• Homélie 8è Dimanche du Temps Ordinaire

    Chez une personne, que remarquons-nous en premier ? : Ses qualités ou ses défauts ? Je pense que nous sommes nombreux à répondre : Ses défauts !

                C’est pareil avec soi-même : interrogez quelqu’un sur son principal défaut – il trouvera facilement. Mais si on s’interrogeait les uns les autres sur notre principale qualité : bien souvent on hésitera à donner une réponse. On a souvent du mal à reconnaître les qualités des autres et aussi à reconnaître ses propres qualités.

    C’est vrai aussi par rapport à Dieu : pourquoi tant de personnes ont-elles des difficultés à croire que Dieu est bon ? Parce qu’elles voient en premier, et on les comprend bien, tout ce qui ne va pas dans leur vie, dans la vie des autres et aussi dans la vie du monde.

                Eh bien, c’est ce réflexe de voir ce qui est négatif, ce qui ne va pas en premier, plutôt que ce qui est positif, ce qui va bien, qui fait de nous des " aveugles ". C’est cela avoir " une poutre dans l’oeil ".

    Comprenons bien les 2 images utilisée par Jésus dans l’Evangile de ce dimanche : la paille et la poutre. « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? » Cela ne veut pas dire que chacun devrait se juger pire que les autres.

    Non. Ce qui est grave, ce qui rend vraiment la vie pénible et difficile, c’est quand on ne voit rien de bon chez les autres, quand on ne voit plus que le mal chez notre prochain. Avoir une poutre dans l’oeil, ce n’est pas avoir un défaut plus gros que les autres, c’est ne voir que les défauts.

    C’est avoir ce regard amer, désabusé, cette façon de toujours critiquer, de ne jamais être content.

    Chacun de nous pourrait dire à l’autre : « Ce n’est pas parce que j’ai des limites, des défauts, des imperfections, que je suis nul et incapable d’apporter quelque chose ». C’est cela être aveugle quand on fait comprendre aux autres qu’ils n’ont rien à nous apporter. Et les autres nous rendent aveugles quand ils nous font comprendre qu’ils n’attendent plus rien de nous.

    Qu’il y ait du mal dans les autres, en nous, dans le monde, c’est hélas évident. Mais c’est précisément à cause de cette évidence qu’il nous faut savoir discerner en chacun le bien et les possibilités de progrès.

    Moi, vous, nous, nous avons des défauts très visibles et c’est parce que nous avons nos défauts que nous avons absolument besoin, vous, moi, nous, d’être encouragés par un regard de bienveillance et de confiance.

    "L’homme regarde le visage, Dieu regarde le coeur." Avec nos yeux nous ne voyons que le visible, mais la vérité d’un être humain ne se voit pas qu’avec les yeux ! On apprend à connaître quelqu’un en vérité quand on le regarde avec le coeur.

    Quand on croit en Dieu, quand on a découvert son Amour grâce au regard de Jésus posé sur chacun de nous, alors on a une grande responsabilité les uns à l’égard des autres. Il s’agit pour nous d’être les témoins du regard que Dieu pose sur nous : Ce regard que Jésus posait et pose sur nous. Un regard qui voit au-delà du visible, qui va au plus profond de nous et qui trouve ce qui est bon, bien et beau en nous.

    « N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ. Laisse-toi regarder car il t’aime. » 

    Alors devant les défauts des autres et devant mes défauts, devant les difficultés à vivre ensemble, Jésus nous demande non pas de critiquer en permanence, mais de s’encourager les uns les autres à vivre avec ce que nous avons de meilleur en chacun de nous.

    Oui, nous sommes invités à croire : croire en la bonté de Dieu, en cette bonté qui est à l’oeuvre, en nous, chez l’autre, et dans chaque être humain. Et nous avons à en témoigner par notre propre regard les uns sur les autres.

    Avez-vous remarqué qu’un mot est répété dans l’évangile de ce dimanche ? C’est le mot "frère".

    " Qu’as-tu fait de ton frère, de ta soeur en humanité et dans la foi en Jésus ? " L’as-tu rabaissé par des paroles négatives, par des critiques ou bien l’as-tu encouragé à surmonter ses propres faiblesses ?

    En famille, ou entre amis je vous propose un petit jeu : chacun prend un papier, écrit sa principale qualité, plie le papier pour qu’on ne voit pas ce qui est écrit et passe ensuite le papier à son voisin en lui demandant d’écrire la qualité qu’il a découvert sur lui-même et ainsi de suite jusqu’à ce que chacun récupère son papier avec ce que les autres ont écrit sur lui. Vous aurez d’heureuses surprises, vous verrez.

    Oui, dans nos familles, dans nos lieux de vie, dans nos paroisses il est urgent de témoigner de la foi en la bonté de Dieu qui est présente en chacun.

    Voilà le message du 8è dimanche du Temps Ordinaire, juste avant d’entrer en Carême, mercredi prochain : Nous avons besoin d’un vrai regard de foi, d’espérance, de bienveillance, de confiance sur les autres, sur nous-mêmes et sur Dieu qui nous aime en Jésus Christ.

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