• Homélie du 3è Dimanche de Carême

    Homélie du 3è Dimanche de Carême

     

     Accueil : En ce temps de Carême, soyons encore plus attentifs à ce que Dieu nous dit dans sa Parole. 

             Lecture 1 : Dieu vient parler à Moîse, comme il l’avait déjà fait avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu peut en effet parler à toutes les générations car sonnom est “ Je suis “.   

             Lecture 2 : “ A la sortie d’Egypte, dans le désert, nos ancêtres n’ont fait que déplaire à Dieu, ... Nous sommes avertis aujourd’hui; celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.” 

              

    Homélie :  

         Se convertir à l'espérance  

        Mais enfin, qu’ont-ils fait ? Eux, ces pauvres passants prisonniers sous les décombres de la tour de Siloé, et hier encore ces innocents écrasés sous les écoles, les hôpitaux, les églises en Haïti ? Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? Qu’ont-ils fait au Bon Dieu, qu’ont-ils fait à leurs frères ? 

        Cette question traverse les époques, elle traverse la Bible aussi. Il ne faut pas s’y dérober, il faut toujours y revenir, car c’est elle qui tient tant et tant d’hommes et de femmes à distance, loin de notre foi. 

    Vous n’y comprendrez rien, dit Jésus, si vous ne vous convertissez pas. 

        Quand on ne sait plus où se tourner, et qu’on est au pied du mur, alors, sans doute n’a-t-on pas d’autre choix pour vivre que de se convertir ; se convertir à l’espérance. Une espérance à portée de main, une espérance à portée d’homme. Espérer, ce n’est pas rêver d’être ailleurs qu’en son corps de chair, ce n’est pas se rêver tout puissant dans un monde ou la technique et la science empêcheraient pour toujours les tuiles et les tours de nous tomber dessus. Mais espérer, c’est accepter de faire avec cette immense fragilité de la vie parce que c’est là que Dieu se donne.  

         Moïse fit un détour pour voir de plus près le buisson qui ne se consumait pas, mais Dieu en Jésus a fait un plus grand détour encore, le détour par l’humanité pour voir de plus près ce feu qui, lui, brûle et consume l’homme. Le Seigneur a fait le détour par notre chair douloureuse, notre cœur souffrant et il a daigné brûler de ce feu-là, pour le connaître tout à fait, et le transformer entièrement. 

         Moïse fait le détour par le buisson, et la terre sur laquelle il se tenait, d’une terre étrangère, devint un lieu saint. Et depuis que Jésus a foulé de ses pieds un coin de notre terre, c’est le monde entier, ici-bas, qui est devenu un lieu saint. Ici-bas…  

        Dans les hôpitaux où l’on souffre, dans les prisons où l’on étouffe et où l’on désespère, en toutes nos existences, marquées d’une façon ou d’une autre par l’épreuve de vivre, c’est chacun de nous qui est appelé à devenir terre sainte et demeure de Dieu. 

         Qu’ont-ils fait Seigneur ? Pourquoi les avoir abandonnés ? Le pire serait de croire que Dieu nous attend, impassible et distant, de l’autre côté de l’épreuve, alors qu’en vérité, il s’y débat avec nous et la traverse pour nous. Avec tous ceux qui n’en peuvent plus, sur la croix, il crie : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », et son appel ne reste pas sans réponse.  

          Notre foi, notre espérance c’est qu’au bout de ce cri, dès ce cri, il y a la lumière. Dans ces blessures déchirantes de la croix, il y a déjà les blessures glorieuses qui annoncent la vie aux apôtres incrédules. Cela n’enlève ni la douleur, ni le scandale. Et cela ne fait certainement pas de la souffrance un bien qu’il faudrait cultiver. La mort, la douleur, il faut les combattre, mais pas sans le Christ, pas sans Dieu qui a déjà remporté la victoire. Il a épousé notre chair pour l’apaiser et la relever de l’intérieur. 

             Dieu est un père qui nous a donné la connaissance du Bien et du Mal. et en tant que Père, il nous confie le monde. Il nous fait confiance pour achever avec Lui la construction du monde. 

             Il faut avoir en tête que le monde où nous vivons n’est pas fini. 

             Nous avons la magnifique responsabilité de continuer à le construire avec l’aide du Seigneur. 

             C’est la conversion qui nous est demandé pendant le Carême. Dieu nous l’a bien dit en s’adressant à Moïse : mon nom est “ Je suis “. Celui qui est depuis toujours et qui sera présent tous les jours à côté de nous. 

             Dieu est infiniment patient, comme un vrai Père : “ Il refuse de couper le figuier qui ne donne pas de fruits. Il bêche et met du fumier à ces racines. Il attend ensuite l’année suivante pour regarder s’il va donner des fruits. il est patient. 

             Le Seigneur nous a créé intelligents et libres pour que nous soyons vraiment avec Lui des participants de la construction du monde.  

    C’est pour cela que nous pouvons dire que le monde est aussi le Royaume de Dieu en construction pour le bien de tous. 

             Et cette construction passe par le scandale du mal, en particulier le scandale de la croix. 

             Dieu, Lui le tout puissant, a voulu se justifier en acceptant la mort sur la croix. 

             Le Seigneur qui est Sagesse et Amour a voulu se justifier par rapport à la question du mal. Il n’est pas indifférent à ce que nous vivons; il n’est pas indifférent à nos souffrances. 

             Il est, et il sera toujours “ l’Emmanuel “, “ Dieu avec nous“. 

             Le Seigneur en Jésus, Dieu fait homme, partage notre sort et communie à notre vie. 

             En ce temps de Carême, retrouvons la véritable signification de la croix de Jésus. 

             Même ceux qui critiquent les chrétiens peuvent reconnaître que Jésus Christ sur la croix est la preuve que Dieu est solidaire de nos souffrances, Il se met de notre côté. 

             “ Il s’est abaissé lui-même jusqu’à mourrir sur une croix. “ 

             Le Seigneur est toujours dans le camp de ceux qui souffrent. sa toute puissance se manifeste justement dans sa libre acceptation de la souffrance . Il aurait pu ne pas le faire. D’ailleurs un soldat romain Lui a proposé  : “Descend de ta croix si tu es vraiment Dieu. “ 

             Non, Il a choisi de rester sur la croix jusqu’à la fin. Si l’agonie de Dieu sur la croix n’avait pas eu lieu, alors on n’aurait pas pu insiter autant sur l’Amour du Seigneur. 

             Et non seulement il est resté sur la croix mais en plus Il est revenu le troisième jour en tant que Ressuscité, en tant que vivant pour toujours. 

             Il a tout supporté jusqu’au bout pour nous montré qu’Il est le plus fort face au mal et qu’avec Lui nous pouvons nous aussi être forts face aux épreuves. 

             C’est dans les épreuves que l’on reconnaît les vrais amis.  

    C’est sur la croix que nous reconnaissons le vrai Amour de Dieu qui vient nous aider à porter nos croix.

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