on constate qu’il ne peut plus tout faire ou tout vivre ?
Comment parler du bonheur, de la grande joie d’être prêtre en 2014 ?
Après toutes ces questions très réalistes, essayons d’apporter des éléments de réponse en ce dimanche des vocations !!!
Etre prêtre c’est répondre à un appel de notre Seigneur Jésus. C’est entendre au fond de soi-même, cette petite voix : « Prêtre, pourquoi pas moi ? Prêtre, c’est une belle vocation !!! »
Qu’est-ce qu’il y a dans cet appel de Jésus à devenir prêtre ? Il nous l’a dit dans l’Evangile de ce dimanche : « Je suis le bon pasteur et je suis aussi la porte. »
Le prêtre est l’homme de la porte. Et nous savons tous que, souvent, des choses importantes se disent sur le pas de la porte.
A la porte de l’église, le prêtre accueille, comme il peut, ceux et celles qui viennent pour la messe : il essaye de reconnaître les personnes, de se rappeler leurs joies et leurs peines. Mais, le plus important, c’est le souci de vivre le mieux possible ensemble, en communauté, les uns avec les autres et non pas les uns à côté des autres. Voilà pourquoi, souvent vous êtes surpris par l’insistance du prêtre à vous rapprocher le plus possible des premiers rangs pour former concrètement une communauté qui souhaite vivre un temps ensemble.
A la porte, au début de la messe, le prêtre est habité par la Parole de Dieu qui va être entendue pour tous, par l’Eucharistie qui va être offerte pour tous. Voici la prière du début que le prêtre dit en lui-même à la porte : « Que tous reçoivent ta Parole et ta Vie Seigneur !!! »
Et à la fin de la messe, le prêtre est à nouveau à la porte. Et c’est le moment de se souhaiter un bon dimanche, une bonne semaine. Mais, il y a là bien plus qu’un simple souhait. A la fin de la messe, à la porte, il y a cette prière que le prêtre dit en lui-même : « Que tous portent la paix et la vie de Jésus-Christ reçues pendant la messe. Que tous portent cette paix et cette vie dans sa maison, dans sa famille, dans son quartier, dans son village. »
« Je suis la porte » : dit Jésus. Et le prêtre reçoit la belle mission d’être au service du passage par la porte de Jésus-Christ. Que de joies sont partagées au moment d’un baptême, d’un mariage, d’une première Communion, d’une Profession de foi, d’une Eucharistie. Que de peines sont partagées au moment d’une célébration d’obsèques, d’une célébration de pardon, d’une confession.
En ce dimanche, nous avons retrouvé le sens profond de la vocation :
La vocation c’est mettre sa compétence, sa capacité d’aimer
au service des autres.
Et le service des autres est un chemin de bonheur !
La vocation du prêtre est d’être l’homme de la porte, de l’accueil et de l’envoi pour tous. C’est une belle mission qui remplie toute une vie et qui rend heureux. Cette une mission qui me rend heureux.
Je suis sûr que, aujourd’hui, certains d’entre nous se sentent appelés à la vocation de prêtre. Alors je fais avec vous cette prière :
« Que la communauté que nous formons tous ensemble, aujourd’hui, accepte, avec joie et dans la paix, que certains se posent la question : Prêtre pourquoi pas moi ? »
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