Homélie : Cette Parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit » : Quelle joie pour Jésus, quand il prononce ces paroles solennelles au moment où il inaugure son ministère de Christ, d’Envoyé de Dieu le Père ! 

         Quelle paisible confiance aussi de Jésus Christ ! Ce que nous avons entendu dans la première lecture de ce dimanche, cela se réalise en Jésus : « … je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations ».

         Mais, comme l’Evangile de ce dimanche nous le redit, Jésus sait que tous n’accepteront pas l’annonce de la Bonne Nouvelle de sa mission d’Envoyé du Père. 

C’est « dans son propre pays », Nazareth, que Jésus fait en premier cette douloureuse expérience. Oui, dans la synagogue de Nazareth, Jésus le Christ, l’Envoyé de Dieu le Père n’est pas compris.
         A la fin de l’Evangile nous avons entendu ceci : « Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. » 

Cette issue dramatique de son ministère, Jésus l’a pressentie. Il connaît les Ecritures, la Bible : il sait « qu’aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays ». Mais il ne faiblira pas, car il a en Lui « l’Esprit Saint », c’est-à-dire l’Amour de Dieu son Père et notre Père.

         Ainsi, Jésus Christ, avec la puissance de l’Esprit Saint ne va pas triompher du mal en s’y opposant par la force, mais tout au contraire en y consentant ; en laissant la violence s’épuiser en vain à vouloir triompher de sa douceur ; et en triomphant de la haine meurtrière par le pardon qui redonne la vie. Sur la croix, Jésus dira : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Luc 23, 34).

         Dans la deuxième lecture de ce dimanche, saint Paul nous parle de l’Amour de Dieu, révélé en Jésus Christ qui se donne et qui nous sauve par Amour pour nous.

« L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais. »

         Ainsi, nous pouvons remplacer le mot « Amour » par Dieu et nous obtenons : « Dieu prend patience ; Dieu rend service ; ne jalouse pas ; ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, Dieu espère tout, il endure tout. Dieu ne passera jamais. »

Le jour de notre baptême, nous avons été immergés, plongés dans l’Amour de Dieu, dans l’Esprit Saint.

         Et nous aujourd’hui, où en sommes-nous de notre vie de baptisés au quotidien ? Nous pouvons essayer aussi de remplacer dans cette lecture le mot « Amour » par tout simplement le sujet “je” : “Je prends patience ; Je rends service ; je ne jalouse pas ; je ne me vante pas, ne me gonfle pas d’orgueil ; je ne fais rien de malhonnête ; je ne cherche pas mon intérêt ; je ne m’emporte pas ; je n’entretiens pas de rancune ; Je ne me réjouis pas de ce qui est mal, mais je trouve ma joie dans ce qui est vrai ; je supporte tout, je  fais confiance en tout, j’espère tout, j’endure tout. Je ne passerai jamais.”

         C’est tout un programme. C’est toute une manière de vivre dans la foi, dans l’espérance et avec l’Amour de Dieu qui nous montre la joie d’aimer au quotidien. Mais comment faire pour être toujours aussi patient et serviable ? Comment est-ce possible de ne pas être jaloux, de ne rien faire par malhonnêteté et ne pas entretenir de rancune ? Est-il vraiment possible de tout supporter et de tout endurer ?

Reconnaissons qu’il y a assez souvent un décalage entre ces belles paroles et la manière dont nous vivons. Et pourtant, quelle que soit notre pauvre vie, il nous faut proclamer l’évangile, la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu à temps et à contre temps et nous en imprégner au plus profond de nous-mêmes si nous voulons être heureux !

C’est la lumière du Seigneur que nous accueillons en nous quand nous voulons vivre dans la Foi, dans l'Espérance et d’Amour.

L’Amour de Jésus est pour nous Lumière !!! 

Jésus est vrai Dieu et vrai Homme !!! 

         Jésus n’a jamais mis en concurrence sa relation avec Dieu le Père et sa relation avec nous !!! 

         C’est le même Amour !!! 

         Est-ce qu’il y a un amour que je choisi en 1^er aujourd’hui : aimer Dieu, aimer mon prochain ??? 

         Jésus n’a jamais mis en concurrence sa relation avec Dieu le Père et sa relation avec les hommes. 

         En ce dernier dimanche du mois de janvier, en ce début de la nouvelle année, voilà le message qui nous est donné : Aimer Dieu et aimer son prochain ne s’opposent pas mais, au contraire, se complètent. 

         Et Jésus le dit dans d’autres passages de l’Evangile : 

« Qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas. » (1Jn4,20) 

« Celui qui dit qu’il aime Dieu, alors qu’il n’aime pas son frère, est un menteur. » 

« Ce que vous faîtes aux plus petits, c’est à moi que vous le faites. » 

         Oui, Jésus humanise l’Amour de Dieu dans toutes ses paroles et dans toutes ses actions. 

         et oui, Jésus divinise aussi l’Amour du prochain. 

         Quel est, alors, le message de bonheur (et de vérité) que nous pourrions retenir pour notre vie de chaque jour ? 

         Si chaque jour je pense aux autres en 1^er, alors il ne faut pas que j’oublie Dieu qui ne peut que m’aider à mieux aimer. 

       Si chaque jour je pense à Dieu en 1^er, alors il ne faut pas que j’oublie les autres, autrement mon amour pour Dieu ne m’apporte rien. 

         Avec Jésus, nous comprenons qu’aimer Dieu et aimer son prochain c’est le même Amour qui fait vivre !