• Homélie 25è D Ordinaire

    Homélie 25è D Ordinaire

    Que pouvons-nous penser d’une compétition sportive où celui qui arrive dernier reçoit lui aussi la médaille d’or ? 

    C'est fou ! Ce serait un monde à l'envers ! 

    C'est pourtant la conclusion qu'on pourrait, à première vue, retenir de cette petite histoire. « Les derniers seront premiers et les premiers seront derniers. » 

    Mais, dans l'évangile, une invraisemblance apparente nous invite toujours à aller plus loin, à creuser plus profondément. 

    De quoi s'agit-il ? 

    Le patron et propriétaire de la vigne, personnage central de la parabole, adopte une double conduite. 

    Il observe la justice à l'égard des premiers embauchés en leur promettant un denier, une pièce d'argent, ce qui est un juste salaire pour une journée de travail. 

    Le premier devoir, c'est d'être juste. Sans justice, rien de solide et rien de vrai ne peut être construit. 

    Aux hommes qu'il a recrutés pour sa vigne, le propriétaire a versé une rétribution tout à fait correcte. 

    Mais tout devient étonnant lorsque nous le voyons remettre aux derniers la même somme qu’aux premiers. 

    Le propriétaire de la vigne obéit à deux logiques : 

    la logique de la justice et la logique du cœur. 

    Il s’agit d’une histoire pour nous aider à croire et à vivre dans la foi. 

                Certains ont eu la chance d’accueillir très tôt la bonne nouvelle apportée par Jésus. D’autres sont devenus chrétiens un peu plus tard.   D’autres encore se posent des questions sur Jésus et l’Église. 

                Les premiers baptisés se réjouissent de l’arrivée d’autres personnes qui demandent le baptême, car ils ont rencontré Dieu dans leur vie. 

                Les derniers baptisés sont accueillis par le Seigneur exactement de la même façon que les premiers. 

                Mais, il y a aussi les premiers par leur apparence extérieure. Ce sont ceux qui aiment se montrer, qui parlent beaucoup et écoutent peu : des beaux parleurs. Des personnes qui ont raison et qui pensent que l’autre a forcément tort. 

                A l’inverse, il y a des derniers qui ont une parole hésitante, qui n’osent pas : des timides. Ceux-là peuvent cacher des richesses intérieures. 

                Que ce soit pour les premiers ou les derniers, il est juste et bon de ne pas mettre tout de suite une étiquette sur les personnes que nous rencontrons.

              D’ailleurs, vous l’avez remarqué, les personnes agissent souvent envers nous comme nous agissons envers elles. Si nous jugeons un peu trop vite, nous risquons d’être jugés aussi un peu trop rapidement. 

                Si nous nous tournons vers Jésus, alors nous verrons que le Seigneur ne regarde pas les apparences mais le cœur, la beauté intérieure de chaque personne. 

                Dieu ne s’arrête pas à notre image extérieure. Il regarde ce que nous sommes en vérité au dedans de nous.

              D’ailleurs, Jésus nous apprend quelque chose d’important sur nous-mêmes : 

                Notre image extérieure est influencée par notre vie intérieure. 

                C’est dans la mesure où nous prenons du temps pour réfléchir. C’est à partir du moment où nous nous arrêtons de courir. C’est à partir du moment où nous prenons le temps de prier comme nous le faisons pendant une messe, que nous pouvons mieux nous connaître, et donc donner une image plus authentique de nous à l’extérieur. 

                Justement, Marie, la mère de Jésus et notre mère, ne nous demande pas autre chose que de prier, prier, c’est-à-dire entrer en dialogue avec Dieu pour soi-même et pour les autres. 

                La prière est bien-sûr des demandes que nous présentons au Seigneur. Mais, vous allez me dire que Dieu ne fait pas ce que nous lui demandons de faire. 

                Bien sûr que si, le Seigneur répond à toutes les prières. Mais, il choisit de nous répondre toujours avec nous et non pas sans nous. 

    La prière est, en fait, beaucoup plus que des demandes, c’est une confiance que nous faisons en Dieu : une confiance, une foi, car nous savons que le Seigneur nous revalorise toujours dans la prière. Dans la prière, le Seigneur nous dit qu’il nous aime et qu’il est toujours avec nous. 

                Dans la prière, il n’y a pas des premiers et des derniers.

              Nous sommes tous premiers dans le cœur de Dieu qui nous montre notre beauté intérieure, et aussi nous apprend à regarder la beauté intérieure des autres. 

                   Par le baptême, nous sommes greffés sur Jésus-Christ (Dieu fait Homme par Amour pour nous). Et la vie, et l’Amour de Dieu nous est donnés, coulent en nous comme une sève. 

                Cet Amour du Seigneur qui entre en nous, c’est l’Esprit-Saint, la troisième personne de la Trinité : Dieu est Père, Fils et Esprit-Saint. 

                Alors cette sève divine nous rend vivant et verdoyants, plein d’Espérance. 

                Chaque sacrement nous relie à l’Amour de Dieu qui pourrait être comparé à un Château d’eau divin. 

    Le sacrement de l’eucharistie, la messe est le Château d’eau de l’Amour de Dieu par excellence. 

                Le Seigneur nous regarde vraiment de l’intérieur, puisqu’il est en nous. 

    Et par l’écoute de sa Parole, par la Communion, Dieu nous apprend peu à peu à regarder non pas les apparences mais notre beauté intérieure, la beauté intérieure de chaque personne.

     

    Dans la prière, dans un cœur à cœur avec le Seigneur,

    il n’y a pas des premiers et des derniers.

     

    “L’essentiel n’est pas visible avec les yeux

    mais est visible avec le cœur." 

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