• Homélie 23è dimanche ordinaire

    Homélie 23è dimanche ordinaire

    Homélie à partir de l’Evangile Luc 14, 25-33 : 

                « Quelqu’un qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut pas être mon disciple. » 

                Cette parole est dure à entendre ! 

                Jésus nous invite à le choisir comme guide, comme ami de façon radicale. 

                Beaucoup d’entre nous pourraient penser qu’il n’y a que quelques personnes qui peuvent tout quitter pour suivre Jésus. 

                Et ceux qui choisissent de renoncer à tout pour Jésus, pourraient alors donner bonne conscience à d’autres : 

                « Il y a au moins quelques spécialistes qui vivent l’exigence du renoncement demandée par le Seigneur ! » On les appelle religieux, religieuses, les personnes consacrées, prêtres, évêques. Et on peut penser en particulier au pape Jean-Paul 1er béatifié ce dimanche 4 septembre : On l’appelait « le pape au sourire ». 

                MAIS, ce n’est pas uniquement pour quelques-uns, c’est bien pour tous les baptisés que la foi chrétienne est un engagement radical avec Jésus-Christ. 

                Croire en Jésus-Christ, c’est avoir comme référence de sa vie, la vie toute donnée du Seigneur Jésus.

              La foi, c’est donc, peu à peu, avec le temps, être dans la joie de penser et de parler en imitant la pensée et les paroles de Jésus. 

                Par conséquent, la foi chrétienne est un véritable engagement pour tous à prendre avec joie comme référence : Jésus Christ chaque jour. 

                Et ce qu’il nous demande, il le fait lui-même : « Je suis avec vous tous les jours. » 

                Autrement dit en nous invitant à renoncer à tout, le Seigneur Jésus ne nous impose pas une attitude impossible à vivre. Bien plus, il vit, lui-même, ce renoncement alors qu’il est le Fils de Dieu, Dieu fait Homme au milieu de nous. Jésus nous montre « le chemin, la vérité et la vie », c’est-à-dire l’Amour en vérité. 

                Je ne peux pas dire que j’essaye d’aimer l’autre si je ne renonce pas d’abord à moi-même, si je ne place pas l’autre avant moi. 

    L’Amour est un bienheureux renoncement. 

                Ainsi, saint Paul a parlé de Jésus en disant dans sa lettre aux Philippiens : « Lui qui est de condition divine, se vida de lui-même, se dépouilla pour devenir semblable aux hommes. » 

                Ce choix de la dépossession de soi pour mieux aimer, à l’exemple du Seigneur Jésus le Christ, n’est certes pas très compatible avec la société où nous vivons. 

                Cependant, c’est pour nous comme « une porte étroite », « la porte du cœur » qui ouvre réellement sur le chemin de la vraie vie : La vie de l’Amour en vérité. 

                Et ce renoncement de soi pour mieux aimer n’était pas non plus compris par tous les contemporains du pape Jean-Paul 1er.

              Albino Luciani, né le 17 octobre 1912 à Canale d'Agordo, en Italie, et mort le 28 septembre 1978 au Vatican, a été le 263ᵉ pape de l’Église catholique, élu le 26 août 1978 sous le nom de Jean-Paul Iᵉʳ.

              L’importance de Jean Paul Ier dans l’histoire de l’Église est inversement proportionnelle au temps qu’il a passé à la tête de l’Église (du 26 août au 28 septembre 1978 : 33 jours). Même avec peu de temps, on peut faire beaucoup pour l’annonce de l’Evangile.

              Son grand enseignement a été celui de la simplicité évangélique. Une simplicité qui était fortement ancrée dans son humilité.  

              Voilà ce que le pape Benoît XVI a écrit sur Jean-Paul 1er : « L’humilité peut être considérée comme son testament spirituel ». L’humilité est la vertu fondamentale que le Seigneur nous a enseignée, qui nous rend agréables à Dieu et facilite également nos relations avec le prochain, une humilité qui ne signifie pas l’infériorité mais la reconnaissance que tous les dons que nous avons reçus viennent de Dieu. Le pape Jean-Paul 1er avait cette manière de vivre intégralement l’Évangile, d’aller à la substance de l’Évangile, sans clivage, sans division dans ce qu’il pensait, disait, enseignait et pratiquait. 

              Voici une citation célèbre du pape Jean-Paul 1er que j’aime bien : 

              « Si vous rencontrez une erreur, plutôt que de la déraciner ou de la pourfendre, voyez si vous pouvez la traiter avec patience et permettre à la lumière d'éclairer le noyau de Bon et de Vrai qui, en général, ne manque pas de s'y trouver. » 

              Le lendemain de son élection comme pape voici un extrait de son message Urbi et Orbi prononcé le 27 août 1978 :

              « Voici mes six souhaits pour l’Église :

    1- la poursuite du Concile Vatican II,

    2- le maintien de la discipline au sein de l’Église,

    3- l’évangélisation,

    4- l’œcuménisme,

    5- le dialogue interreligieux

    6- la paix. » 

              C’est le cap que saint Jean-Paul II a suivi et ce sont encore aujourd’hui les 6 orientations que le pape François met en pratique : « La poursuite du Concile Vatican II, le maintien de la discipline au sein de l’Église, l’évangélisation, l’œcuménisme, le dialogue interreligieux et la paix. » 

              Oui, « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même. » 

                On n’aime pas vraiment tant qu’on n’a pas tout donner. Et tout donner, c’est la joie de se donner soi-même comme Jésus le Christ se donne entièrement pour nous. 

                « Aimer c’est la joie de tout donner et la joie de se donner soi-même. »

    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    1
    Catherine
    Dimanche 4 Septembre 2022 à 13:28
    Merci pour cette homelie qui nous recentre sur l'essentiel: le Christ. Merci également pour les qqes lignes sur Jean-Paul 1er que l'on connaît si peu.
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :