• Homélie 33è dimanche ordinaire

    Homélie 33è dimanche ordinaire

        Comme chaque année à l’approche du dernier dimanche de l’année liturgique (fête du Christ-Roi : dimanche 27 novembre), les textes de la Parole de Dieu du dimanche 13 novembre (dont surtout l’évangile) nous placent face à des situations catastrophiques qui nous font penser à la fin des temps. Et Jésus nous invite à la persévérance ! 

    « C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

                « Les disciples demandèrent à Jésus : Maître, quand cela arrivera-t-il ? » La fin de l’année liturgique aborde toujours la question de la fin des temps. Alors, comment Jésus a-t-il répondu à cette question dans l’évangile du 13 novembre ? 

                La réponse de Jésus à ses disciples est aussi valable pour nous aujourd’hui, et peut être résumée ainsi : La fin des temps c’est ici et maintenant ! Nous sommes donc dans la fin des temps depuis 2022 années ! 

                Ce que Jésus nous explique, c’est que la fin des temps est à comprendre de manière diachronique, c’est-à-dire que la fin des temps dure dans le temps, et qu’elle n’est pas à comprendre de manière synchronique, c’est-à-dire de manière événementielle. 

                En fait, les paroles que prononce Jésus annonçant les catastrophes naturelles, les persécutions, préparaient les disciples à l’événement de sa Passion et de sa Résurrection. Souvenez-vous, le tremblement de terre, l’obscurité à 3 heures de l’après-midi, le rideau du Temple se déchirant à la mort de Jésus, puis, les arrestations, les persécutions contre les disciples…Ces signes annoncent la fin des temps. 

                Depuis la mort de Jésus et sa Résurrection, nous sommes entrés dans une fin des temps qui dure.

              Et, la force de la Résurrection est présente dans le monde et dans le cœur des baptisés. Elle affronte les forces du mal et les forces négatives de notre monde. Nous sommes dans l’attente de la Parousie : L’attente du retour de Jésus Christ en gloire. Notre manière de prier, notre liturgie, est marquée par cette attente du retour de Jésus Christ en gloire. Ainsi pendant la messe nous chantons l’Anamnèse après la Consécration : « Nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. » Et après la prière du Notre-Père le prêtre dit : « Délivre-nous de tout mal, Seigneur, et donne la paix à notre temps : Soutenus par ta miséricorde, nous serons libérés de tout péché, à l'abri de toute épreuve, nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : L'avènement de Jésus Christ notre Sauveur. » La temporalité de la fin des temps dure depuis la Passion de Jésus jusqu’à la Parousie. Nous sommes dedans et la liturgie nous rappelle que nous attendons l’avènement du retour de Jésus Christ. 

                « Jésus répondit : … ce ne sera pas aussitôt la fin. » Il y a une manière évangélique de comprendre le mot « fin ». En effet, le mot fin signifie à la fois le terme, mais aussi le but, la finalité.     La fin des temps, la fin du monde que nous connaissons, notre propre fin individuelle, a aussi une signification de but, de projet. Tout s’achèvera en Dieu. 

                Deux éléments sont importants dans la réponse de Jésus : 

    - Premièrement, Jésus met en garde ses disciples et nous-mêmes aujourd’hui, sur tous ceux qui s’improvisent et s’improviseront prophètes de la fin des temps : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : ‘C’est moi’, ou encore : ‘Le moment est tout proche.’ Ne marchez pas derrière eux ! Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : Ce ne sera pas aussitôt la fin. »

    - Deuxièmement, Jésus nous fait comprendre qu’au travers des événements tragiques, une autre réalité est en train de voir le jour, de venir au monde : Notre temporalité est en train d’enfanter une nouvelle création. Cet enfantement est le fruit de la force de la Résurrection qui anime notre monde. Et le regard humain ne risque de voir seulement que des catastrophes, quand le regard de foi perçoit au-delà des catastrophes, des tragédies, la réalité nouvelle que Dieu fait venir au monde. L’avènement de cette nouvelle réalité n’est accessible que par la foi. « Jésus ajouta : … Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. (…) Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

                Jésus nous donne les clés pour comprendre et pour vivre notre temporalité. En ces temps particuliers, perturbés, ne perdons pas de vue que c’est notre manière de vivre, c’est notre sérénité devant les événements du monde, c’est notre paix qui peut constituer un appel pour tous ceux que nous rencontrons, parfois déboussolés ou perdus, à s’interroger sur la foi et leur donner envie de connaître Jésus. Amen !

    « Bouleversés et résolus » : extraits du message des évêques de France du 8 novembre 2022

    Chers frères et sœurs,

              Réunis en Assemblée plénière à Lourdes, nous avons entendu la stupéfaction, la colère, la tristesse, le découragement suscités par ce que nous apprenons au sujet de Mgr Michel Santier, ancien évêque de Luçon puis de Créteil, et maintenant au sujet de Mgr Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Montpellier puis de Bordeaux.

              Nous sommes conscients que ces révélations affectent douloureusement les personnes victimes, en particulier celles qui avaient choisi de nous faire confiance. Nous constatons l’ébranlement de nombreux fidèles, de prêtres, de diacres, de personnes consacrées. Ces sentiments sont également les nôtres. Membres d’un même corps ecclésial, nous sommes nous aussi blessés, atteints en profondeur. …

              Posons ensemble la question : Y a-t-il, y aura-t-il d’autres affaires de ce genre ? La condition humaine étant ce qu’elle est, nul n’est à l’abri de fautes graves et dramatiques. Mais nous pouvons et nous voulons renforcer dans l’Eglise les processus qui les limitent au maximum et les traitent adéquatement quand elles surviennent. …

              Frères et sœurs, humblement mais de tout cœur, nous continuons le travail entrepris pour que l’Eglise soit une maison plus sûre. Les personnes victimes demeurent plus que jamais au cœur de notre attention. Vos attentes et vos exigences sont légitimes et vraiment entendues. …

              Telle est notre détermination résolue. Telle est notre humble prière.

              Voilà ce que nous disent nos évêques de France.

              Je tiens à ajouter ceci : Personnellement, dans cette tempête et la douleur que nous partageons, je tiens à redire ma joie intacte d’être prêtre au service d’un magnifique groupement paroissial de 11 paroisses.

    Amen !

    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :