• Homélie 30è D Ordinaire

    Homélie 30è D Ordinaire

    Homélie :

                L’évangile de la rencontre entre Jésus et Bartimée est bien connu et j’apprécie beaucoup cet évangile.

                Je vous propose de le commenter avec 2 méditations :

    - 1ère méditation Quand on rencontre Jésus, un changement est toujours possible :  Plaçons-nous, sous son regard bienveillant et osons lui faire confiance.

                C’est précisément ce que fait Bartimée quand il crie avec force vers Jésus, quand il veut attirer son attention, quand il implore sa bonté et sa compassion, comme une prière pour crier sa détresse, son isolement et sa souffrance, car Bartimée est aveugle immobile au bord du chemin.

                Hier, comme aujourd’hui, Jésus nous appelle à oser nous confier à Lui, pour lui faire part de nos demandes, de nos besoins, de nos projets.

                Par Jésus, Dieu le Père de Jésus et notre Père veut nous soutenir et nous accompagner.

                Mais, comme nous le constatons dans la rencontre entre Jésus et Bartimée, le Seigneur Dieu ne veut pas agir pour nous sans nous. Il veut que nous soyons acteurs de notre vie.

                Il nous offre son Esprit Saint, son Esprit d’amour et de guérison, tout en sollicitant notre volonté et notre engagement.

                On voit bien comment dans cette rencontre avec Jésus, Bartimée est actif… ; comment Bartimée exprime sa volonté de changement, son désir de vivre autrement.

                Bartimée crie : Un cri qui exprime sa souffrance mais aussi son espérance et sa confiance :

    « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi, aie pitié de moi ! » (v.47)

                Bartimée est « assis sur le bord du chemin » (v.46).

    Il est passif et dépendant… privé de vie sociale, seul dans son coin.

                Et pourtant, c’est lui Bartimée qui reconnait la véritable identité de Jésus : Jésus est « Fils de David ».

                En effet, dans le passé, le Seigneur Dieu a parlé au roi David par la bouche du prophète Nathan (2 S 7,12-16) : « Quand […] tu seras couché avec tes pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance […] Je serai pour lui un père et il sera  pour moi un fils… ».

                Bartimée a compris et croit que Jésus est ce roi sauveur attendu.

                Pour Bartimée, l’aveugle… l’heure de la délivrance a donc sonné. Il ne faut surtout pas la laisser passer. D’où la vigueur qu’il déploie pour se faire entendre par-dessus le brouhaha de la foule qui accompagne Jésus.

                Croyons-nous – comme Bartimée – que Jésus est ce Messie capable de changer notre vie ?

                Croyons-nous – nous aussi – qu’il nous est possible d’adresser nos prières au Seigneur ? …. Non pas pour demander tout et n’importe quoi… non pas une prière où Dieu aurait tout à faire à notre place… mais une prière qui nous engage avec lui… une prière qui nous incite nous-mêmes au changement… en demandant à Dieu qu’il nous donne la force d’accepter et de permettre des transformations dans notre vie et aussi dans notre monde ?

    - 2ème méditationEn rencontrant Jésus, Bartimée quitte son manteau.

                Après avoir crié vers Jésus… et après que celui-ci se soit arrêté… l'évangéliste saint Marc nous raconte que Jésus le fait appeler (v.49)… et, alors, l’aveugle jette son manteau, se lève d’un bond, et s’avance vers Jésus (v50)… alors qu’il n’y voit strictement rien.           

                 Bartimée jette son manteau. Dans la Bible, le vêtement est signe d’identité. Bartimée quitta son identité d’aveugle sur le bord de la route. Il ne veut plus de cet habit trop étroit qu’on lui colle à la peau, qui l’enferme et le réduit à un rôle d’aveugle et de mendiant.

                Par ce geste, il manifeste également son courage : Il expose encore plus sa faiblesse et ses difficultés. Puis il prend le risque de se lever et de se diriger vers Jésus… en aveugle.

                Et la rencontre avec Jésus ne s’arrête pas là : Après avoir encouragé Bartimée à se lever et à se mettre en mouvement, Jésus lui demande alors d’exprimer son désir de guérison et de changement.

    « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » 

    L’aveugle répondit « Rabbouni, que je retrouve la vue » (v.51)

                Par cette question, Jésus redonne à Bartimée sa dignité en lui demandant d’exprimer son besoin, sa souffrance.

                En Jésus, il a enfin rencontré quelqu’un qui est prêt à le reconnaître pleinement… qui est prêt à écouter son désir… qui est prêt à l’aimer tel qu’il est. Un tel amour – qui accueille et qui relève – est évidemment libérateur.

                Alors, sans que Jésus ne fasse aucun geste… en reconnaissant simplement la démarche de confiance et de foi de Bartimée, par cette seule parole : « Va, ta foi t’a sauvé » ; Bartimée retrouve la vue, et suit Jésus sur le chemin.

                L’attitude de Jésus dans cette rencontre nous montre que le Seigneur ne veut pas agir à notre place. Il ne veut agir qu’avec nous. Il veut que nous soyons partie prenante de notre salut.

                Nous comprenons que Jésus rend Bartimée pleinement acteur de sa guérison… lui qui était immobile au bord du chemin.

                On ne peut pas demander au Seigneur du changement dans notre vie, si nous ne sommes pas prêts, nous-mêmes, à changer, à croire que cela est possible.

                Réfléchissons à cette question posée par Jésus : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Voilà, une question qui s’adresse à chacun d’entre nous… Qu’aurions-nous à lui répondre aujourd’hui ? Sommes-nous vraiment d’accords pour que des choses changent dans notre vie et dans notre monde ?...

                Sommes-nous prêts à nous laisser renouveler et transformer par l’Esprit de Dieu ? Sommes-nous prêts à accueillir de la nouveauté dans nos vies ?

                Alors que Bartimée est aveugle, il voit parfaitement clair avec son cœur et sa foi. Il a discerné qui est Jésus, malgré son handicap.

                Et la foule, elle, ne comprend pas qui est Jésus et fait preuve d’un aveuglement spirituel. Elle ne voit pas encore Jésus avec les yeux de la foi.

                En 2024, aujourd’hui, comment voyons-nous Jésus ? Le reconnaissons-nous comme notre Sauveur ?... Comme Celui qui vient nous révéler le Salut de Dieu ?

                Nous qui venons rencontrer Jésus en participant à la messe, posons-nous la question de notre témoignage :

                Que pouvons-nous faire pour favoriser la rencontre avec Jésus le Christ ? Que pouvons-nous faire pour permettre à nos proches, à nos amis, à nos voisins, à nos connaissances d’approcher Jésus, comme cet aveugle Bartimée ?

                Osons-nous dire que nous sommes Chrétiens autour de nous ?

                Osons-nous inviter à venir à une messe ?

                Osons-nous dire notre foi, notre espérance ?

               N’ayons pas peur… n’ayons aucune crainte !

                Accueillons dans nos cœurs et dans nos vies Jésus-Christ… Celui qui est Dieu fait Homme.

                Acceptons de quitter le manteau de notre apparence pour montrer Celui qui habite dans notre cœur et aussi dans le cœur de chacun. 

    Comme Bartimée, prions, avec l’intention d’agir, avec l'intention de nous engager.

    Prions de tout notre cœur et de toute notre foi, le Seigneur Jésus pour nous-mêmes, pour notre famille, pour tous ceux qui vivent une épreuve, pour l’Eglise, pour le monde.                    Amen.

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  • Commentaires

    1
    rmb
    Samedi 26 Octobre à 22:06

    "Oser dire", oui bien sûr; mais en étant prêt à se heurter à une surdité insoupçonnée ! Test à l'appui ce soir avec l'essai d'un partage impromptu de "Dilexit nos". Mais bon, vu le temps qu'il a fallu aux deux autres encycliques pour avoir vraiment de l'écho, patience ...

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