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Homélie du 6è dimanche de Pâqoes
Introduction aux lectures :
Lecture 1 : « Tous ceux qui écoutaient la Parole par l’intermédiaire de Pierre, reçurent l’Esprit Saint. »
Lecture 2 : « Celui qui n’aime pas ne connaît pas Dieu. »
Homélie :
En ce 6è dimanche après Pâques, nous avons entendu dans les lectures : vingt et une fois le même mot. Je vous le demande : De quel mot s’agit-il ?
Le mot : « Amour ou encore le verbe aimer. »
Voici quelques exemples que nous venons d’entendre : « Aimons-nous ! L’amour vient de Dieu ! Dieu est amour ! Il nous a aimés ! Demeurez dans mon amour ! Aimez-vous les uns les autres ! »
Aimer : c’est le mot qui caractérise le plus, la foi chrétienne.
Et pourtant, ce mot est utilisé, j’oserais dire, dans les radios, dans les chaines de télévision, dans les revues, « à toutes les sauces ».
Et pourtant, le mot « aimer » inlassablement répété est toujours aussi fascinant.
Et nous sommes bien pétris d’amour, faits pour aimer et pour être aimés.
Quand c’est Jésus qui parle d’amour : De quel l’amour s’agit-il ?
L’amour dont parle Jésus n’est pas n’importe quel amour.
« Je vous ai aimés comme le Père m’a aimé. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
« … comme le Père. … comme Jésus nous aime. » « Comme » nous dit de quel amour il s’agit.
Quand Jésus parle d’amour, il s’agit de la Trinité d’amour (le Père, le Fils (lui-même) et l’Esprit Saint). Il s’agit du cœur de Dieu.
Quand Jésus parle d’amour, il parle de Dieu dans toute sa révélation, dans toute sa manière de se donner entièrement, de donner sa vie.
« Il n’y pas de plus grand amour que de donner sa vie. »
Aimer comme Dieu : c’est aimer jusqu’au bout, jusqu’à tout donner.
Une grande sainte a écrit un jour : « Ce n’est pas pour rire que Jésus nous a montré son amour sur la croix. »
L’amour dont parle Jésus-Christ, c’est sérieux, c’est exigeant.
On peut illustrer l’amour dont parle Jésus avec l’image d’une cascade :
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans cet amour en vous aimant les uns les autres. »
Du Père, cet amour descend dans le Christ, et par le Christ qui nous aime, l’amour divin devient l’amour fraternel qui nous unit les uns aux autres.
Cela peut vous paraître un peu trop théologique. D’ailleurs, la théologie veut dire la logique de Dieu.
Mais cette logique de Dieu, cette théologie, a deux conséquences très concrètes.
La première conséquence : Aimer Dieu et aimer son prochain, c’est le même amour. Quand nous essayons d’aimer notre prochain, nous sommes dans l’amour de Dieu.
Quand nous essayons d’aimer Dieu, nous rejoignons nos prochains, nos frères.
La deuxième conséquence : Puisque aimer Dieu et aimer ses frères est le même amour, cet amour peut exister en dehors des sentiments.
Voici un poème que j’ai l’habitude de donner aux futurs mariés.
Aimer.
Aller au plus profond de soi-même.
Chercher au cœur de son être la source même du bonheur.
Essayer de vivre l’harmonie toujours difficile
de ce que je suis et de ce que j’aimerais être.
Vivre ce que je suis de meilleur
malgré mes limites, mes pauvretés, mes lâchetés,
mais aussi avec mes richesses.
Aimer.
Comme prendre des risques.
Les risques de l’autre quelque soit l’autre.
Quelle que soit la couleur de sa peau.
Quel que soit l’accent de sa voix.
Quelle que soit la disgrâce de ses traits.
Aimer au delà des blessures du cœur et du corps.
Poser sur l’autre un regard d’amour.
Un regard capable de le réveiller.
Un regard capable de l’éveiller.
Un regard capable de le révéler.
Aimer.
Comme prendre le risque de Dieu.
Aller sur les terres de Dieu.
Prendre le risque de la rencontre.
Et s’en aller si loin avec Dieu
que l’on finit par lui ressembler un peu
avec cette bienveillance du cœur et du regard
qui fait que l’autre n’en finit pas de grandir,
de s’épanouir et de dire le meilleur de lui-même.
Aimer.
Comme aller jusqu’au limites de soi
Dans les terres de Dieu où rien n’est jamais perdu
parce que tout est possible.
Tags : aimer, aime, amour, homélie, dimanche, messe, Dieu, jésus, Esprit Saint
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