• Homélie 26è dimanche ordinaire

                Nous venons d’entendre la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare.

                L’homme riche ne maltraite pas le pauvre Lazare. Il ne le voit pas. Par conséquent, Jésus ne lui reproche pas d’être riche mais il lui reproche de ne rien faire pour Lazare couché devant son portail.

                La richesse n’est pas mauvaise, mais elle risque d’enfermer le riche sur soi-même et de l’isoler.

                L’homme riche est indifférent à la misère du pauvre qui gît à sa porte. Etre riche n’est ni une tare ni un vice honteux. Mais il y a une bonne et une mauvaise manière d’être riche.

                C’est une réalité, quand on est enfermé dans sa richesse, on n’entend rien, on n’entend pas ceux qui nous entourent.

                Voici une anecdote sur sainte mère Térésa : Un journaliste l'interviewait, un jour, en lui faisant remarquer : « Mais, ma sœur, votre action, à Calcutta, est ridiculement pauvre et insignifiante. C’est une goutte d’eau dans l’océan de la misère !!! »

                Et sainte mère Térésa a répondu tranquillement : « Oui, ce que je fais, c’est une goutte d’eau ! Mais, si je n’apportais pas ma goutte d’eau… elle manquerait à l’océan !!! »

                Cette réponse nous interpelle. La goutte d’eau que je peux apporter là où je vis est-ce que réellement je l’apporte ?

                La parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare que nous venons d’entendre nous rappelle douloureusement les pauvretés qui existent dans le monde et autour de nous.

    Avec la foi en Jésus-Christ, avec la confiance que nous mettons en Lui et en son Eglise, nous sommes invités, chaque jour, à la conversion.

    « Convertissons-nous et croyons en la Bonne Nouvelle de la présence agissante de Dieu en nous-mêmes, et au milieu du monde ! » 

    En moi, en chacun de nous voici quelques exemples de gouttes d’eau qui peuvent être très efficaces : l’humilité, le pardon, la bonté, la vérité, l’espérance, la paix, la douceur, la patience, la bienveillance, la maîtrise de soi, l'Amour, la fidélité, la prière, le service… .

    Le Seigneur nous connaît bien, encore mieux que nous nous connaissons nous-mêmes.

    Avec le Seigneur Jésus, nous pouvons faire ressortir le meilleur de nous-mêmes, la richesse de notre cœur.

    N’est-ce pas ce qui se passe, à chaque Eucharistie, où Jésus nous donne sa force pour réveiller nos riches petites gouttes d’eau.

    Homélie 26è dimanche ordinaire

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  

           Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lecture brève Luc 16, 10-13) :

    « En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
    est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande.
        Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?
        Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
        Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

           Que choisissons-nous de vivre ? : « Vivre pour manger, ou manger pour vivre. » selon une citation de Molière dans sa célèbre pièce de théâtre « L’Avare ». Cette citation peut être reprise en se demandant : « Vivre pour l’argent ou l’argent pour vivre. »

                Quel est notre choix de vie ? Jésus n’est pas contre le fait d’avoir de l’argent. Il en faut pour vivre. Jésus prévient du danger de choisir l’argent comme unique sens à sa vie.

                Avec l’argent, nous ne pouvons être heureux que si nous le considérons comme un moyen et non comme un but.

                Alors, notre besoin de conversion ne se situe pas au niveau de l’argent lui-même mais au niveau de notre manière d’être et d’agir en l’utilisant.

                Et Jésus nous explique comment l’argent peut devenir une idole, voir-même une divinité pour nous en nous parlant de : « la confiance ». C’est le mot-clé répété 4 fois dans la lecture brève de l’évangile !           

                Car la confiance est cette attitude du coeur par laquelle on « se » donne soi-même. Non pas : « on donne quelque chose ». Ce serait de la générosité !

                Avec la confiance, on offre sa personne comme un don. Et par exemple, en participant à une célébration dans une église, avec la confiance nous exerçons notre capacité à nous recueillir, à nous « rassembler » pour s’offrir !         

                Tout l’enjeu est de savoir à qui nous donnons notre confiance ? C’est notamment le principe de la publicité que de nous attirer par de belles paroles, de belles images et aussi de belles promesses !!!

                Ainsi l’argent brille à nos yeux. Il a un immense pouvoir de séduction. Grâce à lui, on peut se procurer tellement de choses, du moins si on en a assez à notre disposition ! Mais, justement, on peut consacrer toutes nos forces à l’amasser ! Avec lui, on veut acheter toujours plus et on n’est jamais satisfait !

                L’argent ouvre la voie à tous les pouvoirs, et donc aux pires injustices ! C’est le sens de la protestation du prophète Amos : « Vous écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays. » (Amos 8, 4-7)

                Mais surtout ce qui est à retenir, c’est que l’argent ne peut devenir une divinité que parce que l’on se donne à lui !

                Bien que l’argent ne soit pas une personne, nous pouvons devenir ses esclaves !

                Celui qui nous libère de tous les esclavages, Celui à qui nous pouvons nous donner sans rien craindre de Lui parce qu’Il est le premier à se donner entièrement à nous sans rien garder pour Lui : C’est Dieu qui se donne entièrement gratuitement en Jésus Christ avec toute la force de son Amour, l’Esprit Saint.

                Rappelons-nous cet autre épisode de l’Évangile où Jésus est interrogé justement sur une question d’argent : (Matthieu 22, 17-21) « Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? » Jésus se fait apporter une pièce de monnaie et demande : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » On lui répond : « De César ». Alors, il leur dit : « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » S’il est donc opportun de rendre à César ce qui porte son effigie et son nom, nous devons nous souvenir que nous sommes nous-mêmes comme une pièce de monnaie, gravée à l’effigie de Dieu.

                En nous donnant par la confiance à Dieu fait Homme en Jésus Christ, nous ne faisons que retrouver la Source d’où nous sommes créés. Jésus veut nous rappeler qu’en étant créés à l’image de Dieu, nous sommes hors de prix. Nous avons une valeur infinie ! Les divinités de notre fabrication comme « l’argent » ne peuvent pas nous acheter !

                Nous sommes à la ressemblance de Dieu et le chemin qui nous conduit à Lui c’est la confiance en Jésus Christ «  le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père,  et par lui tout a été fait… » (extrait du grand Credo de Nicée Constantinople).

                Et cette confiance en Dieu le Père par Jésus Christ s’appelle : la foi chrétienne !

                En développant notre foi en Jésus Christ, nous remettons toutes choses en ordre dans notre vie et nous reconduisons l’argent à sa juste place : un serviteur, jamais un maître, jamais un dieu !

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  

                Nous croyons en Dieu qui ne regarde pas les apparences mais le cœur de chacun. Mais, encore plus nous croyons en Dieu qui nous cherche et qui nous cherche sans abandonner ses recherches jusqu’à ce qu’il nous trouve. C’est le message des lectures de ce dimanche.

    Homélie :

                Les paraboles ne sont pas que des petites histoires gentillettes utilisées par Jésus.

                Les paraboles sont renversantes, car chacune d’entre elles nous fait comprendre une attitude de Dieu surprenante. Chaque parabole essaye de nous faire comprendre que le Seigneur n’agit pas et ne pense pas comme nous pouvons agir et comme nous pouvons penser.

                Prenons l’exemple de la première parabole que nous avons entendue celle de la brebis perdue.

                En effet, abandonner un troupeau entier dans le désert, pour partir à la recherche d’une seule brebis égarée, ne fait pas partie de notre logique.

                Jésus qui rencontre souvent des bergers avec leur troupeau, le sait bien. C’est un grand risque à prendre que de laisser le troupeau pour aller chercher une seule brebis perdue.

                Voilà, dans cette parabole, Jésus nous décrit l’attitude surprenante de Dieu le Père, son Père et notre Père des cieux.

                Pour Dieu le Père et donc également pour Jésus, le Fils de Dieu, lorsqu’une seule brebis est égarée, la retrouver devient une priorité.

                Et le rapport entre 99 brebis restées au pâturage et une seule qui se perd accentue encore la volonté de Dieu d’être proche de chacun de nous.

                J’espère ne pas vous choquer en vous disant que, à un moment ou un autre, nous sommes tous la brebis perdue de la parabole. Chacun de nous est unique aux yeux de Dieu et nous ne sommes pas parfaits,  nous ne sommes pas sans péchés.

                Dans la parabole du fils Prodique (ou encore la parabole du Père miséricordieux et de ses deux fils), nous pouvons aussi parfois nous comparer au jeune fils qui quitte la maison et qui revient ensuite par nécessité. Ou bien, nous pouvons aussi parfois nous comparer au fils aîné qui reste à la maison par intérêt et qui ne comprend pas, et qui est même jaloux, du pardon de son père envers son jeune frère.

                La parabole de la brebis perdue et celle du Père miséricordieux et de ses deux fils, nous interpelle sur nos priorités dans notre famille, dans notre travail, dans nos loisirs, dans les associations, dans notre paroisse, dans nos lieux de vie.

                Est-ce que nous avons le souci de rejoindre là où nous vivons ceux qui s’isolent, ceux qui ne cherchent plus le dialogue ?

                Il est si tentant de rester tranquillement au milieu des mêmes personnes sans chercher à connaître ceux qui sont à côté.

                Regardons l’attitude du berger qui cherche la brebis perdue. Il la cherche jusqu'à ce qu’il la retrouve.

                Nous avons aussi entendu une autre parabole qui dit la même chose : la parabole de la femme  qui a dix pièces d’argent et qui en perd une. Elle remue toute sa maison jusqu’à ce qu’elle la retrouve.

                Hé bien, nous avons là, l’attitude surprenante de Dieu. Il cherche sans cesse à nous rejoindre dans les événements les plus divers. Dans tous les moments de la vie, les moments de joie, d’épreuve, de rencontre, Dieu cherche à nous faire découvrir sa présence bienveillante.

                Ce n’est pas si étonnant que ça finalement. Qui d’entre nous n’a pas un jour découvert avec du recul, des signes de la présence de Dieu dans sa vie.

                Oui, le Seigneur ne se contente pas d’attendre notre retour vers lui. Il part à notre rencontre. Mais si Dieu fait les premiers pas vers nous par son Fils Jésus et par son Esprit Saint, son Amour cela n’implique pas que nous devons être passifs comme si rien ne dépendait de nous.

                A l’exemple du berger de la parabole, le Seigneur ne se décourage pas de nos insouciances, de nos abandons, de nos lenteurs.

                Nous aussi, nous ne devrions jamais désespérer ni de nous-mêmes, ni des autres. Nous ne devrions jamais baisser les bras dans nos tentatives répétées et nos efforts persévérants, même si c’est difficile.

                Nous ne devrions pas céder à la lassitude quand il s’agit de ramener quelqu’un du péril où il s’enfonce. Nous ne devrions pas abandonner le dialogue avec, par exemple, un jeune en rupture avec le monde des adultes.

                Nous ne devrions pas nous habituer aux souffrances qui nous entourent.

                A la fin de chaque parabole, c’est la joie qui s’exprime : la brebis perdue est retrouvée, le fils qui était parti est revenu.

                Dans ces paraboles, nous redécouvrons qu’il y a beaucoup de joie dans le cœur de Dieu quand nous revenons vers lui, quand nous prenons conscience de sa présence bienveillante dans nos vies.

                Les textes de la Parole de Dieu de ce dimanche nous invitent à partager  la joie de Dieu qui en nous cherchant, nous retrouve toujours.

                « Il faut se réjouir » pour chaque retour vers Dieu qui est toujours possible.

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  Homélie 23è dimanche ordinaire et Saint Loup

    Homélie à partir de l’Evangile Luc 14, 25-33 :

                « Quelqu’un qui ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple. »

                Cette parole est dure à entendre !

                Jésus nous invite à le choisir comme guide, comme ami de façon radicale.

                Beaucoup d’entre nous pourraient penser qu’il n’y a que quelques personnes qui peuvent tout quitter pour suivre Jésus.

                Et ceux qui choisissent de renoncer à tout pour Jésus, pourraient alors donner bonne conscience à d’autres :

                « Il y a au moins quelques spécialistes qui vivent l’exigence du renoncement demandée par le Seigneur ! » On les appelle religieux, religieuses, diacres, prêtres, évêques. Et on peut penser en particulier à l’évêque Saint Loup de Sens que nous fêtons aujourd’hui dans l’église de Cernoy.

                MAIS, c’est pour tous les baptisés, et non pas pour quelques-uns, que la foi chrétienne est un engagement radical avec Jésus-Christ.

                Croire en Jésus-Christ, c’est avoir comme référence de sa vie, la vie toute donnée du Seigneur Jésus. La foi, c’est donc, peu à peu, avec le temps, associer à sa pensée, à ses paroles ; la pensée et les paroles de Jésus.

                Par conséquent, la foi chrétienne est un véritable engagement pour tous à prendre comme référence Jésus Christ chaque jour.

                Et ce qu’il nous demande, il le fait lui-même : « Je suis avec vous tous les jours. »

                Autrement dit en nous invitant à renoncer à tout, le Seigneur Jésus ne nous impose pas une attitude impossible à vivre. Bien plus, il vit, lui-même, ce renoncement alors qu’il est le Fils de Dieu, Dieu fait Homme au milieu de nous. Jésus nous montre « le chemin, la vérité et la vie », c’est-à-dire l’Amour en vérité.

                Je ne peux pas dire que j’essaye d’aimer l’autre si je ne renonce pas d’abord à moi-même, si je ne place pas l’autre avant moi.

                L’Amour est un bienheureux renoncement.

                Ainsi, saint Paul à parler de Jésus en disant dans sa lettre aux Philippiens : « Lui qui est de condition divine, se vida de lui-même, se dépouilla pour devenir semblable aux hommes. »

                Ce choix de la dépossession de soi pour mieux aimer, à l’exemple du Seigneur Jésus le Christ, n’est certes pas très compatible avec la société où nous vivons.

                Cependant, c’est pour nous comme « une porte étroite », « la porte du cœur » qui ouvre réellement sur le chemin de la vraie vie : la vie de l’Amour en vérité.

                Et ce renoncement de soi pour mieux aimer n’était pas non plus compris par tous les contemporains de l’évêque Saint Loup.

                Voici un résumé de l’histoire de Saint Loup : 

                Saint Loup est né dans une famille noble dans notre Loiret à côté d’Orléans (à Saint Jean de Braye exactement) en 573. Il avait deux oncles évêques (l'un d'Orléans et l'autre d'Auxerre) qui ont participé à son éducation chrétienne. Saint Loup a un caractère très humble. Il aime la musique et il aime parler de Jésus. Saint Loup est très proche de tous et surtout des plus pauvres.

                Il succéda à saint Artème sur le siège épiscopal de Sens en 609. Saint Loup fut un très bon archevêque. En 614, il participa au concile de Paris.

                Un abbé de monastère était très jaloux de Saint Loup et raconta des calomnies sur Saint Loup au roi Clotaire II. Saint Loup fut renvoyé de l’évêché de Sens et a été obligé de partir en exil loin de Sens.

                Durant son exil, les pas de Saint Loup le menèrent jusqu’à notre commune de Cernoy un jour de grande chaleur. Harassé de fatigue, Saint Loup fit halte dans un chemin et pris place sur un petit monticule de terre. Il adressa au Seigneur cette prière :

                « Seigneur tu as voulu que mes pas me mènent jusqu’ici. Si tu ne viens pas à mon aide, je ne peux aller plus loin. »

                Aussitôt, Saint Loup ressenti une fraîcheur à ses pieds et une source sortie de terre : cette source est toujours visible aujourd’hui à Cernoy au bord du chemin de la fontaine.

                Saint Loup remercia le Seigneur et décida de rester la nuit sur place près de la source. Durant la nuit, des ombres et des bruits inquiétants se firent entendre ! Saint Loup aspergea avec l’eau de la source les arbres de la forêt tout autour de lui et sa nuit fût calme. Il n’avait plus peur.

                Les habitants de la ville de Sens se révoltèrent et réclamèrent le retour de leur évêque Saint Loup. Le roi Clotaire II leur accorda le retour de Saint Loup à Sens. Saint Loup fonda le monastère de Sainte Colombe.

                Il est parti auprès de Dieu le 1 septembre 623. Voilà pourquoi sa fête est au début du mois de septembre.

                Il y a toujours eu à Cernoy une dévotion pour Saint Loup.

                Il y a plusieurs années, beaucoup de personnes, avant un événement important se rendaient à la fontaine pour tremper soit leurs chemises pour les futures mamans, soit leurs mouchoirs pour les soldats qui partaient à la guerre, soit encore le linge d’un enfant malade.

                « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même. »

                On n’aime pas vraiment tant qu’on n’a pas tout donner. Et tout donner, c’est se donner soi-même comme Jésus le Christ se donne entièrement pour nous.

                « Aimer c’est tout donner et se donner soi-même. »

                « Aimer c’est vivre et faire vivre !!! »

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires