• Homélie de la messe du Mercredi des Cendres

    Messe du Mercredi des Cendres 10 février 2016

    Accueil : C’est le mercredi des Cendres. C’est aujourd’hui que nous entrons dans la période du Carême.

                Le mot « Carême » veut dire « Quarante ». 40 c’est un nombre que l’on retrouve au moins deux fois dans la Bible :

                            - Une première fois, 1200 ans avant la naissance de Jésus : après la libération d’Egypte, Moïse et tout le peuple des Hébreux sont sortis de l’esclavage et vont marcher pendant 40 ans dans le désert avant d’arriver sur la terre promise.

                            - Une deuxième fois dans la Bible, après la naissance de Jésus : au début de sa vie publique, Jésus part dans le désert pendant 40 jours et résiste à la tentation par trois fois. Ce sera l’Evangile du 1er dimanche de Carême.

                Pour nous aussi, nous entrons, chaque année, dans une période de désert pendant 40 jours pour « faire le ménage de printemps dans nos cœurs ». Au bout des 40 jours, au bout du carême ce sera la grande fête de Pâques (notre ménage sera fait et nous serons heureux de retrouver avec Jésus Christ le chemin de la Résurrection, de la vie plus forte que tout.

     

                En attendant Pâques, nous entrons en Carême par l’imposition des Cendres sur notre front. Les Cendres sont le signe de notre péché et de notre fragilité humaine : signe de la poussière et du froid. Poussière de nos découragements, poussière de nos peurs, poussière de nos égoïsmes ; mais peut-être aussi nous connaissons des périodes de froid, de paralysie au niveau de notre foi, de notre sens du partage, de notre sens du jeûne de ce qui nous empêche d’aimer,.

                Alors, 40 jours « pour faire le ménage de printemps », pour prendre conscience de nos poussières et de ce qui est devenu froid dans notre vie.

                40 jours pour réchauffer notre foi, notre sens du partage en utilisant beaucoup plus la prière, le partage et le jeûne de ce qui m’empêche d’aimer.

     

    Introduction à la 1ère lecture :  En partant du changement de notre cœur, que la paix, la joie du Seigneur se voient sur notre visage. « Revenez à moi de tout votre cœur. … Faudra-t-il qu’on dise : « Où donc est leur Dieu ? »

     

    Psaume 50 : « Donne-nous, Seigneur, un cœur nouveau,

                            Mets en nous, Seigneur, un esprit nouveau. »

     

    Introduction à la 2è lecture : La célébration des Cendres est un moment favorable pour la réconciliation. Saint Paul nous dit « de ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu ». … « C’est maintenant le moment favorable »

     

    Acclamation : « Ta Parole Seigneur est vérité et ta Loi délivrance.

    Homélie : Le Carême, qui commence aujourd’hui par le mercredi des Cendres, est un temps de l’année très important, très sérieux.

    En disant « important, sérieux », on peut comprendre un peu trop vite que ce temps est un temps morose, triste. Il nous arrive en effet de dire : « avoir une face une carême, lorsque l’on n’a pas le sourire ».

    Non, faisons une promesse devant Dieu : que ce carême 2016 ne soit pas un carême triste.

                Jésus nous le redit en ce mercredi des cendres : tout ce que nous pouvons faire, que ce soit « dans le secret ».

    Cela veut dire que ce qui compte, ce n’est pas d’abord ce qui est fait, mais la manière de faire les choses.

    Jésus nous entraîne dans une foi d’amour, désintéressée.

    Il nous arrive en effet d’avoir une intention qui n’est pas tout à fait pure : quand nous faisons quelque chose de bien, nous cherchons à nous faire remarquer par les autres.

    « Que ta main gauche ignore ce que donne ta main droite » : cela implique non seulement que l’on donne, mais aussi que l’on donne avec le cœur, sans attendre quelque-chose en retour.

    « Quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnent en spectacle ». La prière exige cette attitude d’humilité. C’est bien dans la prière, face au Seigneur que nous pouvons expérimenter notre petitesse, nos manques de foi, d’amour et d’espérance. Par nous-mêmes, nous ne pouvons pas nous convertir : seul le contact régulier avec le Père, avec Jésus, avec l’Esprit Saint peut nous changer, nous sanctifier. Il est important d’avoir compris la nécessité de cette relation quotidienne avec Dieu, pour que notre prière ne soit plus seulement un rite, mais surtout une vraie complicité d’amour avec le Seigneur. 

    «  Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu ». Le jeûne : il y a beaucoup de manières de le pratiquer. Il y a des privations de toutes sortes.

    Le jeûne de la nourriture notamment qui n’est pas un but en soi, mais un moyen pour revenir à l’essentiel, à la prière, au partage, à l’attention aux autres.           

    Au cours du Carême, nous sommes invités à faire attention à ce que nous mangeons pendant le mercredi des cendres, pendant le vendredi saint et pourquoi pas à chaque vendredi de Carême.

    Le jeûne est un moyen pour progresser dans notre relation avec le Seigneur, et dans notre relation avec les autres proches ou lointains. 

    Mais il y a aussi tous les jeûnes et toutes les privations qu’on ne choisit pas et que nous sommes bien obligées d’accepter avec l’âge qui avance.       Acceptons ces jeûnes que la vie nous impose dans la paix et la confiance.

    Ce qui compte c’est le cœur désintéressé et plein d’amour que nous mettons dans nos dons, dans nos prières, dans nos jeûnes volontaires ou subis.

    Nous allons recevoir les cendres : symbole de notre condition humaine et symbole de tout ce que nous avons laissé s’éteindre en nous.

    Qu’avec l’aide du Seigneur, nous puissions réveiller nos cendres et les faire redevenir des braises.

    Puisque nous avons la grâce de transformer nos cendres en braises, la grâce de se reconnaître pécheurs pardonnés, faisons de notre carême un carême de lumière et de chaleur.

    Que notre carême soit vraiment l’occasion d’anticiper la joie de Pâques.

    Pas un Carême triste et sans espérance, mais un temps pour faire le point, un temps pour revenir à nous, aux autres, à L’Eglise, EN REVENANT A JESUS CHRIST, A l’EVANGILE.

     

    Imposition des Cendres :

    Sur notre front :

    la cendre, celle qui dit la terre.

      La terre d’où nous venons, celle que nous habitons pour la changer, la transformer, et en même temps transformer notre cœur.

    La cendre pour nous dire :

      Revenez, revenez au terre à terre de tous les jours, revenez à l’essentiel : la Rencontre, le Partage, l’Ecoute.

    La cendre

    sur notre front :

      Pour réapprendre la proximité des autres, ceux que nous côtoyons tous les jours, sans trop les voir peut-être, parce que c’est l’habitude.

    Sur notre front :

    le signe du Carême.

     

    Cendres, marque de ceux qui

    refusent une existence dispersée, en course, en possessions…

     

    Cendres, signe de ceux qui veulent

    réveiller les braises de leur tendresse étouffée sous les fardeaux du quotidien…

     

    Cendres, couleur de ceux qui veulent

    déployer le soleil de leur bienveillance en perpétuelle offrande…

     

    Cendres, décision de ceux qui partent

    sur la route des serviteurs, par amour de Dieu et par amour de leurs prochains…

     

    Cendres, joie de ceux qui engagent leur vie dans le retour à l’Evangile.

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