• Homélie 15è dimanche du Temps Ordinaire

     

    Homélie : Il existe plusieurs façons de lire et de méditer la parabole du Semeur. Nous pouvons la lire et la méditer en regardant d'abord la terre que nous sommes ou bien en regardant, en premier, la patience et l'espérance du Semeur. Je vous propose de regarder en premier l'attitude du Semeur. 

    L’ESPERANCE DU SEMEUR 

                Contemplons avant tout le Semeur, lui le Verbe de Dieu, la Parole même de Dieu qui parle de lui autant que de nous, qui parle de lui (le semeur) autant que de nous (la terre ensemencée).
                C’est l’histoire d’une générosité sans limite, même à l’égard de ceux qui ne sont pas disposés à l’accueillir. Jésus, le semeur, sème où il veut. Il sait qu’il y a les pierres du chemin et les ronces étouffantes de la vie, mais Il sème quand même sans jamais se lasser.
                Car il y a une terre à ensemencer, nous-mêmes ; créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, enfants bien-aimés de Dieu et par Amour pour nous, Jésus le Christ donne sa Vie.
     

                Il sait, lui le semeur, qu’au milieu de l’ivraie peut aussi pousser le bon grain et qu’il faut du temps et de la patience pour voir venir la moisson dans cette terre qui est naturellement bonne, mais où tout se mêle : le Bien et le Mal. (Matthieu 13. 36…)
                Jésus sait qu’un jour, sa Parole, donnera son fruit, comme il le dit par la bouche du prophète Isaïe. "Ma Parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat ». Jésus, quand il nous donne la parabole du Semeur, n’est pas un rêveur. Il est rempli d’espérance.
     

                Cependant, Jésus fait aussi le constat que beaucoup de ses auditeurs entendent la Parole sans la comprendre.
                Ainsi, après le miracle de la multiplication des pains pour 5.000 hommes, Jésus redit à ses disciples : « Mais je vous l’ai déjà dit : vous avez vu, (vous avez entendu) et pourtant vous ne croyez pas. » (Jean 6. 36)
     

                Les ronces et les pierres de leurs doutes empêchent la Parole semée de porter du fruit. 

    UNE ESPERANCE DE CERTITUDE 

                Et pourtant, infatigable, le semeur continue à semer la Parole de Dieu "espérant contre toute espérance". (Romains 4. 18) Il ira jusqu’au rejet total de sa Parole, sur la Croix. Sa mort ne fructifiera que dans sa résurrection : " Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes " Jean 12.32).
                La conclusion de la parabole du Semeur est, malgré tout, la réussite exceptionnelle de la moisson finale. " Ils ont donné du fruit à raison de cent, de soixante, de trente pour un. "
     

                Relisons ainsi le psaume de ce dimanche : " Tu visites la terre et tu l’abreuves, tu la combles de richesses... tu prépares les moissons ... sur ton passage ruisselle l’abondance ... les plaines se couvrent de blé. Tout exulte et chante."
                L’Espérance de Jésus repose sur cette certitude exprimée dans la première lecture de ce dimanche : Jésus sait que le coeur de l’homme est fondamentalement "une bonne terre" : Ainsi, la Parole de Dieu semée en chacun de nous, ne reviendra pas à Dieu sans avoir accompli sa mission de Vie et de Vie éternelle.
                La Vie de Dieu a été ensemencé dans l’Homme. Et c’est une semence puissante. Comment pourrions-nous oublier ce regard plein d’Espérance de Jésus, dans la nuit de la Passion, quand Pierre l’a renié, 3 fois de suite ?
     

                Ainsi, après la Résurrection, Jésus a ( semé ), prononcé la Parole : "M’aimes-tu ?, 3 fois de suite. Et Pierre a répondu, 3 fois de suite : « Tu sais bien que je t’aime, Seigneur ! » 

                Le Semeur ne s’arrête jamais car il ne désespère jamais ni de la semence ni de la terre. 

    UNE ESPERANCE POSITIVE
                C’est pourquoi Jésus, le Semeur ose insister pour que notre regard demeure positif, envers et contre tout. Savons-nous découvrir et regarder tout ce qui naît, vit et grandit de beau, en nous comme autour de nous ?
                La grâce de Dieu et de son Esprit-Saint "qui donne la Vie, qui sanctifie toute chose" (prière eucharistique), fait germer dans la bonne terre de sa Création, des milliards et des milliards de pensées et de gestes remplis de bonté et d’amour.
     

                Chaque jour, Il y a des milliards de "Notre Père" et de « Je vous salue Marie » prononcés avec le cœur sur tous les continents et dans toutes les situations, par des religieux, des religieuses, des prêtres, des baptisés, et mêmes des futurs baptisés. 
                Chaque jour dans le monde, il y a toutes ces mamans qui donnent la vie et qui se dévouent de manière infatigable pour leurs enfants.
     

                Chaque jour dans le monde, il y a toutes ces personnes qui, avec les années qui passent, redécouvrent la prière quotidienne.             Chaque jour dans le monde, il y a, aussi, tous ces jeunes qui demeurent fidèles à la Parole de Jésus. 

                Chaque jour dans le monde, il y a tous ceux qui, dans leurs activités scientifiques, techniques, professionnelles ou caritatives répondent à l’espérance de la Création " La création a gardé l’espérance d’être libérée de la dégradation, pour connaître la gloire donnée aux enfants de Dieu " dans la 2ème lecture de ce dimanche (St Paul aux Romains 8. 20-21).
                Et l’on pourrait multiplier les exemples quotidiens où les hommes ne se dégradent pas, mais éveillent un monde digne du Créateur. Plutôt que de ne voir sans cesse que le négatif, le mal et le péché, laissons-nous emporter par une symphonie de joie et d’action de grâce, une "Eucharistie", qui monte du coeur du Semeur divin quand il voit « la bonne terre donnée cent, soixante ou trente grains pour un seul grain semé. » 
                Jésus n’a pas offert pour rien sa Vie, sa Douceur patiente, sa Paix.
     

                Il n’a pas offert pour rien la semence de son Corps et de son Sang sur la croix. Il sait la fécondité de son Sacrifice qui est renouvelé à chaque messe, à chaque Eucharistie : "Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul. S’il meurt, il porte beaucoup de fruit." (Jean 12. 24)
                L’Espérance de Jésus, le Semeur infatigable, attend de nous la réponse de la Foi. " Nourris de cette Eucharistie, nous te prions Seigneur, fais grandir en nous ton oeuvre de Salut. » (prière de ce dimanche que nous entendrons après la Communion).

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