• Homélie 16è dimanche ordinaire C

    Homélie 16è dimanche ordinaire C

         Les deux sœurs amies de Jésus, Marthe et Marie ont souvent été prises, la première comme l’image de l’action, du travail et la seconde comme exemple de la contemplation, de la prière. Cette interprétation peut nous induire en erreur en opposant contemplation et action, ou prière et travail.

        Mais si Marthe s’active au service de sa maison c’est bien pour accueillir Jésus le mieux possible et lui manifester ainsi son amitié. Peut­ on imaginer Jésus dévaloriser Marthe et l’humilier devant sa sœur Marie ?

        Déjà le passage de la Genèse que nous avons entendu en première lecture nous montre avec quelle qualité d’accueil et d’écoute Abraham et Sara reçoivent les trois voyageurs (qui représentent Dieu) au chêne de Mambré. Et c'est par le service concret de l’hospitalité (assuré par Sara) et l’écoute de la Parole de Dieu (assurée par Abraham) que la promesse de la naissance d’un fils est annoncée par les 3 voyageurs.

        C’est donc dans cette unité de l’action et de la prière qu’il nous faut chercher la clé de l’évangile. Marthe, dit Jésus, s’inquiète et s’agite « pour beaucoup de choses ». Lesquelles ? Sans doute les plats à préparer, puisqu’il s’agit visiblement d’un repas. Devant la préparation de ce « beaucoup de choses », Jésus parle « d’une seule chose », pour dire qu’elle est la meilleure part. C’est celle qu’a choisie Marie. Quelle est ­elle ? C’est la parole de Jésus, que Marie, assise et silencieuse, accueille au plus profond de son cœur.

        Marthe imagine – et c’est pourquoi Jésus la reprend – que l’essentiel est ce qu'elle prépare pour Jésus : Elle n’a pas compris que ce qui va de Jésus à elle est, en vérité, le plus important. Elle oublie qu’elle ne peut donner que ce qu’elle reçoit. Et ,se prenant pour l’origine, elle a peur de ne pas en faire assez, de ne pas être à la hauteur, et c’est pourquoi elle est inquiète…. Mais peut­-on faire assez pour Dieu ? Heureusement, ce que nous faisons pour Dieu, c’est ce qu’il nous donne, ce qu’il nous donne de faire. Il est dit que Marthe « reçoit » Jésus, mais c’est un accueil qui veut donner avant de recevoir. Et l’accueil de Marie est un accueil qui veut recevoir. En vérité, c’est Marie qui reçoit Jésus. Le signe qu’elle le reçoit, c’est qu’elle ne parle pas : elle écoute, toute occupée à se nourrir des paroles de Jésus.

        Bien entendu, Jésus ne reproche pas à Marthe l’activité qu’elle déploie : il aura souvent l’occasion de dire que l’écoute de la parole est inséparable du service concret des frères. Et rappelons que la première lettre de saint Jean dit que celui qui dit qu’il aime Dieu et qui n’aime pas ses frères est un menteur. Il nous faut donc réconcilier en nous Marthe et Marie. C’est dans la mesure où nous consacrons du temps à la prière, que l’Esprit Saint peut nous remplir du don de sa présence. Et alors notre activité donnera à nos prochains l'Esprit Saint, l’Amour du Père et du Fils.

        Mère Térésa faisait toujours commencer la journée de ses « missionnaires de la charité » par un long moment de prière. Et elle demandait à des personnes qui ne peuvent plus que prier, des grandes malades­, de porter chacune de ses sœurs.

        Voici une grâce à demander et à accueillir : d'entrer dans le mouvement de la prière continuelle qui nous garde dans une paix profonde au cœur même de notre action. Que Marthe et Marie nous soutiennent dans notre manière de vivre, l'une après l'autre, les deux attitudes de la foi : la prière et l'action, l'action et la prière ! Amen !

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