•  Homélie du Christ Roi

                La fête du Christ-Roi a bientôt 100 ans. Elle a été instituée par le pape Pie XI en 1925. Cette fête et cette célébration est particulièrement bien venue à la fin d’une année liturgique et avant de recommencer une nouvelle année avec la période de l’Avent qui nous prépare à la fête de Noël.

                Cette fête, nous pouvons dire avec un jeu de mots, couronne l’année liturgique.

                Mais, voilà, les avis peuvent être partagé : pour les uns Jésus est effectivement un roi et pour les autres Jésus n’est pas un roi.

                En fait, Jésus est les deux à la fois : roi et pas roi. Je m’explique : Jésus n’est pas un roi comme les rois de la terre.

                Non, il ne ressemble pas aux rois de la terre. Quand Jésus est né, il est né sur la paille dans un abri pour animaux (dans une crèche). Il a appris à travailler le bois dans le petit atelier de Joseph à Nazareth. Jésus a partagé la vie des plus pauvres. Et quand il était un peu plus connu : il est entré dans la grande ville de Jérusalem (la capitale) sur un petit âne.

                Il a accepté de se laisser clouer sur une croix comme un brigand qu’il n’est pas. Et on lui a mis une couronne d’épine.

    Jésus n’est pas roi à la manière des hommes.

                D’ailleurs, l’Evangile d’aujourd’hui nous montre Jésus devant le pouvoir royal de Pilate.  Pilate à Jérusalem représente le grand empire romain (qui occupe l’équivalent actuel de l’Italie, la France, l’Espagne, l’Angleterre, une partie de l’Allemagne, l’Autriche, l’ancienne Yougoslavie, la Roumanie, la Grèce, la Turquie, la Syrie, le Liban, la Palestine, l’Egypte, la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, la Maroc.)

                En regardant Pilate et Jésus face à face il est clair que Jésus n’est pas le roi.

                Pilate, d’ailleurs est complètement déconcerté par Jésus qui n’a pas d’armes ni de gardes pour le protéger. C’est donc avec une certaine curiosité que Pilate pose cette question : « Es-tu le roi des Juifs ? » Et Jésus dit : « Ma royauté ne vient pas de ce monde. »

                Souvenons-nous de ce qui s'est passé après la multiplication des pains. « Sachant qu’ils allaient venir pour le faire roi. Jésus s’enfuit seul dans la montagne pour prier. »

                Souvent Jésus a parlé ainsi à ses disciples : « Vous serez dans le monde sans être du monde. » Et il a dit aussi : « Les rois de la terre commandent en maîtres et font peser leur pouvoir. Chez vous, qu’il n’en soit pas ainsi. »

                Jésus est roi à la manière de Dieu.

                Les deux lectures de ce dimanche nous aident à comprendre :

                - 1ère lecture  de Daniel : « Voici qu’apparaît, venant avec les nuées du ciel, comme un Fils d’Homme. » Jésus a très souvent utilisé cette expression « Fils de l’Homme » pour se définir comme l’Envoyé de Dieu, le Christ, le Messie. « Sa domination est éternelle et ne sera jamais détruite. »

                - 2ème lecture de l’Apocalypse : « Jésus-Christ premier-né d’entre les morts, souverain des rois de la terre… à Lui gloire et puissance… Il vient parmi les nuées… . » Il est celui « qui est, qui était et qui vient, le Tout-puissant. »

                Quelle est donc la royauté de Jésus ? :

                « Oui, je suis roi ; Je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »

                Jésus règne par la foi que nous mettons en Lui par notre écoute de sa voix. Cela veut dire que Jésus est roi pour nous si nous comprenons qu’il nous montre une vraie et belle manière de vivre en famille, en société, dans notre travail, entre nous.

                Jésus est roi non pas pour être servi mais pour servir, pour se mettre au service de nos vies afin que nos vies se construisent dans la vérité.

                Ainsi, dans le concret de nos vies, Jésus est le roi au service d’un monde meilleur : que nous appelons dans la foi le Royaume de Dieu.

                Le Royaume de Dieu se construit dans chaque écoute patiente, dans chaque sourire encourageant, dans chaque partage des fardeaux, dans chaque regard respectueux, dans chaque geste de paix et de réconciliation… etc.

                Nous qui mettons notre foi en notre Seigneur Jésus-Christ, nous sommes les ambassadeurs du Royaume de Dieu.

                Par le baptême, nous sommes faits prêtre (capables de prier), prophète (capables de transmettre la foi en Dieu), et roi (capables de vivre avec le sens du service).

                Ainsi, la belle fête du Christ-Roi nous rappelle que c’est en priant, en transmettant la foi en Dieu et en servant avec amour que nous sommes dans la vérité.

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  • Homélie 33è dimanche ordinaire 

           Nous avons entendu des choses difficiles : le soleil qui s’éteint, la lune qui n’éclaire plus la nuit, les étoiles qui tombent. Un temps de détresse, comme dit le prophète Daniel ; quelque chose qu’on espère bien ne pas connaître dans sa propre vie et qu’on ne souhaite à personne.

           Oui, elles sont difficiles ces images, mais il ne faudrait pas que l’on oublie l’autre image de l’Évangile : les branches de figuier, avec ses feuilles qui apparaissent à la sortie de l’hiver.

           D’un côté on a un monde qui ne va pas bien; et de l’autre c’est la vie qui grandit avec tendresse et douceur.

           Qu’est-ce qu’on écoute au journal de 20h à la télévision ? Hé bien c’est justement l’agitation du monde qui ne va pas bien ; et les gestes de paix, les sourires, les rencontres heureuses on n’en parle beaucoup moins !

           Et nous-mêmes, soyons honnêtes, que voit-on d’abord chez les autres ? Ce qui ne va pas, les défauts. Et on passe à côté du bien, du beau, des qualités de l’autre.

           Cela vaut d’ailleurs aussi pour le regard que l’on porte sur soi-même. De soi-même, on ne voit souvent que les défauts.

           Aujourd’hui, Jésus nous invite à être attentifs à tout ce qui ne demande qu’à naître, à se lever, à grandir et qui risque bien de passer inaperçu au milieu des drames de la vie.

           La détresse est le quotidien de beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants aujourd’hui : et c’est là que Dieu vient nous le croyons.

           Le Seigneur Dieu croit à l’avenir de chaque être humain, croit en toute vie.

           Que notre regard sur l’autre soit plein d’espérance et de confiance, que nos mains relèvent ceux qui sont tombés, que nos oreilles sachent écouter.

           En Jésus Christ, Dieu est douceur et tendresse, et il ne condamne pas mais relève. Ainsi, chacun de nous, quelque soit notre situation de vie, plus ou moins heureuse, nous pouvons soutenir quelqu’un à côté de nous.

           Et s’il existe une pauvreté en moi ou en mon prochain, avec l’aide du Seigneur Jésus, je peux la transformer en bien, en qualité.

             Imaginez ce que pourrait devenir notre société, notre monde, si chacun exigeait de l’autre de l’accepter tel qu’il est avec sa pauvreté.

             Nos pauvretés n’étant pas les mêmes on se soutiendrait mutuellement à se respecter, à s'accueillir les uns les autres tels que nous sommes.

             Avec la foi en Jésus-Christ, il ne s’agit pas de faire un monde où tout le monde se ressemblerait, où tout le monde aurait les mêmes richesses.

             Non, il s’agit de faire un monde avec nos pauvretés, car accepter de vivre avec nos faiblesses, avec nos pauvretés, c’est découvrir que l’on est capable d’aimer et d’être heureux en reconnaissant que nous avons besoin des différences de chacun.

             Je vais vous étonner : C’est ce qui se passe dans un orchestre. Une belle harmonie est obtenue en associant des instruments de musique différents : Trompette, bugle, saxophone, clarinette, flûte, tuba, trombone, instruments à percussions …

             Chaque instrument est différent avec ce qu’il sait faire et ce qu’il ne sait pas faire, avec ses richesses et ses pauvretés.

             Pour obtenir une belle harmonie ce sont justement les pauvretés de chaque instrument qui engendrent le fait qu’ils ont besoin des uns et des autres.

             C’est la définition d’un orchestre, les pauvretés de chaque instrument font qu’ils ont besoin des uns et autres et qu’ensemble c’est plus beau que tout seul.

             Dans la foi, nous croyons que c’est en acceptant les pauvretés différentes des uns et des autres que nous pourrons enfin réaliser une belle harmonie, un magnifique et beau « vivre ensemble ».

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  •  Homélie 32è dimanche ordinaire

                Homélie à partir de l' Évangile de Mc 12, 38-44

                J’aimerais vous raconter une histoire pour commencer cette homélie.

                Voilà, c’est l’histoire d’un jeune qui fait des courses sur le marché avec ses parents : il se promène au milieu des marchands de vêtements, de légumes, de fromages, de poissons, de charcuterie etc… Et le jeune remarque une marchande de crêpes qui a placée devant elle une table avec des chaises. Il demande à ses parents de s’arrêter pour manger une crêpe.

    Ils s’assoient donc à la table comme s’ils étaient au restaurant. Le jeune regarde le menu des crêpes et il demande une crêpe au chocolat qui coûte 80 centimes. Ses parents lui disent : « Tu sais nous t’avons donné de l’argent de poche. Ce serait bien si c’était toi qui payais ta crêpe. » Le jeune dit : « D’accord pas de problème. » Il regarde dans son porte monnaie et il trouve exactement 80 centimes.

                Et, le jeune change d’avis et décide de prendre une crêpe moins chère au sucre qui ne coûte que 60 centimes. Ses parents sont étonnés mais laissent faire.

                Après avoir mangé sa crêpe au sucre, le jeune se lève et laisse les 20 centimes qui restent dns son porte monnaie sur la table, pour la marchande de crêpe qui n’avait pas beaucoup de clients.

                Les parents ont alors compris pourquoi leur enfant n’avait pas voulu prendre une crêpe au chocolat de 80 centimes : C’était pour donner un pourboire de 20 centimes à la marchande.

                Il y a mille manières de faire attention aux autres et de donner le meilleur de soi-même : ce sont des intentions, des gestes concrets.

                Jésus a bien remarqué les deux piécettes que la pauvre veuve a déposées dans le tronc du temple.

                Elle a tout donné ! Tout ce qu’elle avait pour vivre. » C’est en donnant ce que l’on a pour vivre que l’on montre que l’on fait attention aux autres et qu’on leur montre qu’on les aime.

                Aimer ne se limite pas à éprouver des sentiments.

                Jésus nous redit qu’aimer c’est agir.

                Aimer, c’est agir, et agir avec le meilleur de soi-même.

                Et Jésus nous donne l’exemple d’une « veuve pauvre qui donne tout, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

                Déjà dans la première lecture de ce dimanche, on a parlé d’une veuve qui a donné jusqu’à sa dernière poignée de farine.

    Dans l’Evangile, il s’agir d’une autre veuve dans le Temple de Jérusalem, qui a donné jusqu’à ses dernières pièces de monnaie.

    Jésus nous a tout donné : Il nous donne sa Parole (La Bible), sa vie sur la croix et dans le pain à la messe.

    Peut-être que certains se disent qu’il est normal d’aimer et que la solidarité est quelque chose de naturel.

    Oui, mais, Jésus le Christ nous montre un amour qui va jusqu’au bout.

    En Jésus, Dieu ne se contente pas de donner : Il SE DONNE, IL DONNE TOUT, IL DONNE JUSQU’AU BOUT.

    Alors, voilà Jésus ne regarde pas que la valeur du don ! Il regarde ce que nous ne donnons pas, ce que nous gardons, rien que pour nous sans en faire bénéficier les autres.

     

    La pauvre veuve n’a pas donné de son superflu, elle a pris sur son nécessaire pour vivre. Elle a donné jusqu’au bout.

                C’est l’expression “jusqu’au bout qui caractérise le mieux le vrai don et le vrai amour.

                En effet, Jésus, lui qui est Dieu, a accepté de se faire Homme, de partager notre humanité jusqu’au bout.

                Sur la croix Jésus a mis en pratique l’Amour jusqu’au bout.

                Pour nous aujourd’hui, à l’exemple de la pauvre veuve, à l’exemple de Jésus sur la croix, qu’est-ce que cela veut dire “aimer jusqu’au bout” ?

    Le Christ n’a jamais perdu l’espoir de voir quelqu’un progresser dans l’amour de Dieu et des autres.

    Il a mis toute sa confiance en des personnes rejetées par la majorité des gens.

                Dieu donne tout. « Dieu, en Jésus, s’est fait pauvre pour nous enrichir. »

    Jésus n’a jamais méprisé les riches. Il ne les rejette pas. Il invite à la pauvreté du cœur. « Là où sont nos richesses, là devrait être notre cœur. » (Luc 12. 34)

    Le Christ, devant le trésor du Temple, reste en méditation, en observation. Il voit ceux qui donnent beaucoup, mais qui ne se donnent pas eux-mêmes dans leur don matériel. Il voit aussi ceux qui donnent peu, mais, en réalité, ils donnent beaucoup, parce qu’ils se donnent eux-mêmes dans leur don.

            « Là où sont nos richesses, là devrait être notre cœur. » (Luc 12. 34)

    « Heureux les pauvres de cœur ! Le Royaume des cieux est à eux ! » (Matthieu 5. 3)

     

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  • Homélie Toussaint

                En ce jour de la Toussaint, nous entendons l’évangile des Béatitudes, l’évangile du bonheur et de l’espoir malgré tout à la manière de Jésus !!!

                La fête de la Toussaint peut nous redonner de l'espoir : l'espoir d'un bonheur malgré tout à la manière de Jésus !!!

                Les épreuves sont pourtant là, oui c’est vrai.

                Mais, nous gardons l'espérance de la Foi en Jésus Christ à l’exemple des saints et des saintes de l’Eglise !

                Attention, la fête de la Toussaint n'est pas un baume facile pour oublier les épreuves ! Comme les saints et les saintes nous croyons en Jésus Christ, "Dieu fait Homme" pour partager toutes nos peines et nos joies, toutes nos inquiétudes et toutes nos épreuves, jusqu'au don de lui-même sur la croix.

                Nous croyons que le bonheur et l’espoir à la manière de Jésus sont toujours possibles malgré tout !!!

                Qu’est-ce que le bonheur et l’espoir à la manière de Jésus Christ ?

                Le bonheur ! Il y a des petits et des grands bonheurs, comme il y a des petites et des grandes joies. Le plus grand bonheur n’est-il pas formé d’une multitude de petits bonheurs ?

                Et l’expérience nous apprend que dans la vie de chaque jour, bonheur et malheur cohabitent.  Notre vie est faite d'ombre et de lumière, de progrès et d’échecs ; de jours heureux et de jours moins heureux, et même parfois de jours douloureux... Et nous faisons le constat que nous sommes plus sensibles au malheur qu’au bonheur !

                Notre principal malheur, c’est de ne pas voir nos petits bonheurs… 

                En ce jour de Toussaint, laissons-nous questionner par la vie des saints et des saintes remplie de foi, d’espérance et de charité et entendons cette question vitale qui accompagne la grande fête de la Toussaint :

                Sommes-nous convaincus que Dieu nous aide à être heureux ? 

                Dieu ne veut pas que tous les jours de notre vie soient des chemins de croix… et nous croyons que le Seigneur nous fait passer de la croix au jour de Pâques, à la Résurrection !!!

                Mais de quoi est-il fait, ce bonheur que Dieu veut pour nous ? 

    Ce n’est pas le bonheur que nous voyons dans les publicités !

                C’est le bonheur des Béatitudes et ce bonheur n'exclut pas la souffrance et la privation.

                Les Béatitudes nous présentent le bonheur, à la manière de Jésus, comme une forme de félicitations !!!

                Que veut dire exactement Jésus en disant : « Heureux » ? 

    Heureux les pauvres de cœur… Heureux ceux qui pleurent… Heureux les doux… Heureux les miséricordieux… Heureux les cœurs purs… Heureux les artisans de paix… Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice… Heureux êtes-vous si l’on insulte, si l’on vous persécute à cause de moi… (donc à cause de notre foi chrétienne).

                Le mot « Heureux » de l’évangile de la Toussaint veut dire « félicitations », « BRAVO », vous êtes sur le chemin de la sainteté, du bonheur et de l’espoir à la manière de Jésus !!!

                Tous ceux qui vivent avec un cœur de pauvres (un cœur qui partage) ; tous ceux qui osent pleurer ; tous les affamés et assoiffés de la Justice ; tous les artisans de paix ; tous les doux ; tous les cœurs purs ; tous les miséricordieux ; tous les persécutés donnent au monde la force du BIEN plus fort que le MAL !

                Oui, l’amour du prochain est la base de chaque Béatitude… De la pauvreté à la persécution en passant par les larmes, la miséricorde, la douceur, la recherche de la paix, la pureté de cœur, toutes les Béatitudes parle d’une même Béatitude : « Heureux ceux qui aiment, ils sont de Dieu. »

                Jésus n'a pas triché avec la condition humaine : il en connaît toutes les pauvretés, toutes les inquiétudes. Il n'a pas cherché à nous endormir avec la promesse d'un bonheur fictif, irréel.  Le bonheur à la manière de Jésus passe par le chemin difficile et passionnant de l’Amour.

    Le bonheur à la manière de Jésus :

    C’est se libérer de soi-même pour avoir un cœur de pauvre.

    C’est être authentique et vrai.

    C’est ne pas avoir peur de souffrir, ne pas avoir peur de notre prochain, de l’autre.

                C’est construire la paix en recherchant la justice et une justice qui n’écarte pas la possibilité du pardon pour guérir les blessures.

                En ce jour de la Toussaint 2021, nous redécouvrons que si, à l’exemple des saints nous faisons le choix du bonheur à la manière de Jésus alors nous pouvons donner ou redonner du bonheur et de l’espoir autour de nous, aux autres, au monde.

                Et en choisissant les Béatitudes, du ciel les saints et les saintes nous disent : « Heureux ! », « Félicitations, BRAVO ! » vous êtes sur le chemin de la sainteté, le chemin des petits bonheurs malgré tout qui permet le chemin de l’espoir, de l’espérance !!!

    AMEN !!!

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    Homélie 31è dimanche Temps Ordinaire

    Homélie à partir de l'Évangile de Mc 12, 28b-34 :

                Voici quelqu’un qui cherche à connaître le premier de tous les commandements.

                Dieu nous donne, en effet, des commandements. Et le premier de tous les commandements est le point de départ de tous les autres.

                Le premier commandement nous demande d’aimer Dieu qui nous aime.

                Et c’est ainsi le point de départ de tous les commandements, car aimer Dieu a pour conséquences, la pratique des 9 autres commandements.

                Rappelons-nous les dix commandements du Seigneur :

                1- Tu n’auras pas d’autres dieux que moi (c’est-à-dire : tu m’aimeras, moi, le Seigneur qui a parlé à Abraham, à Moïse, puis plus tard à Marie pour naître au milieu de nous en Jésus-Christ).

                2- Tu ne feras aucune idole.

                3- Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur, ton Dieu pour le mal.

                4- Après six jours de travail, tu respecteras le septième jour, comme un jour de repos.

                5- Honore ton père et ta mère.

                6- Tu ne commettras pas de meurtre.

                7- Tu ne commettras pas d’infidélité.

                8- Tu ne commettras pas de vol.

                9- Tu ne mentiras pas.

                10- Tu ne seras pas jaloux.

                Tous ces commandements se résument dans le mot “AIMER” : Aimer Dieu et aimer Dieu nous aide ensuite à aimer les autres comme soi-même.

                Oui, l’important c’est d’aimer.

                Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens au chapitre 13, nous dit ceci que nous connaissons bien : “S’il me manque l’amour, il me manque tout”.

                Sainte Thérèse au début de sa vie dans le couvent de Lisieux cherchait sa vocation. Et elle a trouvé sa vocation dans le fait d’aimer : “Au sein de l’Eglise, je veux être l’amour. C’est l’amour qui compte. J’ai découvert avec joie que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, que l’amour était de toutes les époques et de tous les lieux parce que l’amour est éternel”.

                Alors, Jésus nous dit bien ce résumé de tous les commandements : “Tu aimeras Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même”.

                Mais, que veut dire le mot “Aimer”. Aimer ce n’est pas vouloir Dieu ou vouloir les autres rien que pour soi. Aimer ce n’est pas posséder.

                Aimer, c’est faire attention à Dieu, c’est faire attention aux autres. Aimer c’est de la bienveillance, c’est vouloir vivre avec Dieu, vouloir vivre avec son prochain.

                Aimer, pour Jésus : c’est vivre un équilibre entre l’amour de Dieu, l’amour de l’autre et l’amour de soi-même. (“ Tu aimeras Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même. “ )

                1- Si j’aime Dieu alors en aimant Dieu, je suis invité à aimer mon prochain. En effet, si je dis que j'aime Dieu et si je ne fais pas d'effort pour aimer mon prochain alors je suis un menteur, nous dit Jésus .

                2- Mais l’inverse n’est pas forcément vrai pour tout le monde : si j’aime mon prochain, alors en aimant mon prochain je n'ai pas forcément de l'amour pour Dieu.

    Mais en aimant déjà mon prochain, je suis quand même sur le chemin de l’amour de Dieu : il n’y a plus qu’un pas à faire : le pas de la Foi.

                3- Il est possible aussi de ne pas aimer les autres, de ne pas aimer Dieu et de préférer s’aimer uniquement soi-même.      

    Alors là, il manque quelque chose d’important : la reconnaissance de tout ce que je reçois des autres et la reconnaissance de tout ce que je reçois du Seigneur.

                Si je n’aime ni les autres, ni le Seigneur, je n’ai pas encore découvert combien pour vivre j’ai besoin de mon prochain et de Dieu.

                Notre vie est pleinement remplie dans la mesure où nous vivons les trois dimensions de l’amour : l’amour de Dieu, l’amour des autres, l’amour de soi; c’est-à-dire le respect de Dieu, le respect des autres et le respect de soi-même. Et en vivant les trois dimensions de l’amour, je mets en pratique les 10 commandements.

    Aimer.

    Aller au plus profond de soi-même.

    Chercher au cœur de son être la source même du bonheur.

    Essayer de vivre l’harmonie toujours difficile

    de ce que je suis et de ce que j’aimerais être.

    Vivre ce que je suis de meilleur

    malgré mes limites, mes pauvretés, mes lâchetés,

    mais aussi avec mes richesses.

    Aimer.

    Comme prendre des risques.

    Les risques de l’autre quel que soit l’autre.

    Aimer.

    Comme prendre le risque de Dieu.

    Aller sur les terres de Dieu.

    Prendre le risque de la rencontre.

    Et s’en aller si loin avec Dieu

    que l’on finit par lui ressembler un peu

    avec cette bienveillance du cœur et du regard

    qui fait que l’autre n’en finit pas de grandir,

    de s’épanouir et de dire le meilleur de lui-même.

    Aimer.

    Comme aller jusqu’au limites de soi

    Dans les terres de Dieu où rien n’est jamais perdu

    parce qu’avec l’amour de Dieu, l’amour des autres et l’amour de soi

    tout est possible.

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  • Homélie 30è dimanche Temps Ordinaire

    Homélie à partir de Marc 10, 46-52 - Bartimée

                L’évangile de la rencontre entre Jésus et Bartimée est bien connu et j’apprécie beaucoup cet évangile.

                Je vous propose de le commenter en 2 points importants :

    - 1er point : Quand on rencontre Jésus, un changement est toujours possible :  Plaçons-nous, sous son regard bienveillant et osons lui faire confiance.

                C’est précisément ce que fait Bartimée quand il crie avec force vers Jésus, quand il veut attirer son attention, quand il implore sa bonté et sa compassion, comme une prière pour crier sa détresse, son isolement et sa souffrance, car Bartimée est aveugle immobile au bord du chemin.

                Hier, comme aujourd’hui, Jésus nous appelle à oser nous confier à Lui, pour lui faire part de nos demandes, de nos besoins, de nos projets.

                Par Jésus, Dieu le Père de Jésus et notre Père veut nous soutenir et nous accompagner.

                Mais, comme nous le constatons dans la rencontre entre Jésus et Bartimée, le Seigneur Dieu ne veut pas agir pour nous sans nous. Il veut que nous soyons acteurs de notre vie.

                Il nous offre son Esprit Saint, son Esprit d’amour et de guérison, tout en sollicitant notre volonté et notre engagement.

                On voit bien comment dans cette rencontre avec Jésus, Bartimée est actif… ; comment Bartimée exprime sa volonté de changement, son désir de vivre autrement.

                Bartimée crie : Un cri qui exprime sa souffrance mais aussi son espérance et sa confiance :

    « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi, aie pitié de moi ! » (v.47)

                Bartimée est « assis sur le bord du chemin » (v.46).

    Il est passif et dépendant… privé de vie sociale, seul dans son coin.

                Et pourtant, c’est lui Bartimée qui reconnait la véritable identité de Jésus : Jésus est « Fils de David ».

                En effet, dans le passé, le Seigneur Dieu a parlé au roi David par la bouche du prophète Nathan (2 S 7,12-16) : « Quand […] tu seras couché avec tes pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance […] Je serai pour lui un père et il sera  pour moi un fils… ».

                Bartimée a compris et croit que Jésus est ce roi sauveur attendu.

                Pour Bartimée, l’aveugle… l’heure de la délivrance a donc sonné. Il ne faut surtout pas la laisser passer. D’où la vigueur qu’il déploie pour se faire entendre par-dessus le brouhaha de la foule qui accompagne Jésus.

                Croyons-nous – comme Bartimée – que Jésus est ce Messie capable de changer notre vie ?

                Croyons-nous – nous aussi – qu’il nous est possible d’adresser nos prières au Seigneur ? …. Non pas pour demander tout et n’importe quoi… non pas une prière où Dieu aurait tout à faire à notre place… mais une prière qui nous engage avec lui… une prière qui nous incite nous-mêmes au changement… en demandant à Dieu qu’il nous donne la force d’accepter et d’opérer des transformations dans notre vie et aussi dans notre monde ?

    - 2ème point : En rencontrant Jésus, Bartimée quitte son manteau.

                Après avoir crié vers Jésus… et après que celui-ci se soit arrêté… Marc nous raconte que Jésus le fait appeler (v.49)… que l’aveugle jette son manteau, qu’il se lève d’un bond, et qu’il s’avance vers Jésus (v50)… alors qu’il n’y voit strictement rien.           

                 Bartimée jette son manteau. Dans la Bible, le vêtement est signe d’identité. Bartimée quitta son identité d’aveugle sur le bord de la route. Il ne veut plus de cet habit trop étroit qu’on lui colle à la peau, qui l’enferme et le réduit à un rôle d’aveugle et de mendiant.

                Par ce geste, il manifeste également son courage : Il expose encore plus sa faiblesse et ses difficultés. Puis il prend le risque de se lever et de se diriger vers Jésus… en aveugle.

                Et la rencontre avec Jésus ne s’arrête pas là : Après avoir encouragé Bartimée à se lever et à se mettre en mouvement, Jésus lui demande alors d’exprimer son désir de guérison et de changement.

    « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » 

    L’aveugle répondit « Rabbouni, que je retrouve la vue » (v.51)

                Par cette question, Jésus redonne à Bartimée sa dignité en lui demandant d’exprimer son besoin… ce qui le fait souffrir.

                En Jésus, il a enfin rencontré quelqu’un qui est prêt à le reconnaître pleinement… qui est prêt à écouter son désir… qui est prêt à l’aimer tel qu’il est. Un tel amour – qui accueille et qui relève – est évidemment libérateur.

                Alors, sans que Jésus ne fasse aucun geste… en reconnaissant simplement la démarche de confiance et de foi de Bartimée, par cette seule parole : « va, ta foi t’a sauvé » ; Bartimée retrouve la vue, et suit Jésus sur le chemin.

                L’attitude de Jésus dans cette rencontre nous montre que le Seigneur ne veut pas agir à notre place. Il ne veut agir qu’avec nous. Il veut que nous soyons partie prenante de notre salut.

                Nous comprenons que Jésus rend Bartimée pleinement acteur de sa guérison… lui qui était immobile au bord du chemin.

                On ne peut pas demander au Seigneur du changement dans notre vie, si nous ne sommes pas prêts, nous-mêmes, à changer… à croire que cela est possible.

                Réfléchissons à cette question posée par Jésus : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Voilà, une question qui s’adresse à chacun d’entre nous… Qu’aurions-nous à lui répondre aujourd’hui ? Sommes-nous vraiment d’accords pour que des choses changent dans notre vie et dans notre monde ?...

                Sommes-nous prêts à nous laisser renouveler et transformer par l’Esprit de Dieu ? à faire place à de la nouveauté ?

                Alors que Bartimée est aveugle, il voit parfaitement clair avec son cœur et sa foi. Il a discerné qui est Jésus, malgré son handicap.

                Et la foule, elle, ne comprend pas qui est Jésus et fait preuve d’un aveuglement spirituel. Elle ne voit pas encore Jésus avec les yeux de la foi.

                En 2021, aujourd’hui, comment voyons-nous Jésus ? Le reconnaissons-nous comme notre Sauveur ?... Comme celui qui vient manifester le salut de Dieu ?

                Nous qui venons rencontrer Jésus en participant à la messe, posons-nous la question de notre témoignage :

                Que pouvons-nous faire pour favoriser la rencontre avec Jésus le Christ ? Que pouvons-nous faire pour permettre à nos proches, à nos amis, à nos voisins, à nos connaissances d’approcher Jésus, comme cet aveugle Bartimée ?

                Osons-nous dire que nous sommes Chrétiens autour de nous ?

                Osons-nous inviter à venir à une messe ?

                Osons-nous dire notre foi, notre espérance ?

               N’ayons pas peur… n’ayons aucune crainte !

                Accueillons dans nos cœurs et dans nos vies Jésus-Christ… Celui qui est Dieu fait Homme.

                Acceptons de quitter le manteau de notre apparence pour montrer Celui qui habite dans notre cœur et aussi dans le cœur de chacun. A l’exemple de Bartimée, prions, avec l’intention d’agir, de tout notre cœur et de toute notre foi, le Seigneur Jésus pour nous-mêmes, pour notre famille, pour tous ceux qui vivent une épreuve, pour l’Eglise, pour le monde.                    Amen.

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  •  Homélie 29è dimanche Temps Ordinaire

                La tentation du pouvoir nous guette tous. Nous avons tous en nous de l’orgueil, de la jalousie, le réflexe malsain de la comparaison !

                Même les apôtres qui ont pourtant partagé l’intimité du Christ, ont connu cette tentation : « Donne-nous de siéger auprès de Toi, Seigneur Jésus ! » (Donne-nous un peu de ton pouvoir !)            

               Étonnamment, ce désir des premières places de la part de deux apôtres (les 2 frères Jacques et Jean) se révèle lors de la montée de Jésus vers Jérusalem ; Aller vers Jérusalem c’est pour Jésus s’approcher de sa Passion : le Fils de l’homme, dit clairement Jésus, sera condamné à mort, humilié, flagellé et tué. Les apôtres ne comprennent pas ses paroles. Alors que Jésus parle de sa mort, les apôtres, eux, rêvent de pouvoir…

                Pour eux, ce n’est pas possible que Jésus (qui est le Messie, le Christ, l’Envoyé de Dieu) puisse connaître la souffrance et la mort.

                Jésus veut éclairer leur esprit, et leur cœur.

                Tout comme saint Marc, en écrivant son Evangile veut ouvrir notre esprit et notre cœur, aujourd’hui !

                " Nous croyons en le Seigneur crucifié, mort et ressuscité par Amour pour nous ! "

                Et 2 apôtres veulent croire en Jésus Christ, Messie triomphant qui viendrait restaurer le trône de David à Jérusalem et dont ils pourraient partager le pouvoir. C’est tout le sens de la requête de Jacques et de Jean qui réclament de siéger à la droite et à la gauche de Jésus. Ils veulent les premières places.

                Jésus reste calme. Il voit le meilleur en eux : Leur enthousiasme d’apôtre. Et plus tard, Jacques mourra martyr et Jean vivra l’exil. La coupe de Jésus Christ, ils y boiront ; et le baptême du don de soi-même ils le vivront.

                Aujourd’hui encore, si nous voulons suivre Jésus le Christ, nous ignorons sa Volonté. Souvent, nous confondons notre volonté avec la sienne. Nous croyons servir le Christ, mais n’est-ce pas plutôt le Christ que nous voulons au service de nos projets ? Jésus a dit à ses apôtres : « Vous ne savez pas ce que vous demandez ».             

               Aujourd’hui, reconnaissons humblement que nous ne le savons pas non plus. Suivre le Christ, c’est servir, donner notre vie pour les autres, et pas courir après le pouvoir. En sommes-nous conscients ? Est-ce bien ainsi que nous voulons suivre Jésus ?

                « Nous le pouvons ! », disent les deux frères (Jacques et Jean). Oui ; ils le pourront, mais à mesure qu’ils se libèreront d’une fausse image du Messie et qu’ils découvriront le vrai visage de Dieu en son Fils. Ils le pourront, lorsque leurs rêves de gloire consentiront à s’incarner dans la réalité du présent où le Christ les attend. Ils le pourront, lorsqu’ils découvriront au moment de Pâques le « Oui d’Amour » de Jésus Christ !

                « Voici que nous montons vers Jérusalem », dit Jésus à ses apôtres. Il parle en associant ses apôtres : Il dit « nous » ! Les apôtres pourront connaître Jésus en vérité au moment de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection !

                Et, aujourd’hui, c’est quand on proclame notre foi en Jésus Christ mort et ressuscité par Amour pour nous que nous sommes dans la vérité et nous sommes invités à ne pas chercher la joie de la domination mais la joie du service ! Pour conclure, je veux partager avec vous, une prière pour l’Eglise que nous sommes en étant rassemblés pendant la messe du dimanche.

    Une prière qui demande l’aide de Marie, mère de Jésus et notre mère du ciel, humble servante :

                Marie, Mère de l’Espérance, l’Eglise traverse un temps de divisions et d’épreuves. Par ton Cœur Immaculé, aides-nous à accepter et à porter notre croix en communion avec ton Fils et illumines les ténèbres de nos vies pour y voir briller l’espérance. 

                Marie, Mère du Christ, tu étais au pied de la Croix de Jésus. Tu es celle qui a toujours cru. Viens raffermir la foi des baptisés que nous sommes et aussi la foi des prêtres, des diacres, des religieux, des personnes consacrées. 

                Marie, Vierge Immaculée, apprends-nous à redire chaque jour avec Toi : « Oui Seigneur que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » 

    Amen.

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  • Homélie 28è dimanche Temps Ordinaire

                Les lectures de ce dimanche nous montrent l’importance du regard dans notre vie.

                La première lecture nous a parlé du regard de la Sagesse qui est le regard du cœur (« L’essentiel est invisible avec les yeux, il n’est visible qu’avec le cœur. »)

                La deuxième lecture nous renvoie au regard de la Parole de Dieu qui ne regarde pas notre apparence mais notre cœur.

                Et le psaume entre les deux lectures nous dit : « Que nos cœurs pénètrent la Sagesse. »

                Dans l’Évangile, nous avons entendu que Jésus pose un regard plein d’espérance sur le jeune homme riche. Ce jeune homme veut avoir la Vie éternelle !!! Et ce jeune homme connait et met en pratique les 10 commandements. Aujourd’hui, Jésus l’invite à aller à l’essentiel : « Va…, Vends … et Viens… ».

    1 – Ce que Jésus fait avec le jeune homme de l’évangile, il continue à le faire avec chacun de nous aujourd’hui. Jésus le Christ pose un regard plein d’espérance sur chacun de nous !

                Jésus nous dit ce dimanche matin que « nous sommes formidables » Pourquoi ? Parce que nous répondons OUI à sa merveilleuse invitation : Son invitation à son Repas, celui de la Messe dans son église Bâtiment (l’abbatiale de Beaugency mais aussi dans son Eglise Famille de baptisés qui vit un moment douloureux de vérité ! Et nous vivons ce moment dans la foi, dans l’espérance en redisant notre prière et notre soutien pour les victimes d’abus. Alors, oui, nous formons une famille, l’Eglise (Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit Saint) et lorsqu’au moins un membre de ce Corps souffre et a besoin de soins c’est le Corps tout entier qui souffre et qui a besoin de soins !

    2 – Et pourtant une chose nous manque ! : Jésus regarde notre cœur et il nous dit, comme au jeune homme riche,

    « Va…, Vends … et Viens… ».

                Comprenons bien que ce sont là, des paroles de libération que le Seigneur nous adresse pour découvrir la véritable richesse : Celle de la Relation. Nous sommes des êtres de Relation. Qui dit Relation dit « Manque », « Besoin » de l’Altérité. La Vie est dans la Relation et non dans le repli sur soi-même. Qui dit Relation, dit « Audace », « Accueil » et Apprentissage de la « Différence » qui vécue dans la Vérité, en Famille ne devrait pas nous faire peur mais nous enrichir ! Qui dit « Différence », dit « Manque » : Ce que je n’ai pas l’autre l’a et réciproquement.

                Toutes relations avec nos prochains, avec le Seigneur expriment un manque. Le manque est cet espace où l’imprévu à sa place, où l’autre nous étonne et réciproquement. Le manque est cette absence de certitude où la vérité n’est pas individuelle mais collective, en groupe, en famille, en Eglise. Le manque est cette distance qui permet à l’autre d’exister tel qu’il est, sans le posséder. La vraie relation est dans l'écoute et donc dans le dialogue. La relation vécue dans le manque, l’attente, l’acceptation de l’imprévu, nous permet de réellement prier. Le manque accepté et recherché, fait grandir l’espérance, et donc la confiance, la foi sans rien n’attendre en retour !!!

                Alors, oui, quand on a trop de biens terrestres comme le jeune homme riche, ceux-ci peuvent nous détourner de l’essentiel : Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, plus de joie à attendre patiemment, qu’à vouloir tout, dans l’instant, tout de suite. Le bonheur se trouve dans le décentrement de soi pour accueillir notre vrai centre de gravité : La relation en vérité avec nos prochains et avec Dieu.

                Et je ne cesserai de témoigner que ma relation avec le Seigneur Jésus Christ est la plus importante car en cas de tempêtes dans mes relations extérieures, la paix sera toujours possible dans ma relation intérieure avec Le Seigneur !!! 

                Avec Dieu dans son Cœur, lorsque l'extérieur devient chaotique, l’intérieur de soi, lui, peut rester serein. On reste connecté à la Lumière, à l’Amour, à l’Espérance de Dieu. 

                Voici une image : La relation avec le Seigneur est comparable à un arbre !

    EXTRAIT du livre : LE CHEVAL D'ORGUEIL

    "- Regarde, regarde les arbres comme ils travaillent.

    - Qu'est-ce qu'ils font grand-père ?

    - Ils rattachent la terre au ciel. Et cela, c'est très difficile. Vois-tu, le ciel est si léger qu'il est toujours sur le point de prendre la fuite. S'il n'y avait pas d'arbre, il nous dirait adieu le ciel. Alors, il ne nous resterait plus qu'à mourir. Mais, heureusement, il y a les arbres…
    Regarde ce tronc rugueux, tu vois. C'est comme une grosse corde. Il y a même des nœuds dedans. Mais à chaque bout, les fils de la corde se desserrent et s'élargissent pour s'accrocher au ciel et à la terre. On les appelle des branches en haut et des racines en bas. Mais c'est la même chose. Les racines cherchent leur chemin dans le sol de la même manière que les branches cherchent leur chemin dans le ciel.

    - Mais grand-père, c'est plus difficile d'entrer dans le sol que dans le ciel !

    - Hé non mon fils. Si c'était vrai, les branches seraient droites. Et vois comme elles sont tordues sur le vieux pommier ! Elles doivent aussi chercher leur chemin. Elles poussent. Elles changent de direction. Elles ont parfois bien plus de mal que les racines.

    - Et qu'est-ce qui leur donne tout ce mal, grand-père ?

    - C'est le vent fort, la tempête qui voudrait séparer le ciel et la terre.
    Les arbres tiennent bon.

    Mais c'est une sacrée bataille ou plutôt, un combat sacré. "

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  • Homélie 27è dimanche ordinaire

    Homélie :            

                “ Dieu vit que cela était bon”. C’est ce que le Seigneur a dit quand il a tout créé.

                Dieu dit que la création est bien faîte.

                Reprenons si vous le voulez bien la première lecture de la Genèse sur l’homme et la femme.

                C’est le texte de la Genèse. Ce texte n’est pas un texte scientifique bien entendu : il ne nous dit pas comment le monde a été créé mais pourquoi il a été créé ; pour quelles raisons.

                Déjà Dieu crée l’homme. Et puis, le Seigneur sait qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul, alors il va créer la femme.

                Donc, première volonté du Seigneur : Dieu veut que l’être humain soit homme et femme.

                Et Dieu commença une opération délicate. Il prit de la chair du côté d’Adam, pour créer Eve.

                Le côté d’Adam signifie son cœur. Eve est créée à partir du cœur de l’homme qui a été créé par le cœur de Dieu.

                Donc voici la deuxième volonté de Dieu : le Seigneur veut que l’homme et la femme soit de même nature.

                La femme est l’égale de l’homme : “L’os de ses os”.

                Puis, troisième volonté de Dieu : “L’homme et la femme quitteront leur père et leur mère et ne feront plus qu’un”.

                Première volonté du Seigneur : Dieu veut que l’être humain soit homme et femme.

                Deuxième volonté de Dieu : le Seigneur veut que l’homme et la femme soit de même nature (tous les deux sont issus du cœur de Dieu.

                Troisième volonté de Dieu : “L’homme et la femme quitteront leur père et leur mère et ne feront plus qu’un”.

                Voilà c’est le début de la famille !

                La famille est un lieu indispensable pour le développement de chacun.

                La famille a bien sûr son utilité sur le plan social.

                Mais, bien plus, elle a une place particulière dans l’expérience humaine de chacun.

                Si bien que quand la famille n’existe pas ou est en difficulté, les personnes vivent dans l’épreuve, dans un manque de repères.

                La famille est un lieu où la vie se développe !

                La famille est le lieu des grands moments de la vie !

                - la naissance, l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte, la vieillesse et le départ vers Dieu quand le moment est venu.

                Alors, nous avons tous des souvenirs de repas en famille où ces étapes sont vécues dans la peine ou dans la joie.

                La famille est bien le lieu de la peine ou de la joie : c’est le lieu de la vie, de l’amour, du partage, du bonheur de ne pas être seul au monde.

                A partir de la famille, nous apprenons à entrer en relation avec les autres, qui vivent la même chose ou qui n’ont pas la chance de connaître une famille unie.

                Surtout ne jugeons pas ce qui arrive aux familles en difficulté.

                Sachons reconnaître que Dieu ne les condamne pas, et que l’Eglise ne condamne pas les familles en difficultés.

                Voilà, une autre famille qui est l’Eglise avec un grand “E”.

                Avec l’Eglise, Dieu nous donne la possibilité de connaître une famille, en particulier lorsque la nôtre est dans l’épreuve.

                L’Eglise est appelée à être justement ce lieu où chacun peut retrouver les repères indispensables pour vivre.

                Je dis bien que l’Eglise est invité à être un rassemblement de tous les baptisés et à laisser sa porte ouverte aux personnes en recherche.

                Voilà pourquoi le prêtre ne fait pas tout et que chacun est invité à prendre sa place dans la vie de l’Eglise.

                Tout à l’heure, je vous disais que la famille est le lieu des grands moments de la vie. Et dans l’Eglise nous partageons aussi les grands moments de la vie : la naissance, l’enfance avec le catéchisme, l’adolescence avec l’aumônerie, l’âge adulte avec les engagements dans l’Eglise, le grand âge avec le Service auprès des personnes âgées, et le départ auprès du Seigneur.

                Ne soyons donc pas étonnés que, dans une paroisse, des équipes de laïcs baptisés et formés accompagnent ces différents moments importants de la vie.

                La famille est le plus beau cadeau que Dieu peut nous faire : et il le fait en particulier par l’Eglise.

                Alors, aimons notre Eglise, notre assemblée avec ses défauts et aussi ses qualités : notre Eglise avec un grand “E” peut devenir une famille pour nous si nous voulons bien croire que le Seigneur l’a faîte dans ce seul but : Être une grande famille.

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  •  Homélie 26è dimanche ordinaire

    Homélie
                Nous avons pu être surpris et même choqués par les paroles de Jésus dans l’évangile de ce dimanche. C’est vrai qu’il nous demande de couper et de trancher. En réalité, il ne s’agit pas de mutilation. Ce qui nous est demandé, c’est de rompre d’une manière radicale avec les habitudes qui nous entraînent au péché.

                Dans l’Évangile de ce jour, Jésus nous donne trois exemples :

                - il nous parle d’abord de la main : elle est faite pour recevoir les dons de Dieu et les partager. Mais, la main peut aussi entraîner au péché, en accumulant les richesses au détriment des plus pauvres. La main qui entraîne au péché n’hésite pas aussi à frapper pour en avoir encore plus.

                - Puis l’exemple du pied, nous permet d’aller et venir. Dieu nous appelle tous à marcher à sa suite. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par Lui que nous allons vers le Père ! On peut pécher avec le pied quand on court vers le mal et qu’on y entraîne les autres. Pécher avec le pied, c’est se détourner de Dieu quand on fait tomber les autres avec le croche-pied du mensonge, de la manipulation, de l’indifférence.

                - Et aussi l’exemple de l’œil : L’œil bon voit les merveilles de Dieu. Et l’œil mauvais, c’est celui qui ne voit que le mal chez les autres. Il a une attitude méprisante et orgueilleuse. Le péché de l’oeil, c’est ne voir que lui-même et ses intérêts personnels.

                C’est exactement cela que dénonce l’apôtre Saint Jacques dans la deuxième lecture de ce dimanche. Il s’adresse à ceux qui accumulent pour eux richesses et argent. Son but n’est pas de les enfoncer dans leur péché mais de les appeler à en sortir ! Ces richesses ne font que fausser les relations de fraternité et de justice. Si Dieu nous donne plus de biens, c’est pour faire plus d’heureux. Ce qui fait la valeur d’une vie, c’est l’amour. C’est à cela que nous serons jugés !

                Cet amour que nous sommes appelés à vivre trouve sa source en Dieu. C’est vrai, Dieu est Amour. Cette révélation, nous la trouvons tout au long de la Bible, Ancien et Nouveau Testament.             Mais, il ne s’agit pas d’un amour tiède, mièvre ou romantique qui nous permettrait de nous installer dans une vie bien confortable. En fait, la Bible nous montre que l’Amour de Dieu pour chacun de nous est passionné. C’est un feu dévorant, un Amour qui passe par la mort, la mort à soi-même, la mort sur la croix.

                Pour nous chrétiens, l’image de l’Amour de Dieu c’est la croix. On a peut-être perdu de vue la flamme dévorante de cet Amour dans nos vies chrétiennes. L’amour vrai ne se vit pas à moitié ni aux trois quarts. Il prend l’Homme dans sa totalité.

                Cet Amour de Dieu total et sans limite explique la radicalité de l’Évangile de ce dimanche : il n’est pas réservé à quelques privilégiés comme les 70 anciens du livre des Nombres (1ère lecture). L’Esprit de Dieu est donné à tous sans distinction. Tous peuvent vivre de l’Amour de Dieu. Mais nous ne pouvons entrer dans cette relation d’amour qu’en acceptant une transformation radicale de notre vie, en changeant le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur les autres. Nous sommes invités à vivre une vie nouvelle. Ce n’est qu’en rejetant l’égoïsme, l’orgueil, la convoitise et la violence que nous pourrons vivre de l’amour et accéder à l’amour

                L’Amour de Dieu pour chacun de nous est un feu qui nous purifie et nous libère de nos peurs et de nos angoisses ; il vient nous ouvrir à la liberté et à la vie ; il nous ouvre aux autres ; il nous permet d’être des hommes et des femmes debout. Les paroles de Jésus dans l’Évangile sont là pour nous réveiller et rallumer en nous la flamme de l’amour et LA JOIE de la vie donnée !!!

                Alors, pour mieux aimer, il faut laisser derrière soi peut-être une main, un pied, un œil ; il faut renoncer à nos mauvaises habitudes qui nous empêchent de vivre et d’être heureux.

                C’est donc clair, au nom de notre appartenance au Christ, il y a un monde qu’il faut refuser sans concession. Et c’est un monde où je me crois permis d’imposer aux autres, mes certitudes. Si ta main se tend pour humilier ton frère qui ne vit pas comme toi, coupe-la ! Si ton pied fait tomber celui qui ne croit pas comme toi, coupe-le ! Si ton œil condamne sans appel celui qui n’aime pas comme toi, arrache-le !

                Que faisons-nous des compétences que Dieu a mis en nous ? Si nous ne savons pas utiliser les dons que nous avons et en faire bénéficier les autres, alors à quoi ça sert d’avoir les dons que nous avons ? 

                C’est cela le péché : refuser d’aimer Dieu qui nous apprend à nous aimer et à aimer les autres. 

                Dans le “Je confesse à Dieu... “, nous disons que nous avons péché en pensées, en paroles, par action et par omission. 

                Le péché est le non respect de ce que je suis et de ce que l’autre est, qu’il soit dans l’Eglise ou pas. 

                Plus nous avançons dans la foi en Jésus, plus nous nous apercevons de tout ce que nous pouvons faire, de toutes nos capacités. 

                Est-ce que mes capacités, je les utilise pour moi seulement ou est-ce que je les utilise au profit des autres. Et les autres ont-ils conscience de leurs compétences et est-ce qu’ils les utilisent aussi au profit du plus grand nombre ? 

                Respecter les personnes en vérité c’est les aimer : c’est-à-dire leur faire bénéficier de nos compétences pour qu’à leur tour ils nous fasse bénéficier des leurs. 

                Aimer quelqu’un c’est permettre une relation d’égal à égal.  

                Autrement, ce n’est pas aimer en vérité, c’est tomber dans le mépris de l’autre, l’orgueil : c’est tomber dans un renfermement qui n’apporte rien à l’autre donc qui ne peut rien m’apporter non plus. 

                Rappelons-nous que nous sommes faits à l’image et à la ressemblance de Jésus : donc plus nous apprendrons à connaître Jésus, plus nous apprendrons à nous connaître et à connaître les autres. 

                Plus nous apprendrons à aimer à la manière de Jésus, plus nous apprendrons à nous aimer et à aimer les autres.

                Que Dieu lui-même, le Dieu de Jésus Christ, mort par amour pour chacun de nous, soit la mesure de notre regard ! Qu’il soit la mesure débordante de l’ouverture de nos mains ! Qu’il soit la mesure joyeuse et audacieuse du rythme de nos pas ! Et que tous puissent dire à travers le monde : Qu’elles sont belles les mains ! Qu’ils sont beaux les pieds et les yeux des messagers de la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu fait Homme en Jésus Christ ! Amen.

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