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Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire
Homélie dimanche 3 août
Lecture 1 : Dieu nous donne la nourriture que nous avons besoin.
Lecture 2 : Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ.
Evangile : Jésus nourrit une foule avec ce que ses disciples lui apportent.
Homélie :
Nous sommes habitués à l’Evangile de la multiplication des pains que nous venons d’entendre. Et pourtant, au cœur de cet Evangile, il y a une attitude de Jésus qui change tout
Jésus ne se contente pas uniquement de nourrir la foule. Mais, avant de leur donner à manger, il demande à ses disciples de rassembler la nourriture qui existe : ils ont cinq pains et deux poissons.
Puis, il prend les pains et les poissons, et il prononce la bénédiction.
Il prononce la bénédiction, c’est-à-dire, il bénit, il rend grâce, il remercie pour ces 5 pains et ces 2 poissons. Ce n’est qu’après la bénédiction, le remerciement, que Jésus multiplie cette nourriture.
En cette période de l’été, en ce début du mois d’août, voilà une attitude de Jésus riche d’enseignement.
D’ailleurs, au début d’un repas il arrive parfois que nous prenions le temps de la bénédiction.
Au dernier repas avec ses disciples, Jésus a le même comportement : il prit le pain, le bénit et le rompit pour le partager.
Et il nous a demandé de faire cela en mémoire de Lui. Et ce comportement est devenu la messe, l’Eucharistie. Eucharistie est un mot d’origine grecque qui signifie « rendre grâce », « remercier ».
Cette attitude d’action de grâce, de remerciement, de bénédiction, a une signification très profonde, très fondamentale.
Tout notre environnement, toute notre nourriture, tout évènement, tout ce qui fait notre vie est don de Dieu.
Tout est don de Dieu, ce n’est pas évident.
Quand nous vivons des moments heureux, il est plus facile de croire que c’est un cadeau du Seigneur.
Cependant, quand nous vivons des moments plus difficiles, voir mêmes des moments douloureux, il n’est pas possible de croire que c’est un cadeau du Seigneur.
Et pourtant, dans la foi, il nous est possible de découvrir que nous ne sommes pas seuls au cœur de l’épreuve (Le Seigneur ne veut pas les épreuves que nous vivons mais il les vit avec nous : « Venez à moi, vous tous qui peinez et moi je vous procurerai le repos. »)
En cette période de l’été qui est le moment de la moisson, nous sommes plus sensibles à cette phrase de la messe, lorsque le pain est déposé sur l’autel : « le pain, fruit de la terre et du travail des hommes. »
Mais, n’oublions pas ce qui est dit avant : « Tu es béni, Toi qui nous donne ce pain… . »
Nos progrès techniques nous font oublier, trop souvent, cette vérité élémentaire : le grain de blé semé en terre, ne donnerait jamais un épi si Dieu ne lui accordait la croissance.
Vous savez mon attachement à l’agriculture, puisque j’étais technicien agricole avant d’être prêtre.
Hé bien, j’ai toujours gardé en mémoire cette remarque d’un agriculteur alors que nous étions entrain de marcher dans un champ fraichement moissonné : « L’agriculteur est comparable à un peintre qui réalise, chaque année, un tableau avec la nature. Mais, la différence avec le peintre, c’est que l’agriculteur n’invente pas les couleurs, il utilise les couleurs que la nature lui donne. Et les couleurs changent avec les saisons. »
Et après cette remarque, je disais cette prière au fond de moi, merci mon Dieu pour toutes les belles couleurs de la nature.
Dans cette page d’Evangile de la multiplication des pains, Jésus qui est pourtant le Fils de Dieu, prononce la bénédiction, bénit Dieu, avant de nourrir la foule.
C’est une attitude très profonde que nous retrouvons à chaque messe, à chaque Eucharistie : Oui, merci Seigneur, pour tout ce que tu nous as donné de vivre la semaine dernière et merci pour tout ce que tu nous donneras de vivre cette semaine qui commence.
Trop souvent, nous avons le réflexe d’exprimer des demandes au Seigneur. Et nous nous tournons alors vers Dieu quand ça va mal. Le Seigneur devient pour nous notre dernier espoir. Quand nous nous enfermons dans nos prières de demandes, nous sommes uniquement dans une attitude descendante : nous attendons que Dieu fasse descendre sur nous, son aide.
Et quand ça va mieux, alors, on ne sait plus prier, puisqu’on a plus rien à demander. L’attitude descendante c’est l’attitude des croyants occasionnels.
A l’inverse, l’attitude ascendante est la manière de croire des vrais croyants.
Dans une attitude ascendante, nous sommes dans la reconnaissance : reconnaître la vraie place du Seigneur dans notre vie, non pas Celui qui nous envoie des épreuves, mais Celui qui vit les épreuves avec nous.
Alors, cela change tout.
Dans une attitude ascendante, on pourrait dire ceci, dans la foi : Oui, merci Seigneur pour ta présence, pour le don de Jésus qui est pour nous un exemple.
C’est ce que nous disons à chaque messe. Que ce dimanche de l’été, ce premier dimanche du mois d’août nous aide à retrouver, dans notre prière à Dieu, le goût du merci joyeux.
Faisons de notre vie une eucharistie, une action de grâce pour être dans une relation confiante, sincère et vraie avec le Seigneur.
Tags : homélie, dimanche, Dieu, Seigneur, Jésus, pain