• Prière Notre Dame de Paris

    Beau texte du Père Guillaume de MENTHIÈRE curé de Notre Dame de l'Assomption, prédicateur des conférences de carême 2019 à Notre Dame de Paris rédigé dans la nuit de l’incendie.

    Nuit de feu et d’espérance

                Cette nuit n’était pas faite pour dormir. 

    A la vue de Notre-Dame en flammes, l’émotion était trop forte, la tristesse trop intense, la prière trop nécessaire.

                Vous avouerais-je pourtant qu’à la consternation a très vite fait place en moi une sorte de reconnaissance subjuguée ?

                Des propos que j’avais toujours désiré entendre ont semblé jaillir comme par miracle de ce funeste évènement.

                Que de magnifiques paroles unanimes les médias n’ont-ils pas relayées de manière persistante et ininterrompue ! Des paroles de gens de tous âges, de toutes conditions, de toutes origines et de toutes croyances…

                Une mystérieuse communion semblait régner.

                Et si c’était encore une fois l’intervention surnaturelle de la Mère de Dieu qui redonnait l’élan de l’espérance ?

                Bien sûr restent l’infinie douleur et l’abattement devant la tâche colossale de la reconstruction.

                Pourtant en cette Semaine Sainte qui débouche sur la victoire de Pâques, les chrétiens aiment à se redire que de tout mal, Dieu peut faire sortir un bien.

                De quel relèvement ce désastre est-il la promesse et l’amorce ? Ces pierres dont le Seigneur nous disaient hier encore qu’elles crieraient, ne les entendons-nous pas, encore fumantes, appeler à l’espérance et à la foi ?

                                                                                                                                                          Père Guillaume de Menthière + 

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    Lecture 1 : Avec cette lecture, le prophète Isaïe nous prépare à attendre la passion de Celui qui vient au nom du Seigneur, de Jésus. « J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient. Le Seigneur vient à mon secours. 

    Psaume 21 : "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?"

    Lecture 2 : Le Christ Jésus qui était dans la condition de Dieu, se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur.

     

    La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc.

    Passion lue par le prêtre et 2, 3 ou 4 autres personnes.

    Homélie :

                Plus que les autres évangélistes, saint Luc souligne, tout au long de la Passion, la miséricorde du Seigneur Jésus. A son arrestation dans le jardin, « Jésus touche l’oreille coupée » du serviteur du grand prêtre et il le guérit. » Après le reniement de Pierre, Jésus ne dit rien et pose son regard sur Pierre. Pendant que les soldats clouent Jésus sur la croix, Jésus prie en disant : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Devant la foi du bon larron, Jésus dit : « En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui, tu seras avec moi. »

                Tout a commencé par l’arrestation de Jésus : Jésus est devenu trop gênant pour les romains qui occupent la Palestine, il attire de grandes foules.

                Et pour les chefs religieux Jésus gêne aussi puisqu’il a chassé les vendeurs du Temple en disant que le temple est un lieu de prière et non de commerce. Jésus dit aussi qu’il pardonne les péchés et il guérit pour montrer que les péchés sont bien pardonnés. Jésus dit qu’il est le Messie, le Christ, l’Envoyé de Dieu, le Fils de Dieu dont sa venue est espérée depuis 1000 ans, depuis le règne du bon roi David.

                Jésus, lui qui n’a rien fait de mal, mérite la mort. Alors Jésus est condamné à mourir sur une croix. Après son jugement devant le tribunal juif et devant le tribunal romain, il reçoit la croix sur son épaule pour la porter jusqu’au GOLGOTHA (la petite colline des condamnés). Jésus reçoit la croix sur son épaule. L’épaule, les épaules, sont le lieu symbolique des responsabilités, le lieu du poids du travail, le lieu du poids des activités. On dit bien « : « J’en ai plein le dos ou encore j’en ai lourd sur mes épaules. »

                La croix sur les épaules de Jésus : Et c’est notre salut qui s’accomplit !!! Oui, notre péché pèse lourd. Le péché du monde pèse lourd. Ce sont nos croix, ce sont nos péchés que Jésus porte et continue à porter aujourd’hui. Pas étonnant qu’il tombe sous le poids de la croix.

                Les chrétiens que nous sommes croient en Jésus, Fils de Dieu, et à travers Jésus, les chrétiens que nous sommes croient en Dieu qui tombe ; qui tombe avec nous quand nous-mêmes nous tombons devant les difficultés de la vie. Nous croyons en Dieu qui n’en peut plus avec nous.

                Et Jésus se relève et nous, nous nous relevons avec Lui.

                Fait-il semblant d’avoir mal et de souffrir, certains l’ont pensé dans l’histoire ? Marie est là à côté de son Fils et pour sa mère, sa maman il n’y a pas de doute, Jésus est bien entrain de souffrir et il n’en peut plus. D’ailleurs un paysan Simon de Cyrène est appelé par les gardes romains pour aider Jésus à porter sa croix. (Aujourd’hui, il y a encore des Simon de Cyrène qui portent la croix avec Jésus : tous ceux qui accompagnent les personnes malades, tous ceux qui consacrent leur vie à la prière… etc.)

                Malgré l’aide des sa mère et l’aide de Simon de Cyrène, Jésus tombe encore au pied du Golgotha en haut duquel il va être crucifié. Au sommet du Golgotha, Jésus est dépouillé de ses vêtements. Il n’a plus rien et il est cloué sur la croix.

                Cloué sur la croix, Jésus nous sauve et fait bouger le monde en donnant sa vie sur la croix.

                Voilà où l’a conduit l’Amour, l’Amour pour chacun de nous !

                Jamais le monde, les Hommes, les Femmes, les Enfants n’ont été autant aimé !!! Jésus est mort cloué sur la croix par Amour pour chacun de nous !!!

                D’ailleurs comment dit-on « Jésus » en langage des signes ? En montrant les paumes de nos mains l’une après l’autre avec l’autre main. Jésus est celui qui a les mains transpercées par des clous, par Amour pour nous !!!

                Lui Jésus qui vient nous montrer le chemin, la vérité et la vie, est ensuite placé dans un tombeau. Et devant le tombeau de Jésus, c’est le silence.

                Depuis la mort de Jésus sur la croix, tous nos silences ne sont plus vides : tous nos silences sont remplis du silence de la croix, le silence de la Vie qui est donnée par Amour, le silence de l’Espérance en la Résurrection.

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    Homélie :

                Nous nous approchons tout doucement de la fin du Carême et aujourd’hui, c’est traditionnellement le dimanche de la collecte du CCFD : Comité Catholique Contre la Faim et pour le Développement.

                Le Carême et le CCFD ont un point commun : faire le point sur notre vie de chaque jour à la lumière des paroles de Jésus-Christ, à la lumière de l’Evangile.

                Quel est le bonheur que je recherche chaque jour ? : Un bonheur tourné vers moi ? Un bonheur tourné vers Dieu ? Un bonheur tourné vers les autres ?

                Quel est le bonheur que je recherche ?

                En tout cas, le Seigneur nous propose un chemin de bonheur dans toute la Bible et en particulier dans l’Evangile.

                Dieu nous connaît bien : il connaît bien notre fragilité et quand il nous parle de bonheur, il nous montre le chemin  et pas n’importe quel chemin !!!

                Le chemin de l’amour : l’amour de Dieu par Jésus, l’amour du prochain, l’amour de nous-mêmes.

                L’amour est le moteur de la vie humaine : « Ecoute, le Seigneur notre Dieu est l’Unique. tu aimeras le seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » L’amour de Dieu et l’amour du prochain est le résumé de toute la Bible, de tout l’Ancien Testament et de tout l’Evangile.

                Le point commun entre le Carême et le CCFD c’est faire le point sur notre manière d’aimer. Est-ce que ma manière d’aimer est bien le contraire de la haine, de l’indifférence, de l’injustice, de l’hypocrisie, le contraire de l’égoïsme, du mensonge, le contraire du mépris des autres ?

                Comment faire le point sur ma manière d’aimer ? Aimer entraine une exigence incontournable, une exigence que je ne peux pas éviter si je veux aimer en vérité.

                L’exigence de la réconciliation. L’exigence du pardon.

                Se réconcilier avec Dieu par Jésus, se réconcilier avec les autres, se réconcilier avec soi-même.

                Comme nous avons du mal à admettre notre besoin de nous réconcilier, comme nous avons du mal de reconnaître que nous avons besoin de recevoir le pardon et aussi comme nous avons besoin de donner le pardon.

                Je reprends l’Evangile de la femme infidèle que nos venons d’entendre.

    Vous avez peut-être remarqué la lucidité de Jésus devant cette femme : « Que celui qui est sans péché lui lance la première pierre. » Et tout le monde s’en alla alors en commençant par les plus âgés. En mesurant leurs imperfections, leurs manques, ils ne pouvaient pas condamner cette femme.

    Jésus resta seul avec la femme en face de lui. Jésus, lui, pourrait la condamner ; mais il lui dit cette parole libératrice, cette parole de guérison : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

    Aujourd’hui, il nous est possible de connaître la même réconciliation avec Dieu, avec nous-mêmes et avec les autres, en vivant le très beau sacrement de la confession.

    Nous avons trop souvent le réflexe de penser que nous n’avons pas besoin de nous réconcilier, et encore plus de nous réconcilier avec Dieu. Et pourtant, la célébration pénitentielle, ou la rencontre personnelle avec un prêtre est un grand moment qui nous permettra d’entendre nous aussi cette merveilleuse réponse du Seigneur : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

                Le sacrement de la confession, appelé aussi le sacrement de la réconciliation nous tourne vers l’avenir, vers la confiance, vers l’espérance.

                Il est certain que nous sommes faibles et que, après une confession, nous aurons la tentation de retomber dans nos travers habituels. Mais, rien ne vaut l’expérience de la réconciliation, du pardon, pour commencer à s’améliorer, à progresser sur le chemin de l’amour en vérité, donc sur le chemin du bonheur.

                A l’approche de la semaine sainte, et des célébrations de Pâques, prenons cette résolution : Faire le point sur notre vie de chaque jour.

                Quel est le bonheur que je recherche ? Jésus-Christ me montre le chemin de l’amour : l’amour de Dieu, du prochain et de moi-même.

    Ce chemin de l’amour est un vrai chemin de bonheur, à une condition : à condition que je prenne conscience de mon besoin de réconciliation : avec Dieu, avec les autres et avec moi-même.

    Tout au long d’un Carême, il y a beaucoup de grands moments que je peux vivre : comme les messes du dimanche de Carême, comme les soirées de partage de carême ; et il y a le grand moment du sacrement de la confession, de la réconciliation

    Le Seigneur Jésus dit à tous ceux qui veulent bien l’entendre : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va et désormais ne pèche plus. »

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    Accueil : Nous sommes à la moitié du Carême et c'est traditionnellement le dimanche en rose (le dimanche de la joie). Ne relâchons pas nos efforts : notamment nos efforts de prière, d’écoute de la Parole de Dieu et de partage.

     

    Homélie : Un jour, un enfant de 9 ans m’a dit : “ J’aime bien Dieu, grand comme il est.

           En effet, si nous pouvons dire comme un enfant “ J’aime bien Dieu”; c’est parce que Dieu est grand en nous aimant le premier.

                Mais, faisons attention quand nous parlons de l’Amour du Seigneur, car nous pouvons blesser des personnes qui connaissent des épreuves. L’Amour de Dieu est un Amour qui doit être expliqué.

                Et si nous savions le don de Dieu.  Si nous savions combien le Seigneur nous montre son Amour : Il n’a pas hésité à venir vivre notre vie humaine en Jésus ( Dieu fait homme ). Il n’a pas hésité à partagé notre vie humaine jusqu’à l’épreuve de la croix.

                Cet Amour de Dieu est visible et plus qu’évident lorsqu’il accepte de porter la croix, d’être cloué sur la croix et de mourir ainsi crucifié. Un jour, une personne adulte m’a avoué qu’elle a trouvé la foi en regardant Jésus sur la croix. Elle me disait : “Lorsque j’ai vu Jésus, Dieu fait homme, cloué sur la croix, j’ai commencé à croire en Dieu, à croire en son Amour pour nous”.

                En ce temps de Carême, essayons de retrouver ce que veut dire en vérité : “ Dieu nous aime et nous le montre sur la croix “.

             L’histoire de ce père qui laisse partir son fils avec sa part d’héritage et qui l’accueille ensuite quand il a tout dépensé nous dit tout sur l’Amour de Dieu.

                Dieu est infiniment patient, avec chacun de nous, comme un vrai Père :  Il attend le retour de chacun de ses enfants. Il est sûr qu’ils reviendront un jour vers Lui. Et quand l’un de nous revient, le Seigneur ne le rejette pas mais lui ouvre ses bras et son coeur. C’est exactement ce que Jésus fait sur la croix : Il ouvre ses bras et son coeur à tous ceux qui s'approchent de Lui.

                En ce temps de Carême, retrouvons avec joie la véritable signification de la croix de Jésus.

                Même ceux qui critiquent les chrétiens peuvent reconnaître que Jésus Christ sur la croix est la preuve que Dieu est solidaire de nos souffrances, Il se met de notre côté.

                Le Seigneur est toujours du côté de ceux qui peinent et qui souffrent. Sa toute puissance d’Amour se manifeste justement dans sa libre acceptation de la souffrance. Il aurait pu ne pas le faire.

                D’ailleurs un soldat romain Lui a proposé  : “Descend de ta croix si tu es vraiment Dieu. “

                Non, Il a choisi de rester sur la croix jusqu’à la fin. Si l’agonie de Dieu sur la croix n’avait pas eu lieu, alors on n’aurait pas pu insister autant sur l’Amour du Seigneur.

                Et non seulement il est resté sur la croix mais en plus Il est revenu le troisième jour en tant que Ressuscité, en tant que vivant pour toujours.

                Il a tout supporté jusqu’au bout pour nous montré qu’Il est le plus fort face au mal et qu’avec Lui nous pouvons nous aussi être forts face aux épreuves. Oui, réjouissons-nous, soyons dans la joie.

    C’est dans les épreuves que l’on reconnaît les vrais amis. C’est sur la croix que nous reconnaissons le vrai Amour de Dieu qui vient nous aider à porter nos croix.

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  • Homélie du 3è Dimanche de Carême

     

     Accueil : En ce temps de Carême, soyons encore plus attentifs à ce que Dieu nous dit dans sa Parole. 

             Lecture 1 : Dieu vient parler à Moîse, comme il l’avait déjà fait avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu peut en effet parler à toutes les générations car sonnom est “ Je suis “.   

             Lecture 2 : “ A la sortie d’Egypte, dans le désert, nos ancêtres n’ont fait que déplaire à Dieu, ... Nous sommes avertis aujourd’hui; celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.” 

              

    Homélie :  

         Se convertir à l'espérance  

        Mais enfin, qu’ont-ils fait ? Eux, ces pauvres passants prisonniers sous les décombres de la tour de Siloé, et hier encore ces innocents écrasés sous les écoles, les hôpitaux, les églises en Haïti ? Qu’ont-ils fait pour mériter cela ? Qu’ont-ils fait au Bon Dieu, qu’ont-ils fait à leurs frères ? 

        Cette question traverse les époques, elle traverse la Bible aussi. Il ne faut pas s’y dérober, il faut toujours y revenir, car c’est elle qui tient tant et tant d’hommes et de femmes à distance, loin de notre foi. 

    Vous n’y comprendrez rien, dit Jésus, si vous ne vous convertissez pas. 

        Quand on ne sait plus où se tourner, et qu’on est au pied du mur, alors, sans doute n’a-t-on pas d’autre choix pour vivre que de se convertir ; se convertir à l’espérance. Une espérance à portée de main, une espérance à portée d’homme. Espérer, ce n’est pas rêver d’être ailleurs qu’en son corps de chair, ce n’est pas se rêver tout puissant dans un monde ou la technique et la science empêcheraient pour toujours les tuiles et les tours de nous tomber dessus. Mais espérer, c’est accepter de faire avec cette immense fragilité de la vie parce que c’est là que Dieu se donne.  

         Moïse fit un détour pour voir de plus près le buisson qui ne se consumait pas, mais Dieu en Jésus a fait un plus grand détour encore, le détour par l’humanité pour voir de plus près ce feu qui, lui, brûle et consume l’homme. Le Seigneur a fait le détour par notre chair douloureuse, notre cœur souffrant et il a daigné brûler de ce feu-là, pour le connaître tout à fait, et le transformer entièrement. 

         Moïse fait le détour par le buisson, et la terre sur laquelle il se tenait, d’une terre étrangère, devint un lieu saint. Et depuis que Jésus a foulé de ses pieds un coin de notre terre, c’est le monde entier, ici-bas, qui est devenu un lieu saint. Ici-bas…  

        Dans les hôpitaux où l’on souffre, dans les prisons où l’on étouffe et où l’on désespère, en toutes nos existences, marquées d’une façon ou d’une autre par l’épreuve de vivre, c’est chacun de nous qui est appelé à devenir terre sainte et demeure de Dieu. 

         Qu’ont-ils fait Seigneur ? Pourquoi les avoir abandonnés ? Le pire serait de croire que Dieu nous attend, impassible et distant, de l’autre côté de l’épreuve, alors qu’en vérité, il s’y débat avec nous et la traverse pour nous. Avec tous ceux qui n’en peuvent plus, sur la croix, il crie : « Pourquoi m’as-tu abandonné ? », et son appel ne reste pas sans réponse.  

          Notre foi, notre espérance c’est qu’au bout de ce cri, dès ce cri, il y a la lumière. Dans ces blessures déchirantes de la croix, il y a déjà les blessures glorieuses qui annoncent la vie aux apôtres incrédules. Cela n’enlève ni la douleur, ni le scandale. Et cela ne fait certainement pas de la souffrance un bien qu’il faudrait cultiver. La mort, la douleur, il faut les combattre, mais pas sans le Christ, pas sans Dieu qui a déjà remporté la victoire. Il a épousé notre chair pour l’apaiser et la relever de l’intérieur. 

             Dieu est un père qui nous a donné la connaissance du Bien et du Mal. et en tant que Père, il nous confie le monde. Il nous fait confiance pour achever avec Lui la construction du monde. 

             Il faut avoir en tête que le monde où nous vivons n’est pas fini. 

             Nous avons la magnifique responsabilité de continuer à le construire avec l’aide du Seigneur. 

             C’est la conversion qui nous est demandé pendant le Carême. Dieu nous l’a bien dit en s’adressant à Moïse : mon nom est “ Je suis “. Celui qui est depuis toujours et qui sera présent tous les jours à côté de nous. 

             Dieu est infiniment patient, comme un vrai Père : “ Il refuse de couper le figuier qui ne donne pas de fruits. Il bêche et met du fumier à ces racines. Il attend ensuite l’année suivante pour regarder s’il va donner des fruits. il est patient. 

             Le Seigneur nous a créé intelligents et libres pour que nous soyons vraiment avec Lui des participants de la construction du monde.  

    C’est pour cela que nous pouvons dire que le monde est aussi le Royaume de Dieu en construction pour le bien de tous. 

             Et cette construction passe par le scandale du mal, en particulier le scandale de la croix. 

             Dieu, Lui le tout puissant, a voulu se justifier en acceptant la mort sur la croix. 

             Le Seigneur qui est Sagesse et Amour a voulu se justifier par rapport à la question du mal. Il n’est pas indifférent à ce que nous vivons; il n’est pas indifférent à nos souffrances. 

             Il est, et il sera toujours “ l’Emmanuel “, “ Dieu avec nous“. 

             Le Seigneur en Jésus, Dieu fait homme, partage notre sort et communie à notre vie. 

             En ce temps de Carême, retrouvons la véritable signification de la croix de Jésus. 

             Même ceux qui critiquent les chrétiens peuvent reconnaître que Jésus Christ sur la croix est la preuve que Dieu est solidaire de nos souffrances, Il se met de notre côté. 

             “ Il s’est abaissé lui-même jusqu’à mourrir sur une croix. “ 

             Le Seigneur est toujours dans le camp de ceux qui souffrent. sa toute puissance se manifeste justement dans sa libre acceptation de la souffrance . Il aurait pu ne pas le faire. D’ailleurs un soldat romain Lui a proposé  : “Descend de ta croix si tu es vraiment Dieu. “ 

             Non, Il a choisi de rester sur la croix jusqu’à la fin. Si l’agonie de Dieu sur la croix n’avait pas eu lieu, alors on n’aurait pas pu insiter autant sur l’Amour du Seigneur. 

             Et non seulement il est resté sur la croix mais en plus Il est revenu le troisième jour en tant que Ressuscité, en tant que vivant pour toujours. 

             Il a tout supporté jusqu’au bout pour nous montré qu’Il est le plus fort face au mal et qu’avec Lui nous pouvons nous aussi être forts face aux épreuves. 

             C’est dans les épreuves que l’on reconnaît les vrais amis.  

    C’est sur la croix que nous reconnaissons le vrai Amour de Dieu qui vient nous aider à porter nos croix.

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    Introduction aux lectures :

     

            Lecture 1 : “ Dieu vient à la rencontre d’Abraham et lui dit : "Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux…" Et le Seigneur lui dit aussi : "Telle sera ta descendance !"

             Lecture 2 : Dieu, en Jésus Christ, vient à la rencontre de tous les hommes. "Le Seigneur Jésus christ transformera nos pauvres corps à l'image de son corps glorieux…"

     

    Homélie : 

             Regarde le ciel ! dit le Seigneur au vieil Abraham, dans la première lecture de ce 2ème dimanche de Carême.
             Mais nous, dans notre vie de tous les jours, ce que l’on voit, c’est notre quotidien. Et notre regard est plutôt terre à terre.
     

           Alors c’est sûr, on aimerait bien croire à ces belles paroles de l’apôtre Paul que nous venons d’entendre dans la deuxième lecture : voir nos pauvres corps, nos pauvres vies, nos pauvres rêves transformés en rêves de Dieu, en vie glorieuse, voir nos vies transfigurées !

             Jésus et trois de ses disciples, trois de ses amis, montent sur une montagne. Ses trois disciples sont Pierre, Jacques et Jean. Nous pouvons deviner leur surprise : Où nous emmène-t-il? Que va-t-il se passer ? 

             Jésus a sûrement des confidences à leur faire.

             Et voilà qu’au sommet de la montagne, il se passe une chose extraordinaire. Jésus Christ, qui est à la fois Homme et Dieu, laisse voir sa divinité dans toute sa splendeur : il est transfiguré. L’homme Jésus montre qu’il est vraiment Dieu : il ne triche pas; il est vraiment Dieu fait Homme au milieu de nous. 

             Il apparaît différemment. Pierre, Jacques et Jean découvre Jésus autrement. Ils pensaient sûrement tout savoir sur Lui. Hé bien, ce jour-là, ils découvrent un autre aspect de Jésus.

             Jésus est vraiment Dieu, le même Dieu qui a déjà parlé à Elie et à Moïse. Et une voix se fait entendre, c’est la voix de Dieu Père : “ Celui est mon Fils, écoutez-le. “ 

             Je suis sûr que nous aussi nous avons eu et nous aurons encore des moments extraordinaires avec Dieu. Et si nous n’avons pas encore eu ces moments de rencontre intime avec le Seigneur : faisons silence, essayons de mieux connaître Dieu et alors nous pouvons nous apercevoir que Dieu est juste à côté de nous et en nous. 

             Un jour, vous avez peut-être ressenti que Dieu était présent. Un jour vous l’avez peut-être entendu vous dire au fond de votre coeur : tu sais, je suis avec toi, et je t’aime.

             Vous avez peut-être fait l’expérience de la rencontre de Dieu au moment d’une célébration : pendant un baptême, pendant un mariage, pendant une messe, pendant une prière, pendant une rencontre... . 

             Il existe beaucoup de moyens pour rencontrer Dieu et en particulier Dieu fait Homme en Jésus. 

             C’est vrai que l’on peut se dire aussi : il y en a qui rencontre Dieu et puis d’autres non. 

             Bien-sûr, personne n’est obligé de croire en le Seigneur. 

             Mais, n’oublions surtout pas que ce n’est pas nous qui avons fait le premier pas. Ce n’est pas l’homme qui a fait le premier pas vers Dieu. 

             Dieu est venu parler à Abraham, puis à Moïse, puis à Elie, puis à David, puis à Marie, puis il a fait mieux que parler, il s’est montré tel qu’il est en Jésus.

             En fait, qu’est-ce qui se passe entre Dieu et nous ? Ce qui se passe en réalité c’est que ce n’est pas nous qui rencontrons Dieu; c’est Dieu qui vient à notre rencontre depuis toujours et il continuera à nous rencontrer tous les jours de notre vie. 

             Certains d’entre nous vont découvrir Dieu pendant leur enfance, pendant leur jeunesse, d’autres pendant l’âge adulte, d’autres au moment de la retraite. 

             Mais, tous nous sommes capables de découvrir Dieu qui vient nous rencontrer. 

             Pourquoi j’insiste autant sur la rencontre ? 

             Parce que notre vie est faîte de rencontres et même assez souvent de rencontres imprévues. 

             Pierre, Jacques et Jean sont montés sur une montagne avec leur ami Jésus. Tous les quatre, ils se connaissaient depuis longtemps. Hé bien, ce jour-là, sur la montagne, Pierre Jacques et Jean sont surpris par leur ami Jésus. Ils le rencontraient différemment. 

             Nous aussi, nous pouvons être surpris par des personnes que nous pensons connaître parcoeur. Tiens, c’est curieux, je n’avais pas remarqué qu’il était comme ça, ou qu’elle était comme ça. 

             En ce temps de Carême, rencontrons de nouveau ceux que nous connaissons plus que bien, et nous pourrions faire des découvertes.  

             Rencontrons de nouveau Dieu qui se fait connaître en Jésus, et nous ferons des découvertes.  

             Ou bien, laissons Dieu nous rencontrer en Jésus, et nous ferons des découvertes.  

             Je terminerai en reprenant avec vous le signe de la croix.             

                En faisant sur nous le signe de la croix, nous prenons conscience que c’est vraiment le Seigneur notre Dieu qui vient à notre rencontre.  

             Nous disons “Au nom du Père” : C’est Dieu qui comme un Père, nous a confié le monde et la vie. Il nous a donné la responsabilité du monde.  

             Puis nous disons “Et du Fils” : C’est Dieu qui vient nous rencontrer dans notre vie de tous les jours et en particulier à la messe dans son Corps et son Sang.  

             Puis nous disons “Et du Saint Esprit” : C’est Dieu qui, en nous rencontrant, nous fait les cadeaux de la sagesse, de la force, de la patience, de l’espérance, de la confiance, de l’amour.  

             Et, alors, n’ayons pas peur de répondre un grand "Amen", un grand Oui, comme Marie, notre mère, l’a déjà fait pour nous.  

             Regarde le ciel ! dit le Seigneur au vieil Abraham, dans la première lecture de ce 2ème dimanche de Carême.  

           A chaque signe de croix que nous pouvons faire en début de journée, pendant la journée ou avant de dormir, c’est le Seigneur trois fois saint, par ses trois présences qui vient nous rencontrer et nous transfigurer en nous faisant goûter un peu du Ciel sur la terre, dans notre quotidien.

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    Homélie sous la forme d'un enseignement : Joyeux Carême !

    Le Carême est une montée vers la joie, celle de Pâques. Le 1er jour de Carême (Mercredi des Cendres) les cendres nous rappellent le triste visage que nous faisons lorsque nous oublions l’Évangile. Or, nous sommes nés pour la joie. Le 1er dimanche de Carême, remettons-nous en route ! Nous avons 40 jours pour redécouvrir non pas une joie de pacotille, mais celle de Pâques ! Soufflons sur les cendres, il est toujours temps de réchauffer ce qui est devenu froid dans nos vies et de ressusciter le feu divin qui couve en nous…

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Luc 4, 1-13) En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. » Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. » Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

    « …Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. » Jésus, Dieu fait Homme, est tenté. La tentation fait bien partie de notre humanité : Ce n’est pas une option ! Nous vivons tous avec des pensées, parfois médiocres, tentées par le mal, la division, l’amertume. On en est tous là, faibles face au mal. Or, avec Jésus, le Tentateur ne peut rien faire. Mais comment est-ce possible ? Est-ce que nous pouvons essayer d’imiter Jésus ?

    La première chose à faire, à vivre, comme Jésus, c’est « le désert » ! Pour échapper aux tentations, il faut de la sobriété, du jeûne : ne pas avoir peur de se retirer dans le silence, dans une solitude préparée à l’avance, dans la prière, dans une recherche désintéressée de la charité, de ce que mon prochain attend de moi. Le Jeûne (la sobriété), la recherche de la charité (l’Aumône de soi-même) et la Prière sont les trois remèdes contre toutes les formes de tentation.

    La tentation du matériel

    Le diable dit à Jésus : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. » C’est la tentation de baser toute notre vie sur le matériel. Au quotidien, nous sommes des consommateurs. Certes, dans le monde, beaucoup n’ont pas encore le minimum vital, mais notamment en France notre société a pris un rythme dit « de consommation » sans s’inquiéter ni de l’épuisement de la planète, ni de l’appauvrissement de nos relations, ni de notre vide intérieur grandissant. Il y a un trop-plein matériel… Ne faudrait-il pas retrouver une certaine modération ? L’Évangile ne cesse de nous y inviter, mais nous sommes aveugles, sourds. Et pourtant il y a une urgence écologique, sociologique, évangélique : « L’Homme ne vit pas seulement de pain… » Le Carême nous propose un remède : le jeûne. Il s’agit de se désencombrer de tout ce qui, finalement, nous empêche de vivre en vérité avec soi-même, avec les autres, avec Dieu, avec la création. La nourriture est un de ces domaines où nous pouvons nous exercer, nous entraîner à la modération matérielle. « Durant le Carême, quitte toujours la table avec une petite faim », suggère le cardinal Danneels. La question est urgente : restons maître de nos impulsions du moment ; ne mettons pas tout notre désir de vivre dans des choses superficielles, dans des biens périssables, dans des relations éphémères !

    La tentation du pouvoir sur les autres

    Le diable dit à Jésus : « si tu te prosternes devant moi… » signifie : Si tu acceptes de pactiser avec le mal, si tu es prêt à n’importe quoi pour régner, pour dominer, pour te mettre au centre de tout. C’est toute la question de nos relations (familiales, professionnelles, amicales, paroissiales…) car nous avons tous une petite parcelle de pouvoir : Sommes-nous respectueux de la liberté des autres ? Ne sommes-nous pas enclins à manipuler notre entourage, à tout faire pour éloigner ceux qui nous gênent ? Le Carême nous propose un remède : l’aumône, au sens large du terme. L’Aumône : donner de soi-même, de son temps, de son nécessaire. Aimer, en effet, c’est faire de la place à l’autre, ne pas occuper tout le terrain. Jésus, lui, le soir du Jeudi saint, est tout simplement un serviteur qui lave les pieds de ses disciples.

    La tentation du pouvoir sur Dieu

    Le diable dit à Jésus : « Les anges de Dieu te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. »  C’est la tentation de ne pas croire ou de se révolter contre Dieu à cause de la souffrance. Certes, la souffrance n’est pas un bien. On ne le répétera jamais assez. Mais souffrir ne nous est pas épargné. Croire en Dieu n’est pas une assurance tous-risques. Jésus lui-même n’échappera pas à la croix. « Jésus n’est pas venu pour détruire la croix, mais pour s’étendre dessus », nous dit Paul Claudel. Ce qui permet à Jésus d’aller jusqu’au bout de sa mission, c’est sa relation intime avec Dieu son Père, dans la prière. Le Carême nous propose un remède : la prière.    La prière est essentielle dans un Carême. Elle est le lieu où nous tissons des liens avec Dieu le Père (Père de Jésus et Notre Père) qui est notre véritable force pour traverser les épreuves.

    Voici une petite histoire que j’aime bien raconter : « Il était une fois, un enfant qui s’épuisait à vouloir déplacer une très grosse pierre. « As-tu vraiment utilisé toutes tes forces ? lui demanda son père. – Oui, répondit l’enfant. – Non, reprit le père, car tu n’as pas demandé mon aide ! »

    Prier, c’est utiliser toutes nos forces en demandant la force de Dieu.

    3 tentations qui nous rendent aveugles et sourds : le matériel, le pouvoir sur les autres et le pouvoir sur Dieu.

    3 remèdes qui nous guérissent mais qui peuvent aussi refroidir comme des cendres en nous : le jeûne, l’aumône et la prière. Si nous voulons que le Carême soit un temps de joie, de victoire de la foi, de l’espérance, et de l’amour sur le péché, un temps de victoire sur tout ce qui nous éloigne de la force de Dieu : Alors avec Jésus Christ allons au désert (jeûnons), osons donner (de soi-même), et surtout prions (au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit). Amen.

    Bon Carême !!!

     

    A vivre dans la semaine :

    - Alors comment allons-nous vivre ces premiers jours de Carême ? Grâce à la prière, est-ce que je pourrai prendre régulièrement (peut-être chaque jour) un rendez-vous avec Jésus d’une certaine durée (10 minutes, 15 minutes ou plus) ?

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  • Homélie Mercredi des Cendres

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les cendres c’est ce qui reste quand tout a été brûlé. Alors, 

    - nous pouvons regarder les cendres en pensant à notre condition humaine. 

    et nous pouvons aussi regarder les cendres en pensant au feu qui les a produites. 

    En ce mercredi des Cendres, 1er jour de Carême, l’Eglise nous invite à réchauffer nos cendres au feu de l’Amour de Dieu. Une des prières de Carême du mercredi des Cendres nous dit ceci : 

    « Chaque année, tu accordes aux chrétiens de se préparer à la fête de Pâques dans la joie d’un cœur purifié ; de sorte qu’en se donnant davantage à la prière, en témoignant plus d’amour pour le prochain, fidèles aux sacrements qui les ont fait renaître, ils soient comblés de la grâce que tu réserves à tes enfants bien-aimés. » (première préface pour le Carême)

    En ce mercredi des Cendres, commençons donc par le but, par l’objectif du Carême : se laisser toucher par l’Amour de Dieu qui nous est donné en Jésus Christ mort et ressuscité par Amour pour nous au moment de Pâques.

    Ainsi le pape François dit : « Jésus Christ s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté. C’est l’Amour de Dieu qui s’exprime en Jésus. » 

     Pour atteindre le but du Carême, (l’Amour de Dieu qui s’exprime en Jésus sur la croix par Amour pour nous), nous sommes invités à réchauffer 3 attitudes de Carême : Le jeûne, la prière et le partage.

     

    1) Le jeûne : Reprenons conscience de nos dépendances, de nos mauvaises habitudes : nous pensons en premier à la nourriture (l’excès de nourriture ou encore son absence nous éloigne de l’Amour de Dieu pour nous-même). Il existe aussi d’autres dépendances qui nous éloigne de Dieu et de son Amour comme par exemple : l’argent, internet, l’utilisation excessive du téléphone, de la télé, de l’ordinateur…etc. On peut aussi être esclaves de la cigarette, des boissons alcoolisées, esclaves d’un non-respect du code de la route. Et puis on peut aussi penser à la mauvaise habitude du gaspillage, du chacun pour soi et rien pour les autres. Essayons de nous libérer d’une habitude qui nous enferme sur nous-mêmes et qui peut blesser notre prochain. On peut jeûner aussi de toutes ces paroles mauvaises que nous disons ou que nous pouvons penser ! A chacun de nous de chercher le jeûne dont il a besoin.  

    Confions au Seigneur une chose qui nous enchaîne actuellement. Demandons-lui de nous libérer, de nous guérir en pratiquant le jeûne d’une mauvaise habitude pendant le Carême. Je le fais avec vous.

     

    2) La prière : Le premier moyen de la proximité avec Dieu et avec les autres, c’est la prière. Avec la prière, accueillons la présence de Dieu tous les jours de ce temps de Carême jusqu’à Pâques. 

    Ecoutons le pape François : « Si nous estimons ne pas avoir besoin de Dieu, qui nous tend la main à travers Jésus le Christ, car nous pensons nous suffire à nous-mêmes, nous nous engageons sur la voie de l’échec. » Oui la prière élargit notre cœur, purifie nos attentes et nos désirs, nous rend plus attentifs. La prière est une respiration indispensable chaque jour. 

    Alors, soyons généreux, en ce Carême qui commence : 10 minutes, le matin ou le soir ou bien davantage. Dix minutes, au moins, pour inviter Dieu dans notre cœur, dans notre vie, dans notre Carême. Demandons au Seigneur de nous aider à la prière quotidienne pendant le Carême.

     

    3) Le partage : Le Carême est un moment favorable pour se rapprocher des autres, pour manifester de l’attention aux autres, pour donner sa présence et du temps.  

    Le pape François nous encourage : « Il est beau d’expérimenter la joie de partager ce trésor qui nous a été confié pour consoler les cœurs brisés et donner de l’espérance à tant de personnes éprouvées. Il s’agit de suivre et d’imiter Jésus qui est allé vers les pauvres et les pécheurs avec tout son Amour. » 

            Demandons au Seigneur de nous aider à choisir une personne ou une association dont nous allons prendre soin, au moins pendant le Carême.  

    Nous allons maintenant vivre l’imposition des Cendres, pour l’Amour de Dieu qui s’exprime en Jésus.

    Pendant le Carême réchauffons le sens du jeûne, la prière, le partage. 

    Demandons au Seigneur de nous aider pendant le Carême jusqu’à Pâques, à retrouver la joie d’un cœur purifié avec

    -le jeûne qu’on a choisi de vivre

    -avec la prière chaque jour

    -avec le soutien qu’on a choisi d’apporter à une personne ou à une association.

    BON CARÊME

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  • Chez une personne, que remarquons-nous en premier ? : Ses qualités ou ses défauts ? Je pense que nous sommes nombreux à répondre : Ses défauts !

                C’est pareil avec soi-même : interrogez quelqu’un sur son principal défaut – il trouvera facilement. Mais si on s’interrogeait les uns les autres sur notre principale qualité : bien souvent on hésitera à donner une réponse. On a souvent du mal à reconnaître les qualités des autres et aussi à reconnaître ses propres qualités.

    C’est vrai aussi par rapport à Dieu : pourquoi tant de personnes ont-elles des difficultés à croire que Dieu est bon ? Parce qu’elles voient en premier, et on les comprend bien, tout ce qui ne va pas dans leur vie, dans la vie des autres et aussi dans la vie du monde.

                Eh bien, c’est ce réflexe de voir ce qui est négatif, ce qui ne va pas en premier, plutôt que ce qui est positif, ce qui va bien, qui fait de nous des " aveugles ". C’est cela avoir " une poutre dans l’oeil ".

    Comprenons bien les 2 images utilisée par Jésus dans l’Evangile de ce dimanche : la paille et la poutre. « Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? » Cela ne veut pas dire que chacun devrait se juger pire que les autres.

    Non. Ce qui est grave, ce qui rend vraiment la vie pénible et difficile, c’est quand on ne voit rien de bon chez les autres, quand on ne voit plus que le mal chez notre prochain. Avoir une poutre dans l’oeil, ce n’est pas avoir un défaut plus gros que les autres, c’est ne voir que les défauts.

    C’est avoir ce regard amer, désabusé, cette façon de toujours critiquer, de ne jamais être content.

    Chacun de nous pourrait dire à l’autre : « Ce n’est pas parce que j’ai des limites, des défauts, des imperfections, que je suis nul et incapable d’apporter quelque chose ». C’est cela être aveugle quand on fait comprendre aux autres qu’ils n’ont rien à nous apporter. Et les autres nous rendent aveugles quand ils nous font comprendre qu’ils n’attendent plus rien de nous.

    Qu’il y ait du mal dans les autres, en nous, dans le monde, c’est hélas évident. Mais c’est précisément à cause de cette évidence qu’il nous faut savoir discerner en chacun le bien et les possibilités de progrès.

    Moi, vous, nous, nous avons des défauts très visibles et c’est parce que nous avons nos défauts que nous avons absolument besoin, vous, moi, nous, d’être encouragés par un regard de bienveillance et de confiance.

    "L’homme regarde le visage, Dieu regarde le coeur." Avec nos yeux nous ne voyons que le visible, mais la vérité d’un être humain ne se voit pas qu’avec les yeux ! On apprend à connaître quelqu’un en vérité quand on le regarde avec le coeur.

    Quand on croit en Dieu, quand on a découvert son Amour grâce au regard de Jésus posé sur chacun de nous, alors on a une grande responsabilité les uns à l’égard des autres. Il s’agit pour nous d’être les témoins du regard que Dieu pose sur nous : Ce regard que Jésus posait et pose sur nous. Un regard qui voit au-delà du visible, qui va au plus profond de nous et qui trouve ce qui est bon, bien et beau en nous.

    « N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ. Laisse-toi regarder car il t’aime. » 

    Alors devant les défauts des autres et devant mes défauts, devant les difficultés à vivre ensemble, Jésus nous demande non pas de critiquer en permanence, mais de s’encourager les uns les autres à vivre avec ce que nous avons de meilleur en chacun de nous.

    Oui, nous sommes invités à croire : croire en la bonté de Dieu, en cette bonté qui est à l’oeuvre, en nous, chez l’autre, et dans chaque être humain. Et nous avons à en témoigner par notre propre regard les uns sur les autres.

    Avez-vous remarqué qu’un mot est répété dans l’évangile de ce dimanche ? C’est le mot "frère".

    " Qu’as-tu fait de ton frère, de ta soeur en humanité et dans la foi en Jésus ? " L’as-tu rabaissé par des paroles négatives, par des critiques ou bien l’as-tu encouragé à surmonter ses propres faiblesses ?

    En famille, ou entre amis je vous propose un petit jeu : chacun prend un papier, écrit sa principale qualité, plie le papier pour qu’on ne voit pas ce qui est écrit et passe ensuite le papier à son voisin en lui demandant d’écrire la qualité qu’il a découvert sur lui-même et ainsi de suite jusqu’à ce que chacun récupère son papier avec ce que les autres ont écrit sur lui. Vous aurez d’heureuses surprises, vous verrez.

    Oui, dans nos familles, dans nos lieux de vie, dans nos paroisses il est urgent de témoigner de la foi en la bonté de Dieu qui est présente en chacun.

    Voilà le message du 8è dimanche du Temps Ordinaire, juste avant d’entrer en Carême, mercredi prochain : Nous avons besoin d’un vrai regard de foi, d’espérance, de bienveillance, de confiance sur les autres, sur nous-mêmes et sur Dieu qui nous aime en Jésus Christ.

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    Homélie sous la forme d'un enseignement :   Faîtes du bien à ceux qui ne vous aiment pas.

    Cette semaine nous avons une homélie (sous la forme d'un enseignement) sur l’Evangile du 24 février qui est le 7è dimanche du Temps Ordinaire. « Ordinaire » ne veut pas dire moins important. Le Temps Ordinaire est symbolisé par la couleur « verte » qui signifie « la vie » et « l’espérance » et c’est le temps de la lecture suivie de l’Evangile de l’année (celui de St Luc).

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Luc 6, 27-38)

    En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau,
    ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

    Ces paroles de Jésus ne peuvent pas nous laisser indifférents :

    « Aimer ses ennemis, … donner sa tunique à celui qui nous a déjà volé notre manteau. »

                En pensant à ceux qui vont entendre ce passage d’Evangile pendant la messe de dimanche prochain je devine deux réactions possibles.

    La première : un refus de ces consignes qui semblent être un défi au bon sens, d’où la possible réaction : « Quoi, entretenir le voleur dans son vice, rester muet devant la haine ? »

    La deuxième : une inquiétude ou encore une angoisse en reconnaissant humblement que ce ne sont pas nos attitudes spontanées, et que nous n’arrivons pas à mettre en pratique ce passage de l’Evangile.

                Alors, essayons de comprendre cet Evangile en croyant de tout notre coeur que Jésus le Christ veut notre bonheur en nous parlant ainsi.

    Voici trois réflexions pour nous aider :
    1) : Ces paroles de Jésus ne sont pas un défi au bon sens. 
    2) : Elles constituent une nouveauté radicale. 
    3) : Elles sont praticables.

                1) : Ces paroles de Jésus ne sont pas à « prendre au pied de la lettre ». C’est leur signification qui compte : Il ne s’agit pas, par exemple, de tendre la joue droite à chaque fois que quelqu’un nous frappe sur la joue gauche !

                2) : Les paroles de Jésus constituent une nouveauté radicale. Nouveauté radicale par rapport à la Loi de Moïse. Jésus n’est pas venu pour l’abolir, mais pour l’accomplir, la pousser à son extrême limite. Les dix commandements avaient en quelque sorte fixé un minimum en dessous duquel il ne fallait pas descendre pour être sur un chemin de vie et de bonheur. Et voici que Jésus veut dépasser la règle du minimum. Il introduit un plus, un toujours plus. Pas seulement ne pas tuer, mais faire vivre, pas seulement aimer ceux qui nous aiment, mais aimer ceux qui ne sont pas aimables, pas seulement la loi du donnant-donnant, mais donner gratuitement. Jésus nous propose d’inventer une attitude toute nouvelle. Nouveauté radicale : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. » 

    Et, avez-vous fait attention à l’argumentation de Jésus ? : « Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. » Jésus nous demande de suivre son exemple et de ressembler ainsi à Dieu le Père (son Père et notre Père), en vivant avec une inconditionnelle bonté. Jésus Christ, Dieu fait Homme par Amour pour nous, nous révèle sa formidable confiance en chacun de nous. Dans toutes nos relations, nous sommes toujours capables d’attitudes plus grandes que nous, en imitant Jésus. Mais qui peut vivre à cette hauteur ? Ces paroles de Jésus qui nous parlent de gratuité, de désintéressement, de pardon sont-elles mises en pratique parfois et par qui ?

                3) : Ces paroles de Jésus sont-elles praticables ? Elles sont praticables oui, car elles sont pratiquées. Regardons bien. Oh ! il ne s’agit pas de fermer les yeux sur les haines, les atrocités, les rancunes, les vengeances, qui sont précisément le contraire de l’Evangile. C’est le lot quotidien de la vie des hommes entre eux. Certes, on ne peut pas fermer les yeux là-dessus. Mais on peut aussi les ouvrir, avec la foi en Jésus Christ, pour découvrir, au coeur de ce monde de violence, des gestes de gratuité et de pardon. Regardons bien, tout près de chacun de nous. Dans un couple qui veut durer, par exemple, vous le diriez mieux que moi. Un couple tiendrait-il, si chaque conjoint ne consentait pas souvent à d’innombrables concessions et aussi à de généreux pardons ? Dans une communauté religieuse, les moines, les moniales ont besoin d’emprunter souvent ces chemins de réconciliation et de miséricorde ouverts par Jésus. Dans le monde, enfin, l’actualité nous révèle parfois des gestes héroïques et des engagements désintéressés : En tant qu’aumônier du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) je suis témoin de «don de soi» jusqu’à risquer la prison ou la mort chez des partenaires des pays en voie de développement qui ont mis la solidarité auprès des plus pauvres au centre de leur vie.

                Pour conclure, voici le témoignage d’un prêtre que j’ai lu dans une feuille paroissiale à Paris : «Un jour, une paroissienne de 76 ans sonne à la porte du presbytère et demande à voir le prêtre. Elle a besoin de me parler car elle vient d’être bousculée par des jeunes dans le métro, qui voulaient lui dérober son sac. Puis, elle sort une enveloppe de son sac à main. «Voici, mon père, c’est une petite offrande. Vous la donnerez à une oeuvre qui s’occupe des délinquants. Vous comprenez, il faut bien les aider, ces jeunes.» Je suis très étonné par cette réaction : Pas un mot de colère ou de haine mais le réflexe de l’amour, le réflexe de l’Evangile. En la voyant, je regardais en elle ce que pourrait être la terre, si le levain de l’Evangile faisait partout lever le beau pain de notre humanité.»

                Pour Dieu, nous sommes à égalité, et «celui qui veut être le plus grand sera votre serviteur.» Jésus nous le montre clairement en lavant les pieds de tous ses disciples. Lui qui est Dieu fait Homme, accepte d’être notre serviteur. Jésus le Christ nous renvoie à nos relations humaines, à nos relations familiales, nos relations professionnelles, à nos relations amicales. Chaque personne est invité à vivre ses relations à la manière de Jésus.

                Demandons au Seigneur de nous éclairer de son Esprit Saint, afin de nous donner de voir et de faire les choses à sa manière. « Père, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » En effet, la manière dont nous vivons avec notre entourage le plus immédiat, puis envers toute personne qui est notre prochain, témoigne de l’amour que nous avons les uns pour les autres et témoigne de l’Amour que le Seigneur donne à chacun sans exception.

    Question pour un partage :

    – Chacun est invité à vivre ses relations à la manière de Jésus. Connaissons-nous des exemples concrets de personnes qui pratiquent la bonté radicale de Jésus christ ?

    Proposition à vivre dans la semaine :

    - Alors comment allons-nous vivre cette semaine ? Allons-nous faire une démarche d’amour ? Allons-nous essayer d’aimer nos ennemis, ceux qui ne nous aiment pas ?

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