• Homélie 2è D de Pâques

    Homélie 2è D de Pâques

    La foi est difficile ! Et c’est parce qu’elle est difficile qu’elle apporte beaucoup !

              Elle l’était difficile au moment des apparitions du Ressuscité.

              Et, la foi en Jésus était aussi difficile avant sa mort et sa Résurrection.

              Tous ces hommes et ces femmes qui ont vu un paralysé emporter son brancard, des estropiés marcher droit et des aveugles de naissance ouvrir leurs yeux ; tous sont rentrés chez eux en disant :« Nous avons vu aujour­d’hui des choses extraordinaires ! ».

              Puis ils ont repris leur travail aux champs, à l’atelier, à la maison. Il leur fallait passer sans transition des merveilles de Dieu à l’ordinaire de leur vie ; et même si le souvenir de Jésus était en eux, le quotidien, leur vie ordinaire était là.

              Nous côtoyons, nous aussi, les merveilles de Dieu, par exemple quand nous gardons l’espérance malgré tout,

    quand nous continuons à croire en traversant une épreuve douloureuse,

    quand nous nous laissons touchés par la Parole de Dieu chez nous ou pendant une messe,

    quand un chant nous touche au plus profond de nous-même, quand nous recevons le Corps du Christ Ressuscité de tout notre cœur,

    quand on vit un moment de confession et qu’on demande pardon,

    quand on est témoin d’adultes qui demandent le baptême, et qui demandent à communier pour la première fois … : Voilà des merveilles du Seigneur !

              Et dans le quotidien, les choses à faire, les choses à pré­voir reprennent leur urgence : Le quotidien s’impose.

              C’est alors que Dieu, parfois, nous paraît lointain, insaisissable, même si nous ne voudrions pas le perdre.  C’est alors aussi que la voix de Jésus en nous s’estompe, même si un moment elle nous a touchés.

              Il est bien vrai aussi que nous portons une part de responsabilité lorsque nous prions moins et pensons moins au Seigneur. Nous sommes parfois tentés de chercher Dieu ailleurs, très loin, dans l’impossible, alors que Dieu nous attend déjà, dans un monde bien à nous, juste à l’endroit où il nous a placés chaque jour.

              Certes, quand le moment de la gloire sera venu, Dieu nous prendra dans son monde à Lui.

              Mais, aujourd’hui, en célébrant le dimanche de la Miséricorde du Seigneur, nous reprenons conscience que Dieu aime réaliser ses merveilles dans l’ordinaire de nos vies. Et pour le Seigneur, il n’y a pas de séparation entre le quotidien et la vie éternelle, pas de cloison entre le moment de l’Eucharistie le samedi soir ou le dimanche matin et les autres jours de la semaine.

              N’épuisons pas nos forces à vouloir mettre à l’épreuve le Seigneur Dieu, comme Thomas a exigé de toucher les plaies de Jésus. N’attendons pas le Seigneur, que dans des moments extraordinaires.

    « Bien­heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Bienheureux ceux qui croient dans le quotidien de chaque jour ! » 

              Même si nous n’avons pas vu le tombeau vide, nous pouvons entendre la voix du Seigneur, que son Eglise (la paroisse) nous fait entendre.

              Notre foi tout entière, depuis notre baptême, repose sur cette écoute, l’écoute de sa Présence, de sa Parole.

              L’Esprit Saint, nous fait reconnaître sa voix, là où nous sommes, là où nous vivons.

              Alors ce qu’il attend de nous, là où nous vivons, c’est cette réponse si vraie, si simple, si paisible, de Thomas :

    « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

              Aujourd’hui, c’est le dimanche de la Miséricorde. Il n’y a pas de plus grande miséricorde de la part du Seigneur que de nous donner la grande mission de nous donner les uns aux autres sa Présence aimante et bienveillante.

              Mais comment faire pour se donner la présence de la miséricorde de Dieu les uns aux autres ?

              Dans le livre d’Eloi Leclerc (La Sagesse d’un pauvre), il y a un dialogue entre Saint François d’Assise et un apprenti religieux.

    Comment croire en la miséricorde du Seigneur ?

              « Vois-tu, c’est dire à quelqu’un : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cette personne de telle manière qu’elle sente et découvre qu’il y a en elle quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’elle pensait, et que cette personne s’éveille ainsi à l’écoute de la Présence de Dieu en elle.     C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle de la Miséricorde.

              Il nous faut aller vers les hommes. La tâche est délicate. Le monde des hommes est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop de souffrances et d’atrocités leur cachent le visage de Dieu.

              Nous devons être, dans le monde, des témoins pacifiés de Dieu dont l’Amour est Tout-Puissant. Nous devons être sans convoitise et sans mépris. C’est notre écoute et notre attention qui sont attendus. Une attention et une écoute de notre prochain qui lui permet de sentir qu’il est aimé du Seigneur et sauvé, et pardonné par la mort et la Résurrection de Jésus Christ. »

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