•  

    Accueil : La messe de ce 18ème dimanche ordinaire nous invite, en ces premiers jours du mois d’août, à rechercher les réalités d’en haut au cœur de notre monde.

                Le pape François l’a dit d’une autre façon pendant les dernières Journées Mondiales de la Jeunesse. Le pape François a dit aux jeunes et au monde, l’Eglise qu’il souhaite : « Je veux une Eglise qui facilite la foi, et non une Eglise qui la contrôle. »

                Le pape François résume sa pensée dans deux très belles expressions : « une Eglise de la miséricorde » et « une Eglise pauvre en relation de conversation et de compagnie avec les personnes

     

                Homélie :

                 « Vanité des vanités, tout est vanité » : cette sentence désabusée de la 1ère lecture du sage Qohèleth est devenue un proverbe.

                Pour se convaincre de sa sagesse, il suffit de porter un regard lucide sur l’actualité de notre monde : que d’injustices ! Que d’énergies englouties dans des projets éphémères !

                L’épisode présenté dans l’Évangile est une application directe de ce qui choque notre sage : « Un homme s'est donné de la peine ; et voilà qu'il doit laisser son bien à quelqu'un qui ne s'est donné aucune peine ». Ce dernier – le bénéficiaire du travail d’un autre - trouve même le moyen de se disputer avec son frère, en refusant de partager avec lui le don gratuit qui leur est fait à tous deux. Non seulement celui qui a amassé l’héritage ne profite pas du fruit de son travail, mais aussi en raison de leur « âpreté au gain », ses héritiers n’en profitent pas davantage : ils s’entredéchirent plutôt!
                Celui qui se sent lésé élève la voix : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ». La démarche peut nous surprendre, mais il était normal dans le monde juif de l’époque, de consulter un sage pour résoudre ce genre de litige. Pourtant Jésus le repousse vivement : « Qui m'a établi pour faire vos partages ? » - sous entendu « les partages de vos biens terrestres ».

                Jésus refuse d’entrer dans la résolution du différent, argumentant que « la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses », car la vie véritable ne saurait découler de la possession de biens éphémères.

                Nous nous acheminons ainsi vers l’interrogation que nous pose la liturgie de ce jour : à quoi notre cœur s’attache-t-il ? Vers quoi tendons-nous ? Quel sens donnons-nous à notre vie à travers nos choix quotidiens ?

                Le problème de l’homme riche que Jésus met en scène n’est pas d’avoir amassé des richesses, mais de s’être coupé du réel.

                Il s’est en effet construit un monde imaginaire où il se trouve seul avec lui-même, dans un illusoire dialogue sans interlocuteur, puisque c’est à lui-même qu’il s’adresse, en disant : « Te voilà avec des réserves en abondance. Repose-toi, mange, profites de l’existence. »

                Or que nous le voulions ou non, nous nous inscrivons dans une réalité qui s’appelle « le monde », « l’humanité ».

                Cet homme désire « se reposer », sans autre souci que de « jouir de l’existence » dans une vie centrée sur lui-même, sur son « repos » et sur sa « nourriture », c'est-à-dire la satisfaction égoïste de ses besoins et uniquement ses besoins.

                Hélas, le réveil sera douloureux : « cette nuit même on te redemande ta vie ! » Au lieu de « s’enrichir aux yeux de Dieu » en partageant ici-bas ses biens avec ceux qui en ont besoin, il va se trouver pauvre et sans rien dans l’au-delà, tandis que d’autres mangeront ce qu’il a amassé dans ses greniers.

                En ne vivant que pour lui-même, sans souci ni de Dieu ni des autres, ce pauvre homme est devenu « fou », c'est-à-dire insensé, n’ayant pas su interpréter le sens des richesses que Dieu lui confiait.

                Cet insensé, c’est nous, chaque fois que, nous ne vivons que pour la satisfaction de nos désirs et de nos envies.

                Dans la seconde lecture, Saint Paul nous aide vigoureusement à vérifier où nous en sommes dans notre vie.

                Aussi longtemps que nous demeurons prisonniers de nos penchants égoïstes, nous ne pouvons pas adopter le comportement de l’homme nouveau, celui que Dieu le Père « refait toujours neuf à l’image de son Fils, Jésus Christ. »
                Ceci ne signifie pas pour autant que la possession de richesses matérielles constituerait un piège. Saint Paul nous enseigne qu’il s’agit de rechercher « les réalités d’en haut », tout en poursuivant notre pèlerinage sur terre.

                La conclusion de la deuxième lecture est éloquente à cet égard : pour ceux qui orientent leur vie vers Dieu et vers les autres, « iI n'y a plus de Grec et de Juif, plus d'esclave, d'homme libre, il n'y a que le Christ : en tous, il est tout ».

                Nous sommes tous créés à l’image du Christ et par conséquent nous sommes tous frères. Comme Saint Paul le dit dans un autre passage de ses lettres : Dans la foi au Christ nous formons un seul corps (une seule famille) et chaque membre de ce corps ne peut pas dire qu’il n’a pas besoin des autres membres. Dans un corps chaque membre a besoin des autres.

                Par contre celui qui s’attache à des futilités, dresse autour de lui les barrières de l’avarice et de l’envie, crée des divisions qui peuvent entraîner la violence.

                C’est bien ce que confirme l’épisode de ces deux frères, qui ne peuvent pas s’accorder en bonne intelligence par respect pour la mémoire de leur père et dans l’intérêt de leurs familles.
                L’Eglise nous invite à mettre à profit ce temps estival pour vérifier notre degré de liberté face aux sollicitations individualistes du monde.

                Parvenons-nous à conduire nos activités dans l’Esprit de l’Évangile ?

                La prière du psaume de ce dimanche peut nous aider :

    « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse ».

                « Oui Seigneur : "apprends-nous la vraie mesure de nos jours", afin que faisant un bon usage des biens qui passent, nous puissions dès à présent et pour toujours, nous attacher aux biens qui ne passeront pas. »

                Les biens qui ne passent pas nous les trouvons dans notre relation avec Jésus Christ et dans nos relations avec les uns et les autres.

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •   Homélie 17è dimanche ordinaire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ecoutons Jésus nous apprendre à prier avec sa prière.

    « Notre Père… » : « Abba »… dans la langue de Jésus et cela veut dire « Papa ». Quand nous reprenons la prière de Jésus, nous osons, à notre tour penser que « nous sommes aimés de l’Amour même dont le Père aime son Fils Unique Jésus. » (Jean 20, 17).

    « Que ton nom soit sanctifié… »
    « Que ton Règne vienne… »

             Avant de dire à Dieu nos propres besoins, Jésus nous invite à prier aux intentions du Père (son Père et Notre Père). Et ses intentions, c’est que son Nom soit manifesté, que son Règne vienne. Que Dieu, qui n’est qu’Amour, montre à quel point il est Père et qu’il veut que s’étende l’Amour sur toute la terre des hommes. Dieu Le Père, nous ne le connaissons pas ou si peu. Nous lui demandons de nous faire entrer dans ses projets, de pénétrer dans son intimité pour en être transformés. La prière est ainsi le moyen de devenir conformes à ce que le Père attend de nous.

             Ayant ainsi formulé le désir de connaître le Père, nous lui demandons ensuite les moyens de réaliser ce désir.

    « Donne-nous le pain… »
    « Pardonne-nous… car nous –mêmes nous pardonnons… »
    « Ne nous laisse pas entrer en tentation… »

             C’est seulement du Père que nous pouvons recevoir le pain, le pardon et la liberté face au mal.  Donne-nous au jour le jour le pain dont nous avons besoin pour aujourd’hui, pour tenir maintenant. Et dans le « nous » il y a présents tous ceux-là qui manquent de pain. Ma prière est vraie si elle m’incite à partager.

    Donne-nous le pardon indispensable, du fond du cœur, à ceux qui nous ont fait tort.

    Délivre-nous enfin de la grande tentation qui est d’abandonner Jésus. C’est bien chaque jour aussi qu’il nous faut nous battre  contre le mal et conquérir notre liberté…

    Acceptons de nous laisser façonner par ces mots, alors notre prière sera de plus en plus vivante et vraie. Alors redisons ensemble le Notre Père pour nous aider à mieux le vivre.

    NOTRE PERE :

    Toi, notre  Dieu, Tu es comme un Père qui aime ses enfants.

    Tu sais toujours nous écouter, nous entendre.

    Si nous prenons ta main, tu nous accompagnes,

    tu nous guides sur le beau chemin de la vie...

     

    QUI ES AUX CIEUX :

    Je sais que ton Amour est plus grand, plus haut, plus fort,

    que tout l'amour que je pourrai rencontrer ou mettre sur terre.

    Il est, un peu comme le ciel, il dépasse tout, il est Infini !!!

     

    QUE TON NOM SOIT SANCTIFIE : 

    Que ton Nom soit connu ! Je crois, au plus profond de moi,

     que tu es toute sainteté, toute lumière, tout Amour!

     

    QUE TON REGNE VIENNE : 

    Ton Règne, ton Royaume, c'est l'Amour!

    Oui, j'aimerais bien que chaque personne vive en communion...

     

    QUE TA VOLONTE SOIT FAITE

    SUR LA TERRE COMME AU CIEL :

    Aujourd'hui, j'ose te dire avec confiance : «Père, que ta volonté soit faite.»

    Je prends ta main et je me laisse conduire sur le chemin que tu me proposes :

    c’est le plus beau des chemins pour ma vie.

    Il est le chemin sur lequel je trouverai la paix,

    pour mon bonheur et le bonheur avec les autres.

     

    Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour : 

    Notre pain c’est ton Amour.

    Et ton Amour est regard vers l'autre, patience, écoute, paix, respect,

    tendresse, partage, don, pardon, service, confiance, espérance...

     

    Pardonne-nous nos offenses,

    comme nous pardonnons aussi

    à ceux qui nous ont offensés : 

    Père, aide-moi à oser te demander pardon et à pardonner à ceux qui m'ont fait du mal,

    pour que mon cœur soit rempli de lumière et de paix.

     

    Et ne nous laisse pas entrer en tentation :

    Père, tous les jours, je suis tenté

    de ne pas faire attention aux autres

    de blesser avec des mots méchants, avec des gestes,

    ou d’être indifférent.

    Père,  je sais que tu peux  m'aider à partager.

     

    Mais délivre-nous du mal :

    Délivre-nous du mal, aide-nous à faire le choix du bien

    pour que ta lumière et ta paix rayonnent sur le monde !

    AMEN :

    Je suis d’accord. Oui, la prière que je viens de dire est une SOLIDE fondation sur laquelle je veux construire ma vie.

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  

        Les deux sœurs amies de Jésus, Marthe et Marie ont souvent été prises, la première comme l’image de l’action, du travail et la seconde comme exemple de la contemplation, de la prière. Cette interprétation peut nous induire en erreur en opposant contemplation et action, ou prière et travail.

        Mais si Marthe s’active au service de sa maison c’est bien pour accueillir Jésus le mieux possible et lui manifester ainsi son amitié. Peut­ on imaginer Jésus dévaloriser Marthe et l’humilier devant sa sœur Marie ?

        Déjà le passage de la Genèse que nous avons entendu en première lecture nous montre avec quelle qualité d’accueil et d’écoute Abraham et Sara reçoivent les trois voyageurs (qui représentent Dieu) au chêne de Mambré. Et c'est par le service concret de l’hospitalité (assuré par Sara) et l’écoute de la Parole de Dieu (assurée par Abraham) que la promesse de la naissance d’un fils est annoncée par les 3 voyageurs.

        C’est donc dans cette unité de l’action et de la prière qu’il nous faut chercher la clé de l’évangile. Marthe, dit Jésus, s’inquiète et s’agite « pour beaucoup de choses ». Lesquelles ? Sans doute les plats à préparer, puisqu’il s’agit visiblement d’un repas. Devant la préparation de ce « beaucoup de choses », Jésus parle « d’une seule chose », pour dire qu’elle est la meilleure part. C’est celle qu’a choisie Marie. Quelle est ­elle ? C’est la parole de Jésus, que Marie, assise et silencieuse, accueille au plus profond de son cœur.

        Marthe imagine – et c’est pourquoi Jésus la reprend – que l’essentiel est ce qu'elle prépare pour Jésus : Elle n’a pas compris que ce qui va de Jésus à elle est, en vérité, le plus important. Elle oublie qu’elle ne peut donner que ce qu’elle reçoit. Et ,se prenant pour l’origine, elle a peur de ne pas en faire assez, de ne pas être à la hauteur, et c’est pourquoi elle est inquiète…. Mais peut­-on faire assez pour Dieu ? Heureusement, ce que nous faisons pour Dieu, c’est ce qu’il nous donne, ce qu’il nous donne de faire. Il est dit que Marthe « reçoit » Jésus, mais c’est un accueil qui veut donner avant de recevoir. Et l’accueil de Marie est un accueil qui veut recevoir. En vérité, c’est Marie qui reçoit Jésus. Le signe qu’elle le reçoit, c’est qu’elle ne parle pas : elle écoute, toute occupée à se nourrir des paroles de Jésus.

        Bien entendu, Jésus ne reproche pas à Marthe l’activité qu’elle déploie : il aura souvent l’occasion de dire que l’écoute de la parole est inséparable du service concret des frères. Et rappelons que la première lettre de saint Jean dit que celui qui dit qu’il aime Dieu et qui n’aime pas ses frères est un menteur. Il nous faut donc réconcilier en nous Marthe et Marie. C’est dans la mesure où nous consacrons du temps à la prière, que l’Esprit Saint peut nous remplir du don de sa présence. Et alors notre activité donnera à nos prochains l'Esprit Saint, l’Amour du Père et du Fils.

        Mère Térésa faisait toujours commencer la journée de ses « missionnaires de la charité » par un long moment de prière. Et elle demandait à des personnes qui ne peuvent plus que prier, des grandes malades­, de porter chacune de ses sœurs.

        Voici une grâce à demander et à accueillir : d'entrer dans le mouvement de la prière continuelle qui nous garde dans une paix profonde au cœur même de notre action. Que Marthe et Marie nous soutiennent dans notre manière de vivre, l'une après l'autre, les deux attitudes de la foi : la prière et l'action, l'action et la prière ! Amen !

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  •  « Tu aimeras Dieu de toutes tes forces et ton prochain comme toi-même. » 

                Aujourd’hui, nous est rappelé l’essentiel, l’essentiel de notre foi et de notre vie. « Aime ton prochain. »

                Mais qui est mon prochain ?

                Il y a le prochain qu’on voit et celui qu’on ne voit pas, ou qu’on ne veut pas voir. Il y a celui qui est naturellement proche, parce qu’on partage les mêmes goûts, les mêmes idées. Il y a celui qu’on rencontre tous les jours, mais qu’on ignore. Et il y a celui que l’on rejette, parce que quelque chose nous oppose.

                Qui est donc mon prochain ? Il n’est pas celui qui me ressemble, mais celui que Dieu me donne à aimer.

                Dans l’évangile de ce dimanche, voilà un homme attaqué sur la route. Un inconnu. Il est là, à moitié mort. Il est là comme un appel silencieux. Un appel à tout homme de bonne volonté qui pourrait le secourir. Et voilà successivement deux hommes, deux religieux. Mais ils passent leur chemin. Pourquoi ? Ils pensent avoir de bonnes raisons, au nom de leur religion. Et voilà un Samaritain, ennemi juré des deux premiers. Lui est touché par ce blessé. On nous dit qu’il est « saisi de compassion ». On aurait pu traduire : « pris aux tripes ». Lui va s’approcher du blessé, va prendre soin de cet homme. Lui ne calcule rien et donne ce qu’il faut pour que cet homme soit pris en charge. Nous comprenons bien tout cela. Mais l’enjeu c’est de le mettre en pratique. « Fais cela et tu vivras », dit Jésus au docteur de la Loi qui l’interroge.

                Nous pouvons aussi comprendre cette page d’Évangile à un autre niveau. En Jésus, c’est Dieu lui-même qui s’est fait notre prochain. Il s’est approché de nous jusqu’à se faire l’un de nous. Nous voyons dans l’Évangile combien Jésus prend soin de tous ceux qui sont blessés dans leur corps ou dans leur cœur. Et il se donnera tout entier, sur la croix. L’humanité blessée par le mal, par la violence, par le péché, par la mort, c’est encore la nôtre.

                Jésus passe au milieu de nous, et il nous confie à l’aubergiste, qui est son Église.

                Chaque été, l'Église est en pèlerinage notamment à Lourdes où Marie est apparue à une jeune fille : La petite Bernadette Soubirous.

                Dieu s’est approché d’elle, par Marie. À Lourdes, Marie s’est faite petite comme Bernadette, a parlé le patois de Bernadette, pour en faire la messagère de l’amour de Dieu. Et Bernadette a été touchée. Touchée par l’amour de Dieu pour elle. Et elle a voulu se donner à cet amour. Elle l’a dit : « Je ne vivrai pas un instant que je ne le passe en aimant. » Et elle l’a fait : Auprès des malades, à Lourdes puis à Nevers, et dans une union de plus en plus forte à Jésus, dans sa propre maladie et dans sa mort.

                La grande loi de notre vie est l’Amour. La grande loi de notre Dieu est l’Amour. Cette loi est dans nos cœurs, comme le disait la première lecture. « Elle est près de toi cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. » Cette Parole a aussi un visage, le visage d’un prochain connu ou inconnu.

                Saurons-nous, nous approcher de ce prochain ?

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire
  • Homélie : La vie intérieure

                 Avec le mois de Juillet, c’est une période de vacances qui commence pour beaucoup. Même si tout le monde n’est pas en vacances, les deux mois d’été « Juillet et Août » représentent une période de l’année différente : beaucoup d’activités s’arrêtent ou fonctionnent au ralenti, excepté bien sûr les activités touristiques.

                Et peut-être que vous aurez envie de visiter ou de revisiter la basilique de l'abbaye de saint Benoit sur Loire dans le Loiret.

                Dans la petite boutique de l’abbaye de saint Benoit, nous pouvons demander une prière qu’un moine a écrite pour tous ceux qui viennent prier dans la basilique et devant les reliques de saint Benoit.

                Que dit cette prière ?

                Dans celle-ci, il est dit que beaucoup d’entre nous ont perdu la clef de leur propre maison intérieure, la clef de leur vie intérieure.

                Cela rejoint ce que nous avons entendu dans l’évangile de ce dimanche : « Dans toute maison, dîtes : Paix à cette maison. »

                Jésus envoie ses disciples porter la paix. Et à chaque messe, c’est encore le même envoi : « Allez dans la paix du Christ. » D’ailleurs le mot « messe » signifie : « être envoyé. »

                Notre participation à la messe : c’est recevoir la paix de Jésus pour ensuite aller la porter à tous ceux qu’on rencontre. Est-ce qu’on pourrait par exemple profiter de ce temps de l’été, pour venir puiser de la paix, de la paix intérieure dans des lieux de prière, ou encore en méditant les lectures de la Bible.

                Oui, c’est vrai, nous vivons souvent en dehors de nous-mêmes.

                Tout ce qui nous entoure, la société de consommation, tous les moyens de communication qui se développent de plus en plus, peuvent nous empêcher de prendre du temps pour penser notre vie.

                D’ailleurs, nous disons bien que nous n’avons pas le temps de nous arrêter, nous n’avons pas le temps de prier.    Nous courons après le temps. Nous passons sans cesse d’une activité à une autre. Même certains retraités avouent qu’ils ont moins de temps qu’avant.

                Pour redécouvrir une certaine paix, il n’y a pas d’autre solutions que de prendre du temps pour regarder, contempler, écouter même le silence.

                La paix intérieure c’est me retrouver, c’est retrouver la clef de ma maison intérieure.

                Avons-nous le courage de nous arrêter et de résister à l’activisme ?

                A la messe, nous nous asseyons, nous nous posons et nous sommes invités à revenir à une grande vérité : « La clef de mon existence n’est pas d’abord dans ce que je fais, mais dans ce que je suis. » Qui je suis en vérité ? Quel sens je donne à ma vie ? »

                L’essentiel n’est pas d’abord dans mes activités, mais dans ma personnalité, dans ma manière d’être.

                Jésus, à chaque messe, m’invite à faire le point sur ce que je suis.

                Comment cela est-il possible ? Hé bien, remarquer bien ce qui se passe au début de chaque célébration.

    Nous montrons que nous sommes chrétiens, amis de Jésus en traçant le signe de la croix sur nous, puis, le prêtre dit : « Le Seigneur soit avec vous. » Il ne dit pas : « Le Seigneur est avec vous. » Mais bien, le Seigneur soit avec vous : C’est-à-dire Dieu a le désir d’être avec nous, a le désir de nous dire : « Tel que tu es, avant même que tu fasses quelque chose ; tel que tu es, tu es unique et tu peux beaucoup apporter rien que par ta manière d’être. »

                Nous ne prenons pas toujours conscience que Dieu s’est fait Homme en Jésus, pour être en priorité avec nous et non pas pour faire des choses : être en priorité avec nous puis dans un deuxième temps agir avec nous.

                Est-ce qu’on prend le temps de prier avant d’agir ?

                Est-ce qu’on prend le temps de recevoir Jésus le Christ chez nous pour le laisser agir en nous, et ainsi le laisser nous redonner la paix, l’espérance ?

                En ce temps particulier de l’été, Jésus nous envoie redécouvrir la clef de notre maison intérieure : « Qui je suis, en vérité ?"

    Et ainsi, peut-être permettre à d’autres de retrouver leur propre identité à notre contact.

    Le besoin de se retrouver soi-même est de plus en plus ressenti. Mais, combien de personnes oseront prendre du temps pour « apprendre à être » avant de se lancer dans le « faire. »

    Partager via Gmail Yahoo!

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires