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    HOMÉLIE :

                « Peuple de Dieu, marche joyeux, car le Seigneur est avec toi. »

    Voilà ce que nous avons chanté au début de cette Eucharistie pour annoncer que Dieu est avec chacun proche ou lointain, croyant ou non croyant : Dieu est avec tous. C’est nous qui ne sommes pas toujours ajustés à Lui, à sa présence.

           Nous pensons, en effet, trop souvent que c’est nous qui allons vers Dieu en premier. En fait, ce n’est pas vrai : c’est Dieu qui vient vers nous en premier.

             En ce dimanche, retrouvons cette grande vérité de la foi : un missionnaire ce n’est pas quelqu’un qui impose Dieu aux autres, c’est quelqu’un qui ouvre les autres à la découverte de Dieu dans leur vie.

                Dans l’Evangile, deux exemples nous sont donnés : le pharisien et le publicain. Le pharisien compte sur ses mérites pour s’ajuster à Dieu. Tandis que le publicain pense qu’il ne mérite pas que Dieu s’intéresse à lui.

                Or, ce n’est pas une question de mérites : seule compte la foi, la confiance en la volonté du Seigneur d’être présent à tous sans exception.

    Beaucoup de personnes sont proches de Dieu sans avoir les mots pour le dire. Nous pouvons alors avoir un rôle de missionnaire en leur révélant que leur manière de vivre rejoint ce que Dieu veut pour chacun de nous.

    Être missionnaire, c’est aimer le mouvement de Dieu vers nous et en être ensuite témoin.

    Dieu se fait Corps et Sang dans l’Eucharistie chaque dimanche pour nous rejoindre.

    L’Eglise n’est pas autre chose que le Oui à Dieu : Oui, nous croyons que tu es présent au milieu de nous. L’Eglise, avec un grand « E » c’est nous tous qui à  l’exemple de Marie, osons dire OUI au Seigneur : Oui, nous désirons que tu viennes dans notre vie pour nous aider à  être dans la paix et à ne jamais perdre espoir.

    Ceci est la découverte de la foi. Jésus Christ, Dieu fait homme n’a jamais dit : “Débrouillez-vous pour mériter de me rencontrer”.

                Jésus nous a toujours dit : “Je suis déjà là avec vous. Et je vous donne mon Esprit Saint qui est un esprit de paix, de pardon, d’union, de vérité, d’espérance, de lumière, de joie. »

                Etre missionnaire n’est pas réservé à quelques uns qui partent loin. Nous sommes tous invités à être missionnaires en laissant Jésus agir en nous.

                Eloi Leclerc est un franciscain. Dans son livre "sagesse d'un pauvre", il met dans la bouche de  François d'Assise la réponse à cette question :

                « As-tu déjà réfléchi à ce que c’est qu’évangéliser un homme  (être missionnaire) ? Evangéliser un homme  (Être missionnaire), vois-tu, c’est dire à un homme : Toi aussi, tu es aimé de Dieu dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. C’est cela, lui annoncer la Bonne Nouvelle. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profonde.

                Il nous faut aller vers les hommes. La tâche est délicate. Le monde des hommes est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop de souffrances et d’atrocités leur cachent le visage de Dieu. Il ne faut surtout pas qu’en allant vers eux nous leur apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. Nous devons être au milieu d’eux des témoins pacifiés du Tout-Puissant, des hommes sans convoitise et sans mépris, capable de devenir réellement leurs amis. C’est notre amitié qu’ils attendent, une amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus Christ. »

    cf. Eloi Leclerc dans Sagesse d'un pauvre. (Desclée de Brouwer, réédité en  2011. 1ère éd. 1959 aux Editions franciscaines)

                Si c’est  Dieu qui fait le premier pas vers nous : Qu’est-ce que j’attends pour prendre plus souvent le temps de prier avant d’agir ?

                Si c’est  Dieu qui fait le premier pas vers nous : Qu’est-ce que j’attends pour le laisser agir en moi ?

                Si c’est  Dieu qui fait le premier pas vers nous : Qu’est-ce que j’attends pour donner aux autres l’envie de découvrir la présence de Dieu en eux ?

                Saint François d’Assise a su résumer en quelques mots, les missions que Dieu peut susciter en nous :

                Là où est la haine que je mette l’amour.

                Là où est l’offense que je mette le pardon.

                Là où est la discorde que je mette l’union.

                Là où est l’erreur que je mette la vérité.

                Là où est le doute que je mette la foi.

                Là où est le désespoir que je mette l’espérance.

                Là où est les ténèbres que je mette la lumière.

                Là où est la tristesse que je mette la joie.

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  • Le dimanche 20 octobre 2019 est La Journée Mondiale de prière pour la Mission. En ce dimanche des missions nous sommes invités à prier pour tous les missionnaires envoyés dans le monde entier. Grâce à eux, nous sommes proches de ceux qui sont loin et ils nous aident à être nous-mêmes des missionnaires là où nous vivons en n’étant pas loin de ceux qui nous sont proches (expression empruntée à la vision du Service Missionnaire des Jeunes SMJ).

    Prions sans nous décourager car nous sommes tous missionnaires !

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (18, 1-8) :

        En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
        Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’ Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
        Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

                Tous missionnaires !

                La foi chrétienne fait de nous des missionnaires ! Mais, comment cela est-il possible ?

    Voici deux convictions :

                La première conviction, c’est que la vie chrétienne est centrée sur l’expérience que Dieu m’aime, moi personnellement, d’un amour sans condition. Je suis précieux aux yeux de Dieu. Et en Jésus, Dieu m’offre son Amour. Jésus n’a qu’un seul désir, que je devienne son ami. Il nous le dit : (Jean 15, 15) « Je ne vous appelle plus serviteurs car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». Jésus me dit que je suis son ami et qu’il a besoin de moi.

                La deuxième conviction de notre foi est celle-ci : Dieu habite au cœur de tous les humains sans exceptions qu’ils soient pauvres ou riches, instruits ou ignorants cela ne fait pas de différence pour Dieu. Il habite le cœur de chacun. Hélas, beaucoup ne le savent pas, ou bien, à la suite d’expériences douloureuses ils ont rejeté la foi en la présence de Dieu dans leur cœur, et pourtant Dieu y est bien présent, et Dieu a besoin de chacun et chacune d’entre nous.

                Avec la foi chrétienne, nous sommes des missionnaires car Dieu compte sur notre amitié pour éveiller ou réveiller, et faire grandir la conscience de sa présence à la fois au cœur de notre vie et au cœur de la vie de tous ceux et celles que nous rencontrons.

                Et la mission commence par la prière sans nous décourager ! Dans l’Evangile, Jésus raconte une parabole, une petite histoire chargée de nous faire réfléchir sur la prière. Un juge sans foi, lassé par l’insistance d’une veuve, finit par lui accorder ce qu’elle demande. L’argument de Jésus est fort simple : si même ce juge a fini par craquer, combien plus Dieu répondra à ceux qui l’implorent.

                Mais alors, Dieu serait-il comme ce juge qu’il faudrait avoir à l’usure en lui tirant les oreilles pour qu’il nous écoute ? Ce n’est pas ce que dit Jésus. Dieu n’est pas capricieux ou indifférent à nos besoins et la prière ne consiste pas à essayer, parfois en vain, de lui soutirer des grâces. Pour comprendre la parabole, il faut relire la question finale de Jésus : « Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

                S’il est important de prier sans cesse et de ne pas se décourager, ce n’est pas parce que Dieu serait lent ou sourd. La difficulté n’est pas au niveau de la réponse à la prière, mais au niveau de la prière elle-même.

                La prière n’a pas pour but de mobiliser Dieu, puisque Dieu est déjà là et qu’il attend, mais d’apprendre à croire, c’est-à-dire à faire confiance. Ainsi, le mot « foi » renvoie ce que nous appelons la confiance. Mais celle-ci n’est pas un état acquis une fois pour toutes : on devient croyant en faisant confiance, jour après jour, malgré tout. On peut alors mieux comprendre la question de Jésus dans l’Evangile : « le Fils de l’homme trouvera-t-il la foi sur la terre ? Trouvera-t-il des hommes et des femmes qui font confiance en Dieu, et en Dieu fait Homme par Amour ?

                C’est la principale difficulté de la prière : Avons-nous vraiment envie de croire que Dieu nous écoute et répond à notre prière même si la réponse qu’on souhaitait ne vient pas ? Est-ce que nous attendons du Seigneur plus de biens matériels, plus d’argent sur notre compte en banque ? Notre attente sera déçue car Dieu nous donnera l’esprit de pauvreté, le manque qui nous ouvre à la joie du besoin de la relation, la seule véritable richesse. Si nous lui demandons plus de pouvoir, de supériorité sur les autres ? Notre attente sera déçue car Dieu nous donnera l’esprit de service qui nous fait découvrir la joie de devenir responsables et solidaires les uns des autres. Si nous lui demandons de devenir plus jeunes, plus beaux, plus attirants ? Notre attente sera déçue car Dieu nous donnera l’humilité qui est la vertu de ceux qui vivent heureux sans chercher à se comparer sans cesse aux autres.

                Tous ces dons de Dieu forment ce que la Bible appelle la justice. La justice au sens biblique, au sens de la révélation que Dieu fait de Lui-même et de ce que nous sommes en vérité, c’est être ajusté avec soi-même être ajusté les uns aux autres et être ajusté avec Dieu. Cet ajustement en se réalisant dans la confiance, dans la foi, nous transforme et à travers nous, transforme le monde pour plus de joie, d’espérance, d’Amour et de paix. Le désirons-nous vraiment, ce changement, ce monde nouveau où il n’y aurait plus de juges imbus d’eux-mêmes et de pauvres veuves laissées à leur misère ? Voulons-nous vraiment ce que Jésus appelle le Royaume de Dieu, le merveilleux et divin projet de son Père et de notre Père qui modifie de fond en comble nos relations humaines ?

                Dans la foi, nous avons cette merveilleuse mission de dire et de montrer qu’un monde plus juste et fraternel est à la portée de notre prière car prier change profondément notre cœur et notre comportement.

                C’est donc, nous dit Jésus, notre peur de ne pas être exaucé qui paralyse Dieu, notre méfiance qui empêche notre cœur de recevoir ce qui est déjà donné, en abondance. Dieu ne veut pas enfoncer la porte de notre cœur ni nous contraindre : c’est pourquoi seule notre confiance, notre foi lui permet de nous donner son Esprit Saint, son Esprit de Vérité, de Vie éternelle.

                Finalement, avec la foi en Jésus Christ, prie-t-on pour être exaucé ? Non, c’est le contraire et c’est là notre magnifique rôle de missionnaires, on prie parce qu’on est tous, sans exceptions, personnellement déjà exaucé (déjà ajusté en espérance). Toute prière s’épanouit en merci. Amen.

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    Evangile : Luc 17, 11-19

                Homélie :

    De tout temps, l’humanité s’est posée des questions sur Dieu. De tout temps, des hommes et des femmes cherchent Dieu.

    Ou encore, de tout temps des hommes et des femmes cherchent des réponses à leurs questions sur la vie, l’existence : et si c’était vrai que Dieu existe.

                Tout au long de l’histoire, des prophètes ont parlé au nom de Dieu.

                Les prophètes ont préparé, peu à peu, la grande venue de Dieu en Jésus.

                Et depuis, si nous voulons trouver Dieu, il nous suffit de regarder, d’écouter Jésus.

                Jésus : le nom « Jésus » signifie « Dieu sauve ».

            En Jésus, Dieu se révèle pleinement tel qu’Il est.

    Jésus est Dieu fait Homme. C’est ce que nous disons depuis toujours dans le Credo (Le « Je crois en un seul Dieu… »).

                Et l’un des dix lépreux a bien reconnu la présence de Dieu en Jésus.

                Reprenons, si vous voulez bien, l’Evangile du 28è dimanche du temps ordinaire.

                Au début de l’Evangile, on nous a dit que Jésus est entrain de marcher vers Jérusalem. Jérusalem où Jésus va vivre la Passion et où il va montrer la véritable identité de Dieu qui se donne par Amour jusqu’au bout.

                Sur sa route, il croise dix lépreux. Dix personnes prisonnières de leur maladie. Mais, nous aussi il nous arrive parfois d’être prisonniers de nos inquiétudes, de nos angoisses.

                Et ces dix personnes, qui connaissent déjà la réputation de Jésus s’approchent de lui et lui disent : « Jésus, maître, prends pitié de nous. »

                Et nous au début de chaque Eucharistie, nous nous tournons aussi vers Jésus pour lui demander « prends pitié de nous ». Le faisons-nous par habitude ou avec foi ?

                Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. » En fait, Jésus les renvoie à des représentants de Dieu.

                Et voilà que les dix personnes atteintes de la lèpre font confiance en Jésus. Ils ne mettent pas en doute sa parole et partent tout de suite.

    En effet, ils se disent peut-être que si Jésus leur demande d’aller voir les prêtres, c’est qu’il va se passer quelque chose pour eux.

    Et c’est ce qui se passe. En cours de route, ils sont purifiés. Purifiés, ils vont rendre gloire à Dieu, lui rendre grâce auprès des prêtres dans le temple de l’époque.

    Et voilà, que l’un d’entre eux, lui, fait demi-tour, pour glorifier Dieu, rendre grâce « en se jetant la face contre terre aux pieds de Jésus ».

    Qu’est-ce qu’il y a d’extraordinaire, me direz vous, dans ce retour de ce lépreux guéri, vers Jésus. Après tout il vient remercier Jésus qui les a aidés à guérir.

    En fait, ce qui est extraordinaire, c’est que ce lépreux guéri ne revient pas seulement dire merci à Jésus. Il se prosterne aux pieds de Jésus et il rend grâce à Dieu en s’adressant à Jésus.

    Ce lépreux guéri accomplit, à l’égard de Jésus, les gestes qu’il devrait faire au temple devant Dieu.

    Par le comportement de cet homme, et par l’approbation entière que Jésus lui donne, il nous est révélé que Jésus est vraiment Dieu fait Homme.

    Tout est dit. Si nous voulons vraiment rencontrer Dieu, allons à Jésus.

    Dieu et Jésus sont confondus, réunis, dans un même remerciement. Et Jésus va le « relever », cet homme prostré devant lui. Le mot « relever » est un mot grec employé par les premiers témoins pour dire la résurrection de Jésus Christ. La foi de ce Samaritain ne l'a pas seulement amené à la santé, mais déjà à la vraie vie, la vie divine, dans une étroite proximité avec Dieu qu'il sait reconnaître en la personne de l'homme-Jésus qui l'a remis sur pied.           

    Tous - vous, moi – nous crions parfois notre détresse vers Dieu. En tout être humain, il y a la protestation contre le mal. Dieu entend ce cri, qui est comme le premier degré de la foi.                         Mais beaucoup ne vont pas plus loin que ce cri dans leur démarche de foi. Et pourtant, au bout de la démarche de la foi, il y a Jésus !!! Jésus Christ : Présence de Dieu au coeur de notre humanité, au coeur de tout ce qui fait notre vie !!!

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    « Augmente en nous la foi ! »

    Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (17, 5-10) :

    En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! »

        Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.

        Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : ‘Viens vite prendre place à table’ ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : ‘Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?

        De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné,
    dites : Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. »

                Pouvons-nous répondre à la question : qu'est-ce que la foi ? Sommes-nous certains d'avoir la foi en Dieu qui est en même temps, par Amour pour nous, le Père de Jésus Christ et notre Père ?

                Voici une petite histoire :

                Imaginons un jeune père de famille qui joue avec son enfant de 3 ans. Il le met sur un mur de 2 mètres de haut et lui dit, les bras levés vers lui : « Allez, saute ! » L’enfant n’hésite pas une seconde et saute. Le papa le récupère dans un grand éclat de rire. Et l’enfant s’écrie : « Encore, encore, encore ! »

                Imaginons maintenant le même enfant à l’âge de 10 ans sur le mur. Il va dire à son père : « T’es sûr que tu es assez costaud pour me rattraper ? » A 13 ans : « T’es sûr que c’est drôle ton jeu ? » A 15 ans : « Non mais, tu m’as bien regardé !? » Quel âge a notre foi en Dieu ?

                Pour Dieu, le Père de Jésus Christ et notre Père, nous avons toujours le même âge : L’âge d’être éternellement son enfant bien-aimé !!!

                Donc la foi ce n’est pas seulement croire que Dieu existe, c'est croire que Dieu est présent dans tous les événements heureux et douloureux de notre vie. Cela est possible nous le croyons car Dieu s’est fait Homme en Jésus Christ et est aussi en chacun de nous depuis notre naissance par la présence de son Amour, de son Esprit Saint dans notre cœur.

                Attention, ce n'est pas « parce qu'on a la foi » que tout devient facile ou sans souffrances. La vie est et reste la même pour tout le monde.

                Devant les difficultés de la vie et les personnes autour de nous qui ne croient pas en Dieu, on ne sait pas toujours comment annoncer la foi qui nous fait vivre malgré tout, la foi en Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

                Il faut bien reconnaître que vivre l’Évangile ce n’est pas simplement partager, écouter… mais plus profondément, c’est une manière d’être dans la foi, c’est oser regarder le monde, les autres, et soi-même avec le regard d’Amour de Jésus Christ.

                Croire en Dieu, c’est vivre dans l’espérance, même lorsqu’on se sent dépassé par les événements.

    Croire en Dieu, c’est refuser d’accepter le mal en cherchant toujours à découvrir ce qui est bon en l’autre. Croire en Dieu, c’est croire qu’il est toujours là, à nos côtés, même lorsque nous sommes écrasés par les épreuves. La foi touche tout notre être, pas seulement nos manières de faire.

                Alors on comprend bien cette demande des apôtres : « Seigneur, augmente en nous la foi ». Et Jésus leur répond : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. »

                En fait, il ne s’agit pas d’augmenter la foi pour Jésus : Ce n’est pas une question de quantité mais de qualité de la foi. La foi c’est vivre avec la présence de Dieu en nous à laquelle nous disons un grand OUI en recevant le baptême. C’est précisément en reconnaissant la présence de Dieu en nous, que nous lui demandons d’agir dans tout ce que nous vivons.

                La foi nous fait vivre cette formidable et vitale conversion : ne plus seulement compter sur nos propres forces, mais croire en sa Force, son Espérance, son Amour ; c’est-à-dire son Esprit Saint qui nous dépasse certes, mais qui est pourtant bien là dans le cœur de chacun et de chacune d’entre nous.

                Dans le même sens, saint Paul nous dit (2Timothée 1 7-8) : « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison. […] Avec la force de Dieu, prends ta part de souffrance pour l’annonce de l’Évangile. » Voyez, tout est là, avec Dieu (Père, Fils et Esprit Saint) tout est possible, il s’agit de croire même lorsque nous ne comprenons pas et souffrons d’une certaine solitude.

                Et dans l’Evangile, Jésus ajoute une seconde conversion qui est aussi vitale pour nous : « Vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dîtes : ‘Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir. » Jésus nous dit cela car il nous connaît bien. La seule chose qui soit vraiment importante quand nous vivons avec le secours de la foi ce n’est pas de se sentir supérieurs aux autres qui ne croient pas mais d’être humblement des témoins, à la fois, de la proximité de Dieu dans nos vies et de son secours, son soutien en toutes circonstances.

                Tout le mérite ne revient pas à celui ou à celle qui croit, qui vit au quotidien dans la foi. Tout le mérite revient à Dieu qui nous donne la grâce de pouvoir tout vivre avec la foi. Croire en Dieu, le Père de Jésus Christ et notre Père, c’est connaître la merveilleuse liberté des enfants de Dieu, qui nous libère de ce besoin d’être toujours reconnu et être aimé de tous. Ne l’oublions jamais, nous ne sommes que de simples et néanmoins heureux serviteurs de la foi.

                C’est en acceptant d’être de simples serviteurs de la foi que nous serons alors assez humbles pour laisser Dieu communiquer, par nous, son Amour sans limites.

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