• Homélie du 1er Dimanche de Carême

     

    Homélie sous la forme d'un enseignement : Joyeux Carême !

    Le Carême est une montée vers la joie, celle de Pâques. Le 1er jour de Carême (Mercredi des Cendres) les cendres nous rappellent le triste visage que nous faisons lorsque nous oublions l’Évangile. Or, nous sommes nés pour la joie. Le 1er dimanche de Carême, remettons-nous en route ! Nous avons 40 jours pour redécouvrir non pas une joie de pacotille, mais celle de Pâques ! Soufflons sur les cendres, il est toujours temps de réchauffer ce qui est devenu froid dans nos vies et de ressusciter le feu divin qui couve en nous…

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Luc 4, 1-13) En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

    « …Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. » Jésus, Dieu fait Homme, est tenté. La tentation fait bien partie de notre humanité : Ce n’est pas une option ! Nous vivons tous avec des pensées, parfois médiocres, tentées par le mal, la division, l’amertume. On en est tous là, faibles face au mal. Or, avec Jésus, le Tentateur ne peut rien faire. Mais comment est-ce possible ? Est-ce que nous pouvons essayer d’imiter Jésus ?

    La première chose à faire, à vivre, comme Jésus, c’est « le désert » ! Pour échapper aux tentations, il faut de la sobriété, du jeûne : ne pas avoir peur de se retirer dans le silence, dans une solitude préparée à l’avance, dans la prière, dans une recherche désintéressée de la charité, de ce que mon prochain attend de moi. Le Jeûne (la sobriété), la recherche de la charité (l’Aumône de soi-même) et la Prière sont les trois remèdes contre toutes les formes de tentation.

    La tentation du matériel

    Le diable dit à Jésus : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » C’est la tentation de baser toute notre vie sur le matériel. Au quotidien, nous sommes des consommateurs. Certes, dans le monde, beaucoup n’ont pas encore le minimum vital, mais notamment en France notre société a pris un rythme dit « de consommation » sans s’inquiéter ni de l’épuisement de la planète, ni de l’appauvrissement de nos relations, ni de notre vide intérieur grandissant. Il y a un trop-plein matériel… Ne faudrait-il pas retrouver une certaine modération ? L’Évangile ne cesse de nous y inviter, mais nous sommes aveugles, sourds. Et pourtant il y a une urgence écologique, sociologique, évangélique : « L’Homme ne vit pas seulement de pain… » Le Carême nous propose un remède : le jeûne. Il s’agit de se désencombrer de tout ce qui, finalement, nous empêche de vivre en vérité avec soi-même, avec les autres, avec Dieu, avec la création. La nourriture est un de ces domaines où nous pouvons nous exercer, nous entraîner à la modération matérielle. « Durant le Carême, quitte toujours la table avec une petite faim », suggère le cardinal Danneels. La question est urgente : restons maître de nos impulsions du moment ; ne mettons pas tout notre désir de vivre dans des choses superficielles, dans des biens périssables, dans des relations éphémères !

    La tentation du pouvoir sur les autres

    Le diable dit à Jésus : « si tu te prosternes devant moi… » signifie : Si tu acceptes de pactiser avec le mal, si tu es prêt à n’importe quoi pour régner, pour dominer, pour te mettre au centre de tout. C’est toute la question de nos relations (familiales, professionnelles, amicales, paroissiales…) car nous avons tous une petite parcelle de pouvoir : Sommes-nous respectueux de la liberté des autres ? Ne sommes-nous pas enclins à manipuler notre entourage, à tout faire pour éloigner ceux qui nous gênent ? Le Carême nous propose un remède : l’aumône, au sens large du terme. L’Aumône : donner de soi-même, de son temps, de son nécessaire. Aimer, en effet, c’est faire de la place à l’autre, ne pas occuper tout le terrain. Jésus, lui, le soir du Jeudi saint, est tout simplement un serviteur qui lave les pieds de ses disciples.

    La tentation du pouvoir sur Dieu

    Le diable dit à Jésus : « Les anges de Dieu te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »  C’est la tentation de ne pas croire ou de se révolter contre Dieu à cause de la souffrance. Certes, la souffrance n’est pas un bien. On ne le répétera jamais assez. Mais souffrir ne nous est pas épargné. Croire en Dieu n’est pas une assurance tous-risques. Jésus lui-même n’échappera pas à la croix. « Jésus n’est pas venu pour détruire la croix, mais pour s’étendre dessus », nous dit Paul Claudel. Ce qui permet à Jésus d’aller jusqu’au bout de sa mission, c’est sa relation intime avec Dieu son Père, dans la prière. Le Carême nous propose un remède : la prière.    La prière est essentielle dans un Carême. Elle est le lieu où nous tissons des liens avec Dieu le Père (Père de Jésus et Notre Père) qui est notre véritable force pour traverser les épreuves.

    Voici une petite histoire que j’aime bien raconter : « Il était une fois, un enfant qui s’épuisait à vouloir déplacer une très grosse pierre. « As-tu vraiment utilisé toutes tes forces ? lui demanda son père. – Oui, répondit l’enfant. – Non, reprit le père, car tu n’as pas demandé mon aide ! »

    Prier, c’est utiliser toutes nos forces en demandant la force de Dieu.

    3 tentations qui nous rendent aveugles et sourds : le matériel, le pouvoir sur les autres et le pouvoir sur Dieu.

    3 remèdes qui nous guérissent mais qui peuvent aussi refroidir comme des cendres en nous : le jeûne, l’aumône et la prière. Si nous voulons que le Carême soit un temps de joie, de victoire de la foi, de l’espérance, et de l’amour sur le péché, un temps de victoire sur tout ce qui nous éloigne de la force de Dieu : Alors avec Jésus Christ allons au désert (jeûnons), osons donner (de soi-même), et surtout prions (au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit). Amen.

    Bon Carême !!!

     

    A vivre dans la semaine :

    - Alors comment allons-nous vivre ces premiers jours de Carême ? Grâce à la prière, est-ce que je pourrai prendre régulièrement (peut-être chaque jour) un rendez-vous avec Jésus d’une certaine durée (10 minutes, 15 minutes ou plus) ?

    Partager via Gmail Yahoo!

    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :