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Homélie du 11ème dimanche du Temps Ordinaire
« Il a changé ma vie »
Un jour, quelqu’un me disait : « Quand on lit les évangiles, on s’aperçoit que Jésus est souvent à des repas. » C’est vrai : soit il est invité, soit il s’invite, soit il invite lui-même.
Ceux qui mangent avec Jésus, sont de tout niveau social. Ils peuvent être nombreux : Jésus a multiplié 5 pains et 2 poissons pour nourrir une foule.
Les repas sont en effet des moments que Jésus affectionne. C’est pour lui l’occasion d’apporter aux hommes son message d’amour.
Aujourd’hui, nous le voyons chez Simon, un pharisien. La porte reste ouverte et tout le monde peut entrer. Dans le cas présent, c’est une femme de mauvaise réputation qui se permet d’entrer et s’approche de Jésus.
Comme on peut s’en douter, cette entrée fait inévitablement sensation.
Aux yeux de Simon, c’est une pécheresse. Sa place n’est pas ici.
Et pourtant, elle s’avance au devant du Christ ; elle est en pleurs à ses pieds ; bien plus, elle les embrasse et les couvre de baisers et de parfums.
Simon ne dit rien mais il est scandalisé.
Nous n’avons pas à juger car, nous aussi, nous avons cette fâcheuse tendance à classer les gens dans des catégories en fonction de leur histoire ou de leur vie.
Aujourd’hui, Jésus voudrait nous aider à changer notre regard. Tout d’abord, il ne faut pas oublier qu’il voit mieux que nous ce qu’il y a dans le cœur de chacun.
Il sait que s’il repousse cette femme, il l’enferme définitivement dans sa misère humaine. Il sait que pour la sauver, il doit lui révéler un Dieu qui l’aime.
Alors, il l’accueille avec ce qu’elle est capable de donner. Et c’est l’éblouissement pour cette femme.
Elle est enfin aimée pour elle-même.
Comme saint Paul, elle peut dire : « Là où le péché a abondé, la grâce (l’amour) a surabondé. »
Ils sont nombreux ceux et celles qui peuvent dire de Jésus : « Il a changé ma vie. » Certains menaient une vie de désordre. Et un jour, le Seigneur est entré dans leur vie.
Nous pouvons penser à François d’Assise, au Père de Foucauld, mais aussi à telle ou telle personne qui a été bouleversée par une rencontre avec Jésus.
Pour tous, cela a été l’occasion d’un nouveau départ. S’ils avaient été rejetés à cause de leur passé désordonné au départ de leur vie, ils ne seraient pas les saints qu’ils sont devenus.
Ce changement a été rendu possible parce que des chrétiens les ont accueillis au nom de Jésus. Mais le principal travail, c’est lui, Jésus, qui le fait dans le cœur de chacun.
Le même Christ vient frapper à notre porte. Il continue à vouloir sauver ceux et celles qui sont perdus et à leur proposer son pardon. C’est ce pardon qui donne à chacun la force de changer.
Avec lui, désormais, plus rien ne pourra être comme avant. L’important c’est que nous nous laissions immerger dans cet amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit.
Jésus arrive à retourner des situations. Une fois de plus, il voit mieux que personne ce qu’il y a dans le cœur de chacun.
Comme il l’a fait pour Simon, le Christ voudrait nous inviter à faire un pas de plus. Il voit nos relations tendues avec telle ou telle personne, nos paroles qui blessent mais aussi nos silences méprisants.
Enfoncer quelqu’un dans sa réputation et son passé c’est le rejeter. C’est absolument contraire au message de l’Evangile.
Comprenons bien, devant Dieu, nous sommes tous pécheurs. Nous avons tous quelque chose à nous faire pardonner. Or voilà que Jésus est venu. Il a été envoyé par le Père pour nous remettre nos dettes à tous.
La femme, que Simon traitait de pécheresse avait plus d’amour que lui.
Ceux et celles que nous sommes tentés de mépriser en sont peut-être là. Alors oui, demandons au Seigneur qu’il ouvre nos yeux et notre cœur. Qu’il nous apprenne à ne jamais oublier la miséricorde qu’il nous a manifestée. Au lieu de juger les autres, chantons notre reconnaissance pour ce pardon qu’il nous a manifesté.
Les grands messages du Christ se passaient souvent au cours d’un repas. Et c’est toujours vrai aujourd’hui.
Le Seigneur nous invite à la table de sa Parole et à celle de l’Eucharistie. Si nous voulons être en communion avec lui, nous devons apprendre à regarder les autres avec le même accueil et le même regard d’amour que lui.
Nous pensons à ceux qui sont ici dans cette église en même temps que nous, mais aussi à ceux qui n’y sont pas.
Et nous le supplions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. »
Tags : dimanche, homélie, Dieu, Jésus, vie, miséricorde, pardon, péché
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