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                Nous venons d’entendre le célèbre évangile des pèlerins d’Emmaüs. Emmaüs est un petit village à côté de Jérusalem et l’action se passe le soir du dimanche de Pâques après la découverte du tombeau vide de Jésus.

                Quand on pense à ces habitants d’Emmaüs qui retournent chez eux sans bien comprendre ce qui s’est passé pour Jésus qui était mort et qui serait à nouveau vivant, on peut penser à nous-mêmes.

                Emmaüs, c’est finalement partout où nous marchons avec Jésus sans le savoir.

                Emmaüs, c’est partout où se produit la rencontre avec Jésus le Christ vivant.

                Mais comment se produit cette rencontre avec Jésus ressuscité ?   

                L’évangile de ce 3è dimanche après Pâques nous parle de deux moyens indispensables : l’Ecriture (la Bible) et le partage du pain.

                L’Ecriture (la Bible) : premier moyen pour reconnaître Jésus dans nos vies, dans toute vie humaine. Un jour ou l’autre, il nous arrive des déceptions, des échecs, des situations douloureuses. Jésus est là !

                Dans ces situations si lourdes à porter. Jésus marche avec nous, au coeur de nos fragilités et de nos désespoirs. Laissons­ nous regarder par le Christ.

                Les deux marcheurs d’Emmaüs savaient tout sur Jésus, depuis sa naissance à Bethléem, sa vie à Nazareth, ses nombreux déplacements de villages en villages, jusqu’à la découverte par les femmes de son tombeau vide. Ils savaient même qu’un messager du ciel a dit que Jésus est vivant.

                Et Jésus leur dit d’abord : « Que vos cœurs sont lents à croire ! ».

                Et puis, sur les événements de sa vie et de sa passion, il projette la lumière des Ecritures (de la Bible). L’Ancien Testament éclaire le Nouveau, la Bible introduit à l’Evangile.

                C’est la fréquentation de la Parole, lue, écoutée, partagée, assimilée comme une nourriture qui éclaire, fortifie et rend l’espérance. Nous avons à lire et à relire, souvent la Bible, pour voir plus clair dans nos vies, dans nos déceptions, nos échecs et aussi nos joies. Souvent, nous avons à progresser dans une connaissance plus profonde et plus intime de Jésus.

                Pourtant, la Bible n’est qu’une première étape. L’enseignement de Jésus ne leur a pas encore ouvert les yeux. Il y a un pas supplémentaire à franchir.

                La fraction du pain ! : deuxième moyen de reconnaître Jésus. Que faut ­il donc ? Une certaine ouverture du coeur : « Reste avec nous : le soir approche et déjà le jour baisse.»

                Et puis c’est seulement, pendant le repas, quand Jésus « dit la bénédiction », que leurs yeux s’ouvrent totalement. Le récit devient liturgie et l’invité prend le rôle de celui qui invite : « Il prend le pain, prononce la bénédiction, rompt le pain et le leur donne. » On ne peut rencontrer pleinement Jésus aujourd’hui vivant qu’en recevant le Pain que Jésus veut rompre dans l’Eucharistie.

                Après la « liturgie de la Parole », il y a la « liturgie de la Table » pour rencontrer Jésus ressuscité.

                On rencontre Jésus en rejoignant l’assemblée des baptisés que nous formons à chaque messe. On rencontre Jésus le Christ ressuscité en participant à la messe, le repas offert par Jésus le Christ.

        Les disciples d’Emmaüs ont partagé le repas avec Jésus ressuscité : Et au moment où ils reconnaissent Jésus, celui-ci disparaît à leurs regards.    Présence et absence, n’est-ce pas le sens de toute notre vie. Même lorsque nous pouvons voir, entendre, toucher ceux que nous aimons, il y a toujours une part mystérieuse qui nous échappe.

                Dans la vie il y a toujours de l’invisible.

                Heureux sommes-nous si nous devenons capables de percevoir l’invisible.

                Dans le livre, le « Petit Prince » de Saint-Exupery, le renard a cette parole si juste : « L’essentiel est invisible pour les yeux ».

                C’est ce que les deux disciples d’Emmaüs ont découvert.

                C’est ce que nous pouvons découvrir à travers l’invisible de la messe, de l’Eucharistie que nous célébrons.

                Le Seigneur Jésus Christ, notre compagnon de route, souhaite rester avec nous si nous l’invitons à la table de notre vie. « Reste avec nous, Seigneur Jésus ».

                Il n’est pas en son pouvoir de nous éviter les souffrances et les malheurs qui jalonnent plus ou moins notre vie.

                Jésus Christ désire ardemment partager ce que nous vivons et faire entrer dans les divers événements de notre vie la puissance de son espérance et de sa résurrection.

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    - Enseignement vers le Dimanche de la Miséricorde divine –

    (2ème dimanche de Pâques)

    « La paix soit avec vous ! »

                Après la mort de Jésus, c’est le moment de la rencontre avec le Ressuscité ! Pourtant, comme les disciples de l’évangile, les portes du lieu où nous vivons sont verrouillées non plus par crainte des juifs, mais par crainte de la transmission d’un virus soit à cause de nous soit à cause de notre prochain.

                Jésus ressuscité est là dans notre confinement et nous dit : « La paix soit avec vous ! »

      Evangile Jean 20, 19-31 : C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

    Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. » Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

    Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

    « La paix soit avec vous ! » : C’est bien plus qu’un simple « bonjour » ! C’est une salutation en forme de bénédiction et aussi de protection, de présence divine, de grâce et de paix.

                Tout est dit dans ces 5 mots : Jésus, qui était mort sur la croix et enseveli dans un tombeau, est maintenant vivant et présent au milieu de ses disciples et il dit ses premiers mots de ressuscité : (Jean 20, 19) « La paix soit avec vous ! » Et cette parole ouvre l’avenir, chasse la tristesse et la peur, libère. C’est une parole de résurrection !!! C’est après cette parole de libération, de résurrection, que Jésus montre à ses disciples ses mains et son côté blessés par son calvaire sur la croix (Jean 20, 20a). Oui, les disciples reconnaissent Jésus qu’ils ont bien connu, écouté, suivi, avec lequel ils ont partagé beaucoup de rencontres mémorables, beaucoup de repas (surtout le dernier avant sa Passion). Et les disciples reconnaissent que Jésus est le Seigneur : (Jean 20, 20b) « Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. » Oui, c’est bien le Jésus qu’ils ont connu qui est le Christ, le Seigneur, l’Envoyé de Dieu le Père. Il est là, avec eux, et il leur dit une deuxième fois : (Jean 20, 21a) « La paix soit avec vous ! »

                Jésus le Seigneur ressuscité vient à la rencontre de ses disciples qui sont confinés à cause de leur peur d’être condamnés eux aussi comme Lui. Alors, ce serait le moment pour Jésus de faire des reproches à ses disciples car plusieurs fois il leur avait annoncé sa Passion et aussi sa Résurrection. Et ils n’ont pas compris.             Jésus leur avait pourtant annoncé :

    1ère annonce (Mc 8, 31) : « Et pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. »

    2ème annonce (Mc 9, 31) : « Il instruisait ses disciples en disant : Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »

    3ème annonce (Marc 10, 33-34) : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera. »

                Et « le Fils de l’homme » annoncé c’est bien Jésus ! C’est le grand événement de Pâques dont les disciples de Jésus sont les premiers témoins. Jésus pourrait alors leur reprocher de ne pas avoir compris plus tôt ! Et surtout il pourrait leur reprocher leur attitude pendant sa Passion. Ils ont pris la fuite ; ils l’ont laissé seul ! Jean 19, 25-26 : Au pied de la croix, il n’y avait que Marie (mère de Jésus) et sa sœur, la femme de Cléophas, Marie-Madeleine et le disciple que Jésus aimait (Jean). Même Pierre a renié Jésus 3 fois avant que le coq chante 2 fois comme il lui avait dit (Marc 14, 72). Mais non, Jésus ressuscité ne leur fait pas de reproches, il est venu apporter la paix à ses disciples : « La paix soit avec vous ! »

                Quand Jésus redit à ses disciples pour qu’ils comprennent bien son message après sa Résurrection : « La paix soit avec vous ! » (Jean 20, 21a) ; il dit tout l’Amour et toute la Miséricorde de Dieu en tant que ressuscité, et il dit aussi que sa Paix et sa Miséricorde de ressuscité est capable de rejoindre tous les hommes et toutes les femmes du monde entier en passant par eux ses disciples : (Jean 20, 21b) « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Par conséquent, à partir de la Résurrection de Jésus Christ, tous ses disciples deviennent les serviteurs, les apôtres de sa Paix et de sa Miséricorde.

                Et c’est le 10 janvier 1934, pendant une retraite spirituelle, que Jésus dit à une de ses disciples, sainte Faustine Kowalska (religieuse polonaise morte en 1938 à l’âge de 33 ans) : « Je désire que le 1er dimanche après Pâques soit la fête de la Miséricorde. » Et, en l’an 2000, un autre disciple et apôtre de Jésus, le pape saint Jean-Paul II institua la fête de la Miséricorde le 1er dimanche après Pâques (c’est-à-dire le 2ème dimanche de Pâques) pour toute l’Eglise. Plus tard, le 1er dimanche après Pâques de la Miséricorde divine du 23 avril 2006, le pape émérite Benoit XVI a affirmé devant plus de 50000 pèlerins : « Loin d'être une dévotion secondaire, le culte de la Miséricorde divine fait partie intégrante de la foi et de la prière du chrétien. »

                Alors, revenons à l’évangile de ce dimanche de la Miséricorde (2ème dimanche de Pâques) pour essayer de comprendre l’affirmation du pape émérite Benoit XVI.

                Jésus souffle sur ses disciples et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jean 20, 22-23) La Miséricorde de Dieu n’est surtout pas une sorte d’indifférence, ou d’oubli devant le mal et le péché que nous pouvons faire. La Miséricorde de Dieu est un signe de la puissance de la résurrection en Jésus Christ ressuscité. Le Seigneur est capable de surmonter notre péché, de l’assumer et de le vaincre ; à condition que nous-mêmes nous soyons disposés à nous reconnaître pécheurs. La Miséricorde de Dieu, par Jésus Christ ressuscité, c’est la capacité du Seigneur à nous sauver du péché, à nous pardonner non pas en fonction de nos mérites, mais en fonction de son Amour. Voilà la PAIX remplie de Miséricorde qu’il nous donne quand il nous dit : « La paix soit avec vous ! »            

    Mais, est-ce que nous croyons vraiment que l’Amour de Dieu pour nous est, par nature, un Amour à 100% miséricordieux ?

                Heureusement pour nous aujourd’hui en 2020, qui ne sommes plus les premiers témoins oculaires de Jésus ressuscité, il y a un disciple de Jésus qui nous ressemble : Thomas ! « Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau) … » (Jean 20, 24). Et on ne sait pas qui est le jumeau de Thomas. Et si son jumeau était chacun de nous aujourd’hui. Grâce à Thomas, on prend conscience que Jésus ressuscité ne se présente pas dans une lumière éblouissante mais avec ses plaies de crucifié ! Et c’est justement devant les plaies de Jésus que Thomas cesse d’être incrédule, est croyant et dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20, 27-28)

                Le cardinal Ratzinger rejoint l’expérience de saint Thomas en disant dans son homélie de la messe qui a précédé le conclave où il a été élu pape (le 18 avril 2005) : « La miséricorde du Christ n’est pas une grâce à bon marché. Elle ne suppose pas la banalisation du mal. Le Christ porte dans son corps et sur son âme tout le poids du mal, toute sa force destructrice. Il brûle et transforme le mal dans la souffrance, dans le feu de son amour souffrant. » (…) « Nous touchons ici un point essentiel pour l’évangélisation. Certains argumentant de la bonté et de la miséricorde de Dieu, estiment en effet qu’il n’est pas nécessaire d’évangéliser. Selon eux, puisque Dieu est miséricordieux, il pardonnera de toute façon à tous les hommes qui seront sauvés. Affirmer cela, c’est faire offense à la passion et à la mort du Christ. Oui, l’amour infini du Fils de Dieu nous obtient le salut sur la croix, mais à condition de l’accepter explicitement dans notre vie. »

                En cette période de confinement, pouvons-nous continuer notre belle mission d’évangélisation en transmettant au monde la paix miséricordieuse de Jésus Christ ?

           Hé bien la méditation de la prière d’un prêtre italien dont le frère est mort du covid-19 nous montre que c’est possible !

             Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Aujourd'hui, je m'en rends compte, tu m'as appris cela, en demeurant obéissant au Père, pendant trente ans dans la maison de Nazareth, en attente de la grande mission.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Comme dans l'atelier de Joseph, ton gardien et le mien, j'apprends à travailler, à obéir, pour arrondir les angles de ma vie et te préparer une œuvre d'art.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Je sais que je ne suis pas seul parce que Marie, notre mère est là aussi dans la maison, pour nous tous, la famille de Dieu.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Je le fais de manière responsable pour mon propre bien, pour la santé de ma ville, de ma famille, et pour le bien de mon prochain.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Comme dans le silence de Nazareth, je m'engage à prier, à lire, étudier, méditer, être utile pour les petits travaux, afin de rendre notre maison plus belle et plus accueillante.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Le matin, je te remercie pour le nouveau jour que tu me donnes, en essayant de ne pas le gâcher et l'accueillir avec émerveillement, comme un cadeau et une surprise de Pâques.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! A midi, je recevrai la salutation de l'ange, je me rendrai utile pour l'Amour, en communion avec Toi qui t'es fait chair pour habiter parmi nous.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Si le soir me prend la mélancolie, je t'invoquerai comme les disciples d'Emmaüs : Reste avec nous, le soir est arrivé et le soleil se couche.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Dans la nuit, en communion de prière avec les nombreux malades, les personnes seules et tous les soignants, j'attendrai l'aurore pour chanter à nouveau ta miséricorde et dire à tout le monde que, dans les tempêtes, tu es mon refuge.

                Je reste à la maison ; Seigneur Jésus j’ai confiance en Toi ! Je ne me sens pas seul et abandonné, parce que tu me l'as dit : Je suis avec vous tous les jours. Oui, et surtout en ces jours de confusion, ô Seigneur, dans lesquels, je vais pouvoir atteindre chacun avec les ailes de la prière.           Amen

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  • Homélie dimanche de Pâques

     

     

     

     

     

     

     

     

    « A l’heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l’autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus. » Les femmes sont là, les premières, et elles veillent. Pour Jésus, comme pour chacun d’entre nous, c’est une femme, Marie, qui est là pour veiller à sa naissance. Et c’est d’autres Marie qui viennent à son tombeau pour ne pas le laisser seul dans la mort. N’est-ce pas une grâce propre à la femme que de savoir être là, dans l’amour et la fidélité, pour veiller d’une présence aimante, qui n’a nul besoin de mots.

    Etre en éveil comme la maman quand son enfant est malade. Rester en éveil comme ceux et celles qui, jour après jour, font grandir l’espoir, l’amour et la paix dans un monde hostile et en guerre.

    La veillée pascale et le dimanche de Pâques sont vraiment le retour aux sources de notre foi. Les saumons remontent de la haute mer vers la rivière de leur naissance, et à partir de là ils vont produire de nouvelles vies. Ainsi, à chaque fête de Pâques,nous revenons aux sources de notre baptême et de notre foi pour devenir ou redevenir avec le Seigneur créateur de vie nouvelle.

    Nous le faisons symboliquement en nous rappelant les origines de l’humanité, les origines du peuple de Dieu, les origines de la foi chrétienne. Faire mémoire de tout cela qui a fait naître et grandir notre foi, ce n’est pas de la nostalgie stérile. C’est nous rendre à nouveau dynamiques et porteurs d’espérance, non seulement pour nous, mais aussi pour le monde où nous vivons.

    « Le Christ alpha et oméga » : c’est écrit sur le cierge pascal. Le Christ, commencement et fin de toute chose : c’est immense comme affirmation !

    « A l’heure où commençait le premier jour de la semaine », écrit saint Matthieu, pour bien montrer que c’est une nouvelle page de l’humanité qui s’écrit. Un nouveau commencement, une nouvelle création...

    La résurrection est un accouchement, une naissance. Et les fruits de haine et de mort, d’orgueil et d’injustice que l’actualité nous rappelle si tragiquement, sont les douleurs d’un enfantement. Osons le croire. La mort et le mal sont en train d’être chassés. L’ange de la résurrection est assis sur la pierre roulée du tombeau vide. Les forces de mort et de barbarie n’auront pas le dernier mot.

    Suivons l’exemple des femmes qui veillent. Mais emboîtons leur aussi le pas. « Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples ». Elles deviennent les apôtres des apôtres, comme le disent nos frères orthodoxes. Elles courent porter l’extraordinaire nouvelle : Christ est ressuscité ! A nous de courir rejoindre le Vivant, là où il nous donne rendez-vous : en Galilée, en plein coeur du monde et de ses soubresauts.                Amen ! Alléluia !

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  •  Homélie dimanche des Rameaux

    Homélie Dimanche des Rameaux

    « Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas… »

                J’aime bien le dimanche des Rameaux. Chaque année, les églises se remplissent plus que d’habitude. De nombreuses personnes qui pratiquent peu se sentent invitées. Nombreux sont ceux qui, chaque année, mettent ces rameaux en évidence dans leurs maisons, ou les partagent en famille, avec des amis, ou encore en déposent sur les tombes. Mais, cette année, le dimanche des Rameaux 5 avril 2020, les églises seront vides. « Nous resterons chez nous ! » La messe des Rameaux sera célébrée « en privé » en union avec tous ceux qui s’uniront par la radio, la télévision, internet ou par la prière. En ce temps d’épreuve, nous demanderons au Seigneur de bénir nos rameaux chez nous.

                Chères frères et sœurs en Christ, cette bénédiction qui nous rejoindra dans notre confinement signifiera ce qu’elle signifie chaque année : la PROXIMITÉ de la fête de PÂQUES, de la RÉSURRECTION de JÉSUS CHRIST !!! Si nous nous soutenons les uns les autres dans la foi et dans l’espérance, nous parviendrons à la lumière du matin promis par Jésus Christ, la lumière du matin de Pâques !!!

                En effet, la messe des Rameaux ouvre la magnifique Semaine Sainte, source et sommet de la foi chrétienne. C’est pourquoi, nous lisons, habituellement à plusieurs voix, l’évangile de la Passion de Jésus-Christ, en cette année A : Matthieu 26, 14 – 27, 66.

                Le récit de la Passion selon Saint Matthieu est plus qu’un simple reportage. En prenant le temps de le lire lentement, nous nous apercevons que Jésus accomplit ce que les prophètes ont dit avant Lui. Jésus Christ ne subit pas la Passion, il la vit par Amour pour nous.

                Ainsi nous lisons : « Le Fils de l’homme s’en va, comme il est écrit à son sujet… » (Mt 26, 24) ; « … car il est écrit : je frapperai le berger et les brebis du troupeau seront dispersées. » (Mt 26, 31) ; « Voici qu’elle est proche, l’heure où le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. » (Mt 26, 45) ; « … alors, comment s’accompliraient les Ecritures selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ? » (Mt 26, 54) ; « Mais tout cela est arrivé pour que s’accomplissent les écrits et les prophètes. » (Mt 26, 56) ; « … désormais vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel. » ; « Alors fut accomplie la parole prononcée par le prophète Jérémie : « Ils ramassèrent les trentes pièces d’argent, le prix de celui qui fut mis à prix, le prix fixé par les fils d’Israël, et ils les donnèrent pour le champ du potier, comme le Seigneur me l’avait ordonné. » (Mt 27, 9) ; « Vers la neuvième heure, Jésus cria d’une voix forte : « Eli, Eli, lema sabactani ? », ce qui veut dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46) ; « … une éponge qu’il trempa dans une boisson vinaigrée, il la mit au bout d’un roseau, et il lui donnait à boire. » (Mt 27, 48) ; « Et voici que le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas… » (Mt 27, 51).

                L’expression « Fils de l’homme » fait référence au prophète Daniel (Dn 7, 13) : C’est le vainqueur des puissances du monde, représentées par des bêtes féroces. Le Fils de l'homme est le vainqueur du combat et la royauté universelle lui est remise. En Matthieu 26, 31 c’est la référence au prophète Zacharie (Za 13, 7).  Puis en Matthieu 27, 9 c’est la référence au prophète Jérémie (Jr 32, 6-9). En Matthieu 27, 46 Jésus dit sur la croix le début du psaume 21 (Ps 21, 2). En Matthieu 27, 48 c’est aussi la référence à un psaume (Ps 68, 22). Et en Matthieu 27, 51 c’est le lien entre la crucifixion de Jésus et le rideau du Temple qui se déchire. Ce déchirement montre que Jésus est le dernier et le vrai sacrifice qui enlève le péché du monde. La présence de Dieu, autrefois cachée par le rideau du Temple, n’est plus réservée à une élite spirituelle, nous y avons tous accès par Jésus-Christ !

                Jésus Christ choisit, en pleine conscience, d’accomplir la volonté de Dieu son Père et notre Père. Cf sa prière dans le jardin de Gethsémani (Mat 27, 39) : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. » Jésus endure la trahison de Judas (pourtant l’un de ses apôtres) ; le reniement de Pierre (sur lequel il compte beaucoup) ; les accusations (chez le grand prêtre, chez le gouverneur Pilate) ; les humiliations, les injures, les cris de la foule contre lui, la flagellation, les moqueries, les crachats, le poids de la croix, la crucifixion, et il meurt sur la croix. Jésus est doux et se laisse faire. Il ne se défend pas et même il va jusqu’à choisir le silence devant le grand prêtre et devant Pilate.

                Alors, ce n’est pas étonnant que, pour entrer dans la ville de Jérusalem, Jésus ait choisi « une ânesse et un petit âne » (évangile de l’entrée à Jérusalem lue au début de la messe du dimanche des Rameaux : Mt 21, 1-11). Jésus a besoin de cette ânesse et de son petit pour montrer la douceur et la patience de son cœur. Si Jésus avait été un roi puissant à la manière des hommes, qui comptait sur sa force pour recevoir le triomphe dans la ville de Jérusalem, il aurait revêtu une armure et serait monté sur un grand cheval. Mais ce n’est pas de cette manière-là qu’il veut nous rejoindre. Nous, avec nos idées de puissance, de richesses et de grandeur, nous aurions pris un cheval, mais lui, Jésus, il a choisi une ânesse et un petit âne. Car Jésus veut entrer en relation avec nous de la manière la plus humble possible, par en bas ! : « le rideau du Sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. »

                Le jour des Rameaux, une foule acclame Jésus comme un roi en puissance et une autre foule ensuite le condamne à mourir sur une croix ! On libère un criminel appelé Bar-abbas (le fils du père) et on fait mourir à sa place le vrai Fils du Père (Jésus le Christ).

                La vie de Jésus semble finir sur un échec, ses apôtres se sont tous enfuis à l’exception de Jean et de sa mère Marie restés au pied de la croix. Et Jésus dit, avant de mourir, les mots du psaume 21 qui commence par : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Jésus Christ prend sur lui toutes nos solitudes, toutes nos souffrances, toutes nos peurs. Oui, ce n'est pas pour faire semblant qu'il s'est fait Homme, mais il a accepté de partager notre condition humaine jusqu'au bout, jusqu'à la mort. Le rideau du Temple de Jérusalem s’est bien déchiré du haut vers le bas !!!

                Cet exemple d'oubli de soi, ce message d'Amour de Dieu par Jésus Christ, c’est notre mission à nous chrétiens d'aujourd'hui d'en témoigner. Et c'est quand tout semble fini que tout commence et que, dans la nuit du tombeau germera l'aube de la Résurrection et de la Vie au moment de Pâques !

                Aujourd’hui, en cette période de lutte contre le coronavirus et surtout de soins auprès des malades dans les hôpitaux, dans les EHPAD, dans les familles confinées, … des croyants et des non croyants sont nombreux à vivre, en pleine conscience, un chemin qui ressemble à celui de la Passion.

     

    Voici le témoignage émouvant d’un médecin :

                « Même dans mes pires cauchemars, je n'aurais jamais imaginé vivre un jour tout ce qui se passe depuis trois semaines dans mon hôpital. » Ainsi commence le témoignage bouleversant d'un médecin de 38 ans travaillant dans un hôpital de Lombardie, posté le 21 mars sur la page Facebook d'un mouvement italien d'évangélisation "True Love in Jesus – 100% Vero Amore".

                En effet, Julian Urban a partagé avec les internautes son quotidien terriblement difficile dans la lutte contre l'épidémie de coronavirus : « Le fléau devient de plus en plus grand. Le cauchemar nous atteint de plus en plus. Au début il y avait quelques personnes malades, ensuite des dizaines, maintenant des centaines. Mes collègues et moi, nous ne sommes plus des médecins, mais des trieurs qui décident qui doit vivre et qui doit rentrer à la maison pour y mourir », constate-il.

                Le docteur Urban, 38 ans, reconnaît qu'il a été athée toute sa vie. Ne lui avait-il pas été enseigné pendant ses études de médecine, rappelle-t-il, que la science exclut l'existence de Dieu ? Cependant, tout a changé pour lui le jour où un prêtre, aumônier des hôpitaux âgé de 75 ans, est arrivé dans son service. C'était il y a neuf jours (donc 21 mars – 9 = 12 mars : 2 jours avant l’annonce du confinement en France !)

                « Il avait un regard bienveillant. Un homme bien. Bible en main, il passait d'une chambre à l'autre pour accompagner les personnes en train de mourir. C'était impressionnant pour nous de l'observer. 

                Épuisés physiquement et psychiquement, nous cherchions à le voir un moment et à l'écouter. En le rencontrant, je me suis rendu compte que là où l'homme ne peut rien faire, Dieu peut agir. Dès que nous avions cinq minutes, nous demandions à Dieu de l'aide. Depuis, nous échangions beaucoup.

                Je ne pouvais pas croire que mes collègues et moi, tous athées bien trempés, nous nous joignions aux prières de ce prêtre chaque jour pour demander au Seigneur la paix et l'aide pour soigner les malades », se confie Julian Urban.

                Malheureusement, l'aumônier est mort il y a quelques jours. Mais, comme témoigne le médecin, sa présence jusqu'au dernier jour a apporté la paix et l'espoir à tous les soignants de son service.

                « Je ne suis pas retourné chez moi depuis six jours. Je ne me souviens pas quand j'ai mangé la dernière fois. Peu importe. Je me rends compte que ma vie d'avant n'avait pas de sens. À partir de maintenant et jusqu'au dernier souffle de ma vie, je vais me consacrer à aider les autres. Je suis heureux d'avoir rencontré Dieu grâce à ce prêtre, en plein milieu de la souffrance et la mort de mes patients. Dieu est là, l'espoir est là. »

                Si nous fixons un rameau béni sur la croix de Jésus le dimanche des Rameaux, c'est pour nous rappeler que le bois de la croix a refleuri à Pâques. La croix n'est plus un signe de mort. Elle est, avec la foi en Jésus Christ, le signe de la Vie plus forte que tout !                           Amen !

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  • Homélie :            

               Après les évangiles de la Samaritaine et de l’aveugle-né, voici, avant que ne s’ouvre la Semaine Sainte, un troisième long récit de saint Jean. Comme les deux précédents, il s’agit d’une catéchèse sur le baptême, sur la « plongée » dans la mort et la Résurrection de Jésus. Tel est le message exigeant qui précède le récit de la Passion que nous lirons dimanche prochain.

               Jésus montre que Dieu n’est pas du côté de la mort, mais de la vie, et que, s’il laisse à la mort un temps son pouvoir, c’est parce que, à travers elle, il donne à l’Homme, par la foi, l’espérance d’en sortir vivant et vainqueur. « Si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous, » nous dit saint Paul dans la deuxième lecture. De la mort infâme que subira Jésus, va surgir la Vie pour tous.

                Au cœur de l'évangile de ce 5è dimanche de Carême il y a le dialogue de Jésus avec Marthe. « Je suis la résurrection et la vie », et aussi la réponse de Marthe : « Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu qui vient dans le monde. » 

    Alors, choisissons la Vie : 

                La 1ère lecture du prophète Ezéchiel peut nous aider à appliquer le message de l’évangile à notre existence : « Je mettrai en vous mon esprit et vous vivrez de nouveau. » Nous faisons l'expérience de la mort de tant de façons au cours de notre existence. La pandémie mondiale que nous souffrons pour l'instant en est l'illustration.

                La manière dont Lazare sort du tombeau le montre bien : « les mains et les pieds liés de bandelettes et le visage couvert d'un suaire ». 

                Notre « visage est couvert d'un suaire. » Ce suaire, face à la menace du coronavirus, est le masque que nous pouvons porter pour nous protéger et pour protéger aussi notre prochain.

                Lazare, le pécheur aimé de Jésus comme chacun de nous, de son confinement, entend le cri de Jésus : « Lazare, viens dehors ! » et Lazare revient alors à la vie.

                Il ne s'agit pas pour nous de sortir de chez nous, NON, surtout, RESTONS CHEZ NOUS ! En entendant Jésus nous dire : "..., viens dehors !"; il s'agit pour nous d'accueillir l'invitation urgente à la prière, à l'oraison, à l'adoration pour approfondir en nous une plus grande intimité avec Dieu et être au quotidien un soutien pour tous ceux et celles qui sont au front du combat contre le coronavirus !!!

                Et avec Marthe, passons de la mort à la vie, en confessant la foi pascale de notre baptême : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »

                Et avec Marie, tournons les yeux vers le Seigneur. Il ne nous reste que quinze jours d’ici Pâques. C’est l’occasion de supporter patiemment le confinement, le jeûne eucharistique et le combat contre l'épidémie et de relativiser, en ce temps de Carême, de ce qui pouvait nous paraître si important et qui se révèle souvent bien futile.

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  •  

                Évangile de Jn 9, 1-41

                En ce 4è dimanche de Carême, nous continuons notre chemin vers Pâques. Qui dit 4è Dimanche, dit mi-Carême. Hé oui, nous sommes à la moitié !!! Et, nous allons vivre cette 2ème moitié de Carême dans le confinement, isolés les uns des autres physiquement mais heureusement pas spirituellement. Avec les yeux du coeur et de la foi, tout est possible : Nous sommes proches tout en restant à distance; il n'y a pas de risque de transmission du virus. Dans la foi, nous croyons à "la communion des saints" (Cf le Credo du Symbole des apôtres), "saints" que nous sommes appelés à devenir un peu plus chaque jour. Si nous ne pouvons plus nous rassemblés pour la messe du dimanche, nous demeurons unis par la prière et nous communions spirituellement en suivant la messe par la télévision, par la radio, par internet.

                Notre Carême 2020 est un réel chemin d’efforts, de privations, de jeûnes : Alors réveillons notre prière, notre foi en la communion avec le Seigneur et entre nous. Le Carême 2020 est encore plus un chemin pour sortir de nos aveuglements, et voir déjà la lumière de la Résurrection au bout de ce confinement nécessaire et, nous espérons, efficace.

                Nos yeux sont faits pour capter la lumière du soleil, ou encore la lumière des ampoules électriques. Mais, les yeux ne perçoivent qu’une petite partie de la réalité.

                L’amitié, par exemple, ne se voit pas forcément avec les yeux, mais avec le cœur.

                Pour la présence de Dieu, c’est pareil, c’est une réalité qui ne se voit pas avec les yeux mais avec la Foi.

                Pour voir l’amitié, on utilise les yeux du Cœur. Pour voir la présence de Dieu, on utilise les yeux de la Foi.

                L’aveugle-né de l’Evangile dit : « Il m’a ouvert les yeux. »

                Puis, il dit à Jésus : « Je crois Seigneur. »

                Et Jésus ajoute : « Je suis venu en ce monde pour rendre un jugement : que ceux qui ne voient pas puissent voir, et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Tout n’est pas visible avec les yeux.

                « Voir », si on réfléchit un peu, nous enlèverait tout désir de recherche de la Vérité. Si on voyait Dieu avec nos yeux, alors le Seigneur s’imposerait à nous et on n’aurait pas besoin de faire l’effort de « Croire », on ne connaîtrait pas la « Foi ».

    Avec le « Voir », en fait, Dieu nous intéresserait beaucoup moins, car on ne pourrait pas se poser plein de questions sur notre vie et sur notre manière de vivre. Dieu existerait comme un objet dont on pourrait tout connaître.

                Mais, si le Seigneur choisit de ne pas s’imposer à nous, c’est pour nous faire comprendre que nous-mêmes nous sommes bien plus que de simples objets. Nous avons une âme que nous ne voyons pas.

                Pour prendre une autre image, Dieu n’est pas une étoile ou une planète que je regarderais avec une lunette astronomique. Je ne peux pas parler de Dieu à la manière des scientifiques.

                Pour connaître le Seigneur, je dois m’impliquer avec tout ce que je suis : un corps et une âme. Lorsque je dis « Je vois une personne », je peux décrire cette personne à distance, sans lui parler tout en restant indifférent à elle.

                Mais lorsque je dis « je crois en une personne », c’est tout différent. Si « je crois en une personne », cela veut dire que je lui ai déjà parlé, que je me suis approcher de cette personne. Cela veut dire que j’ai vécu quelque chose avec cette personne.

                « Voir », c’est rester à distance, c’est rester en retrait.

                « Croire », c’est s’approcher, c’est rencontrer.

                Voilà un grand signe de la confiance que Jésus nous donne. Il ne s’impose pas à nous aujourd’hui, pour nous permettre de croire en Lui, d’avoir la Foi ; c’est-à-dire pour nous permettre de chercher librement au delà des apparences. Dieu ne regarde pas l’apparence mais le cœur. Ou encore, ce qui est essentiel dans la vie ne peut pas se voir avec les yeux mais avec le cœur.

                Cependant, faisons attention à ne pas opposer trop facilement le voir et le croire. Croire en Jésus ce n’est pas être un aveugle, ou encore être un naïf ; ce n’est pas tomber dans une innocence stupide.

                Croire, ou encore la foi, correspond à un besoin très profond que nous avons tous en nous-mêmes.

                Un grand scientifique disait un jour que « l’homme a besoin de la Foi, comme il a besoin de pain, d’eau et d’air. »

                Le Seigneur nous a créés ainsi : nous avons en nous une intuition fondamentale qui est ce sentiment d’une nécessaire présence qui explique notre existence, notre origine et notre devenir.

                « Un jour quelqu’un demandait à Pasteur : Cher maître, comment pouvez-vous croire ?

    Voici sa réponse : C’est en réfléchissant et en étudiant beaucoup que j’ai trouvé la Foi. »

                Oui, Dieu peut être connu par notre découverte du monde. Voir et croire ne s’opposent donc pas en nous, mais se complètent.

    L’aveugle-né de l’Evangile dit : « Il m’a ouvert les yeux. »

                Puis, il dit à Jésus : « Je crois Seigneur. »

                Un jour, on vous a peut-être dit : « Toi, tu as de la chance de croire. C’est un soutien pour toi dans la vie ».

                Croire en Jésus n’est pas une question de chance. C’est une question de recherche.

                Alors, si un jour quelqu’un est jaloux de votre Foi qui vous fait vivre. Dites-lui bien que lui-aussi il est capable de trouver la Foi en ouvrant les yeux de son cœur à la Bonne Nouvelle de la présence aimante de Dieu qui s'est fait Homme en Jésus Christ et qui est en chacun de nous par son Esprit Saint.

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  •  Homélie Saint Joseph adaptée en ce temps d'épreuve

     

     

    « Saint Joseph, Toi qui as vécu la longue route d’un demain incertain »


      - Saint Joseph, Toi qui as vécu la longue route d’un demain incertain dans ta marche vers l’Égypte inconnu, redis-nous, aujourd’hui les paroles de ton fils Jésus face à l’avenir : « Pourquoi avez-vous peur ainsi ? Comment n’avez-vous pas de foi ? » (Mc 4, 40).

     

      - Saint Joseph, Toi qui t’es engagé concrètement à marcher, décidé, vers le pays inconnu « en prenant avec toi l’Enfant et sa mère » (Lc 2-12), redis-nous, aujourd’hui les paroles de ton fils Jésus face à l’avenir : « Ne vous inquiétez pas du lendemain. A chaque jour suffit sa peine » (Mt 6, 34).

     

      - Saint Joseph, Toi qui es revenu de l’exil d’Égypte pour venir vivre, à nouveau, dans la ville de Nazareth et te faire proche des demandes de tes clients, redis-nous, aujourd’hui les paroles de ton fils Jésus face à l’avenir : « Avance en eau profonde » (Lc 5,4) pour « passer sur l’autre rive » (Mc 4, 35).

     

      - Saint Joseph, Toi qui es monté vers Jérusalem pour y vivre avec les tiens la Pâque juive, quelle ne fut pas ton inquiétude en découvrant que Jésus n’était pas dans la caravane, redis-nous, aujourd’hui les paroles de ton fils Jésus face à l’avenir : « Éloigne de moi cette coupe ; pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Mc 14, 36).

     

      - Saint Joseph, Toi qui as connu l’angoisse et, par la suite, la joie, en retrouvant Jésus enseignant, au Temple, au milieu des docteurs stupéfaits, redis-nous, aujourd’hui les paroles de ton fils Jésus face à l’avenir : « Ne craignez point. Allez annoncer à mes frères et sœurs qu’ils doivent partir pour la Galilée. Et là, ils me verront » (Mt 28, 10). Amen

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  • A prier et à méditer

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  • HOMÉLIE 3è dimanche de Carême A

                Qu’est-ce qui permet la rencontre entre Jésus et la Samaritaine ? Un puits ! Un puits sur lequel Jésus est venu s’asseoir et dans ce puits une femme est venue puiser de l’eau.

                Le puits est une magnifique image de notre vie chrétienne et de notre belle mission de chrétiens : être chrétiens c’est être des puits, des personnes qui permettent la rencontre entre Jésus et tous ceux qui ont soif de la foi aujourd’hui.

                En effet, la foi et l’Evangile se vivent dans la relation, dans la rencontre.

                La foi en l’Evangile, en la Bonne Nouvelle de la présence de Dieu dans nos vies par Jésus, se reçoit à travers nos relations, nos rencontres ! D’ailleurs, si nous venons à la messe, (ou si nous regardons la messe à la télévision) c’est parce que des personnes nous ont transmis la joie de croire et d’être amis de Jésus.

                Est-ce que nos vies, nos styles de vie permettent la rencontre, la relation ? Pas seulement avec celles et ceux que nous aimons ou qui nous sont sympathiques, ou qui pensent comme nous. Notre mission chrétienne est de vivre une disponibilité pour toutes les rencontres. Jésus vient s’asseoir sur les puits de la foi que nous sommes alors nos paroles et nos comportements sont importants pour tous ceux qui cherchent à étancher leur soif, qui cherchent des réponses à leurs questions sur la vie, sur la foi. 

                Comment parlons-nous de la foi qui nous habite et qui nous anime : est-ce que nos paroles sont des paroles de bénédiction, des paroles d’espérance et de confiance malgré tout.

                Jésus ose parler avec une femme qui est de Samarie, alors que les samaritains et les juifs ne se parlent pas. Et Jésus ose même demander un service à la Samaritaine : lui permettre de boire de l’eau du puits. (Jean 4,9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » - En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. -) Quelle belle rencontre entre 2 étrangers qui n’ont qu’un seul point commun : la soif !

                Jésus a réellement soif de l’eau du puits que la Samaritaine peut lui donner. Mais il a aussi soif de la rencontre avec la Samaritaine puisqu’il est le Christ (Dieu fait Homme) venu donner « l’eau vive » de la Vie de Dieu à tous sans exception. Et Jésus fait découvrir à la femme de Samarie une soif encore plus importante que celle de l’eau du puits : La soif de la Vie et de l’Amour de Dieu. (Jean 4,10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »)

                Jésus commence toujours par aimer la personne qu’il rencontre sans la juger et il exprime son besoin d’entrer en relation. (Jean 4,25-26 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »)

                Et Jésus le Christ a ouvert les yeux et le cœur de la Samaritaine à la Vérité : vérité dans sa vie et vérité dans sa foi. (Jean 4,23 Jésus lui dit : « L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront Dieu le Père en esprit et vérité. »)

                En ce 3ème dimanche de Carême, je vous propose de dire à Jésus, comme la Samaritaine lui a dit : (Jean 4,15) « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif. »

                En regardant la messe à la télévision, nous voulons rencontrer Jésus Christ qui est la source de l’eau vive, la source de l’eau qui fait vivre : (Rm 5,1.5) « Nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ… Et l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs. » dit Saint Paul dans la 2ème lecture de ce dimanche.

                Ainsi, et c’est une grande grâce de croire, la source, le puits n’est pas extérieur à nous, le puits est en nous. Jésus dit à la Samaritaine : (Jean 4,14) « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissante pour la vie éternelle. »

                La source de la vie de Dieu est en nous depuis notre naissance mais cette source est en attente de notre « oui », de notre soif.

                Par le baptême et ensuite par les autres sacrements (comme la Confirmation, la Communion) nous disons un grand « OUI » à la vie de Dieu en nous.

                N’oublions jamais que le plus important dans toute prière n’est pas d’abord le contenu de nos prières, mais bien la relation que nous recherchons avec le Seigneur par la prière. Et encore plus par la prière, Jésus Christ nous met en relation les uns avec les autres.

                Jésus a révélé à la Samaritaine la source d’eau vive qui est dans son cœur. Et cette découverte a changé sa vie !

                La source de la présence bienveillante et aimante du Seigneur est là, en nous, même dans les moments les plus arides, les plus désertiques de notre vie ! Nous avons en notre cœur profond cette fontaine d’eau vive, profitons-en. Par la prière, par les sacrements, par la Bible et l’Evangile, par l’Eglise, par la prière de chacun et chacune d’entre nous, aidons-nous à puiser en nous-mêmes cette eau de la Vie et de l’Amour de Dieu que Jésus nous donne.

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