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    Vers le dimanche 25 Novembre :

    Jésus Christ-Roi de l’univers. 

      Voici l’enseignement que je vous propose vers le dernier dimanche de l’année liturgique B, le dimanche 25 novembre : jour de la fête du Christ-Roi de l’univers !

    Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 18, 33-37

    Lorsque Jésus comparut devant Pilate, celui-ci l'interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien parce que d'autres te l'ont dit ? » Pilate répondit :       « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi : Qu'as-tu donc fait ? »

    Jésus déclara : « Ma royauté ne vient pas de ce monde; si ma royauté venait de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs.  Non, ma royauté ne vient pas d'ici. » Pilate lui dit: « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C'est toi qui dis que je suis roi.  Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité.  Tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. »

      Oui, c’est vrai, l’expression « Jésus Christ-Roi de l'univers » nous interpelle, nous déconcerte, nous surprend, un peu comme Pilate qui dit à Jésus : « Alors, tu es roi ? ».

    Dire que Jésus est « Christ-Roi » peut nous paraître vieillot, pas adapté à ce nous connaissons de Jésus. Comme le dit Jésus lui-même à Pilate : « Ma royauté ne vient pas de ce monde… ». Alors pourquoi insister autant sur la royauté de Jésus ? Et pourquoi terminer une année liturgique par la royauté de Jésus-Christ ?

      Quand nous sommes devant un mot que nous ne comprenons pas, en particulier un mot attribué à Jésus, il faut chercher son étymologie. Deux mots désignent en hébreu l’autorité royale : « melek » qui signifie « roi », et « adon » qui veut dire « seigneur » ou plutôt « Adonaï » qui est un pluriel d’intensité quand on l’adresse à Dieu. Ce titre « Adonaï » est traduit par « le Seigneur ».

      Dans la Bible ces deux mots sont utilisés pour proclamer que le Seigneur Dieu est Roi de l’univers qu’il a créé. Psaume 94 : « Oui, le grand Dieu, c’est le Seigneur, le grand Roi au-dessus de tous les dieux : il tient en main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à lui ; à lui la mer, c’est lui qui l’a faite, et les terres car ses mains les ont pétries… Inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. »

      Et le Seigneur Dieu a annoncé au bon roi David, par l’intermédiaire du prophète Nathan :  2 Samuel 7, 12-14 : « Quand tes jours seront accomplis et que tu reposeras auprès de tes pères, je te susciterai dans ta descendance un successeur, qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. C’est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et je rendrai stable pour toujours son trône royal. Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils… ».

      Jésus est ce fils de la descendance de David. Matthieu 4, 23 : « Jésus parcourait toute la Galilée. Il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple. » Matthieu 16, 15-16 : « Jésus demanda à ses disciples : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Jésus est le Christ, le Messie, le Fils de Dieu et de la descendance du roi David. Et il est ainsi roi deux fois !!! Car le mot « Christ » signifie « oint », celui qui a reçu l'onction royale !

    Jésus est le Christ, à la fois roi comme « Fils du Seigneur Dieu » et roi comme « fils de David » que l'on attendait pour restaurer la royauté en Palestine.

      Alors, pourquoi cette expression : « Jésus Christ-Roi » ? En apparence, c’est un pléonasme comme l’expression : « monter en haut ». Jésus Christ n’est pas un Roi comme les autres. Il est Roi à la manière de Dieu le Père. Et c’est une « Bonne Nouvelle », un « Evangile ». D’ailleurs, « l’Evangile » est une « Bonne Nouvelle » très précise ! L’Evangile est la Bonne Nouvelle de la naissance d’un roi ou encore de la venue d’un roi dans une ville !

      Marc 1, 15 : « Jésus disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Et Marc 10, 45 : « Jésus disait : « … je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir… » Chacun des 4 évangélistes donne des témoignages et des signes que le Royaume de Dieu est déjà commencé par la naissance et la venue de Jésus Christ-Roi Serviteur.

    Jésus dit à Pilate : "Je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité."

    La vérité c’est que l’entrée dans le Royaume de Dieu, grâce à Jésus, est présente dans le concret de notre vie traversée par ses épreuves et ses espoirs. Ainsi, avec Jésus, le Royaume de Dieu est présent et en construction dans chaque écoute patiente, chaque sourire encourageant, chaque fardeau partagé, chaque regard respectueux et aimant, chaque geste de paix et de réconciliation... La porte d’entrée du Royaume est l'amour et le service au nom du Seigneur Jésus Christ-Roi. Le Roi Jésus est un Roi serviteur.  C'est lui qui lave les pieds de ses apôtres, de ceux qu’il envoie annoncer l’Evangile.

      Jésus Christ-Roi aime jusque dans la souffrance.  Il montre même la vérité de son Amour et la vérité de sa divine Royauté (qui sont l’Amour et la Royauté de Dieu le Père) en consentant à la souffrance et à la mort jusque sur une croix. Apocalypse de Saint Jean 1, 5-7 : « … de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, le prince des rois de la terre. À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen. Voici qu’il vient avec les nuées, tout œil le verra, ils le verront, ceux qui l’ont transpercé ; et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre. Oui ! Amen ! » La Royauté de Jésus est une Royauté porteuse de Vie.  Elle vivifie ceux et celles qui sont ses disciples. On n'est pas faible mais fort quand on est sujet de son Royaume. Voici qu'il vient parmi les nuées, et tous, nous le verrons, même ceux qui l'ont transpercé et en le voyant se lamenteront. Se lamenteront ceux et celles qui n'auront pas voulu de lui parce qu'il n'était pas roi comme ils auraient voulu qu'il le soit. Mais se réjouiront tous ceux-là qui, déjà sur terre, auront cru que cet homme Jésus, humble parmi les humbles, était vraiment Fils de Dieu, Christ-Roi Serviteur de l’univers, Serviteur et Sauveur de l'humanité, Roi à la manière de Dieu son Père et notre Père... Christ-Roi, Roi Serviteur des rois que nous sommes pour Lui.

      Puissions-nous être de ceux-là qui auront cru et participé à la construction de son Royaume qui est aussi, en vérité, le nôtre.

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  •        Homélie : Nous avons entendu des choses difficiles : le soleil qui s’éteint, la lune qui n’éclaire plus la nuit, les étoiles qui tombent. Un temps de détresse, comme dit le prophète Daniel.  Des choses qu’on espère bien ne pas connaître dans sa propre vie et qu’on ne souhaite à personne.

           Oui, elles sont difficiles ces images, mais il ne faudrait pas que l’on oublie l’autre image de l’Évangile : la branche de figuier, avec ses feuilles naissantes et la tendresse de leurs couleurs printanières.

           D’un côté on a un monde qui ne va pas bien; et de l’autre c’est la vie qui grandit avec tendresse et douceur.

           Qu’est-ce qu’on écoute au journal de 20h à la télévision ? Hé bien c’est justement l’agitation du monde qui ne va pas bien ; et les gestes de paix, les sourires, les rencontres heureuses on n’en parle beaucoup moins !

           Et nous-mêmes, soyons honnêtes, que voit-on d’abord chez les autres ? Ce qui ne va pas, ce qui est mal, les défauts... Et on passe à côté du bien, du beau, des qualités de l’autre.

           Cela vaut d’ailleurs aussi pour le regard que l’on porte sur soi-même. De soi-même, on ne voit souvent que les défauts...

           Aujourd’hui, Jésus nous invite à être attentifs à tout ce qui ne demande qu’à naître, à se lever, à grandir et qui risque bien de passer inaperçu au milieu des drames de la vie.

    Voyez, dit-il, la feuille tendre et fragile du figuier ! Entendez le Souffle subtil de mon Esprit !

           L’audacieux fondateur du Secours Catholique (Mgr Rodhain) avait bien compris cela. Après la deuxième guerre mondiale, la France est un territoire abîmé, profondément marqué par cinq années de souffrance. Il y a des enfants abandonnés, des familles privées sans logement, des personnes handicapées, mutilées par la guerre, des soldats brisés par trop d'horreur. 

           Monseigneur Rodhain a une idée aussi originale que formidable, l’idée de créer une structure d’aide qui s'appuierait non plus sur les familles, mais sur des bénévoles. Avant les personnes s’aidaient entre eux et surtout en famille. Alors quand on a la chance d’avoir une grande famille c’est plus facile d’être aidé. Mais quand on n’a pas ou peu de famille c’est plus difficile de trouver de l’aide. Mgr Rodhain a créé alors le Secours Catholique qui est organisé en équipe de bénévoles et qui viennent en aide à tous ceux qui connaissent la pauvreté. Aujourd’hui, il existe 70000 bénévoles dans toute la France.

           La détresse est le quotidien de beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants aujourd’hui : et c’est là que Dieu vient nous le croyons.

           Le Seigneur, notre Dieu croit à l’avenir de chaque être humain, croit en toute vie : que notre regard sur l’autre soit plein d’espérance et de confiance, que nos mains relèvent ceux qui sont tombés, que nos oreilles sachent écouter. C’est tout le projet du Secours Catholique : ouvre les yeux et vois, ouvre les bras et accueille, ouvre ton cœur et entends. Que la présence du bénévole soit présence de Dieu qui nous dit : je suis là avec toi et je crois en toi.

           En Jésus Christ, Dieu est douceur et tendresse, et il ne condamne pas mais relève. Ainsi, chacun de nous, quelque soit notre situation de vie, plus ou moins heureuse, nous pouvons soutenir quelqu’un à côté de nous. Et s’il existe une pauvreté en moi, avec l’aide du Seigneur Jésus, je peux la transformer en bien, en qualité.

           Je vais vous raconter une histoire qui m’a toujours plu et fais réfléchir. Le conte de la cruche fissurée.

                Chaque matin, un vendeur d’eau se rend à la rivière, remplit ses deux cruches, et part vers la ville vendre l’eau à ses clients. 

                Une des cruches est fissurée et perd de l’eau. 

                L’autre cruche toute neuve, n’est pas fissurée et rapporte donc plus d’argent. 

                La pauvre cruche fissurée se sent inférieure.  

                Un matin, elle décide d’en parler au vendeur d’eau. 

                « Tu sais, dit-elle, je suis consciente de ma fissure. Tu perds de l’argent à cause de moi car je suis à moitié vide quand nous arrivons en ville. »

                « Je te demande pardon pour ma faiblesse. » 

                Le lendemain, en route vers la rivière, le vendeur d’eau dit à la cruche fissurée :

    « Regarde au bord de la route. » 

                La cruche fissurée dit : « C’est joli ! C’est plein de fleurs ! » 

                Le vendeur d’eau lui dit : « C’est grâce à toi. » 

                « C’est toi qui, chaque matin, arroses le bord de la route ! »  

    « Et toi, la cruche fissurée, sans le savoir et sans le vouloir, tu arroses les graines de fleurs, chaque jour. » 

                « Ne l’oublie jamais : Nous sommes tous un peu fissurés. »

                Mais, Jésus peut nous aider à ne pas avoir honte de nos fissures.

                Jésus peut nous aider à faire des merveilles avec nos fissures, avec nos faiblesses.

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    Accueil : Je n’ai jamais connu la guerre car, heureusement, je suis né dans un pays en paix.

                Mais, la paix est fragile. Célébrer le 11 novembre, et le célébrer encore plus, 100 ans après, ce n’est pas seulement une attitude protocolaire sacrifiant à une tradition. C’est un devoir de porter ensemble un cri d’espérance en la paix toujours possible. Et nous le croyons il n'y a pas de paix sans pardon. Non pas un pardon pour oublier mais un pardon pour ne pas oublier en s'efforçant de passer PAR dessus les souffrances pour oser reDONner confiance en la paix.

    Homélie à partir de l'Évangile de Mc 12, 38-44 :

                J’aimerais lire avec vous quelques extraits d’un carnet écrit dans les tranchées au début de la grande guerre 14 – 18. Il s’agit du carnet de guerre de mon arrière-grand-père Léopold Coly qui a été mobilisé le 2 août 1914.

                Il a écrit : « A Saint Laurent nous bivouaquons. Le 24 août 1914 nous quittons le bivouac pour prendre position. A peine sommes-nous placés que les obus de toutes sortes pleuvent autour de nous… 3 heures après, nous reculons et prenons la direction de Mortagne. Alors que nous avons fait 12 kms, nous recevons l’ordre de revenir à saint Laurent prendre les avant-postes. Le 331ème est sacrifié et j’ai su depuis que le soir le colonel avait pleurer… »

                Le 8 janvier 1915, Léopold Coly reçoit un éclat d’obus dans la tête et il avait écrit juste avant d’être blessé : « Puisse cette maudite guerre finir bientôt ! En ce moment, j’écris fourré dans un trou comme un lapin dans une cage. Je viens de peigner mon bouc et je me suis aperçu que mon miroir était cassé. » Son miroir a été cassé puis c'est sa tête qui a été fracturée. Il est revenu de la guerre avec un éclat d'obus dans la tête.

                Dans beaucoup de nos familles, il y a eu des victimes à cause des guerres, et en particulier à cause de la guerre 1914-1918.

                Aujourd’hui, en ce 11 novembre 2018, nous pensons à tous ceux qui sont morts et à tous ceux qui sont  blessés à cause des guerres, des conflits armés, ou encore à cause des attentats.

                Plus nous apprenons à faire mémoire et à prier, plus nous entrons dans un comportement de paix qui construit le monde au lieu de le détruire.

                C’est pourquoi, en ce 11 novembre, nous pouvons renouveler un engagement très simple et très essentiel, celui de nous comporter en humains, en faisant ce qui est digne de l’être humain créé à l’image de Dieu, en reconnaissant la beauté et la grandeur de l’Homme, non seulement dans l’héroïsme mais aussi plus simplement dans la vie quotidienne.  

                C’est seulement en devenant de plus en plus humains que la paix grandira dans les coeurs.        

                Oui, reconnaissons et servons l’Homme dont la grandeur ne saurait être négociée.

                Renouvelons notre engagement en nous mêmes et chez les générations plus jeunes pour faire de la prévention et ainsi prévenir les fléaux qui causent les guerres. Citons notamment le fléau de la peur de l'autre, et surtout la peur de ses différences.

                Que notre acte de mémoire de ce jour de l'armistice du 11 novembre 1918, ne nous enferme pas dans le passé mais au contraire oriente toute notre vie vers l’avenir, celui d’une vie en Dieu où il n’y a de place que pour la paix.

                Jésus le Christ n’a jamais perdu l’espoir de voir quelqu’un progresser dans l’amour de Dieu et des autres.

                Il y a mille manières pour faire attention aux autres et pour donner le meilleur de soi-même : ce sont des intentions, des gestes concrets.

                Jésus a bien remarqué les deux piécettes que la pauvre veuve a déposées dans le tronc du Temple.

                Elle a tout donné ! Tout ce qu’elle avait pour vivre. » C’est en donnant ce que l’on a pour vivre que l’on montre le mieux notre attention aux autres.

                Aimer ne se limite pas à éprouver des sentiments.

                Jésus nous redit qu’aimer c’est agir.

                Aimer, c’est agir, et agir en se donnant soi-même.

    En Jésus, Dieu ne se contente pas de donner : Il SE DONNE, IL DONNE TOUT, IL DONNE JUSQU’AU BOUT.

                Comme nous avons besoin à chaque Eucharistie, Seigneur, comme le monde a besoin que tu nous rappelles sans cesse : « Voici mon Corps livré, voici mon sang versé. » « Voici ma Vie, mon Amour donnés jusqu’au bout. »

     Un pilote de guerre français de la Première Guerre mondiale, Georges Guynemer, né le 24 décembre 1894 à Paris, mort au combat le 11 septembre 1917 à Poelkapelle, disait : « Tant qu'on n'a pas tout donné, on n'a rien donné. » Et tout donner c'est se donner soi-même.

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  •  Homélie du 31è dimanche du Temps Ordinaire

               

     

     

     

     

     

     

     

     

    Homélie à partir de l'Évangile de Mc 12, 28b-34 :

                Voici quelqu’un qui cherche à connaître le premier de tous les commandements.

                Dieu nous donne, en effet, des commandements. Et le premier de tous les commandements est le point de départ de tous les autres.

                Le premier commandement nous demande d’aimer Dieu qui nous aime.

                Et c’est ainsi le point de départ de tous les commandements, car aimer Dieu a pour conséquences, la pratique des 9 autres commandements.

                Rappelons-nous les dix commandements du Seigneur :

                1- Tu n’auras pas d’autres dieux que moi (c’est-à-dire : tu m’aimeras, moi, le Seigneur qui a parlé à Abraham, à Moïse, puis plus tard à Marie pour naître au milieu de nous en Jésus-Christ).

                2- Tu ne feras aucune idôle.

                3- Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur, ton Dieu pour le mal.

                4- Après six jours de travail, tu respecteras le septième jour, comme un jour de repos.

                5- Honore ton père et ta mère.

                6- Tu ne commettras pas de meurtre.

                7- Tu ne commettras pas d’infidélité.

                8- Tu ne commettras pas de vol.

                9- Tu ne mentiras pas.

                10- Tu ne seras pas jaloux.

                Tous ces commandements se résument dans le mot “AIMER” : Aimer Dieu et aimer Dieu nous aide ensuite à aimer les autres comme soi-même.

                Oui, l’important c’est d’aimer.

                Saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens au chapitre 13, nous dit ceci que nous connaissons bien : “S’il me manque l’amour, il me manque tout”.

                Sainte Thérèse au début de sa vie dans le couvent de Lisieux cherchait sa vocation. Et elle a trouvé sa vocation dans le fait d’aimer : “Au sein de l’Eglise, je veux être l’amour. C’est l’amour qui compte. J’ai découvert avec joie que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, que l’amour était de toutes les époques et de tous les lieux parce que l’amour est éternel”.

                Alors, Jésus nous dit bien ce résumé de tous les commandements : “Tu aimeras Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même”.

                Mais, que veut dire le mot “Aimer”. Aimer ce n’est pas vouloir Dieu ou vouloir les autres rien que pour soi. Aimer ce n’est pas posséder.

                Aimer, c’est faire attention à Dieu, c’est faire attention aux autres. Aimer c’est de la bienveillance, c’est vouloir vivre avec Dieu, vouloir vivre avec son prochain.

                Aimer, pour Jésus : c’est vivre un équilibre entre l’amour de Dieu, l’amour de l’autre et l’amour de soi-même. (“ Tu aimeras Dieu et tu aimeras ton prochain comme toi-même. “ )

                Si j’aime Dieu, j’aime mon prochain : autrement je suis un menteur en disant que j’aime Dieu.

                Mais l’inverse n’est pas forcément vrai pour tout le monde : si j’aime mon prochain, Dieu je ne l’aime pas forcément.

    Mais en aimant déjà mon prochain, je suis sur le chemin de l’amour de Dieu : il n’y a plus qu’un pas à faire : le pas de la Foi.

                Il est possible aussi de ne pas aimer les autres, de ne pas aimer Dieu et de préférer s’aimer uniquement soi-même.      

    Alors là, il manque quelque chose d’important : la découverte de tout ce que je dois aux autres et au Seigneur.

                Si je n’aime ni les autres, ni le Seigneur, je n’ai pas encore découvert combien pour vivre j’ai besoin de mon prochain et de Dieu.

                Notre vie est pleinement remplie dans la mesure où nous vivons les trois dimensions de l’amour en même temps : l’amour de Dieu, l’amour des autres, l’amour de soi; c’est-à-dire le respect de Dieu, le respect des autres et le respect de soi-même. Et en vivant les trois dimensions de l’amour, je met en pratique les 10 commandements.

    Aimer.

    Aller au plus profond de soi-même.

    Chercher au cœur de son être la source même du bonheur.

    Essayer de vivre l’harmonie toujours difficile

    de ce que je suis et de ce que j’aimerais être.

    Vivre ce que je suis de meilleur

    malgré mes limites, mes pauvretés, mes lâchetés,

    mais aussi avec mes richesses.

    Aimer.

    Comme prendre des risques.

    Les risques de l’autre quelque soit l’autre.

    Aimer.

    Comme prendre le risque de Dieu.

    Aller sur les terres de Dieu.

    Prendre le risque de la rencontre.

    Et s’en aller si loin avec Dieu

    que l’on finit par lui ressembler un peu

    avec cette bienveillance du cœur et du regard

    qui fait que l’autre n’en finit pas de grandir,

    de s’épanouir et de dire le meilleur de lui-même.

    Aimer.

    Comme aller jusqu’au limites de soi

    Dans les terres de Dieu où rien n’est jamais perdu

    parce qu’avec l’amour de Dieu, l’amour des autres et l’amour de soi

    tout est possible.

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  •             Homélie à partir de l'Évangile de Jn 5, 24-29

                Le 2 novembre, toute l’Eglise se mobilise pour une grande et belle prière. Une prière pour tous les défunts. Et en priant pour les défunts l’Eglise prie aussi pour tous ceux qui souffrent du départ d’un des leurs.

              Dans cette prière pour les défunts, nous sommes invités à renouveler notre foi en la vie éternelle après la mort.

                L’Evangile nous rappelle cette foi des chrétiens : « Jésus fait la volonté de Dieu le Père, en accueillant tous ceux qui viennent à Lui. »

    La mort fait partie de la vie. Et après la mort, il y a à nouveau la vie, la vie avec Dieu, la vie éternelle.

                Au delà des paroles, quand quelqu’un que nous connaissons vient à mourir, nous demeurons bouleversés. Notre premier réflexe est, en effet, de penser que la mort de quelqu’un nous retire nos points de repère et nous plonge dans la solitude.

                Mais non, « réconfortons-nous les uns les autres » et nous vivons cette célébration du 2 novembre, pour réveiller notre foi.

    La foi en Dieu qui nous accompagne jusqu’au bout.

                Dieu, Lui-même, en Jésus a voulu passé à travers la mort en mourrant comme nous. Jésus sur la croix n’a pas fait semblant de souffrir et de mourrir. Il l’a fait réellement.

                Alors, nous pouvons, dans la foi, confier à Jésus notre propre peur, nos propres souffrances devant la mort.

                Et si nous nous révoltons devant la souffrance, devant la fin de la vie sur terre, c’est certainement parce que nous ne sommes pas faits pour cela, nous sommes faits pour la vie, et pour la vie éternelle quand le moment est arrivé.

                Cela veut dire concrètement que nos défunts sont entrés dans la vie éternelle et que de là où ils sont, ils continuent à nous aimer : donc nous aussi nous pouvons continuer à les aimer.

                Nos défunts peuvent continuer à prier pour nous. Mais, nous aussi, nous pouvons prier pour eux.

                Dieu qui est amour, est passé par la mort et la résurrection, pour nous montrer qu’il ne permet pas que l’amour s’arrête. Dieu ne permet pas que l’amour que nous avons pour quelqu’un s’arrête avec la mort.

                Alors, le 2 novembre, il est important de prier pour tous ceux que nous avons aimés et qui sont partis auprès du Seigneur.

    Il est important de leur dire qu’on les aime toujours comme avant.

                C’est sûr la foi en Jésus-Christ mort et ressuscité est une aide précieuse pour vivre le mieux possible notre vie sur terre, et également pour vivre le mieux possible notre passage à travers la mort, dans l’espérance de la résurrection, de la vie éternelle avec Dieu.

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  • Homélie Toussaint

    LA TOUSSAINT  (Tous...saint)

    Mot d'accueil :

                Si on regarde la définition du mot « saint » dans le dictionnaire, on peut se dire que la sainteté est un chemin beaucoup trop étroit et que peu de personnes peuvent la vivre. Voici la définition du mot « saint » dans le dictionnaire : « qui mène une vie irréprochable, en tous points conforme aux lois de la morale et de la religion. »

            Mais, si on regarde ensuite l’attitude de Jésus, on s’aperçoit qu’il n’hésite pas à rencontrer des personnes qui ne correspondent pas à la définition du dictionnaire : Il rencontre des malades, des marginaux, des gens riches, des gens pauvres, et même des incroyants.

                Si Dieu avait attendu que les Hommes soient saints, soient parfaits pour venir les rencontrer en Jésus, il attendrait toujours.

                Le seul qui est saint c’est Dieu qui se fait connaître en Jésus-Christ. Alors, la sainteté, nous sommes invités à la rechercher en Dieu, par Jésus-Christ.

                C’est dans la mesure où nous nous laissons toucher par Jésus que nous pouvons avancer sur le chemin de la sainteté.

    Homélie :

    La Toussaint c’est la fête de tous les saints. La Tous…. saint c’est la fête des vivants pour toujours : Nous-mêmes et ceux qui sont entrés dans la Vie éternelle auprès de Dieu.

                A la Toussaint nous célébrons la Vie qui peut devenir si nous le voulons un chemin de sainteté.

                Chaque année, à la fête de la Toussaint nous entendons l’Evangile des Béatitudes : Heureux…, heureux…, … .

    Les Béatitudes ont été transmises de génération en génération jusqu’à aujourd’hui. C’est un texte très ancien et très beau quand on sait le comprendre !!!

    Explication : Jésus ne se réjouit pas de ceux qui sont pauvres. Jésus nous dit : Heureux ceux qui savent avoir un cœur de pauvres. Heureux ceux qui savent avoir besoin des autres, donc heureux ceux qui reconnaissent leurs pauvretés que les autres peuvent combler.

    Jésus ne se réjouit pas non plus de ceux qui pleurent. Jésus nous dit : Heureux ceux qui savent pleurer avec ceux qui pleurent.

    Les Béatitudes sont un chemin de sainteté proposé à nous tous qui cherchons à être heureux.

    Oui, nous sommes fait à l’image de Dieu. Nous sommes fait pour grandir en sainteté, en amour donc fait pour chercher et trouver le bonheur vrai.

    Oui la sainteté n’est pas pour quelques-uns. La sainteté est pour tous.

    Voici des attitudes qui mènent à la sainteté : la pauvreté du cœur, la douceur, la miséricorde, la quête de la justice, la paix.

    Ce chemin nous ne le faisons pas tout seul heureusement. Des hommes et des femmes ont pris ce chemin avant nous : c’est la foule innombrables des saints connus et inconnus, dont les noms sont dans le cœur de Dieu.

    Lorsque nous sommes en communauté comme en ce moment, nous pouvons chacun représenté une Béatitude. Quelle est ma Béatitude. Quelle est la Béatitude que je vis aujourd’hui ?

    La sainteté n’est pas quelque chose de compliquée ou d’inaccessible.

    Bienheureux celui qui laisse grandir en lui la force du besoin de l’autre, la force du pardon, la force du courage, la force de la justice, la force de la paix.

    Tout-de-suite nous allons proclamer la foi de l’Eglise. Sur notre chemin de sainteté avec des hauts et des bas nous ne sommes pas seuls il y a la communion des saints.

    Et ensemble nous sommes déjà une communion de saints en devenir.

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    Introductions aux lectures :

                L 1 : “Le Seigneur nous conduit par un bon chemin.”

                L 2 : “Jésus reçoit tout de Dieu le Père” 

    Homélie à partir de l'Évangile de Marc 10, 46b-52

                Nous venons d’entendre un passage d’Evangile que nous connaissons bien : la rencontre de Bartimée et de Jésus.

                Qu’est-ce qui est important dans cette rencontre ?

                Ce qui est important, c’est la foi, et la foi en Jésus.

                Oui, Jésus a guéri Bartimée qui était aveugle. Mais, rappelons-nous, Jésus ne lui dit pas : “Je t’ai sauvé”. Jésus dit : “Ta foi t’a sauvé.”

                Bartimée a donc participé à sa guérison en mettant toute sa confiance, toute sa foi en Jésus.

                Dieu n’agit jamais sans notre accord, sans nous.

                Jésus nous respecte tellement qu’il ne veut pas agir sans notre consentement.

                Et notre consentement notre oui à Dieu, c’est la foi.

    D’ailleurs, réfléchissons un peu : qu’est-ce que la foi en général ?

                La foi n’est pas si compliquée !

                Le simple fait de vivre nous met déjà dans une situation de foi : je veux parler d’une foi générale, pas forcément d’une foi en Dieu.

                Par exemple, l’agriculteur dans son travail fait un acte de foi, un acte de confiance, en semant. Il ne sait pas exactement ce qu’il va récolter. Il espère. L’agriculteur a une certaine espérance, une certaine foi dans son travail.

                Autre exemple, un parent, un père ou une mère, est ausi en situation d’espérance, de confiance.

                Pour permettre à son enfant de grandir et de devenir un adolescent puis un adulte responsable, ce n’est pas évident. Les parents font preuve d’espérance, de confiance, de foi.

                Donc, en fait, quand on vit, on n’est pas toujours sûr du résultat de nos actions : on espère, on croit que tout ira bien, on est en situation de foi, de confiance.

                C’est à partir de cette foi naturelle, qui est dans notre vie, que nous pouvons découvrir la foi chrétienne.

                Si nous avons une certaine foi dans notre vie, Dieu aussi a foi en l’homme. Le Seigneur met toute sa confiance en nous et il espère.

                Alors, nous pouvons être touchés au plus profond de nous-mêmes par le fait que Dieu ne s’impose pas : il attend que nous croyons en lui, il attend que nous lui faisions confiance.

                Lui, le Tout puissant accepte de se faire tout petit pour que nous puissions le connaître.

                Et quand nous connaissons un peu le Seigneur, nous nous apercevons qu’il ne veut pas nous diriger, mais nous proposer un éclairage sur notre vie.

                Avec le Seigneur, nous comprenons mieux l’importance de la foi dans la vie.

                En effet, le fait de n’être jamais sûr du lendemain peut nous paraître difficile à vivre. Nous pouvons penser que ce serait si bien si nous pouvions tout contrôler.

                Hé bien, non la vie est ainsi faîte que nous ne pourrons jamais tout contrôler !

                Ouvrons les yeux, ouvrons notre coeur, ce qui fait tout le charme de la vie, c’est que nous sommes sans cesse entrain d’espérer, entrain de croire.

                Combien de fois Disons-nous le mot “croire” au cours d’une journée : certainement plus d’une fois.

                Hé bien, Jésus vient nous dire que lui-aussi est dans la même situation que nous : il met toute son espérance en nous, il croit en nous.

                La foi chrétienne : c’est justement la foi naturelle de l’homme qui rejoint la foi de Dieu.

                N’ayons pas peur de croire en Dieu.

                N’ayons pas peur, car “croire” est un besoin que nous avons au plus profond de nous.

                “Croire en Dieu” est une lumière qui éclaire notre vie, une aide précieuse pour avancer toujours avec espérance

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  • Introductions au lectures :

                L 1 : “ Par le prophète Isaïe, le Seigneur annonce la venue de son Envoyé : le Serviteur.”

                L 2 : “ Avec Jésus, Fils de Dieu et grand prêtre, l’humanité accède à Dieu en plénitude. »

    Homélie à partir de l'Évangile de Mc 10, 35-45 :

                En ce dimanche, Jésus nous dit ce qu’il pense de l’autorité : « Ceux que l’on regarde comme des chefs, … les grands font peser leur pouvoir. Que celui qui veut devenir grand, (avoir l’autorité,) soit votre serviteur. »

                Une question d’une brulante actualité :

                            - avec les pays de dictature où le pouvoir opprime les habitants.

                            - avec nos villes, nos villages où parfois l’autorité est très mal vécue notamment chez les jeunes.

                            - avec certaines situations professionnelles où l’autorité est subie et n’ouvre pas au dialogue.

                « Il ne doit pas en être ainsi parmi vous. » Tel est le message de Jésus en ce dimanche de prière pour les missionnaires dans le monde entier et aussi chez nous.

                Jésus serait-il contre les pouvoirs ? Non Jésus n’est pas un révolutionnaire naïf et anarchiste. Jésus n’est pas contre l’autorité, l’exercice du pouvoir.

                Dans tout groupe humain, il est nécessaire d’avoir un responsable ou encore une équipe responsable. Mais cette responsabilité n’est pas une situation de domination, c’est une situation de plus grand service.

                Ainsi, dans l’Eglise, les pouvoirs sont des ministères : « Ministerium » en latin qui signifie « serviteur ».

                Et le mot « autorité » vient du mot latin « auctoritas » qui lui-même vient du verbe « augere » qui a donné en français le verbe augmenter, c’est-à-dire « faire croître ».

                Oui, pour Jésus, l’autorité, l’exercice du pouvoir est le service d’une personne ou d’une équipe responsable pour aider les personnes à grandir et à devenir elles-mêmes responsables.

                La vraie autorité est dans l’écoute et dans la recherche des solutions avec les autres.

                A la suite du Christ, à chaque messe, nous sommes témoins que Jésus serviteur nous donne sa vie : « Voici mon Corps livré. »

                Prenons-nous au sérieux ce sacrifice du Christ qui nous invite à nous livrer avec Lui ?

                Attention, il est souvent trop facile de faire l’examen de conscience des autres, surtout de ceux qui ont une responsabilité, sans d’abord se demander comment j’exerce moi-même les situations d’autorité.

                L’autorité-service, l’autorité pédagogique qui fait grandir, n’est-ce pas une bonne nouvelle pour chacun et pour notre monde ?

                Qui est sous mon autorité ? Qui dois-je aider à faire grandir ? Qui dois-je aider à devenir responsable ?

                Certains ont bien compris la formidable efficacité de cette attitude du maître qui se fait serviteur. Et dans le monde de l’entreprise notamment, un chef d'entreprise Robert K. Greenleaf a développé toute une conception du management basé sur la notion du leader serviteur. Le véritable leader est celui qui est au service de la réussite de ses employés.

                Greenleaf avait repéré 10 attitudes qui sont caractéristiques du leader serviteur (du chef serviteur). Elles peuvent toutes être enracinées dans la parole et l'exemple de Jésus Christ :

    - l'écoute : savoir écouter la voix des autres.

    - l'empathie : se laisser toucher par le bonheur et le malheur des autres, chercher à les comprendre, à les reconnaître.

    - la guérison : la capacité de guérir l'autre pour lui permettre de s'intégrer de se transformer.

    - la conscience de soi pour avoir confiance en soi-même.

    - la persuasion, plutôt que la contrainte ou la domination.

    - la conceptualisation : la capacité d'imaginer, de penser au-delà du seul présent.

    - la clairvoyance : comprendre les leçons du passé, les réalités du présent, prévoir les conséquences probables des décisions.

    - l'esprit d'équipe.

    l'engagement dans l'évolution des personnes.

    - l'engagement communautaire : savoir construire une communauté, tisser des liens, renforcer le sentiment d'appartenance.

                Chacun de nous peut devenir un leader serviteur de ses clients, de ses collègues, de son équipe, mais aussi de sa famille, de son quartier, de son village, de son association, de sa paroisse… etc.

                Que l’Esprit de Jésus Christ nous garde vigilants, en tenue de service, dans tous les domaines où nous avons une responsabilité à exercer car la vraie autorité est dans l’écoute et dans la recherche des solutions avec les autres.

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  • Enseignement sur Jésus et les pharisiens

     

     

     

     

     

     

     

     

    Enseignement sur Jésus et les pharisiens

                « Ce n’est pas évident. » Oui, souvent « ce n’est pas évident. » Mais qu’est-ce qu’une évidence ? 2+2 = 4 c’est une évidence ! Et aussi : La ligne droite est le plus court chemin entre deux points. Ce sont des évidences mathématiques, géométriques.

                Mais comme on est loin de dire tout le réel. Tout n’est pas évident dans la réalité ! Et nous faisons chaque jour l’expérience que dans la réalité il n’y a pas que des choses visibles, évidentes, il existe aussi des choses invisibles, pas évidentes. 

    Les choses les plus profondes de la vie ne sont pas évidentes à vivre : la vie, la mort, la maladie, l’handicap, le besoin de relations, la paix, l’amitié, la foi, les relations familiales, les relations dans une communauté paroissiale… etc. Ces réalités ne sont pas des réalités mathématiques ! Nous les vivons le mieux possible avec ce que l’on est en apparence et surtout avec ce que l’on est à l’intérieur de nous !

                Ainsi Dieu est-il évident ou pas évident ?

                On peut penser que nous répondons tous que Dieu n’est pas évident. Puisque Dieu ne s’impose pas, la foi existe. Et nous avons cette liberté de croire ou de ne pas croire, ou plutôt nous avons cette liberté de chercher Dieu car on est tous un peu croyants (sensibles à ce qui est invisible à nos yeux mais visible à notre cœur).

                Et pourtant certains disent que Dieu est évident et s’impose comme une règle de vie à suivre, à l’exemple d’une formule mathématique, pour lui plaire: Ce sont les pharisiens !!!

                Un jour, un pharisien invite Jésus chez lui pour un repas. Et Jésus qui se présente comme le Fils de Dieu, ne fait pas les ablutions avant le repas : Il ne se lave pas les mains jusqu’au coude comme la Tradition des anciens l’exige pour être pur et, selon eux, plaire à Dieu. C’est évident il faut se laver les mains avant de manger mais on n’a pas besoin de se laver jusqu’au coude à chaque fois. Les pharisiens sont attachés à des gestes rituels pour les conforter dans leur relation avec Dieu. Pour les pharisiens c’est le rite qui compte avant tout ! C’est ce qui se voit qui compte avant ce qui ne se voit pas ! Jésus conseille au pharisien qui l’a invité à manger de laver également ce qu’il a à l’intérieur de lui (la cupidité, la méchanceté).

                Un autre jour, Jésus dit aussi à plusieurs pharisiens qu’ils donnent la dîme (le dixième de leurs récoltes sur toutes les plantes de leur jardin comme la menthe, la rue et d’autres plantes aromatiques utilisées en cuisine). Les pharisiens donnent ainsi une partie de leurs récoltes aux pauvres comme la Tradition des anciens l’exige ! C’est évidemment pour être irréprochable devant Dieu et devant les autres. Ce n’est pas avec leur cœur qu’ils donnent. Ils sont qualifiés d’hypocrites par Jésus. Les pharisiens et aussi les Docteurs de la Loi sont des spécialistes de la 1ère partie de la Bible, spécialistes des petits et des grands commandements pour, selon eux, plaire à Dieu.

                Et Jésus leur dit qu’ils ne comprennent rien à la volonté de Dieu ! Dieu ne peut pas être enfermé dans des rites à respecter. Trouver Dieu n’est pas si évident que le simple respect de rites.

                Et les pharisiens n’écoutent pas Jésus car pour eux il n’est qu’un habitant de Nazareth, un fils de charpentier, un vagabond qui marche avec ses disciples de villages en villages. Et pourtant beaucoup reconnaissent que Jésus enseigne avec autorité.

                Jésus le dit et le montre notamment en guérissant un aveugle de naissance (Jean 9, 39) : « Je suis venu en ce monde pour une remise en question : Pour que ceux qui ne voient pas puissent voir et que ceux qui voient deviennent aveugle. »

                Nos yeux sont faits pour capter la lumière extérieure. Nos yeux ne voient pas toute la réalité ! C’est évident ! « L’essentiel n’est pas visible par nos yeux, il n’est visible que par le cœur. » (« Le petit Prince » de Saint Exupéry).

                La réalité n’est pas dans l’évidence du voir. Dieu n’est pas dans un rite. Dieu ne se trouve pas dans un comportement.

                Dieu est une personne : Jésus Christ ! Et même Dieu est 3 personnes (3 hypostases : le Père, le Fils, l’Esprit Saint). Dieu est unique et existe en 3 personnes. Dieu n’est donc pas une évidence !

    On n’entre pas en relation avec Dieu dans un « voir » mais dans un « croire ». « Croire » est tellement humain et divin à la fois ! 

                A l’image de Dieu nous sommes des hypostases : Nous avons « une essence » et une « existence » (« un être » et « un faire »). Pour connaître Dieu, je ne dois pas rester au niveau du « faire ». Je dois m’impliquer dans ce que je suis : « mon être », « mon essence ». « Voir » Dieu dans des rites, dans des règles, c’est évident pour les pharisiens et cela ne les engagent pas trop personnellement. Mais « croire » n’est pas évident car c’est s’approcher, oser la rencontre. Ainsi Dieu se fait connaître en Jésus Christ et encore plus se rend présent en nous par son Esprit Saint, son Amour.

                Si, un jour quelqu’un vous dit : « Toi, tu as de la chance de croire. Cela semble être une évidence pour toi ! » Répondons bien que la foi ne se voit pas avec nos yeux dans des rites, dans le « faire ». Mais la foi est cohérence avec la vie, avec notre « être », avec « notre existence (notre hypostase). Ce n’est pas Dieu qui est fait à notre image. C’est nous qui sommes faits à son image. Par conséquent, ne cherchons pas Dieu à l’extérieur de nous, il n’est pas là. Dieu est en chacun de nous !

                Merci Seigneur notre Dieu de nous rappeler que nous ne sommes pas des robots mais des êtres avec un cœur qui est à l’image et à la ressemblance de ton Cœur !!!

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  • Homélie à partir de l'Evangile du jeune homme riche : 

    « Une seule chose te manque : Va, Vends … Viens, suis-moi. » les trois "V" du disciple du Christ ! 

      De dimanche en dimanche, nous découvrons ou redécouvrons comment Jésus accueille chaque personne : il regarde chacun tel qu’il est. Il voit le cœur et non les apparences : « Jésus pose son regard » sur l’homme riche… comme il a posé aussi son regard sur la Samaritaine, sur Zachée, sur Bartimée, sur la veuve, sur Pierre, sur chacun de ses apôtres, sur … chacun de nous, sur … ceux et celles que nous lui confions dans la prière, sur …

      Voici donc un homme riche qui situe sa relation à Dieu dans un schéma de mérite et de récompense, de vertu qui donne des droits.

    " Que faut-il FAIRE pour AVOIR la vie éternelle ? " 

      Et Jésus le Christ ne refuse pas la question… Au contraire ! "Tu connais les commandements" lui dit-il. Et ce fut l’occasion pour cet homme de se rappeler les commandements sans oublier d’en revendiquer la pratique et de faire état de sa vertu.

      Le dialogue aurait pu s’arrêter à ce constat mais c’est justement cet aveu de perfection qui permet à Jésus Christ d’aller plus loin. "Posant son regard sur lui, dit l’Évangile, Jésus se mit à l’aimer." Non pas qu’il ne l’aimait pas auparavant mais parce que Jésus veut situer le dialogue à un autre niveau, celui de l’Amour et de l’Alliance et non plus celui du permis et du défendu.

      "Une seule chose te manque", dit Jésus à cet homme riche venu à sa rencontre. "Va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres et puis viens et suis-moi." 

    « Une seule chose te manque : Va, Vends … Viens, suis-moi. » les trois "V" du disciple du Christ ! 

      Je vous propose de nous laisser interpeller par cette façon de dire : "Une seule chose te manque"… Ne croyez-vous pas que, dans nos vies, beaucoup de choses changeraient si nous comprenions mieux ce qu’est cette "seule chose qui nous manque" ? Et cette "chose" est différente pour chacun… mais s’il fallait la ramener à ce qui nous est commun, je parlerais de dépassement de soi. Il y a dans notre vie, je crois, un appel au dépassement de soi, c’est-à-dire à dépasser nos médiocrités ou nos bonnes consciences pour atteindre la joie du don total à Dieu et à ce que pour quoi nous sommes appelés à vivre aujourd’hui sur cette terre.

    Il n’y a pas la joie sans dépassement de soi parce qu’il n’y a pas de bonheur dans la tiédeur ou la demi-mesure.

     

      L’être humain n’est grand que dans la conscience et la rencontre de ce qui le dépasse. Non pas de ce qui l’anéantit, mais de ce qui lui révèle la véritable mesure de ce qui fait sa grandeur.

      Et voici donc cet homme riche de l’Évangile appelé à entrer dans un autre chemin de perfection : celui de l’Amour et de l’Alliance et non plus celui du permis et du défendu.

      Mais "il devint triste, dit l’Évangile, car i1 avait de grands biens". La possession devient une prison alors que la pauvreté conduit à la liberté. Mais ne confondons pas ! L’Évangile ne fait pas l’éloge de la misère qui est un autre enfermement. Il invite à la pauvreté faite de dépossession, de dépassement de soi, de vulnérabilité, de fragilité… là où le coeur de pierre fait place au coeur de chair.

      Nous vivons dans un monde où la tristesse l’emporte trop souvent sur la vraie joie. Il y a la morosité et le désenchantement qui sont souvent les fruits de nos insatisfactions et de nos déceptions. C’est l’amertume de ceux qui s’enferment dans les prisons de leurs possessions. Il nous faut donc choisir et découvrir où est la vraie liberté. VA, VENDS et VIENS, dit Jésus le Christ, il faut une grande et belle liberté intérieure pour répondre à cet appel.
     Au-delà des mots, il y a une expérience à vivre.

    Une seule chose manque à cet homme riche : le manque, c’est à dire l’audace d’une fragilité assumée !

      Il est tellement comblé de tout, qu’il ne peut se séparer de rien. Il ne parvient pas à intégrer en lui, ce manque, cet écart nécessaire à toute relation. Il ne parvient pas à creuser en lui le désir d’ÊTRE et de VIVRE.

      Dès lors, dans nos relations humaines, lorsque le manque vient à manquer et que nous sommes assis dans une forme de routine, la tristesse n’est jamais loin. Oui, il y a vraiment un "manque" qu’il nous faut gagner ! Il est cet espace qui nous permet de respirer, cet écart nécessaire pour accueillir l’imprévu. Il est cette absence de certitude qui creuse notre désir d’altérité, il est cette distance qui nous donne soif de rencontres, et le courage d’aimer sans posséder.

    Il est ce silence qui nous permet de prier ; ce risque qui donne confiance ; ce vide qui fait grandir notre espérance.

      Jésus Christ nous appelle à vivre cette audace qui accueille la fragilité, le manque, l’incertitude, le doute comme autant de possibilités de grandir, de s’épanouir, d’avancer. Pour ceux qui se risquent à vivre cette audace de la fragilité au quotidien, la vie éternelle n’est plus envisagée comme une récompense, mais comme un don de chaque instant. 

    Vivre la fragilité, ce signe intérieur de richesse :

      C’est en effet changer notre regard sur le temps qui passe, redécouvrir ce qu’il est pour nous réellement : autant de moments où l’éternité de Dieu peut faire irruption dans notre histoire. Car l’éternité de Dieu, ne se possède pas. Elle se reçoit au quotidien, dans la gratuité. Alors, dans cet esprit d’ouverture et d’audace, les fruits que nous récolterons seront la patience, la bienveillance et une vraie sagesse de vie. Vivre cette audace de la fragilité, c’est finalement se rendre disponible à la présence de Dieu dans nos vies. C’est regarder l’humain, comme Jésus l’a fait, avec les yeux de la bienveillance et non de la performance, de la gratuité et non du profit. S’il en est ainsi, osons vivre de cette fragilité et nous nous découvrirons toujours plus par le regard aimant de Dieu. Alors, aimer, consistera à trouver la vraie richesse hors de nous-mêmes.

      Nous constatons qu’en nous invitant à le suivre, Jésus Christ ne dit pas que la renonciation aux richesses est un but en soi mais une exigence préalable pour devenir un disciple du Christ. Chacun et chacune doit renoncer à ce qui l’empêche de répondre à cette invitation : « Va, Vends … Viens, suis-moi. » les trois "V" du disciple du Christ !

    Jésus appelle d’abord et avant tout au dépassement de soi. Pour l’homme riche, se dépasser eût été de se détacher de ses trop grands biens. Pour d’autres, ce sera d’oublier ses titres, ses réussites, son orgueil, de changer sa façon de traiter les autres, de corriger son manque de générosité, son égoïsme, sa paresse, etc…

    L’important est de se libérer, chacun à sa façon, pour être dans la joie de suivre Jésus le Christ.

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