• Homélie 18è dimanche ordinaire

     Homélie 18è dimanche ordinaireHomélie 18è dimanche ordinaire

    Homélie : La messe de ce 18ème dimanche ordinaire nous invite, en ce début du mois d’août, à rechercher les réalités d’en haut au cœur de notre monde.

                 « Vanité des vanités, tout est vanité » : cette phrase de la 1ère lecture du sage Qohèleth est devenue aujourd'hui un proverbe populaire.

                Pour se convaincre de la sagesse de ce proverbe, il suffit de porter un regard lucide sur l’actualité de notre monde : Que d’énergies englouties dans des projets éphémères !

                Et l’Évangile de ce dimanche illustre bien ce qui choque le sage Qohèleth : « Un père s'est donné de la peine ; et voilà qu'il doit laisser son bien à ses deux fils qui, eux, ne se sont donnés aucune peine ». Un des deux fils trouve même le moyen de se disputer avec son frère, en refusant de partager l'héritage qui leur est fait à tous les deux. Non seulement le père ne profite pas du fruit de son travail, mais aussi en plus ses 2 héritiers n’en profitent pas davantage car ils se disputent ce que leur père leur a donné !
                Celui qui se sent lésé élève la voix et demande à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ». La démarche peut nous surprendre, mais il était normal à l’époque de Jésus, de consulter un sage pour résoudre ce genre de litige.                    Pourtant Jésus le repousse vivement : « Qui m'a établi pour faire vos partages ? »

                Jésus refuse d’entrer dans la résolution du différent, argumentant que « la vie d’un homme, même dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses matérielles », car la vie véritable ne saurait découler de la possession de biens éphémères.

                Nous nous acheminons ainsi vers l’interrogation que nous pose les lectures de ce jour : A quoi notre cœur s’attache-t-il ? Vers quoi tendons-nous ? Quel sens donnons-nous à notre vie à travers nos choix quotidiens ?

                Jésus essaye de se faire comprendre avec une parabole d'un homme riche. A cause de ses richesses, l'homme riche de la parabole s'est enfermé sur lui-même et ne vit plus dans la réalité.

                Il s’est en effet construit un monde imaginaire où il se trouve seul avec lui-même, dans un illusoire dialogue sans interlocuteur, d'ailleurs, puisque c’est à lui-même qu’il s’adresse, en disant : « Te voilà avec des réserves en abondance. Repose-toi, mange, profites de l’existence. »

                Or que nous le voulions ou non, nous nous inscrivons dans une réalité qui s’appelle « le monde », « l’humanité ».

                Cet homme désire « se reposer », sans autre souci que de « jouir de l’existence » dans une vie centrée sur lui-même, sur son « repos » et sur sa « nourriture », c'est-à-dire la satisfaction égoïste de ses besoins et uniquement ses besoins.

                Hélas, le réveil sera douloureux : « Cette nuit même on va te redemander ta vie ! » Il va être pauvre et sans rien dans l’au-delà, tandis que d’autres mangeront ce qu’il a amassé dans ses greniers.

                En ne vivant que pour lui-même, sans souci ni de Dieu ni des autres, ce pauvre homme est devenu « fou », c'est-à-dire insensé, n’ayant pas su interpréter le sens des richesses que Dieu lui confiait.

                Cet insensé, c’est nous, chaque fois que, nous ne vivons que pour la satisfaction de nos désirs et de nos envies.

                Dans la seconde lecture, Saint Paul nous aide vigoureusement à vérifier où nous en sommes dans notre vie.

                Aussi longtemps que nous demeurons prisonniers de nos penchants égoïstes, nous ne pouvons pas adopter le comportement de l’homme nouveau, celui que Dieu le Père « refait toujours neuf à l’image de son Fils, Jésus Christ. »
                Ceci ne signifie pas pour autant que la possession de richesses matérielles constituerait un piège.

    Saint Paul nous enseigne qu’il s’agit de rechercher « les réalités d’en haut ».

                La conclusion de la deuxième lecture est éloquente à cet égard : Pour ceux qui orientent leur vie vers Dieu et vers les autres, « iI n'y a plus de Grec et de Juif, plus d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout ».

                Nous sommes tous créés à l’image du Christ et par conséquent nous sommes tous frères et soeurs. Comme Saint Paul le dit dans un autre passage de ses lettres : Dans la foi au Christ nous formons un seul corps (une seule famille) et chaque membre de ce corps ne peut pas dire qu’il n’a pas besoin des autres membres. Dans un corps chaque membre a besoin des autres.

                Les deux frères, en se disputant l'héritage matériel de leur père ne recherchent pas les réalités d'en haut.
                En cette période estivale, au début du mois d'août, demandons-nous où sont nos priorités, dans le matériel ou bien dans nos relations : Relation avec Dieu, relation avec nos proches, relation avec ceux que nous rencontrons.

                La prière du psaume de ce dimanche peut nous aider :

    « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse ».

                « Oui Seigneur : "apprends-nous la vraie mesure de nos jours", afin que faisant un bon usage des biens qui passent, nous puissions dès à présent et pour toujours, nous attacher aux biens qui ne passeront pas qui sont la Foi, l'Espérance, la Charité. »

                Et les biens qui ne passent pas nous les trouvons dans notre relation avec Jésus Christ, ainsi que dans nos relations les uns avec les autres.                                       AMEN

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