• Homélie du Christ Roi

    Introductions aux lectures :

    Lecture 1 : Le Seigneur est comparé à un berger qui veille sur ses brebis et en particulier sur celles qui sont blessées.

    Lecture 2 : « Par Jésus, le Christ, tous revivront et Dieu sera tout en tous. »

     

    Homélie  à partir de l'Evangile de Matthieu 25, 31 - 46

                En ce dimanche du Christ Roi, le dernier de l’année liturgique, dans la première lecture, le prophète Ezéchiel parle de Dieu comme d’un bon berger qui veille sur les brebis et en particulier sur celles qui sont blessées.

                Jésus, dira, après le prophète Ezéchiel : le bon pasteur, c’est moi.

                Et le psaume 22 de la messe d’aujourd’hui, reprend également le thème du berger qui conduit le troupeau vers les prés d’herbes fraiches.

                Quand on parle du bon berger, cela nous rassure sur la royauté du Christ.

                Mais, n’allons-pas trop vite. Il y a, en apparence, un contraste entre l’image du bon pasteur, et l’image qui nous est donnée dans l’Evangile. Dans l’Evangile, il nous est donnée l’image du Fils de l’Homme qui est assis sur un trône de gloire, qui a devant lui les nations rassemblées et qui sépare les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres. (les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche)

                Après la première lecture, on ne s’attendait pas à voir le Seigneur comparé à un berger du jugement final qui coupe l’humanité en deux groupes.

                Ne sommes nous pas choqués, voir même scandalisés ?

                Cependant, la représentation du monde ainsi coupé en deux n’est-elle pas aussi la nôtre aujourd’hui ?

                Nous vivons avec et nous nous en accommodons.

         Bien sûr, les médias montrent les misères, les détresses des gens qui ont faim, qui sont victimes des sécheresses ou des guerres. Les médias montrent des gens qui perdent tout et qui subissent de graves injustices.

    N’est-il pas vrai, qu’après un moment d’émotions, nous continuons à vivre comme si ces misères, ces détresses n’existaient pas.

           Alors, l’Evangile de ce dernier dimanche de l’année liturgique, avant de recommencer une nouvelle année en se préparant à Noël à partir de dimanche prochain (3 décembre) : l’Evangile de ce dimanche nous lance un avertissement !!!

                Le Seigneur, Jésus-Christ vient en s’identifiant aux plus misérables, aux pauvres, aux marginaux, aux affamés, à ceux qui n’ont plus rien. « Ce que vous avez fait aux autres c’est à moi que vous l’avez fait. »

                Alors, c’est à travers notre solidarité, à travers nos actes, c’est avec nos mains, avec nos cœurs que Jésus le Christ vient dans notre monde.

                Avec Jésus, qui est maintenant auprès de Dieu le Père, nous comprenons qu’il choisit de ne pas avoir d’autres mains que les nôtres. Dieu choisit d’avoir besoin de chacun de nous.

                Non, le dernier dimanche de l’année liturgique que nous sommes entrain de vivre, le dimanche du Christ Roi, n’est pas une vision tragique de la fin du monde.

                Aujourd’hui, nous sommes invités à avoir un regard le plus lucide possible sur le monde dans lequel nous vivons.

                Il est temps, et même il est urgent, de comprendre que quand l’Evangile nous dit que le Seigneur sépare les hommes d’un côté et de l’autre, c’est pour nous délivrer de notre indifférence et de notre paresse.

                Il est urgent d’exercer la miséricorde, la solidarité, la justice. Il est temps et même il est urgent de bâtir le monde sur d’autres point de repères que le profit, la spéculation financière et le chacun pour soi.

                Par cet Evangile du Christ Roi, nous pouvons comprendre que Jésus le Christ et Roi nous donne une conception nouvelle du jugement de Dieu.

                Ce qui sauve les Hommes, ce n’est pas d’abord son appartenance à un pays, à une culture, mais ce qui sauve les Hommes, c’est sa relation avec les autres, et en particulier avec les plus pauvres.

    Nos actes de partage, de service ne sont pas des actes pour se donner bonne conscience, ce sont des actes qui nous apportent le salut, qui nous sauvent.

    Toute personne qui se fait frère des Hommes, fait grandir la présence bienfaisante du Seigneur. « Ce que je fais aux autres je le fais à Dieu. »

    Jésus nous révèle en cette fête de sa royauté (dimanche du Christ-Roi) que la foi mise en pratique dans nos relations humaines, est source de salut en permettant au Seigneur d’agir à travers nous.

         Imaginez ce que pourrait devenir notre société, notre monde, si chacun exigeait de l’autre de l’accepter tel qu’il est : riche et pauvre à la fois.

           Nos pauvretés n’étant pas les mêmes on se provoquerait mutuellement à s’aimer les uns les autres tels que nous sommes. Et ce serait notre reconnaissance des différences de chacun qui deviendrait notre richesse, notre bonheur.

                En somme, il ne s’agit pas de faire un monde où tout le monde se ressemblerait, où tout le monde aurait les mêmes richesses.

                Non, il s’agit de faire un monde avec nos pauvretés, car alors nous avons besoin des richesses différentes de chacun.

                Prenons l’exemple d’un orchestre de musique, les pauvretés et les richesses de chaque instrument font qu’ils ont besoin des uns et des autres et qu’ensemble c’est plus beau qu’un instrument tout seul.

                Jésus est un roi serviteur, un roi volontairement pauvre pour que nous n’ayons pas peur de nos pauvretés.

                Ne cherchons pas Jésus dans les richesses, dans le pouvoir, mais dans la pauvreté et la faiblesse.

               Quelle grande nouvelle, quel grand espoir,car tous à un moment ou à un autre, nous sommes pauvres, ou encore faibles. Alors, dans les difficultés de la vie, ce n’est pas le moment de se lamenter, car le Seigneur Jésus est là, encore plus présent au milieu de l’épreuve que lorsque tout va bien.

            Par cette royauté qui s’abaisse, en prenant toujours la dernière place avec les personnes démunis, Jésus provoque ce que nous avons de meilleur en nous, il nous dit que c’est en étant généreux que nous nous réalisons pleinement et que nous sommes heureux.

                Jésus a déclenché un mouvement de générosité, un mouvement de vie qui ne peut pas s’arrêter.

               D’ailleurs, Jésus regarde avec attention comment nous utilisons nos richesses mais également comment nous utilisons nos pauvretés. Cela nous surprend certainement, mais c’est sur l’utilisation de nos richesses et également sur l’utilisation de nos pauvretés que Jésus nous attend.

                Etre généreux et être heureux, c’est possible en partageant nos richesses et aussi en vivant avec nos pauvretés.

    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags : , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :