-
Homélie 23è D Ordinaire
Dans notre groupement paroissial, nous organisons des temps de convivialité et de fraternité tout au long d’une année pastorale. Et en début d’année pastorale, nous avons cette belle habitude de vouloir faire connaissance avec au moins une personne que nous ne connaissons pas.
Il y a un an, à Beaugency, nous avons vécu le pèlerinage de Notre Dame de Beaugency le 1er dimanche d’octobre comme nous le revivrons cette année d’ailleurs.
Et au début de la messe de la fête de Notre Dame de Beaugency, chacun de nous est invité à dire « bonjour » à son voisin, à sa voisine et à faire connaissance.
Deux personnes très contentes sont venues me voir à la fin de la messe de l’année dernière et m’ont dit qu’elles avaient l’habitude de s’asseoir au même endroit dans l’abbatiale mais qu’elles n’avaient pas encore osé se parler. Grâce à la messe du pèlerinage de Notre Dame de Beaugency, elles sont heureuses d’avoir enfin commencées à faire plus ample connaissance !
« Se parler, apprendre à se connaître », favorise la fraternité, et quand la fraternité est vécue dans une assemblée qui met en commun la même foi, la même écoute de la Parole de Dieu, qui met en commun la réception d’un même Pain (le Corps du Christ) : Quand une commune fraternité est vécue dans une assemblée il y a, alors, une Union qui se crée. « Commun » et « Union » cela donne la joie de vivre en « Communion ».
À partir de l’Évangile de ce jour, je vous propose de réfléchir tout d’abord à ce qui peut faire obstacle à la « Communion », puis de réfléchir à ce qui peut favoriser la « Communion ».
Soyons honnêtes, nous ne pouvons pas énumérer tout ce qui peut empêcher la communion dans nos communautés, dans nos paroisses car, c’est vrai, la liste serait trop longue.
Mais retenons au moins une indication que Jésus nous apporte dans l’Évangile de ce dimanche : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui parler... » Il a bien dit : « va lui parler » ! Or la plupart du temps, nous n’osons pas parler directement à la personne, mais nous nous empressons de trouver des oreilles attentives qui nous confortent dans nos jugements :
« Vraiment ce que fait ou dit cette personne, c’est inacceptable ! »
Ces critiques dans le dos de quelqu’un sont des obstacles à la communion.
En ce début d’une nouvelle année pastorale, prenons la décision d’arrêter nos commérages et de parler directement à notre frère, à notre sœur. Faisons-le dans un esprit de douceur. Si nous sommes nous-mêmes capables d’accueillir des remarques sur nous-même, nous serons certainement capables de parler directement à notre prochain avec délicatesse.
Venons-en à notre second point : qu’est ce qui peut favoriser la « Communion » ? Là aussi, nous ne pouvons pas dresser une liste car le Saint Esprit est heureusement très imaginatif en ce domaine. Mais, Jésus nous donne aussi dans l’Évangile de ce dimanche une indication précieuse qui favorise la « Communion » :
« Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. »
« En mon nom » : Cela veut dire que chaque membre de la communauté, de notre communauté écoute les enseignements de notre Seigneur Jésus Christ et cherche à vivre dans une communion personnelle avec Jésus présent dans la Parole de Dieu et dans le Pain (le Corps du Christ).
Lorsque plusieurs personnes rassemblées veulent vivre une communion personnelle avec Jésus, alors Jésus le Christ est présent et vivant au milieu de ces personnes et aussi dans leur cœur !
La communauté que nous formons en ce moment, notre communauté, n’est donc pas seulement un groupe de personnes rassemblées dans un même endroit à un même moment. La communauté que nous formons en ce moment, notre communauté est une communauté « d’amis de Jésus » qui cherche et veut vivre avec Jésus, comme Jésus : qui cherche à vivre en « frères et sœurs au nom de la foi en Jésus !
Alors seulement la correction fraternelle devient possible et au service d’une plus grande « Communion ».
- « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui parler... »,
Et alors : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. »
L’évangile de ce dimanche, s’adresse aujourd’hui à notre communauté de croyants. Dans la mesure où nous avons bien compris que la communauté chrétienne n’est pas seulement un rassemblement d’individus ayant quelques opinions religieuses semblables. La communauté chrétienne, notre communauté est une « famille rassemblée au nom de Jésus » et donc recherche et trouve ensemble la présence bienfaisante et consolante de Jésus Christ vivant en elle. Alors nous comprenons que notre Ami et Seigneur Jésus Christ nous invite à prendre soin du bien spirituel de nos sœurs et de nos frères. Et la correction fraternelle prend tout son sens lorsqu’il s’agit d’interpeller avec beaucoup d’Amour telle sœur ou tel frère de la communauté, telle religieuse ou tel diacre, tel prêtre ou tel laïc en responsabilité.
Aider une sœur, un frère en difficulté, tendre la main à celui ou à celle qui est victime du péché, soutenir ses efforts, est un geste d’amour, un geste de fidélité à la Parole de Dieu et à la Parole de Jésus dans l’évangile.
Tous les membres d’une communauté chrétienne ont droit à ce que leur communauté ne les laisse pas dans l’ignorance ou dans l’erreur.
C’est le droit fondamental de la fraternité qui n’a pas peur de dire ce qui va et ce qui ne va pas !
Frères et sœurs, nous l’entendons et nous le comprenons ce dimanche de début d’année pastorale, une communauté chrétienne n’est pas une communauté d’individus, les uns à côté des autres, mais une communauté de frères et de sœurs, les uns avec les autres, qui s’entraident, qui se parlent et qui sont heureux de se rassembler et de chercher à mieux se connaître au nom de la foi en Jésus Christ.
Que notre nouvelle année pastorale soit une année fraternelle, par Lui Jésus, avec Lui et en Lui …
Amen …
Tags : Paix, homélie, Dieu, Jésus, Marie, prière, foi, sacrement, Amour, création, prêtre, Esprit St, église, Ascension, Pâques, Résurrection, Pentecôte
-
Commentaires