• Homélie du 23è dimanche du Temps Ordinaire

    Introductions aux lectures de la messe :

    Lecture 1 : Le Seigneur compte sur nous pour témoigner de la vie que Dieu nous donne.

    Lecture 2 : Témoigner de la vie que Dieu nous donne c’est apprendre à aimer son prochain.

    Evangile : Par Jésus le Christ, Dieu a mis dans notre bouche la parole de la réconciliation.

     

               Homélie : (Evangile : Matthieu 18, 15-30)

    Pourquoi nous mêler des affaires des autres quand nous n’aimons pas que les autres se mêlent de nos affaires ?

    N’y a-t-il pas de l’hypocrisie à reprendre l’autre quand on sait qu’on est comme lui, capable de blesser quelqu’un, capable du péché ?

    « Hypocrite, tu vois le brin de paille qui est dans l’œil de ton voisin, et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la vois pas ! » C’est Jésus qui parle ainsi dans un autre passage d’Evangile.

    Et pourtant, nous ne pouvons pas ignorer l’Evangile de ce dimanche qui nous invite à la « correction fraternelle ».

    Pour ne pas opposer la correction fraternelle et la vérité toute simple que personne ne peut se prétendre meilleur que les autres ; il faut alors se rappeler ce que Dieu désire pour nous depuis le début, depuis qu’Il se révèle à nous dans l’histoire.

    Dans toute l’histoire du salut qui nous est racontée dans la Bible, Dieu se révèle comme Celui qui rassemble un peuple où tous les membres sont invités à être responsables les uns des autres. Le Seigneur n’a pas d’autre volonté depuis le début, que de nous aider à vivre ensemble.

                Regardons la première lecture du prophète Ezéchiel : Le Seigneur demande à Ezéchiel d’être un « guetteur » pour la maison d’Israël ». Et tous les prophètes ont eu et ont encore ce rôle de « guetteur ».

                Comme la sentinelle à la tour de guet, qui veille sur la ville et la population.

                Régulièrement, on entend parler dans les médias de « non assistance à personne en danger ». La vie spirituelle, la foi est concernée elle-aussi par ce grand principe.

                Alors, non, il n’y a pas d’opposition entre la correction fraternelle et la vérité que personne ne peut se prétendre meilleur que les autres.

                Ce qui est contraire à l’amour fraternel, n’est-ce pas l’indifférence, un manque de courage ?

                Il s’agit d’apprendre sans cesse à mieux vivre ensemble, en communauté, que ce soit la communauté paroissiale, ou familiale, ou encore municipale.

                C’est à notre baptême que nous avons reçu cette responsabilité d’être des guetteurs et d’oser avertir.

                Au moment du baptême, le célébrant fait un signe de croix sur le baptisé avec l’huile sainte (le saint Chrême) en disant : « Pour que tu sois, avec Jésus Christ, prêtre, prophète et roi. »

                « Prêtre » : recevoir la force de prier.

                « Prophète » : recevoir la force d’aimer en vérité.

                « Roi » : recevoir la force d’être responsable.

                Pour conclure et pour la semaine qui commence en cette période de rentrée, voici le test des trois passoires ? :

                Cela se passe au moment de la Grèce antique. Quelqu’un vient trouver Socrate, le grand philosophe, pour lui dire :

                « Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ? »

                Un instant, dit Socrate, avant de parler, utilise le test des trois passoires. Il est bon et sage de filtrer ce que tu veux me dire.

                Première passoire : celle de la vérité : « As-tu vérifié si ce que tu veux me dire sur mon ami est vrai ? »

                Deuxième passoire : celle de la bonté : « Vas-tu me dire quelque chose de bien sur lui ? »

                Troisième passoire : celle de l’utilité : « Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ? »

                Conclusion : Ce que tu veux me dire sur mon ami : « Est-ce que c’est vrai ? Est-ce que c’est pour le bien ? Est-ce que c’est utile ? »

                Ce test rejoint bien ce que nous avons reçu le jour de notre baptême, le jour de notre entrée dans la communauté paroissiale : la force de prier, la force d’aimer en vérité et la force d’être responsable.

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