• Homélie du 33è dimanche du Temps Ordinaire

           Homélie : Nous avons entendu des choses difficiles : le soleil qui s’éteint, la lune qui n’éclaire plus la nuit, les étoiles qui tombent. Un temps de détresse, comme dit le prophète Daniel.  Des choses qu’on espère bien ne pas connaître dans sa propre vie et qu’on ne souhaite à personne.

           Oui, elles sont difficiles ces images, mais il ne faudrait pas que l’on oublie l’autre image de l’Évangile : la branche de figuier, avec ses feuilles naissantes et la tendresse de leurs couleurs printanières.

           D’un côté on a un monde qui ne va pas bien; et de l’autre c’est la vie qui grandit avec tendresse et douceur.

           Qu’est-ce qu’on écoute au journal de 20h à la télévision ? Hé bien c’est justement l’agitation du monde qui ne va pas bien ; et les gestes de paix, les sourires, les rencontres heureuses on n’en parle beaucoup moins !

           Et nous-mêmes, soyons honnêtes, que voit-on d’abord chez les autres ? Ce qui ne va pas, ce qui est mal, les défauts... Et on passe à côté du bien, du beau, des qualités de l’autre.

           Cela vaut d’ailleurs aussi pour le regard que l’on porte sur soi-même. De soi-même, on ne voit souvent que les défauts...

           Aujourd’hui, Jésus nous invite à être attentifs à tout ce qui ne demande qu’à naître, à se lever, à grandir et qui risque bien de passer inaperçu au milieu des drames de la vie.

    Voyez, dit-il, la feuille tendre et fragile du figuier ! Entendez le Souffle subtil de mon Esprit !

           L’audacieux fondateur du Secours Catholique (Mgr Rodhain) avait bien compris cela. Après la deuxième guerre mondiale, la France est un territoire abîmé, profondément marqué par cinq années de souffrance. Il y a des enfants abandonnés, des familles privées sans logement, des personnes handicapées, mutilées par la guerre, des soldats brisés par trop d'horreur. 

           Monseigneur Rodhain a une idée aussi originale que formidable, l’idée de créer une structure d’aide qui s'appuierait non plus sur les familles, mais sur des bénévoles. Avant les personnes s’aidaient entre eux et surtout en famille. Alors quand on a la chance d’avoir une grande famille c’est plus facile d’être aidé. Mais quand on n’a pas ou peu de famille c’est plus difficile de trouver de l’aide. Mgr Rodhain a créé alors le Secours Catholique qui est organisé en équipe de bénévoles et qui viennent en aide à tous ceux qui connaissent la pauvreté. Aujourd’hui, il existe 70000 bénévoles dans toute la France.

           La détresse est le quotidien de beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants aujourd’hui : et c’est là que Dieu vient nous le croyons.

           Le Seigneur, notre Dieu croit à l’avenir de chaque être humain, croit en toute vie : que notre regard sur l’autre soit plein d’espérance et de confiance, que nos mains relèvent ceux qui sont tombés, que nos oreilles sachent écouter. C’est tout le projet du Secours Catholique : ouvre les yeux et vois, ouvre les bras et accueille, ouvre ton cœur et entends. Que la présence du bénévole soit présence de Dieu qui nous dit : je suis là avec toi et je crois en toi.

           En Jésus Christ, Dieu est douceur et tendresse, et il ne condamne pas mais relève. Ainsi, chacun de nous, quelque soit notre situation de vie, plus ou moins heureuse, nous pouvons soutenir quelqu’un à côté de nous. Et s’il existe une pauvreté en moi, avec l’aide du Seigneur Jésus, je peux la transformer en bien, en qualité.

           Je vais vous raconter une histoire qui m’a toujours plu et fais réfléchir. Le conte de la cruche fissurée.

                Chaque matin, un vendeur d’eau se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, et part vers la ville vendre l’eau à ses clients. 

                Une des cruches est fissurée et perd de l’eau. 

                L’autre cruche toute neuve, n’est pas fissurée et rapporte donc plus d’argent. 

                La pauvre cruche fissurée se sent inférieure.  

                Un matin, elle décide d’en parler au vendeur d’eau. 

                « Tu sais, dit-elle, je suis consciente de ma fissure. Tu perds de l’argent à cause de moi car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. »

                « Je te demande pardon pour ma faiblesse. » 

                Le lendemain, en route vers la rivière, le vendeur d’eau dit à la cruche fissurée :

    « Regarde au bord de la route. » 

                La cruche fissurée dit : « C’est joli ! C’est plein de fleurs ! » 

                Le vendeur d’eau lui dit : « C’est grâce à toi. » 

                « C’est toi qui, chaque matin, arroses le bord de la route ! »  

    « Et toi, la cruche fissurée, sans le savoir et sans le vouloir, tu arroses les graines de fleurs, chaque jour. » 

                « Ne l’oublie jamais : Nous sommes tous un peu fissurés. »

                Mais, Jésus peut nous aider à ne pas avoir honte de nos fissures.

                Jésus peut nous aider à faire des merveilles avec nos fissures, avec nos faiblesses.

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