• Enseignement Dimanche de la Pentecôte

     

    - Enseignement vers la Fête de la Pentecôte -

    Église et Paix !

                A l’époque de Jésus, la Pentecôte est une grande fête annuelle qui exige de venir au temple de Jérusalem. Donc beaucoup de gens viennent, d’un peu partout, à Jérusalem. Au milieu de ce mouvement de foules, les disciples de Jésus restent entre eux et sont enfermés dans une maison (le Cénacle). Depuis la mort de Jésus, ils sont dans la crainte. Ils vivent repliés sur leur petit groupe : Un nombre négligeable par rapport à tous ceux qui affluent à Jérusalem !

                Et, pourtant, c’est bien le jour de la Pentecôte, 50 jours après la mort et la Résurrection de Jésus Christ, que l’Esprit Saint est donné aux premiers chrétiens : Et l’Eglise est née !!! Par conséquent, ne soyez pas surpris de constater que l’enseignement vers la fête de la Pentecôte repose exceptionnellement sur deux textes : les Actes 2, 1-11 (récit de la Pentecôte) et l’Évangile selon Saint Jean 20, 19-23 (l’envoi en mission).

    Livre des Actes des Apôtres (Actes 2, 1-11) : (récit de la Pentecôte : La naissance de l’Église)

                Quand arriva le jour de la Pentecôte, au terme des cinquante jours après Pâques, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit.

                Or, il y avait, résidant à Jérusalem, des Juifs religieux, venant de toutes les nations sous le ciel. Lorsque ceux-ci entendirent la voix qui retentissait, ils se rassemblèrent en foule. Ils étaient en pleine confusion parce que chacun d’eux entendait dans son propre dialecte ceux qui parlaient. Dans la stupéfaction et l’émerveillement, ils disaient : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et des contrées de Libye proches de Cyrène, Romains de passage, Juifs de naissance et convertis, Crétois et Arabes, tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu. »

     

    Evangile Jean 20, 19-23 : (l’envoi en mission : l’envoi dans la Paix)

                C’était après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

    1- La naissance de l’Église :

                A la Pentecôte, les disciples de Jésus étaient « ensemble » dans leur « maison » verrouillée. Ils étaient incertains, saisis de crainte : Qu’allaient-ils devenir ? Qu'avaient-ils à faire ? Quel était l'avenir du message si essentiel, si vital de Jésus le Christ ? Ils ne savaient pas… ; mais ils se rappelaient la promesse de Jésus avant son Ascension auprès du Père : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera … l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. » (Jean 14, 16)

                Tout à coup leur maison est secouée et remplie comme par « un violent coup de vent » et sur chacun se pose comme « une langue de feu ». Ce souffle et ce feu prennent possession d'eux, au plus intime de leur cœur. Ils les poussent à sortir de leur maison, à parler, à témoigner de Jésus Christ, de l'Évangile : C’est l’action de Dieu, l’action de l’Esprit Saint : « Tous furent remplis d’Esprit Saint » !!!

                Ce vent et ce feu de la Pentecôte peuvent nous rappeler le phénomène bien connu de l’orage avec son vent fort et ses éclairs de feu. Mais en regardant de près le texte des Actes 2, 1-11, nous constatons que le vent et le feu de la Pentecôte ont un comportement inhabituel.

                Le vent tout d’abord : Ce n’est pas un vent comme un autre. Il ne souffle pas horizontalement. Il « vient du ciel ». Ce vent de la Pentecôte relie les choses d’en haut et les choses d’en bas, les choses de Dieu et les choses de la terre. Et les disciples de Jésus sortent dans les rues de Jérusalem ! Sans relation verticale, sans relation de Dieu vers l’Homme, pas de relation horizontale, pas de relation des personnes entre elles ; sans relation à Dieu, pas de véritable relation avec les autres dans la vérité, la confiance, l’espérance.

                Le feu ensuite : Ce n’est pas un feu qui dévore ce qu’il trouve devant lui, de manière aveugle, aléatoire. Non, c’est un feu qui se partage en « langues » au pluriel ! Un feu qui se partage en autant de langues qu’il y a de disciples et ceux-ci commencent à parler en plusieurs langues : « … ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. » Le don de l’Esprit Saint ne crée pas l'uniformité mais l’unité dans la diversité. 

                Et de nombreuses personnes présentes à Jérusalem ont pu entendre dans leur propre langue le témoignage des disciples de Jésus Christ. « Tous nous les entendons parler dans nos langues des merveilles de Dieu ». Avec le don de l’Esprit Saint, ils annoncent la présence de Dieu. Ils proclament la Bonne Nouvelle de Jésus Christ ressuscité. Par eux, l’Esprit de Dieu étend son souffle sur le monde, envahit les espaces, traverse le temps et arrive jusqu’à nous aujourd’hui.

                Par le don de l’Esprit Saint, le Seigneur transforme un groupe humain comme celui des premiers disciples de Jésus (dans lequel il y a les 12 apôtres), comme nous tous aujourd’hui, en un unique Corps appelé : l’Eglise. Voici ce que Jésus avait annoncé avant la Pentecôte à Pierre en présence des autres disciples : (Mt 16, 18) « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. » A la Pentecôte, l’Eglise universelle (Catholique) célèbre la fête de sa naissance !!!

                Désormais, depuis la Pentecôte, chaque langue, chaque culture peut recevoir à sa manière la Parole de Dieu (dont surtout l’Évangile). Avec la grâce de l’Esprit Saint, les chrétiens peuvent être trilingues ! (Au moins !) Ils peuvent parler trois langues : leur langue maternelle, la langue de l’Évangile et la langue de la personne avec laquelle ils dialoguent. La langue de l’autre c’est sa culture, son histoire, son environnement familial, social, professionnel, culturel, cultuel … (c’est la langue de l’inculturation).

                A la fête de la Pentecôte, voici ce magnifique appel de Jésus Christ (plein de vent et de feu de l’Esprit Saint) qui nous est adressé personnellement en Eglise : Vous êtes mes témoins ! Cet appel de Jésus Christ n’est pas à recevoir comme un ordre mais comme une nécessité intérieure. Si on aime Jésus le Christ, si on aime le Seigneur notre Dieu, peut-on être amoureux sans que cet amour se voie ? Sans qu’on ait envie de parler ? D’en parler ? Après le récit de la Pentecôte qui est l’événement fondateur de l’Église, voici, maintenant, le moment de lire et de méditer l’évangile de la Pentecôte : l’évangile qui parle justement de l’envoi en mission et de l’envoi en mission dans la Paix ! (Jean 20, 19-23)

    2- L’envoi en mission dans la Paix :

                Le soir même de Pâques (jour de la Résurrection de Jésus), Jésus Christ dit à ses disciples enfermés : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Jésus crée donc un lien entre son action et l’action de ses disciples qu’Il rassemble en Église, en son Église. (Mt 28, 19-20) « Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

                Les premiers disciples de Jésus, avec la force de l’Esprit Saint, partent alors sur les routes du monde et sur la mer Méditerranée. Leur nombre augmente rapidement : il y a très vite des milliers de baptisés. Et parmi ceux-ci, un persécuteur célèbre de chrétiens se converti après avoir entendu, sur le chemin de Damas, Jésus ressuscité lui dire : (Actes 9,4) « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Saul s’appellera Paul après son baptême. Paul et Pierre deviennent les 2 piliers de l’Eglise : En (Galates 2,8) Paul dit : « En effet, si l’action de Dieu a fait de Pierre l’apôtre des Juifs, elle a fait de moi l’apôtre des païens (des non-Juifs). » Les premiers chrétiens donnent toutes leurs forces et toute leur vie dans la belle mission que Jésus Christ leur a confiée : Annoncer l’Evangile et continuer son action en donnant le sacrement du baptême et également en étant assidus à la prière commune et au repas célébré en sa Mémoire (l’Eucharistie).

                Leur souci constant de l’annonce de la foi en Jésus Christ et de l’entrée dans l’Église de nouveaux disciples va très vite susciter des réactions, des discussions et même des oppositions de la part des personnes qui rencontrent les chrétiens disciples missionnaires. Ainsi Paul dit dans sa deuxième lettre à Timothée : (2Tm 3, 11) « …les persécutions et les souffrances, tout ce qui m’est arrivé à Antioche, à Iconium et à Lystres, toutes les persécutions que j’ai subies. » D’ailleurs, Jésus avait bien annoncé : (Jean 15, 20-21) « Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître. Si l’on m’a persécuté, on vous persécutera, vous aussi. Si l’on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé. »

                Dès le commencement de l’Église il y a une tension entre l’envoi de Jésus d’appeler tous les hommes à se convertir, à croire à l’Évangile et la nécessité, au nom du même Évangile, de respecter chacun dans sa liberté, y compris dans son possible refus. En (Mt 19, 19) Jésus dit : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Et Pierre affirme (1 Pierre 2, 20b-21) « … si vous supportez la souffrance pour avoir fait le bien, c’est une grâce aux yeux de Dieu. C’est bien à cela que vous avez été appelés, car c’est pour vous que le Christ, lui aussi, a souffert ; il vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces. » Alors, ne soyons pas surpris que Jésus Christ insiste autant sur le don de la Paix en même temps qu’Il envoie ses disciples en mission. Deux fois de suite Jésus dit : « La paix soit avec vous ! » L’envoi en mission est indissociable de la proposition de la Paix ! L’Église ne peut pas envisager sa mission sans vivre dans la Paix de Jésus Christ.

                Qu’est-ce que la Paix et la Paix de Jésus Christ ? En (Ephésiens 2, 14) Paul dit « C’est Lui, le Christ, qui est notre paix : Des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine… » A l’exemple de Jésus Christ, la Paix est une attention aux autres plus forte que le souci de soi-même. Par conséquent, avec l’évangile de la Pentecôte nous découvrons que le feu de la Pentecôte n’est pas le feu de la conquête, de la capture de ceux qui ne sont pas chrétiens. Le feu de la Pentecôte est un feu intérieur, le feu de l’annonce de l’Évangile dans la Paix et le respect ! Voici une citation de la Déclaration sur la liberté religieuse du Concile Vatican II (Dignitatis Humanae 11, 21) : « Aux origines de l’Eglise, ce n’est pas par la contrainte ni par des habilités indignes de l’Évangile que les disciples du Christ s’employèrent à conduire les hommes à confesser le Christ comme Seigneur, mais avant tout par la puissance de la Parole de Dieu. » D’autant plus que Jésus Christ « souffla sur eux et il leur dit : Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

                Jésus le Christ confirme bien ainsi que ses disciples sont ses « envoyés » à part entière et pas ses subordonnés. Ils reçoivent cette responsabilité divine du pardon des péchés ! Le Seigneur seul peut pardonner mais à la Pentecôte, avec le don de l’Esprit Saint, Il prend le risque de se lier au jugement de ceux qu’Il envoie et à leur décision de disciples missionnaires !!! Attention, le souffle de la Pentecôte ne rend pas les disciples de Jésus parfaits ; ils deviennent des intimes de Jésus Christ si bien qu’ils peuvent transmettre le pardon de Dieu. Voilà de pauvres pécheurs comme tout le monde qui peuvent dire les paroles de la foi et de la réconciliation donc les paroles de la Paix de Jésus Christ !!!

                A l’approche de la grande fête de la Pentecôte, méditons, en Église, sur l’envoi en mission qui se fait dans un comportement de Paix et de réconciliation entre les hommes. Je pense que la prière de Saint François d’Assise résume bien ce que le Seigneur attend de chacun de ses disciples en se laissant guider par le souffle et le feu de l’Esprit Saint ! Amen !

    Seigneur, fais de moi un instrument de ta Paix, 

    Là où est la haine, que je mette l’amour.
    Là où est l’offense, que je mette le pardon.
    Là où est la discorde, que je mette l’union.
    Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

    Là où est le doute, que je mette la foi.
    Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
    Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
    Là où est la tristesse, que je mette la joie.

    O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
    être consolé qu’à consoler,
    à être compris qu’à comprendre,
    à être aimé qu’à aimer.

    Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
    c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
    c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
    c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

             Bon Dimanche de la Pentecôte !!!

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