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Homélie 28è dimanche Temps Ordinaire
Les lectures de ce dimanche nous montrent l’importance du regard dans notre vie.
La première lecture nous a parlé du regard de la Sagesse qui est le regard du cœur (« L’essentiel est invisible avec les yeux, il n’est visible qu’avec le cœur. »)
La deuxième lecture nous renvoie au regard de la Parole de Dieu qui ne regarde pas notre apparence mais notre cœur.
Et le psaume entre les deux lectures nous dit : « Que nos cœurs pénètrent la Sagesse. »
Dans l’Évangile, nous avons entendu que Jésus pose un regard plein d’espérance sur le jeune homme riche. Ce jeune homme veut avoir la Vie éternelle !!! Et ce jeune homme connait et met en pratique les 10 commandements. Aujourd’hui, Jésus l’invite à aller à l’essentiel : « Va…, Vends … et Viens… ».
1 – Ce que Jésus fait avec le jeune homme de l’évangile, il continue à le faire avec chacun de nous aujourd’hui. Jésus le Christ pose un regard plein d’espérance sur chacun de nous !
Jésus nous dit ce dimanche matin que « nous sommes formidables » Pourquoi ? Parce que nous répondons OUI à sa merveilleuse invitation : Son invitation à son Repas, celui de la Messe dans son église Bâtiment (l’abbatiale de Beaugency mais aussi dans son Eglise Famille de baptisés qui vit un moment douloureux de vérité ! Et nous vivons ce moment dans la foi, dans l’espérance en redisant notre prière et notre soutien pour les victimes d’abus. Alors, oui, nous formons une famille, l’Eglise (Peuple de Dieu, Corps du Christ, Temple de l’Esprit Saint) et lorsqu’au moins un membre de ce Corps souffre et a besoin de soins c’est le Corps tout entier qui souffre et qui a besoin de soins !
2 – Et pourtant une chose nous manque ! : Jésus regarde notre cœur et il nous dit, comme au jeune homme riche,
« Va…, Vends … et Viens… ».
Comprenons bien que ce sont là, des paroles de libération que le Seigneur nous adresse pour découvrir la véritable richesse : Celle de la Relation. Nous sommes des êtres de Relation. Qui dit Relation dit « Manque », « Besoin » de l’Altérité. La Vie est dans la Relation et non dans le repli sur soi-même. Qui dit Relation, dit « Audace », « Accueil » et Apprentissage de la « Différence » qui vécue dans la Vérité, en Famille ne devrait pas nous faire peur mais nous enrichir ! Qui dit « Différence », dit « Manque » : Ce que je n’ai pas l’autre l’a et réciproquement.
Toutes relations avec nos prochains, avec le Seigneur expriment un manque. Le manque est cet espace où l’imprévu à sa place, où l’autre nous étonne et réciproquement. Le manque est cette absence de certitude où la vérité n’est pas individuelle mais collective, en groupe, en famille, en Eglise. Le manque est cette distance qui permet à l’autre d’exister tel qu’il est, sans le posséder. La vraie relation est dans l'écoute et donc dans le dialogue. La relation vécue dans le manque, l’attente, l’acceptation de l’imprévu, nous permet de réellement prier. Le manque accepté et recherché, fait grandir l’espérance, et donc la confiance, la foi sans rien n’attendre en retour !!!
Alors, oui, quand on a trop de biens terrestres comme le jeune homme riche, ceux-ci peuvent nous détourner de l’essentiel : Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir, plus de joie à attendre patiemment, qu’à vouloir tout, dans l’instant, tout de suite. Le bonheur se trouve dans le décentrement de soi pour accueillir notre vrai centre de gravité : La relation en vérité avec nos prochains et avec Dieu.
Et je ne cesserai de témoigner que ma relation avec le Seigneur Jésus Christ est la plus importante car en cas de tempêtes dans mes relations extérieures, la paix sera toujours possible dans ma relation intérieure avec Le Seigneur !!!
Avec Dieu dans son Cœur, lorsque l'extérieur devient chaotique, l’intérieur de soi, lui, peut rester serein. On reste connecté à la Lumière, à l’Amour, à l’Espérance de Dieu.
Voici une image : La relation avec le Seigneur est comparable à un arbre !
EXTRAIT du livre : LE CHEVAL D'ORGUEIL
"- Regarde, regarde les arbres comme ils travaillent.
- Qu'est-ce qu'ils font grand-père ?
- Ils rattachent la terre au ciel. Et cela, c'est très difficile. Vois-tu, le ciel est si léger qu'il est toujours sur le point de prendre la fuite. S'il n'y avait pas d'arbre, il nous dirait adieu le ciel. Alors, il ne nous resterait plus qu'à mourir. Mais, heureusement, il y a les arbres…
Regarde ce tronc rugueux, tu vois. C'est comme une grosse corde. Il y a même des nœuds dedans. Mais à chaque bout, les fils de la corde se desserrent et s'élargissent pour s'accrocher au ciel et à la terre. On les appelle des branches en haut et des racines en bas. Mais c'est la même chose. Les racines cherchent leur chemin dans le sol de la même manière que les branches cherchent leur chemin dans le ciel.- Mais grand-père, c'est plus difficile d'entrer dans le sol que dans le ciel !
- Hé non mon fils. Si c'était vrai, les branches seraient droites. Et vois comme elles sont tordues sur le vieux pommier ! Elles doivent aussi chercher leur chemin. Elles poussent. Elles changent de direction. Elles ont parfois bien plus de mal que les racines.
- Et qu'est-ce qui leur donne tout ce mal, grand-père ?
- C'est le vent fort, la tempête qui voudrait séparer le ciel et la terre.
Les arbres tiennent bon.Mais c'est une sacrée bataille ou plutôt, un combat sacré. "
Tags : Paix, homélie, Pentecôte, Dieu, Jésus-Christ, Marie, prière, foi, sacrement, Amour, ressuscité, vocation, prêtre, Esprit St, Pâques, résurrection
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