•              Nous célébrons aujourd’hui la belle fête de l’Ascension. Dans la première lecture, Saint Luc nous présente des disciples qui certainement frappés d’étonnement devant l’événement restaient les yeux fixés au Ciel. Alors que dans l’Evangile, le même Saint Luc, en racontant l’évènement, met cette fois-ci l’accent sur la joie qui déborde du cœur des disciples pendant que le maître Jésus Christ monte au ciel. Saint Luc se contredit-il ? Certainement pas. En réalité, les mots sont toujours limités quant il faut parler de sa propre personne et plus encore quand il faut parler de l’Homme-Dieu. Le souci de Saint Luc, il me semble, est de mettre l’accent sur deux attitudes qui caractérisent les disciples face à l’Ascension : l’étonnement et la Joie.

    En effet, comment ne pas être dans l’étonnement quand il nous est donné de vivre un évènement aussi inouï ? Par ailleurs, comment ne pas se laisser envahir par la joie divine quant au moment où le Christ monte au ciel, trois promesses sont faites aux disciples et par ricochet à toute l’humanité ? Il s’agit de la promesse de l’envoi de l’Esprit, de la promesse du retour du Christ et de la promesse d’une ascension de l’homme dans le sanctuaire divin. Comment ne pas se réjouir face à ces trois promesses ?

                Vivre sur la terre comme au ciel c’est donc se rendre compte que la promesse de l’envoi de l’Esprit se réalise déjà dans nos vies ; c’est se rendre compte que la promesse du retour du Christ se réalise déjà dans les rencontres interpersonnelles, dans les sacrements et dans le pardon que nous témoignons les uns envers les autres. Vivre sur la terre comme au ciel, c’est finalement se rendre compte que notre glorification en Dieu a déjà commencé. Voilà pourquoi, je voudrais terminer mon propos en nous rappelant cette exhortation de l’épître aux Hébreux (Hébreux 10, 19-25) : « Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère, et dans la certitude que donne la foi, le cœur purifié de ce qui souille notre conscience, le corps lavé par une eau pure. Continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. »

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  • Enseignement 6è dimanche de Pâques

    - Enseignement vers le 6è Dimanche de Pâques -

    (Dimanche avant l’Ascension)

    L’ENTHOUSIASME

    (La grâce du « Défenseur »)

                Beaucoup d’experts prennent la parole aujourd’hui en cette difficile période de pandémie ! Aussi je vous propose de commencer ce nouvel enseignement avec la citation d’un expert bien connu et chrétien : Louis Pasteur (qui a mis au point le vaccin contre la rage). Pour Pasteur, le plus beau mot de la langue française c’est le joyeux mot : « enthousiasme » (du grec ancien « enthousiasmos »). Ce mot signifie : « habité par Dieu », « rempli de la présence de Dieu », « Dieu vit en nous ».

                Mais pour beaucoup de personnes « Dieu » rime plus souvent avec « douloureux » et même avec « ennuyeux » et beaucoup moins avec « joyeux » !!! On pense à Dieu quand on est éprouvé et beaucoup moins quand on est joyeux !!!

                Alors, puisque nous devons tous vivre avec la triste menace du virus « Covid-19 », j’ose dire et écrire que le moment est favorable pour nous refaire une santé spirituelle, une santé enthousiaste, habitée par Dieu. Pour cela, recevons l’évangile du 6è dimanche de Pâques (situé avant la grande fête de l’Ascension) comme un vaccin contre la peur, la morosité et la désespérance !!!

    Evangile Jean 14, 15-21 : (les phrases soulignées sont citées dans l’enseignement)

                En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de Vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.

                Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

                Pour commencer, continuons avec la signification des mots et en particulier avec le sens du mot « vaccin ». Qui dit « vaccin » dit « inoculation » (transmettre, en petite dose, un virus à un sujet sain dans le but de le rendre résistant à cette maladie). Et le mot « inoculation » vient du mot latin « inoculare » qui a donné, notamment, le très beau verbe « greffer ».

                Voilà ce que je vous propose, à vous qui lisez cet enseignement (et je le fais moi aussi) : Prenons cet évangile du 6è dimanche de Pâques et utilisons-le comme un greffon « plein d’enthousiasme » (plein de Dieu) dans notre vie, dans notre corps, dans notre âme pour chasser notre peur et notre manque d’espérance.

                Que se passe-t-il, alors, quand nous acceptons de recevoir cet évangile, comme un greffon enthousiaste (plein de Dieu) dans notre vie ?

                En greffant en nous les premiers mots de cet évangile « En ce temps-là, », ces premiers mots deviennent en nous : « Aujourd’hui au mois de mai 2020 » ; puis les mots « Jésus disait à ses disciples » deviennent : « Jésus dit à chacun et chacune d’entre nous ». Par cette greffe enthousiaste, nous sommes à la place des disciples de l’évangile (Jean 14, 15-21) à qui Jésus parle. 

                Alors, en étant à la place des disciples de l’évangile, nous prenons conscience que Jésus nous le connaissons, nous l’apprécions, nous le suivons. Et nous savons que beaucoup de personnes sont étonnées à la fois par ses actions (de guérison, de pardon des péchés, de multiplication de la nourriture (pains, poissons)) et aussi par ses paroles sur Dieu. Et nous savons que plusieurs personnes (pharisiens, docteurs de la Loi…) veulent le faire taire et l’empêcher d’agir. Alors nous, qui sommes ses disciples, nous avons peur pour Lui d’abord (car nous l’aimons : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. ») et aussi nous avons peur pour nous. D’autant plus que Jésus vient de nous dire : « D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, … ». Il nous dit ainsi clairement qu’il va nous quitter !

                Heureusement, pour nous ses disciples, Jésus est rassurant : « Je ne vous laisserai pas orphelins … » ; « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous … ». Ces paroles résonnent en nous comme un « Tenez-bon » ; un « N’ayez-pas peur » !!!

                Mais, on est en droit de se poser la question : Qui est cet autre Défenseur ? Et Jésus ajoute aussitôt : Ce Défenseur est « … l’Esprit de Vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous. » 

                Comment comprendre ces paroles de Jésus (que nous avons greffées en nous) ? Remarquons tout d’abord, le futur du verbe être : « … il sera en vous. ». Et n’oublions pas que Jésus prépare ses disciples (donc nous-mêmes) à son départ auprès de Dieu le Père : Le grand événement de l’Ascension.

                Par conséquent, c’est une nouvelle étape qui arrive après la mort et la résurrection de Jésus Christ et après ses apparitions de Ressuscité : C’est le temps de l’Eglise dans lequel nous vivons, nous croyons, nous prions, nous célébrons aujourd’hui ! C’est le temps où nous vivons ces deux promesses de Jésus Christ : « … vous me verrez vivant … » et « … vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. »

                A ce stade de la méditation de l’évangile du 6è dimanche de Pâques, voilà le moment de la réussite de la greffe enthousiaste (plein de Dieu) de cet évangile en nous !!! En effet, dans l’évangile Jésus nous parle de son union avec le Père, de notre union avec Lui et de sa présence en nous. Jésus Christ nous confirme donc cette relation qu’il désire avec nous : Une relation vraiment enthousiaste (remplie de sa présence divine en nous) devenue possible par l’annonce de son départ auprès du Père et par la promesse du don de l’Esprit de Vérité (l’Esprit Saint) qui ouvre le temps de l’Eglise. Le père Bossuet disait : « L'Église c'est Jésus-Christ ; Jésus-Christ répandu et communiqué », et le père Henri de Lubac ajoutait : : « Bien plus qu'une institution, l’Eglise est la Vie de Dieu qui se communique. » 

                Le temps de l’Eglise favorise la réussite de la greffe enthousiaste (plein de Dieu) de cet évangile en nous. Nous bénéficions alors dans notre vie, dans notre corps, dans notre âme d’un Défenseur : l’Esprit de Vérité. Qui est-il cet Esprit de Vérité ?

                Pour répondre à cette question, continuons la lecture de cet évangile greffé en nous : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. ».

                L’Esprit du Seigneur, l’Esprit Saint, le Défenseur (le Paraclet) nous défend, nous protège par rapport à tout ce qui peut nous empêcher de vivre les commandements de Jésus Christ qui se résument dans le grand commandement de l’Amour : aimer Jésus Christ et par Lui, avec Lui, en Lui se laisser aimer par le Père. Qui dit « aimer » dit « maîtrise de soi » pour ne pas se replier sur soi-même et laisser de la place à la relation : Relation avec Dieu, avec le monde et avec nos prochains. C’est l’Esprit de Vérité qui, à la suite de Jésus Christ et à son exemple, nous remplit de force et d’espérance pour dépasser en nous une possible timidité et aussi une possible lassitude devant la dureté de notre monde.

                L’Esprit de Vérité ce n’est pas l’esprit du monde ! L’esprit du monde c’est la recherche de la tranquillité et de la performance égoïste, la recherche d’un soi-disant bonheur sans se préoccuper de nos prochains et des autres en général ! L’esprit du monde c’est vivre sans se préoccuper de la justice, du partage, et encore moins de la bonté, de la miséricorde, de ce que Jésus appelle l’Amour du prochain ! Et Jésus a prononcé ces paroles (qu’il a lui-même vécues jusqu’à accepter, par Amour, de donner sa vie sur la croix) : “ Qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera. ” (Mt 16, 25)

                Cet Esprit de Vérité apporte aux croyants que nous sommes (aux greffés enthousiastes (plein de Dieu) de l’évangile) la pleine lumière sur le Père et le Fils Jésus et nous révèle leur Regard et leur Action bienveillante pour notre pauvre humanité (en commençant par les pauvres et les malades : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Marc 2, 17). C’est l’Esprit Saint qui nous apprend la joie, l’enthousiasme, la sobriété, la simplicité, l’humilité, la sincérité, et autant que possible la congruité (rechercher ce qui convient au bien de notre prochain).

                Il y a bien des chantiers où les chrétiens, que nous sommes, peuvent apporter au monde une intelligence bienveillante éclairée et une force d’action solidaire : Encore faut-il être enthousiaste en priant l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité.

     

                En préparation à la fête de l’Ascension qui précède la grande fête de la Pentecôte, entrons en prière dès à présent avec une méthode assez simple. Passons maintenant à la pratique, à la prière de l’oraison, avec l’expérience de nos sœurs religieuses carmélites.

     

                La prière de l'oraison est une prière silencieuse par laquelle nous nous tenons en relation, dans la foi, avec Dieu en exerçant notre volonté, notre intelligence pour désirer une attention simple et aimante à Sa présence en nous, pour désirer L’ENTHOUSIASME.

                Il peut être utile d’entrer dans une église ou une chapelle ou si c’est chez nous d’avoir un “coin prière” pour vivre ce rendez-vous. Ce peut être très simple : une Bible ouverte, un crucifix, une bougie, une icône… Un espace qui nous aide à prier. Il est aussi utile de choisir le temps que l’on va prendre et s’y tenir, pour ne pas être livré à notre ressenti (tenir la durée que l’on a décidé même si on a du mal à tenir une attitude de prière). Si possible que ce temps soit régulier et placé au même moment de la journée.

                Se rappeler que nous sommes précédés par le Seigneur. Ma prière est une réponse à Dieu qui vient à ma rencontre par Jésus-Christ avec l’Esprit Saint (son Amour).

                Je peux commencer la prière de l’oraison, en murmurant et en répétant plusieurs fois dans mon cœur le nom de Jésus pour le laisser m’envahir tout entier et parvenir par grâce à une paix intérieure.

    Trois mots clés pour la prière de l’oraison : Corps, Cœur, Esprit.

    CORPS :

                Mon corps, c’est moi, c’est ma capacité d’entrer en relation avec le monde, avec les autres, avec Dieu. La position de mon corps influence ma prière : je ne prie pas de la même manière si je suis assis, debout ou à genoux, si mes mains sont levées, posées, jointes, ou ouvertes… Être attentif à ma respiration peut être un bon moyen de m’apaiser, de m’intérioriser, de m’enthousiasmer.

    (« Ne savez-vous pas que vos corps sont le temple de l’Esprit Saint » (I Co 16,19).)

    COEUR :

                Nous ne prions pas qu’avec notre tête, mais aussi avec notre cœur. Prendre le temps de descendre dans mon cœur pour reprendre conscience de tout ce que je suis en profondeur et de tout ce que je suis dans toutes mes relations. Prier à partir de notre réel, du concret de notre vie et de notre être. Partir de ce qui habite mon cœur pour le présenter au Seigneur. Qu’est-ce que je veux vraiment ? Qu’est-ce que je décide de vivre en cet instant ? Qu’est-ce que je cherche ? Chercher avec le Seigneur ce qui est bon pour moi et pour tous ceux que je rencontre.

    ESPRIT :

                Nous ne savons pas prier comme il faut, nous avons besoin de l’œuvre de l’Esprit Saint en nous pour prier vraiment, en vérité. La prière est l’œuvre conjointe de l’Homme et de Dieu. Prendre le temps de demander les 7 dons de l’Esprit Saint ; être des mendiants de l’Esprit Saint :

    La sagesse : elle fait goûter la présence de Dieu, dans un plus grand compagnonnage avec lui, et un plus grand dynamisme missionnaire. C’est le don contemplatif par excellence.

    L’intelligence : elle aide à entrer dans le mystère de Dieu, à comprendre de l’intérieur la foi, la Bible, l’Evangile, à distinguer l’erreur de la vérité.

    La science : elle permet de reconnaître Dieu à l’oeuvre dans la nature et dans l’histoire, de recevoir le monde comme un don de Dieu.

    La force : elle donne la persévérance dans l’épreuve, le courage du témoignage. Elle aide au quotidien à accomplir son devoir d’état et à vivre le combat spirituel.

    Le conseil : c’est le don du discernement spirituel : Ce qu’il convient de faire ou d’éviter, de dire ou de taire. Il dispose à voir clair en soi et dans les autres.

    La piété : elle fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Elle nous donne la confiance de l’enfant. Elle nous rend proche aussi des autres.

    La crainte : ce n’est pas la peur de Dieu mais le sens de sa grandeur. La conscience de l’infinie distance entre le Tout-Autre et nous, ses créatures. Ce don suscite une attitude d’humilité et d’émerveillement.

                Lorsque le temps fixé pour cette rencontre avec le Seigneur s’achève, nous rendons grâce pour sa Présence en nous et dans le monde. Demandons au Seigneur : Que notre prière d’oraison augmente notre Foi, notre Espérance, notre Charité pour mieux servir nos frères et sœurs en Eglise et en Humanité.

    Bon Dimanche très enthousiaste à l’approche de l’Ascension et dans l’attente de la grande fête de la Pentecôte (que nous pourrons peut-être célébrée enfin ensemble dans une église !!!)

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    Pierre, Thomas, Philippe... 3 apôtres que St Jean met en scène dans les chapitres 13 et 14 de son évangile... 3 croyants qui, manifestement, ont bien du mal à comprendre les propos de Jésus... 3 hommes qui, je crois, nous ressemblent beaucoup !

                1) Il y a Pierre tout d'abord. (Jean 13, 36-38 versets qui précèdent l’évangile de ce 5è dimanche de Pâques).

               Jésus dit à Pierre qu'il est pour l'instant incapable de le suivre. Alors l’apôtre démarre au quart de tour et, confiant dans ses propres forces, il dit à Jésus : « Pourquoi ne puis-­je pas te suivre maintenant ? Je donnerais ma vie pour toi ! » Pierre n'a pas encore compris que seul le Ressuscité peut nous donner la force nécessaire pour le suivre. Lui qui nous a précédés doit revenir nous chercher pour nous prendre avec lui, nous entraîner dans son sillage : « Quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi. » Pierre n'avait pas encore fait l'expérience de sa propre infidélité : il ne soupçonnait pas encore la difficulté du chemin.

                N'ayant pas encore pleuré sur son péché, il ne savait pas encore ce qu'était l'amour de Dieu. Seul un pécheur pardonné peut bien parler de Dieu. (Seul un aveugle peut accepter de se laisser réellement guider par un autre.) Personne ne trouve tout seul le chemin qui mène au Père. Avec Pierre une première conversion nous est proposée : personne ne peut, par ses propres forces, avancer sur le chemin de la foi. Il nous faut l'Esprit du Ressuscité.

                2) Après l'apôtre Pierre, c'est au tour de Thomas d'intervenir... un Thomas un peu agacé par tout ce mystère, au point qu'il ne peut s'empêcher de dire à Jésus : « Tout cela, c'est bien gentil, mais pour s'engager sur un chemin, encore faut-­il savoir où l'on va ! Nous ne savons même pas où tu vas, comment veux­-tu que nous connaissions le chemin ? » ... Logique, le Thomas ! La réponse de Jésus déroute notre logique: « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Cela veut dire: Ne rêvez pas ! N'espérez pas prendre une autre voie que la mienne pour me rejoindre.

                Avec Thomas, une deuxième conversion nous est proposée : on ne découvre Dieu qui est Amour qu'en s'engageant soi­-même dans l'amour du prochain à l'exemple de Jésus.

                3) Après Pierre et Thomas, il faut évoquer aussi Philippe. « Depuis le temps que tu nous parles du Père, dit-il à Jésus, le plus simple serait que tu nous le montres; montres ­nous le Père, et ça nous suffit ! On ne t'en demande pas davantage ! » J'aime à croire que Jésus avait assez d'humour et d'affection envers Philippe pour sourire d'une telle naïveté... Mais, c'est vrai que sa réponse – « qui m'a vu a vu le Père » ­ est et demeurera toujours pour nous le point central de notre foi.

                Comme sur la route d'Emmaüs, Jésus invite ses disciples à changer de regard pour relire leur passé : « Depuis si longtemps que je suis avec toi, Philippe, et tu ne me connais pas ? » Avec Philippe, une troisième conversion nous est proposée : le Seigneur notre Dieu marche avec nous sur le chemin de notre vie.

                Avec Pierre, dépouillons-nous de toute suffisance : ce n'est pas nous qui allons vers Dieu en premier c’est le Seigneur lui-même qui vient vers nous par son Fils Jésus-Christ et Jésus est le chemin qui mène à Dieu le Père.  

               Et puis, avec Thomas et Philippe, vérifions que nous ne reléguons pas Jésus le Christ au bout de notre vie, Lui qui est non seulement la Vérité et la Vie, il est le Chemin de la Vérité et de la Vie ! Qui cherche la Vérité et la Vie prend le Chemin de Jésus.

                Et ce n’est pas seulement pour demain. C’est pour aujourd’hui. « Le Père, vous le connaissez dès maintenant », dit Jésus à Philippe.  « Qui m’a vu a vu le Père. » La foi est pour aujourd’hui.

                Tous, nous rencontrerons un jour Dieu le Père en rejoignant le Ciel. Mais tous nous ne croyons pas suffisamment que nous pouvons rencontrer Dieu, chaque jour sur terre, par Jésus qui est le Chemin de la Vérité et de la Vie !

                Nous avons l’habitude de dire que nous passons de l’enfance à l’adolescence, de l’adolescence à l’âge adulte et de l’âge adulte à un âge avancé.

                Hé bien, avec la foi en Dieu, la foi en Jésus le Christ, c’est le contraire ! Plus on avance dans la vie, et plus on devient un enfant, un enfant dans notre manière d’être, dans notre manière d’avoir besoin de Dieu, de Jésus.

                La foi chrétienne, la foi de l’Eglise, la foi des baptisés que nous sommes, refuse de croire que la vie soit un chemin qui descend, une descente. Non, la vie est un chemin qui monte, une montée vers la vie éternelle avec Dieu. Vie éternelle qui est déjà commencée chaque jour de notre vie.           AMEN

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  • Enseignement dimanche de prière pour les vocations

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    - Enseignement Dimanche de prière pour les vocations –

    (4ème dimanche de Pâques) 

    J’ai dit oui à la Vie, à la Joie, au Christ. Et vous ?

                Quel beau programme ! : La Vie, la Joie, le Christ ! Pour les confinés que nous sommes, cela nous semble très difficile à vivre aujourd’hui. Mais nous espérons que ce sera beaucoup plus facile à vivre de façon progressive après le 11 mai !

                Et si l’évangile du 4ème dimanche de Pâques nous disait que ce programme est quand même possible, dès aujourd’hui, dans notre confinement ! Rien n’est impossible à Dieu quand il s’agit de notre belle et joyeuse vocation de baptisés et de disciples missionnaires du Christ !

      Evangile Jean 10, 1-10 : En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête, et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »

                Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr. Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. »

                « … Moi (Jésus « la porte des brebis ») je suis venu pour que les brebis (nous) aient la vie, la vie en abondance. » La Vie que Jésus nous donne c’est sa Vie en tant que Christ (Envoyé de Dieu) sa Vie de ressuscité pour notre plus grande Joie ! Nous n’avons pas besoin d’attendre la date du 11 mai pour espérer mieux la recevoir et mieux la partager !

                Faisons comme Jésus, utilisons une image. C’est l’image de notre banque qui a décidé de nous offrir chaque matin la somme de 86400 euros à une seule condition : Tout dépenser en 24 heures car l’argent non utilisé ne peut pas être déposé sur un livret d’épargne et est perdu à la fin de la journée. Mais pas de panique, le lendemain, la banque nous redonne la même somme avec la même condition. La banque nous fait cependant la remarque qu’elle peut interrompre ce cadeau quand elle le souhaite et sans nous prévenir.

                C’est un rêve, une telle banque ! En fait, cette banque n’est pas si imaginaire que cela. Nous la possédons tous : Il s’agit de la banque du temps. Un peu de calcul : 24 heures x 60 minutes x 60 secondes = 86400 secondes !!!

                Chaque journée nous est créditée de 86400 secondes ! Le temps se goûte à chaque seconde, à chaque instant ! C’est pourquoi, oui, le confinement nous aide à nous protéger et à protéger nos prochains pour ne pas être en danger de mort à cause du virus, et le confinement a pour objectif de vouloir donner du temps à notre vie, à la vie de chacun et chacune d’entre nous. Mais finalement, quelque soient les évènements, quelque soient les contraintes qu’on nous imposent, « vouloir donner du temps à la vie » ne nous appartient pas et nul ne peut connaître ni le jour, ni l’heure de son départ auprès de Dieu !!! Alors, où se situe « la vie en abondance » que Jésus nous promet et nous donne chaque jour ?

                « La vie en abondance » c’est la vie que l’on ajoute au temps plutôt que du temps à la vie. La qualité de l’occupation de mon temps m’appartient. Le confinement nous oblige à revenir à l’essentiel et à cette grande vérité de ma manière de vivre le temps et les événements. Ce n’est pas les événements qui font notre vie en vérité, c’est notre manière de vivre les événements qui fait notre vie !

                Ainsi, chaque année pendant le Temps Pascal, le dimanche de prière pour les vocations (4è dimanche de Pâques) est un véritable appel à la Vie et à la manière de vivre la Vie en abondance, en passant par la porte de Jésus le Christ qui a vaincu le Mal, la mort, toutes formes de tristesse pour notre plus grande Joie.

                « … Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » Le Seigneur Jésus nous appelle à la vie. Et ce n’est pas seulement un simple appel parmi tous les appels que nous pouvons recevoir ! Jésus se donne tout entier dans son appel. Il nous donne ce qu’il est : « la porte » entre nous et Dieu le Père ; la porte de la Vie, de la Joie, du Christ.

                1- La porte de la Vie : Jésus nous donne sa Vie de ressuscité qui est « … la Vie en abondance. » Mais, voilà, comme Jésus le dit dans l’évangile, il nous arrive de le confondre avec un voleur, un bandit (c’est ce qui s’est passé quand Jésus a été cloué sur la croix comme un bandit alors qu’il n’avait rien fait de mal). C’est un réflexe chez nous quand quelqu’un s’intéresse à nous et encore plus quand il veut nous donner de sa personne, on a l’impression qu’il entre par effraction dans notre vie et qu’il ne respecte pas notre liberté. Or Jésus est très clair : « … celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. » La différence entre Jésus et les voleurs et autres bandits donneurs d’illusions est que lui ne force pas le passage. Jésus est : « Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. » « … il les appelle chacune par son nom… » « … elles connaissent sa voix. » Le berger conduit ses brebis vers « … un pâturage. » Le Seigneur Jésus n’est pas un danger pour notre liberté personnelle. Au contraire, il vient ajouter de la vie à notre temps, à notre manière de vivre. Il nous conduit vers de verts pâturages, en nous libérant de toutes peurs, de tout désespoir, de tout enfermement dans notre vie. Il sait ce qui est bon pour nous car tout ce qu’il dit, tout ce qu’il fait c’est uniquement par Amour pour nous !!! Aussi, rassurons-nous, Jésus ne franchit la porte de notre enclos intérieur que si nous le laissons entrer, que si nous répondons à son appel à la Vie dans la Foi, dans l’Espérance et dans l’Amour ! Toute vocation est un OUI à la Vie donnée par Jésus.

                2- La porte de la Joie : « Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. » C’est la Joie de la porte ouverte des 2 côtés : Du côté de Jésus et de notre côté ! C’est la Joie de la rencontre réciproque ! Tout en moi intéresse Jésus et tout en Jésus devrait m’intéresser ! Pourquoi ? Parce que chacun et chacune d’entre nous sommes créés à son image. Plus nous apprenons à vivre dans la Foi, dans l’Espérance et dans l’Amour avec Jésus et plus nous lui ressemblons. Et plus nous lui ressemblons, plus nous devenons ce que nous sommes en vérité : les fils et les filles bien-aimés de Dieu le Père de Jésus et notre Père. Quelle Joie quand on découvre que la Foi en Jésus le Christ est un appel à tout vivre dans l’Amour et dans l’Espérance car avec Dieu, par Jésus nous ne sommes jamais seuls. Toute vocation est un OUI à la Joie donnée par Jésus.

                3- La porte du Christ : Jésus dit : « Moi, je suis la porte. » C’est le plus grand désir de Dieu : nous rencontrer non pas pour nous forcer à l’aimer mais pour nous laisser aimer par Lui. Et Dieu vient à notre rencontre par Jésus le Christ, son Fils, son Envoyé par lequel il a tout créé (le Christ est son Verbe, sa Parole créatrice faite chair : Dieu fait Homme par Amour pour nous). La voix du Christ c’est la voix du Père qui nous dit que nous sommes ses enfants bien-aimés. Parmi toutes les voix que nous pouvons mémoriser en nous, c’est la seule et unique voix qui nous donne la connaissance et la reconnaissance de notre être, de ce que nous sommes en vérité : créés à l’image de Dieu et habités par sa Présence (la voix du Christ devient Esprit saint, Esprit de Sagesse, de discernement en nous). « … les brebis connaissent la voix de leur berger. » Le Christ nous appelle à entrer dans « … un pâturage », c’est-à-dire à entrer en apprentissage pour apprendre à écouter ce qui se passe en nous afin de repérer ce qui nous porte à la Vie, à la Joie et éviter tout ce qui nous conduit dans de tristes impasses. Toute vocation est un OUI au Christ Jésus.

                C'est ainsi que Jésus Christ agit avec chacun de nous : Il nous appelle personnellement par notre nom et il attend patiemment notre réponse. Nous pouvons maintenant méditer la définition du mot « vocation » : Au sens étymologique, la vocation est un appel (en latin « vocare », appeler). Dans la Bible la vocation rejoint le thème de l'écoute. C’est un mouvement intérieur par lequel on se sent appelé par Dieu.

                Cependant, beaucoup d’hommes et de femmes ne répondent pas ou ne savent pas répondre à l’appel de Dieu... Pas de réponse à son appel parce qu’une épreuve, une maladie ou un décès d’un proche est vécu dans la révolte contre Dieu... Pas de réponse à son appel parce que beaucoup pense que Dieu est sourd aux prières... Pas de réponse à son appel parce que beaucoup pense que Dieu est impuissant face au scandale du mal... Pas de réponse à son appel parce que cela semble plus facile, plus confortable de vivre comme si Dieu n'était pas là...

                Et pourtant, dans notre vie, nous pouvons entendre la voix de Dieu de bien des manières : Un simple paysage, un jardin, un balcon fleuri, un tableau religieux, une icône, une rencontre, un témoignage, un livre, un film, un événement joyeux ou un événement douloureux, le silence, le confinement, une célébration, une messe ... (Le Seigneur habite dans sa Création, dans le cœur de chacun, dans l'Eglise). Si nous entendons sa voix, répondons-lui dans la prière : "Parle Seigneur, je désire t’entendre et t’écouter..." Ainsi commence toute vocation !!!

                En ce temps de confinement, voici des prières que je vous propose de lire lentement avec votre cœur :

                - Donne-nous Seigneur Jésus Christ la grâce de mieux te connaître et de mieux te reconnaître pour pouvoir bénéficier de ta Vie, de ta Joie. Permets que ce que nous découvrons de Toi crée cet amour pour Toi qui donne envie de te parler, de te prier, de t’aimer, de te louer, de choisir avec Toi la joie, la vie. Amen

                - Donne Seigneur aux couples mariés la joie de ne pas se lasser l’un de l’autre, de savoir renouveler leur vie ensemble et de savoir se pardonner leurs torts, leurs incompréhensions. Donne-leur de s’aimer en s’acceptant tels qu’ils sont, en Te découvrant tel que Tu es, source de paix et d’espérance. Donne Seigneur aux couples mariés la joie de se dire OUI chaque jour ; et que leur joie donne envie à d’autres couples de demander le beau sacrement du mariage. Amen

                - Donne Seigneur Jésus Christ aux religieux, aux religieuses, aux personnes consacrées d’aimer simplement, humblement leur vie communautaire, d’y déposer au quotidien ces petits gestes de foi, d’espérance et d’amour qui font aimer la vie. Donne-leur de te prier, de te louer fidèlement pour le monde, pour leurs frères et soeurs en humanité, pour ton Église, pour toutes les vocations, pour tous ceux et celles qui cherchent un sens à leur vie. Seigneur, que le témoignage de leur vie religieuse donne envie à d’autres personnes de répondre un grand OUI à Te suivre sur le beau chemin de la vie consacrée. Amen

                - Donne Seigneur Jésus Christ aux prêtres de vivre sans prétention humaine leur ministère, d’aimer les personnes qui leur sont confiées. Donne-leur d’être des serviteurs de ta Parole, de tes sacrements pour que ta grâce touche les cœurs endurcis. Donne-leur de vivre en eux-mêmes et dans toutes leurs relations humaines, ecclésiales, paroissiales, sociales, missionnaires … la puissance de ta Miséricorde ! Seigneur, que le témoignage de leur vie sacerdotale donne envie à des jeunes de Te répondre un grand OUI au beau service de ton Eglise et de tous ceux qui Te cherchent même sans le savoir. Amen

                - Donne Seigneur Jésus Christ aux diacres de nous aider à te reconnaître sur le visage du pauvre ; sur le visage de tous ceux qui demeurent au seuil de ton Eglise. Donne-leur d’accomplir leur ministère avec charité et simplicité de cœur en relation avec leur évêque et les prêtres pour faire progresser ensemble le peuple chrétien. Aide-les à t’aimer et à te ressembler un peu plus chaque jour, Toi qui n’es pas venu dans le monde pour être servi mais pour servir. Seigneur, que le témoignage de leur vie diaconale dans toutes leurs activités et dans ton Eglise donne envie à d’autre hommes de répondre un grand OUI au beau service de la Foi, de l’Espérance et de la Charité. Amen

                - Donne-nous Seigneur Jésus Christ simplement la joie d’être de ton Église, heureux de ce que nous vivons avec Toi. Nous te rendons grâce, Seigneur, parce que Tu nous appelles à révéler Ta Présence dans le monde. Donne aux jeunes par l’Esprit Saint, la lumière dont ils ont besoin pour discerner leur véritable vocation et la force joyeuse de s’y engager. Avec le soutien des communautés paroissiales et religieuses, merci, Seigneur, pour notre belle et joyeuse vocation de baptisés, de disciples missionnaires !!! Amen

    Prière écrite par le Service National des Vocations

     

    1- Dieu notre Père,
        tu es la source de toute Vie.
        En toi se trouvent
        notre bonheur et notre Joie.
        Donne-nous d’accueillir
        le don de ton Amour, Jésus le Christ,
        en qui nous sommes tes enfants.

     

    2- Seigneur Jésus le Christ
         par le baptême,
         nous avons été plongés dans ta mort
         et entraînés dans la Vie nouvelle
         de ta Résurrection.
         Donne-nous d’être assoiffés
         de l’eau qui donne la vie éternelle.

    3- Esprit Saint,
        tu nous tournes vers le Père et le Fils,
        tu nous invites à boire
        à la source éternelle.
        Donne à chacune
        de nos communautés chrétiennes
        d’aller puiser sans cesse à la source de Vie.

    4- Dieu Père, Fils et Saint Esprit
        fais fructifier en nous
        les dons reçus de toi.
        Continue d’appeler
        des hommes et des femmes
        à te servir au cœur de l’Eglise
        pour la Vie et la Joie du monde.    
    Amen 


    Bon Dimanche de prière pour les vocations !

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                Nous venons d’entendre le célèbre évangile des pèlerins d’Emmaüs. Emmaüs est un petit village à côté de Jérusalem et l’action se passe le soir du dimanche de Pâques après la découverte du tombeau vide de Jésus.

                Quand on pense à ces habitants d’Emmaüs qui retournent chez eux sans bien comprendre ce qui s’est passé pour Jésus qui était mort et qui serait à nouveau vivant, on peut penser à nous-mêmes.

                Emmaüs, c’est finalement partout où nous marchons avec Jésus sans le savoir.

                Emmaüs, c’est partout où se produit la rencontre avec Jésus le Christ vivant.

                Mais comment se produit cette rencontre avec Jésus ressuscité ?   

                L’évangile de ce 3è dimanche après Pâques nous parle de deux moyens indispensables : l’Ecriture (la Bible) et le partage du pain.

                L’Ecriture (la Bible) : premier moyen pour reconnaître Jésus dans nos vies, dans toute vie humaine. Un jour ou l’autre, il nous arrive des déceptions, des échecs, des situations douloureuses. Jésus est là !

                Dans ces situations si lourdes à porter. Jésus marche avec nous, au coeur de nos fragilités et de nos désespoirs. Laissons­ nous regarder par le Christ.

                Les deux marcheurs d’Emmaüs savaient tout sur Jésus, depuis sa naissance à Bethléem, sa vie à Nazareth, ses nombreux déplacements de villages en villages, jusqu’à la découverte par les femmes de son tombeau vide. Ils savaient même qu’un messager du ciel a dit que Jésus est vivant.

                Et Jésus leur dit d’abord : « Que vos cœurs sont lents à croire ! ».

                Et puis, sur les événements de sa vie et de sa passion, il projette la lumière des Ecritures (de la Bible). L’Ancien Testament éclaire le Nouveau, la Bible introduit à l’Evangile.

                C’est la fréquentation de la Parole, lue, écoutée, partagée, assimilée comme une nourriture qui éclaire, fortifie et rend l’espérance. Nous avons à lire et à relire, souvent la Bible, pour voir plus clair dans nos vies, dans nos déceptions, nos échecs et aussi nos joies. Souvent, nous avons à progresser dans une connaissance plus profonde et plus intime de Jésus.

                Pourtant, la Bible n’est qu’une première étape. L’enseignement de Jésus ne leur a pas encore ouvert les yeux. Il y a un pas supplémentaire à franchir.

                La fraction du pain ! : deuxième moyen de reconnaître Jésus. Que faut ­il donc ? Une certaine ouverture du coeur : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse.»

                Et puis c’est seulement, pendant le repas, quand Jésus « dit la bénédiction », que leurs yeux s’ouvrent totalement. Le récit devient liturgie et l’invité prend le rôle de celui qui invite : « Il prend le pain, prononce la bénédiction, rompt le pain et le leur donne. » On ne peut rencontrer pleinement Jésus aujourd’hui vivant qu’en recevant le Pain que Jésus veut rompre dans l’Eucharistie.

                Après la « liturgie de la Parole », il y a la « liturgie de la Table » pour rencontrer Jésus ressuscité.

                On rencontre Jésus en rejoignant l’assemblée des baptisés que nous formons à chaque messe. On rencontre Jésus le Christ ressuscité en participant à la messe, le repas offert par Jésus le Christ.

        Les disciples d’Emmaüs ont partagé le repas avec Jésus ressuscité : Et au moment où ils reconnaissent Jésus, celui-ci disparaît à leurs regards.    Présence et absence, n’est-ce pas le sens de toute notre vie. Même lorsque nous pouvons voir, entendre, toucher ceux que nous aimons, il y a toujours une part mystérieuse qui nous échappe.

                Dans la vie il y a toujours de l’invisible.

                Heureux sommes-nous si nous devenons capables de percevoir l’invisible.

                Dans le livre, le « Petit Prince » de Saint-Exupery, le renard a cette parole si juste : « L’essentiel est invisible pour les yeux ».

                C’est ce que les deux disciples d’Emmaüs ont découvert.

                C’est ce que nous pouvons découvrir à travers l’invisible de la messe, de l’Eucharistie que nous célébrons.

                Le Seigneur Jésus Christ, notre compagnon de route, souhaite rester avec nous si nous l’invitons à la table de notre vie. « Reste avec nous, Seigneur Jésus ».

                Il n’est pas en son pouvoir de nous éviter les souffrances et les malheurs qui jalonnent plus ou moins notre vie.

                Jésus Christ désire ardemment partager ce que nous vivons et faire entrer dans les divers événements de notre vie la puissance de son espérance et de sa résurrection.

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    - Enseignement vers le Dimanche de la Miséricorde divine –

    (2ème dimanche de Pâques)

    « La paix soit avec vous ! »

                Après la mort de Jésus, c’est le moment de la rencontre avec le Ressuscité ! Pourtant, comme les disciples de l’évangile, les portes du lieu où nous vivons sont verrouillées non plus par crainte des juifs, mais par crainte de la transmission d’un virus soit à cause de nous soit à cause de notre prochain.

                Jésus ressuscité est là dans notre confinement et nous dit : « La paix soit avec vous ! »

      Evangile Jean 20, 19-31 : C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

    Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

    Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

    « La paix soit avec vous ! » : C’est bien plus qu’un simple « bonjour » ! C’est une salutation en forme de bénédiction et aussi de protection, de présence divine, de grâce et de paix.

                Tout est dit dans ces 5 mots : Jésus, qui était mort sur la croix et enseveli dans un tombeau, est maintenant vivant et présent au milieu de ses disciples et il dit ses premiers mots de ressuscité : (Jean 20, 19) « La paix soit avec vous ! » Et cette parole ouvre l’avenir, chasse la tristesse et la peur, libère. C’est une parole de résurrection !!! C’est après cette parole de libération, de résurrection, que Jésus montre à ses disciples ses mains et son côté blessés par son calvaire sur la croix (Jean 20, 20a). Oui, les disciples reconnaissent Jésus qu’ils ont bien connu, écouté, suivi, avec lequel ils ont partagé beaucoup de rencontres mémorables, beaucoup de repas (surtout le dernier avant sa Passion). Et les disciples reconnaissent que Jésus est le Seigneur : (Jean 20, 20b) « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. » Oui, c’est bien le Jésus qu’ils ont connu qui est le Christ, le Seigneur, l’Envoyé de Dieu le Père. Il est là, avec eux, et il leur dit une deuxième fois : (Jean 20, 21a) « La paix soit avec vous ! »

                Jésus le Seigneur ressuscité vient à la rencontre de ses disciples qui sont confinés à cause de leur peur d’être condamnés eux aussi comme Lui. Alors, ce serait le moment pour Jésus de faire des reproches à ses disciples car plusieurs fois il leur avait annoncé sa Passion et aussi sa Résurrection. Et ils n’ont pas compris.             Jésus leur avait pourtant annoncé :

    1ère annonce (Mc 8, 31) : « Et pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. »

    2ème annonce (Mc 9, 31) : « Il instruisait ses disciples en disant : Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

    3ème annonce (Marc 10, 33-34) : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. »

                Et « le Fils de l’homme » annoncé c’est bien Jésus ! C’est le grand événement de Pâques dont les disciples de Jésus sont les premiers témoins. Jésus pourrait alors leur reprocher de ne pas avoir compris plus tôt ! Et surtout il pourrait leur reprocher leur attitude pendant sa Passion. Ils ont pris la fuite ; ils l’ont laissé seul ! Jean 19, 25-26 : Au pied de la croix, il n’y avait que Marie (mère de Jésus) et sa sœur, la femme de Cléophas, Marie-Madeleine et le disciple que Jésus aimait (Jean). Même Pierre a renié Jésus 3 fois avant que le coq chante 2 fois comme il lui avait dit (Marc 14, 72). Mais non, Jésus ressuscité ne leur fait pas de reproches, il est venu apporter la paix à ses disciples : « La paix soit avec vous ! »

                Quand Jésus redit à ses disciples pour qu’ils comprennent bien son message après sa Résurrection : « La paix soit avec vous ! » (Jean 20, 21a) ; il dit tout l’Amour et toute la Miséricorde de Dieu en tant que ressuscité, et il dit aussi que sa Paix et sa Miséricorde de ressuscité est capable de rejoindre tous les hommes et toutes les femmes du monde entier en passant par eux ses disciples : (Jean 20, 21b) « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Par conséquent, à partir de la Résurrection de Jésus Christ, tous ses disciples deviennent les serviteurs, les apôtres de sa Paix et de sa Miséricorde.

                Et c’est le 10 janvier 1934, pendant une retraite spirituelle, que Jésus dit à une de ses disciples, sainte Faustine Kowalska (religieuse polonaise morte en 1938 à l’âge de 33 ans) : « Je désire que le 1er dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde. » Et, en l’an 2000, un autre disciple et apôtre de Jésus, le pape saint Jean-Paul II institua la fête de la Miséricorde le 1er dimanche après Pâques (c’est-à-dire le 2ème dimanche de Pâques) pour toute l’Eglise. Plus tard, le 1er dimanche après Pâques de la Miséricorde divine du 23 avril 2006, le pape émérite Benoit XVI a affirmé devant plus de 50000 pèlerins : « Loin d'être une dévotion secondaire, le culte de la Miséricorde divine fait partie intégrante de la foi et de la prière du chrétien. »

                Alors, revenons à l’évangile de ce dimanche de la Miséricorde (2ème dimanche de Pâques) pour essayer de comprendre l’affirmation du pape émérite Benoit XVI.

                Jésus souffle sur ses disciples et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jean 20, 22-23) La Miséricorde de Dieu n’est surtout pas une sorte d’indifférence, ou d’oubli devant le mal et le péché que nous pouvons faire. La Miséricorde de Dieu est un signe de la puissance de la résurrection en Jésus Christ ressuscité. Le Seigneur est capable de surmonter notre péché, de l’assumer et de le vaincre ; à condition que nous-mêmes nous soyons disposés à nous reconnaître pécheurs. La Miséricorde de Dieu, par Jésus Christ ressuscité, c’est la capacité du Seigneur à nous sauver du péché, à nous pardonner non pas en fonction de nos mérites, mais en fonction de son Amour. Voilà la PAIX remplie de Miséricorde qu’il nous donne quand il nous dit : « La paix soit avec vous ! »            

    Mais, est-ce que nous croyons vraiment que l’Amour de Dieu pour nous est, par nature, un Amour à 100% miséricordieux ?

                Heureusement pour nous aujourd’hui en 2020, qui ne sommes plus les premiers témoins oculaires de Jésus ressuscité, il y a un disciple de Jésus qui nous ressemble : Thomas ! « Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau) … » (Jean 20, 24). Et on ne sait pas qui est le jumeau de Thomas. Et si son jumeau était chacun de nous aujourd’hui. Grâce à Thomas, on prend conscience que Jésus ressuscité ne se présente pas dans une lumière éblouissante mais avec ses plaies de crucifié ! Et c’est justement devant les plaies de Jésus que Thomas cesse d’être incrédule, est croyant et dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20, 27-28)

                Le cardinal Ratzinger rejoint l’expérience de saint Thomas en disant dans son homélie de la messe qui a précédé le conclave où il a été élu pape (le 18 avril 2005) : « La miséricorde du Christ n’est pas une grâce à bon marché. Elle ne suppose pas la banalisation du mal. Le Christ porte dans son corps et sur son âme tout le poids du mal, toute sa force destructrice. Il brûle et transforme le mal dans la souffrance, dans le feu de son amour souffrant. » (…) « Nous touchons ici un point essentiel pour l’évangélisation. Certains argumentant de la bonté et de la miséricorde de Dieu, estiment en effet qu’il n’est pas nécessaire d’évangéliser. Selon eux, puisque Dieu est miséricordieux, il pardonnera de toute façon à tous les hommes qui seront sauvés. Affirmer cela, c’est faire offense à la passion et à la mort du Christ. Oui, l’amour infini du Fils de Dieu nous obtient le salut sur la croix, mais à condition de l’accepter explicitement dans notre vie. »

                En cette période de confinement, pouvons-nous continuer notre belle mission d’évangélisation en transmettant au monde la paix miséricordieuse de Jésus Christ ?

           Hé bien la méditation de la prière d’un prêtre italien dont le frère est mort du covid-19 nous montre que c’est possible !

             Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Aujourd'hui, je m'en rends compte, tu m'as appris cela, en demeurant obéissant au Père, pendant trente ans dans la maison de Nazareth, en attente de la grande mission.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Comme dans l'atelier de Joseph, ton gardien et le mien, j'apprends à travailler, à obéir, pour arrondir les angles de ma vie et te préparer une œuvre d'art.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Je sais que je ne suis pas seul parce que Marie, notre mère est là aussi dans la maison, pour nous tous, la famille de Dieu.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Je le fais de manière responsable pour mon propre bien, pour la santé de ma ville, de ma famille, et pour le bien de mon prochain.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Comme dans le silence de Nazareth, je m'engage à prier, à lire, étudier, méditer, être utile pour les petits travaux, afin de rendre notre maison plus belle et plus accueillante.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Le matin, je te remercie pour le nouveau jour que tu me donnes, en essayant de ne pas le gâcher et l'accueillir avec émerveillement, comme un cadeau et une surprise de Pâques.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! A midi, je recevrai la salutation de l'ange, je me rendrai utile pour l'Amour, en communion avec Toi qui t'es fait chair pour habiter parmi nous.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Si le soir me prend la mélancolie, je t'invoquerai comme les disciples d'Emmaüs : Reste avec nous, le soir est arrivé et le soleil se couche.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Dans la nuit, en communion de prière avec les nombreux malades, les personnes seules et tous les soignants, j'attendrai l'aurore pour chanter à nouveau ta miséricorde et dire à tout le monde que, dans les tempêtes, tu es mon refuge.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Je ne me sens pas seul et abandonné, parce que tu me l'as dit : Je suis avec vous tous les jours. Oui, et surtout en ces jours de confusion, ô Seigneur, dans lesquels, je vais pouvoir atteindre chacun avec les ailes de la prière.           Amen

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  • Homélie dimanche de Pâques

     

     

     

     

     

     

     

     

    « A l’heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. » Les femmes sont là, les premières, et elles veillent. Pour Jésus, comme pour chacun d’entre nous, c’est une femme, Marie, qui est là pour veiller à sa naissance. Et c’est d’autres Marie qui viennent à son tombeau pour ne pas le laisser seul dans la mort. N’est-ce pas une grâce propre à la femme que de savoir être là, dans l’amour et la fidélité, pour veiller d’une présence aimante, qui n’a nul besoin de mots.

    Etre en éveil comme la maman quand son enfant est malade. Rester en éveil comme ceux et celles qui, jour après jour, font grandir l’espoir, l’amour et la paix dans un monde hostile et en guerre.

    La veillée pascale et le dimanche de Pâques sont vraiment le retour aux sources de notre foi. Les saumons remontent de la haute mer vers la rivière de leur naissance, et à partir de là ils vont produire de nouvelles vies. Ainsi, à chaque fête de Pâques,nous revenons aux sources de notre baptême et de notre foi pour devenir ou redevenir avec le Seigneur créateur de vie nouvelle.

    Nous le faisons symboliquement en nous rappelant les origines de l’humanité, les origines du peuple de Dieu, les origines de la foi chrétienne. Faire mémoire de tout cela qui a fait naître et grandir notre foi, ce n’est pas de la nostalgie stérile. C’est nous rendre à nouveau dynamiques et porteurs d’espérance, non seulement pour nous, mais aussi pour le monde où nous vivons.

    « Le Christ alpha et oméga » : c’est écrit sur le cierge pascal. Le Christ, commencement et fin de toute chose : c’est immense comme affirmation !

    « A l’heure où commençait le premier jour de la semaine », écrit saint Matthieu, pour bien montrer que c’est une nouvelle page de l’humanité qui s’écrit. Un nouveau commencement, une nouvelle création...

    La résurrection est un accouchement, une naissance. Et les fruits de haine et de mort, d’orgueil et d’injustice que l’actualité nous rappelle si tragiquement, sont les douleurs d’un enfantement. Osons le croire. La mort et le mal sont en train d’être chassés. L’ange de la résurrection est assis sur la pierre roulée du tombeau vide. Les forces de mort et de barbarie n’auront pas le dernier mot.

    Suivons l’exemple des femmes qui veillent. Mais emboîtons leur aussi le pas. « Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples ». Elles deviennent les apôtres des apôtres, comme le disent nos frères orthodoxes. Elles courent porter l’extraordinaire nouvelle : Christ est ressuscité ! A nous de courir rejoindre le Vivant, là où il nous donne rendez-vous : en Galilée, en plein coeur du monde et de ses soubresauts.                Amen ! Alléluia !

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  •  Homélie dimanche des Rameaux

    Homélie Dimanche des Rameaux

    « Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas… »

                J’aime bien le dimanche des Rameaux. Chaque année, les églises se remplissent plus que d’habitude. De nombreuses personnes qui pratiquent peu se sentent invitées. Nombreux sont ceux qui, chaque année, mettent ces rameaux en évidence dans leurs maisons, ou les partagent en famille, avec des amis, ou encore en déposent sur les tombes. Mais, cette année, le dimanche des Rameaux 5 avril 2020, les églises seront vides. « Nous resterons chez nous ! » La messe des Rameaux sera célébrée « en privé » en union avec tous ceux qui s’uniront par la radio, la télévision, internet ou par la prière. En ce temps d’épreuve, nous demanderons au Seigneur de bénir nos rameaux chez nous.

                Chères frères et sœurs en Christ, cette bénédiction qui nous rejoindra dans notre confinement signifiera ce qu’elle signifie chaque année : la PROXIMITÉ de la fête de PÂQUES, de la RÉSURRECTION de JÉSUS CHRIST !!! Si nous nous soutenons les uns les autres dans la foi et dans l’espérance, nous parviendrons à la lumière du matin promis par Jésus Christ, la lumière du matin de Pâques !!!

                En effet, la messe des Rameaux ouvre la magnifique Semaine Sainte, source et sommet de la foi chrétienne. C’est pourquoi, nous lisons, habituellement à plusieurs voix, l’évangile de la Passion de Jésus-Christ, en cette année A : Matthieu 26, 14 – 27, 66.

                Le récit de la Passion selon Saint Matthieu est plus qu’un simple reportage. En prenant le temps de le lire lentement, nous nous apercevons que Jésus accomplit ce que les prophètes ont dit avant Lui. Jésus Christ ne subit pas la Passion, il la vit par Amour pour nous.

                Ainsi nous lisons : « Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet… » (Mt 26, 24) ; « … car il est écrit : je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées. » (Mt 26, 31) ; « Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. » (Mt 26, 45) ; « … alors, comment s’accompliraient les Ecritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? » (Mt 26, 54) ; « Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits et les prophètes. » (Mt 26, 56) ; « … désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. » ; « Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : « Ils ramassèrent les trentes pièces d’argent, le prix de celui qui fut mis à prix, le prix fixé par les fils d’Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné. » (Mt 27, 9) ; « Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Eli, Eli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46) ; « … une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. » (Mt 27, 48) ; « Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas… » (Mt 27, 51).

                L’expression « Fils de l’homme » fait référence au prophète Daniel (Dn 7, 13) : C’est le vainqueur des puissances du monde, représentées par des bêtes féroces. Le Fils de l'homme est le vainqueur du combat et la royauté universelle lui est remise. En Matthieu 26, 31 c’est la référence au prophète Zacharie (Za 13, 7).  Puis en Matthieu 27, 9 c’est la référence au prophète Jérémie (Jr 32, 6-9). En Matthieu 27, 46 Jésus dit sur la croix le début du psaume 21 (Ps 21, 2). En Matthieu 27, 48 c’est aussi la référence à un psaume (Ps 68, 22). Et en Matthieu 27, 51 c’est le lien entre la crucifixion de Jésus et le rideau du Temple qui se déchire. Ce déchirement montre que Jésus est le dernier et le vrai sacrifice qui enlève le péché du monde. La présence de Dieu, autrefois cachée par le rideau du Temple, n’est plus réservée à une élite spirituelle, nous y avons tous accès par Jésus-Christ !

                Jésus Christ choisit, en pleine conscience, d’accomplir la volonté de Dieu son Père et notre Père. Cf sa prière dans le jardin de Gethsémani (Mat 27, 39) : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » Jésus endure la trahison de Judas (pourtant l’un de ses apôtres) ; le reniement de Pierre (sur lequel il compte beaucoup) ; les accusations (chez le grand prêtre, chez le gouverneur Pilate) ; les humiliations, les injures, les cris de la foule contre lui, la flagellation, les moqueries, les crachats, le poids de la croix, la crucifixion, et il meurt sur la croix. Jésus est doux et se laisse faire. Il ne se défend pas et même il va jusqu’à choisir le silence devant le grand prêtre et devant Pilate.

                Alors, ce n’est pas étonnant que, pour entrer dans la ville de Jérusalem, Jésus ait choisi « une ânesse et un petit âne » (évangile de l’entrée à Jérusalem lue au début de la messe du dimanche des Rameaux : Mt 21, 1-11). Jésus a besoin de cette ânesse et de son petit pour montrer la douceur et la patience de son cœur. Si Jésus avait été un roi puissant à la manière des hommes, qui comptait sur sa force pour recevoir le triomphe dans la ville de Jérusalem, il aurait revêtu une armure et serait monté sur un grand cheval. Mais ce n’est pas de cette manière-là qu’il veut nous rejoindre. Nous, avec nos idées de puissance, de richesses et de grandeur, nous aurions pris un cheval, mais lui, Jésus, il a choisi une ânesse et un petit âne. Car Jésus veut entrer en relation avec nous de la manière la plus humble possible, par en bas ! : « le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. »

                Le jour des Rameaux, une foule acclame Jésus comme un roi en puissance et une autre foule ensuite le condamne à mourir sur une croix ! On libère un criminel appelé Bar-abbas (le fils du père) et on fait mourir à sa place le vrai Fils du Père (Jésus le Christ).

                La vie de Jésus semble finir sur un échec, ses apôtres se sont tous enfuis à l’exception de Jean et de sa mère Marie restés au pied de la croix. Et Jésus dit, avant de mourir, les mots du psaume 21 qui commence par : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus Christ prend sur lui toutes nos solitudes, toutes nos souffrances, toutes nos peurs. Oui, ce n'est pas pour faire semblant qu'il s'est fait Homme, mais il a accepté de partager notre condition humaine jusqu'au bout, jusqu'à la mort. Le rideau du Temple de Jérusalem s’est bien déchiré du haut vers le bas !!!

                Cet exemple d'oubli de soi, ce message d'Amour de Dieu par Jésus Christ, c’est notre mission à nous chrétiens d'aujourd'hui d'en témoigner. Et c'est quand tout semble fini que tout commence et que, dans la nuit du tombeau germera l'aube de la Résurrection et de la Vie au moment de Pâques !

                Aujourd’hui, en cette période de lutte contre le coronavirus et surtout de soins auprès des malades dans les hôpitaux, dans les EHPAD, dans les familles confinées, … des croyants et des non croyants sont nombreux à vivre, en pleine conscience, un chemin qui ressemble à celui de la Passion.

     

    Voici le témoignage émouvant d’un médecin :

                « Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais imaginé vivre un jour tout ce qui se passe depuis trois semaines dans mon hôpital. » Ainsi commence le témoignage bouleversant d'un médecin de 38 ans travaillant dans un hôpital de Lombardie, posté le 21 mars sur la page Facebook d'un mouvement italien d'évangélisation "True Love in Jesus – 100% Vero Amore".

                En effet, Julian Urban a partagé avec les internautes son quotidien terriblement difficile dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus : « Le fléau devient de plus en plus grand. Le cauchemar nous atteint de plus en plus. Au début il y avait quelques personnes malades, ensuite des dizaines, maintenant des centaines. Mes collègues et moi, nous ne sommes plus des médecins, mais des trieurs qui décident qui doit vivre et qui doit rentrer à la maison pour y mourir », constate-il.

                Le docteur Urban, 38 ans, reconnaît qu'il a été athée toute sa vie. Ne lui avait-il pas été enseigné pendant ses études de médecine, rappelle-t-il, que la science exclut l'existence de Dieu ? Cependant, tout a changé pour lui le jour où un prêtre, aumônier des hôpitaux âgé de 75 ans, est arrivé dans son service. C'était il y a neuf jours (donc 21 mars – 9 = 12 mars : 2 jours avant l’annonce du confinement en France !)

                « Il avait un regard bienveillant. Un homme bien. Bible en main, il passait d'une chambre à l'autre pour accompagner les personnes en train de mourir. C'était impressionnant pour nous de l'observer. 

                Épuisés physiquement et psychiquement, nous cherchions à le voir un moment et à l'écouter. En le rencontrant, je me suis rendu compte que là où l'homme ne peut rien faire, Dieu peut agir. Dès que nous avions cinq minutes, nous demandions à Dieu de l'aide. Depuis, nous échangions beaucoup.

                Je ne pouvais pas croire que mes collègues et moi, tous athées bien trempés, nous nous joignions aux prières de ce prêtre chaque jour pour demander au Seigneur la paix et l'aide pour soigner les malades », se confie Julian Urban.

                Malheureusement, l'aumônier est mort il y a quelques jours. Mais, comme témoigne le médecin, sa présence jusqu'au dernier jour a apporté la paix et l'espoir à tous les soignants de son service.

                « Je ne suis pas retourné chez moi depuis six jours. Je ne me souviens pas quand j'ai mangé la dernière fois. Peu importe. Je me rends compte que ma vie d'avant n'avait pas de sens. À partir de maintenant et jusqu'au dernier souffle de ma vie, je vais me consacrer à aider les autres. Je suis heureux d'avoir rencontré Dieu grâce à ce prêtre, en plein milieu de la souffrance et la mort de mes patients. Dieu est là, l'espoir est là. »

                Si nous fixons un rameau béni sur la croix de Jésus le dimanche des Rameaux, c'est pour nous rappeler que le bois de la croix a refleuri à Pâques. La croix n'est plus un signe de mort. Elle est, avec la foi en Jésus Christ, le signe de la Vie plus forte que tout !                           Amen !

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  • Homélie :            

               Après les évangiles de la Samaritaine et de l’aveugle-né, voici, avant que ne s’ouvre la Semaine Sainte, un troisième long récit de saint Jean. Comme les deux précédents, il s’agit d’une catéchèse sur le baptême, sur la « plongée » dans la mort et la Résurrection de Jésus. Tel est le message exigeant qui précède le récit de la Passion que nous lirons dimanche prochain.

               Jésus montre que Dieu n’est pas du côté de la mort, mais de la vie, et que, s’il laisse à la mort un temps son pouvoir, c’est parce que, à travers elle, il donne à l’Homme, par la foi, l’espérance d’en sortir vivant et vainqueur. « Si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous, » nous dit saint Paul dans la deuxième lecture. De la mort infâme que subira Jésus, va surgir la Vie pour tous.

                Au cœur de l'évangile de ce 5è dimanche de Carême il y a le dialogue de Jésus avec Marthe. « Je suis la résurrection et la vie », et aussi la réponse de Marthe : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu qui vient dans le monde. » 

    Alors, choisissons la Vie : 

                La 1ère lecture du prophète Ezéchiel peut nous aider à appliquer le message de l’évangile à notre existence : « Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez de nouveau. » Nous faisons l'expérience de la mort de tant de façons au cours de notre existence. La pandémie mondiale que nous souffrons pour l'instant en est l'illustration.

                La manière dont Lazare sort du tombeau le montre bien : « les mains et les pieds liés de bandelettes et le visage couvert d'un suaire ». 

                Notre « visage est couvert d'un suaire. » Ce suaire, face à la menace du coronavirus, est le masque que nous pouvons porter pour nous protéger et pour protéger aussi notre prochain.

                Lazare, le pécheur aimé de Jésus comme chacun de nous, de son confinement, entend le cri de Jésus : « Lazare, viens dehors ! » et Lazare revient alors à la vie.

                Il ne s'agit pas pour nous de sortir de chez nous, NON, surtout, RESTONS CHEZ NOUS ! En entendant Jésus nous dire : "..., viens dehors !"; il s'agit pour nous d'accueillir l'invitation urgente à la prière, à l'oraison, à l'adoration pour approfondir en nous une plus grande intimité avec Dieu et être au quotidien un soutien pour tous ceux et celles qui sont au front du combat contre le coronavirus !!!

                Et avec Marthe, passons de la mort à la vie, en confessant la foi pascale de notre baptême : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »

                Et avec Marie, tournons les yeux vers le Seigneur. Il ne nous reste que quinze jours d’ici Pâques. C’est l’occasion de supporter patiemment le confinement, le jeûne eucharistique et le combat contre l'épidémie et de relativiser, en ce temps de Carême, de ce qui pouvait nous paraître si important et qui se révèle souvent bien futile.

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  •  

                Évangile de Jn 9, 1-41

                En ce 4è dimanche de Carême, nous continuons notre chemin vers Pâques. Qui dit 4è Dimanche, dit mi-Carême. Hé oui, nous sommes à la moitié !!! Et, nous allons vivre cette 2ème moitié de Carême dans le confinement, isolés les uns des autres physiquement mais heureusement pas spirituellement. Avec les yeux du coeur et de la foi, tout est possible : Nous sommes proches tout en restant à distance; il n'y a pas de risque de transmission du virus. Dans la foi, nous croyons à "la communion des saints" (Cf le Credo du Symbole des apôtres), "saints" que nous sommes appelés à devenir un peu plus chaque jour. Si nous ne pouvons plus nous rassemblés pour la messe du dimanche, nous demeurons unis par la prière et nous communions spirituellement en suivant la messe par la télévision, par la radio, par internet.

                Notre Carême 2020 est un réel chemin d’efforts, de privations, de jeûnes : Alors réveillons notre prière, notre foi en la communion avec le Seigneur et entre nous. Le Carême 2020 est encore plus un chemin pour sortir de nos aveuglements, et voir déjà la lumière de la Résurrection au bout de ce confinement nécessaire et, nous espérons, efficace.

                Nos yeux sont faits pour capter la lumière du soleil, ou encore la lumière des ampoules électriques. Mais, les yeux ne perçoivent qu’une petite partie de la réalité.

                L’amitié, par exemple, ne se voit pas forcément avec les yeux, mais avec le cœur.

                Pour la présence de Dieu, c’est pareil, c’est une réalité qui ne se voit pas avec les yeux mais avec la Foi.

                Pour voir l’amitié, on utilise les yeux du Cœur. Pour voir la présence de Dieu, on utilise les yeux de la Foi.

                L’aveugle-né de l’Evangile dit : « Il m’a ouvert les yeux. »

                Puis, il dit à Jésus : « Je crois Seigneur. »

                Et Jésus ajoute : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Tout n’est pas visible avec les yeux.

                « Voir », si on réfléchit un peu, nous enlèverait tout désir de recherche de la Vérité. Si on voyait Dieu avec nos yeux, alors le Seigneur s’imposerait à nous et on n’aurait pas besoin de faire l’effort de « Croire », on ne connaîtrait pas la « Foi ».

    Avec le « Voir », en fait, Dieu nous intéresserait beaucoup moins, car on ne pourrait pas se poser plein de questions sur notre vie et sur notre manière de vivre. Dieu existerait comme un objet dont on pourrait tout connaître.

                Mais, si le Seigneur choisit de ne pas s’imposer à nous, c’est pour nous faire comprendre que nous-mêmes nous sommes bien plus que de simples objets. Nous avons une âme que nous ne voyons pas.

                Pour prendre une autre image, Dieu n’est pas une étoile ou une planète que je regarderais avec une lunette astronomique. Je ne peux pas parler de Dieu à la manière des scientifiques.

                Pour connaître le Seigneur, je dois m’impliquer avec tout ce que je suis : un corps et une âme. Lorsque je dis « Je vois une personne », je peux décrire cette personne à distance, sans lui parler tout en restant indifférent à elle.

                Mais lorsque je dis « je crois en une personne », c’est tout différent. Si « je crois en une personne », cela veut dire que je lui ai déjà parlé, que je me suis approcher de cette personne. Cela veut dire que j’ai vécu quelque chose avec cette personne.

                « Voir », c’est rester à distance, c’est rester en retrait.

                « Croire », c’est s’approcher, c’est rencontrer.

                Voilà un grand signe de la confiance que Jésus nous donne. Il ne s’impose pas à nous aujourd’hui, pour nous permettre de croire en Lui, d’avoir la Foi ; c’est-à-dire pour nous permettre de chercher librement au delà des apparences. Dieu ne regarde pas l’apparence mais le cœur. Ou encore, ce qui est essentiel dans la vie ne peut pas se voir avec les yeux mais avec le cœur.

                Cependant, faisons attention à ne pas opposer trop facilement le voir et le croire. Croire en Jésus ce n’est pas être un aveugle, ou encore être un naïf ; ce n’est pas tomber dans une innocence stupide.

                Croire, ou encore la foi, correspond à un besoin très profond que nous avons tous en nous-mêmes.

                Un grand scientifique disait un jour que « l’homme a besoin de la Foi, comme il a besoin de pain, d’eau et d’air. »

                Le Seigneur nous a créés ainsi : nous avons en nous une intuition fondamentale qui est ce sentiment d’une nécessaire présence qui explique notre existence, notre origine et notre devenir.

                « Un jour quelqu’un demandait à Pasteur : Cher maître, comment pouvez-vous croire ?

    Voici sa réponse : C’est en réfléchissant et en étudiant beaucoup que j’ai trouvé la Foi. »

                Oui, Dieu peut être connu par notre découverte du monde. Voir et croire ne s’opposent donc pas en nous, mais se complètent.

    L’aveugle-né de l’Evangile dit : « Il m’a ouvert les yeux. »

                Puis, il dit à Jésus : « Je crois Seigneur. »

                Un jour, on vous a peut-être dit : « Toi, tu as de la chance de croire. C’est un soutien pour toi dans la vie ».

                Croire en Jésus n’est pas une question de chance. C’est une question de recherche.

                Alors, si un jour quelqu’un est jaloux de votre Foi qui vous fait vivre. Dites-lui bien que lui-aussi il est capable de trouver la Foi en ouvrant les yeux de son cœur à la Bonne Nouvelle de la présence aimante de Dieu qui s'est fait Homme en Jésus Christ et qui est en chacun de nous par son Esprit Saint.

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