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Homélies Veillée et Jour de Pâques
Homélie Jour de Pâques :
Il ne suffit pas de voir pour croire ! En effet, dans ce passage de l’évangile de saint Jean que nous venons d’entendre, nous avons trois personnes qui ont vu quelque chose, et l’évangile nous dit qu’une seule personne a cru.
La première personne qui a vu quelque chose, c’est Marie Madeleine, elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau, elle dit aux disciples : « on a enlevé le Seigneur et nous ne savons pas où on l’a mis ». Elle a donc vu le tombeau vide, et elle a pensé aussitôt que son corps a été enlevé.
Puis, parmi les deux disciples qui se précipitent vers le tombeau, Pierre, entre et il voit le linceul resté là et le linge qui avait recouvert la tête, mais il est sans réaction.
Et c’est seulement l’autre disciple (que l’on appelle traditionnellement Jean), celui qui avait accompagné Pierre, qui était arrivé le premier au tombeau mais qui avait laissé passer Pierre, c’est cet autre disciple dont l’évangile nous dit : « il vit, (il voit la même chose que Marie Madeleine et que Pierre), et il crut ». Il crut quoi ? L’évangile nous le dit, « Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris qu’il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. »
Voici donc trois personnes (Marie-Madeleine, Pierre et Jean) qui ont suivi Jésus tout au long de sa vie publique, qui ont entendu les annonces qu’il a faites de sa Passion, de sa mort et de sa Résurrection, qui ont vu comment la puissance de Dieu est à l’œuvre en Jésus, qui ont été témoins des miracles de Jésus, et pourtant c’est uniquement Jean qui croit à la résurrection de Jésus.
Comment pouvons-nous éclairer notre propre cheminement de foi à partir de l’expérience de ces trois personnes ?
Nous aussi, aujourd’hui nous pouvons dire que nous avons des signes du tombeau vide.
Je m’explique. Nous avons de nombreux signes chrétiens tout autour de nous en commençant par notre église où nous sommes rassemblés. Il y a aussi les croix qui existent à la croisée des chemins, des routes et même à certains ronds-points. Il y a nos fêtes chrétiennes tout au long de l’année comme la plus importante : Pâques !
Nous sommes habitués à voir de nombreux signes chrétiens mais posons-nous la question : Est-ce que nous voyons tous dans ces signes chrétiens un témoignage de la foi en Jésus Christ ressuscité ?
Nous le savons bien, les signes chrétiens ne sont pas d’abord considérés comme des témoignages de la résurrection de Jésus. Si nous reprenons l’exemple de notre église où nous célébrons et qui est ouverte chaque jour. Beaucoup de personnes entrent dans l’église en touristes et pas d’abord pour prier.
Tous ces signes chrétiens sont hélas souvent considérés comme des tombeaux vides ou du moins sans référence à la résurrection de Jésus et devant cette absence de la foi en la résurrection on peut avoir des réactions qui ressemblent aux 3 personnes de l’évangile de ce jour de Pâques.
Comme Marie Madeleine on peut avoir cette réaction : On nous a retiré le corps du Christ, qu’est-ce qu’on en a fait, on ne sait pas où on l’a mis. Comme Marie Madeleine, on peut regretter le manque de transmission de la connaissance de la foi chrétienne.
Ou bien comme Pierre, on peut constater le manque de foi en la résurrection et ne pas réagir dans un premier temps.
Ou bien comme Jean, on peut constater le manque de foi en la résurrection et réagir spontanément en croyant que la foi en Jésus ressuscité est et sera toujours d’actualité !
Si nous essayons de réagir à l’exemple de Jean, alors comment pouvons-nous, continuer à croire que rien n’est perdu et que la foi est toujours là, même toute petite, dans le cœur de chaque personne ?
Jésus Christ est là et toujours là, croyons-le même si en apparence la référence à Jésus semble absente chez beaucoup de personnes que nous rencontrons. Pour beaucoup, aujourd’hui, Jésus le Christ est moins évident à trouver et beaucoup ne cherchent plus à croire en Lui, c’est vrai. Mais, Jésus le Christ est ressuscité et il le sera toujours : Ainsi saint Pierre qui n’avait pas réagi dans un 1er temps devant le tombeau vide a quand même écrit plus tard : « Sans te voir nous croyons, sans te voir nous t’aimons et nous exultons de joie, sûrs de notre foi. »
La joie de Pâques, la joie de la Résurrection, c’est donc la joie de cette certitude que Jésus le Christ est et sera toujours vivant et présent à l’humanité. La foi en Jésus Christ ressuscité, c’est la foi en la certitude qu’il est présent à travers les évolutions de notre société et que ces évolutions bonnes ou mauvaises ne peuvent pas nuire à sa présence en chacun de nous.
L’Église a justement cette merveilleuse mission de nous aider à voir les signes de sa présence dans notre histoire personnelle et aussi dans l’histoire de l’humanité.
Le jour de Pâques c’est cette belle mission de l’Église qui commence !
Aujourd’hui nous nous réjouissons parce que nous savons et nous croyons que, quelles que soient les évolutions, quelle que soit l’apparente ignorance de la foi en la Résurrection, la présence de Jésus Christ vivant est une réalité qui habite notre cœur et le cœur de chaque personne. Amen.
Homélie Veillée de Pâques :
Jésus de Nazareth, le crucifié, est ressuscité ; il vous précède en Galilée, là où vous vivez !
Si aujourd’hui, après 2000 ans de christianisme, nous célébrons la grande fête de Pâques c’est parce qu’une chaîne ininterrompue de croyants nous ont transmis cette foi pleine d’espérance dans la résurrection de Jésus Christ. Saint Paul dit dans sa première lettre aux Corinthiens : « Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour, qu’il est apparu à ses disciples. »
Nous sommes rassemblés grâce à la transmission de cette Bonne Nouvelle à travers les siècles. Nous célébrons la victoire de la vie sur la mort. Nous célébrons Jésus Christ, notre espérance, qui donne un sens à notre vie, malgré les angoisses, les souffrances et les difficultés de tous les jours.
L'énorme pierre qui scellait le tombeau est le symbole de notre incapacité à vaincre la mort par nous-mêmes. « Les femmes se disaient entre elles : < Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? > - Puis elles se rendirent compte qu’on avait roulé la pierre, qui était très grande.» Ce détail concret est souligné par les quatre évangélistes. Cette pierre indique qu’une véritable muraille sépare l’être humain de la résurrection : « qui pourrait enlever cet obstacle » ? » Seul Dieu peut supprimer le poids écrasant de la mort qui pèse sur l’humanité en nous donnant la promesse de la résurrection de la vie éternelle auprès de Lui quand le moment est venu de le rejoindre.
Ce qui est important dans la grande fête de Pâques, ce n’est pas la tombeau vide mais l’annonce de la résurrection.
Les femmes ont rencontré un messager du Seigneur qui leur révéla la résurrection de Jésus. Pâques c’est la fête de cette grande révélation ; c’est la fête de la joie et de l’espérance. Les femmes furent saisies de stupeur, mais il leur dit : « Ne soyez pas effrayées ! » Si l’apparition de Dieu bouleverse, sa présence aussitôt rassure et apaise. Dieu n’est pas celui qui fait peur, mais celui qui donne l'espérance.
Le messager du Seigneur ajoute ensuite : « Allez dire à ses disciples qu’il les précède en Galilée. » La Galilée, c’est là où ils sont nés, où ils travaillent, où vivent leurs familles. Le Christ les accompagne dans le quotidien de leur vie, dans leur propre Galilée. Allez ! Ne restez pas près de ce tombeau vide. Allez là où Jésus vous précède, là où il vous a fixé rendez-vous, c'est-à-dire chez vous !
Si on ne croit pas en Jésus ressuscité, on peut penser que tout finit au cimetière. Mais avec la foi en Jésus Christ ressuscité, tout commence au cimetière, avec son tombeau vide. Et le messager ne dit pas aux femmes : « Allez dire aux disciples de venir ici pour voir un tombeau vide. » Il leur dit : « Allez dire à ses disciples qu’il les précède en Galilée. Là ils trouveront le Seigneur ». Après Pâques, la communauté des disciples n’est pas recréée autour d’un tombeau, mais autour de Jésus ressuscité. « Il n’est plus ici, il est ressuscité ! Il vous précède en Galilée. » Il vous attend là où vous vivez !
Chaque dimanche, nous nous rassemblons dans notre Galilée, dans notre église, dans notre paroisse, autour du Christ ressuscité : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. »
Et pendant la semaine, le Christ ressuscité marche avec nous, il nous accompagne : « Je suis le chemin, la vérité, la vie. Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres. »
En ce jour de la résurrection, le Christ nous invite à recommencer à vivre pleinement, à passer de la peur à la joie, du passé au présent, de l’hiver au printemps, de la mort à la vie. Aujourd’hui, nous célébrons la plus grande victoire qui existe, la victoire du Christ sur la mort et sur toutes formes de mort !
Jésus apporte l’espoir là où il y a le désespoir, l’amour là où il y a la haine. Il apporte le pardon là où il y a le désir de vengeance. Il apporte la vie là où règne la mort.
- Une chaîne ininterrompue de croyants nous ont transmis la foi pleine d’espérance dans la résurrection du Christ.
- Il est ressuscité ! Il a vaincu la mort et nous fait entrer dans sa vie éternelle !
- Avec la foi en Jésus Christ, tout commence avec son tombeau vide et son appel à le trouver dans notre Galilée, chez nous !
Souhaitons-nous une belle et joyeuse fête de Pâques !!!
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