• Homélie : 

            Dans la 2ème lecture de la Lettre de St Jean, nous avons entendu

             « … nous devons aimer : non pas avec des paroles et des discours mais par des actes et en vérité. En agissant ainsi, nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité et devant Dieu nous aurons le cœur en paix ;
    … Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Et celui qui est fidèle à ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné son Esprit. »

             Saint Jean a retenu de Jésus un commandement qu’il répète souvent dans ses Lettres : celui de l’Amour mutuel.

             C’est ce que Jésus a accompli de multiples manières, jusqu’au don de sa vie. Ainsi Jésus a révélé que Dieu, son Père et notre Père, est Amour. Non pas dans le sens romantique et sentimental du mot, mais dans des actes concrets.

    « Nous devons aimer : non pas avec des paroles et des discours mais par des actes et en vérité. »

             Quand nous parlons de la résurrection de Jésus, c’est dans cette perspective que nous pouvons nous situer. Ceux qui ont crucifié Jésus n’ont pas cru qu’il est l’Amour personnifié, image parfaite de Dieu son Père et Notre Père. Ceux qui ont crucifié Jésus ont oublié de se référer à la Bible, et à ce qui est écrit dans le « Cantique des cantiques » : « L’Amour est fort comme la mort, ses traits sont des traits de feu, une flamme de Dieu. Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger. Qui offrirait toutes les richesses de sa maison pour acheter l’Amour, ne recueillerait que mépris. » (Ct 8, 6)

             Les chefs religieux ont fait crucifier Jésus, mais ils n’ont pas pu éteindre l’Amour qui est le dynamisme de toute la vie de Jésus, et aussi le sens de sa mort. Les chefs religieux qui ont fait mourir Jésus ont oubliés que l’Amour qui est en Dieu résiste à tous les haines, et que rien ne peut l’éteindre.

             Oui, la résurrection de Jésus est la résurrection de son Amour en ses disciples, et en tout être humain de bonne volonté. Et cet Amour se traduit dans des actes de résurrection.

             Dans l’Évangile selon St Jean, Jésus invite ses disciples à demeurer en cet Amour qui a animé tout son être. Son langage encore est imagé. Jésus parle de lui-même en parabole. Après la parabole du bon pasteur de dimanche dernier, voici aujourd’hui, en ce 5ème dimanche de Pâques, la parabole de la vigne.

             « Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron. 
    … Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. […]Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et vous l’obtiendrez. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. »

             Les mots « demeure et demeurer » reviennent souvent dans les écrits de saint Jean. « Demeurez en moi comme moi je demeure en vous ». Pas de plus forte expression pour dire ce qu’est la foi chrétienne. Elle est cohabitation intérieure et communion constante, et vie d’une même sève. Le sarment n’est pas extérieur au cep de la vigne. La même sève les vivifie l’un et l’autre.

             Dans le Credo nous disons : « Je crois en Dieu, en Jésus Christ, en l’Esprit Saint ». Je dépose en Dieu ma confiance, je remets mon être entre ses mains. La proclamation de la foi est une déclaration d’amour et de confiance, dans le cadre d’une alliance et d’un don mutuels. Proclamer notre foi c’est actualiser une fidélité, nous dire et nous redire « en qui nous avons mis notre foi » en qui nous avons fait notre demeure, établi domicile, et en même temps de nous redire le grand mystère de notre foi : Dieu lui-même, en Jésus Christ vient établir en nous sa demeure.

             Demeurer dans le Christ ne consiste pas à vivre seulement une expérience extatique et intimiste. Une expression revient cinq fois dans le texte : « Porter du fruit… en abondance ». Alors, comment savoir si nous demeurons vraiment en Jésus Christ, si nous sommes dans la vérité ?

             Tout simplement, en semant autour de nous la vie, la joie, la bienveillance, le pardon, en refusant ce qui nous enferme sur nous-même, en combattant le mal par le bien : Donc en vivant et en agissant à l’exemple du Christ, en portant comme lui en abondance, des fruits qui favorisent la relation, la communion.

        Avons-nous besoin de communier pour donner du fruit ?

             Plus j’avance dans la foi, plus je prends conscience que j’ai besoin de cette sève de Dieu pour donner du fruit, à la fois, bon pour moi et bon pour les autres.

             Alors, de l’image de la vigne, nous pouvons passer à une autre image, celle de notre vie que nous recevons de Dieu chaque jour.

             Nous avons l’habitude de dire que nous passons de l’enfance à l’adolescence, de l’adolescence à l’âge adulte et de l’âge adulte à un âge avancé.

             Hé bien, avec la foi en Dieu, la foi en Jésus le Christ, c’est le contraire ! Plus on avance dans la vie, et plus on devient enfant de Dieu dans notre manière d’être, dans notre manière d’avoir besoin de Dieu, de Jésus.

             La foi chrétienne, la foi de l’Eglise, la foi des baptisés que nous sommes, refuse de croire que la vie est un dépérissement, une descente. Non, la vie est une montée et une montée vers la vie éternelle et la communion avec Dieu.

             Voilà ce que veut nous dire l’image de la vigne. Laissons la sève du Christ montée en nous. Laissons le Christ nous perfectionner un peu plus chaque jour. Apprenons à imiter Jésus le Christ, un peu plus chaque jour, pour découvrir dans la foi tous les fruits que nous pouvons faire grandir en nous.

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  • Homélie du 4ème dimanche de Pâques

     

     

    Homélie du 4ème dimanche de Pâques :

                Chaque année le 4è dimanche de Pâques est choisi par l’Eglise pour être le dimanche de prière pour les vocations.

                Quand on parle de vocations, on pense spontanément aux religieux, religieuses, aux prêtres, aux diacres, aux évêques.

                Mais le mot « vocation » regroupe aussi d’autres réalités.

                Alors, réfléchissons d’abord sur le sens profond de la vocation. Puis, c’est vrai, j’insisterai, en particulier, sur la vocation de prêtre qui se fait trop rare aujourd’hui.

                Le sens profond de la vocation :

                Il y a quelques années, j’ai célébré les obsèques d’Aurélie, jeune de 20 ans qui ne pouvait pas vivre plus longtemps à cause de son handicap mental et physique (elle était atteinte par une maladie de naissance : la Leucodystrophie).

                J’ai rencontré ses parents qui ont construit toute leur vie autour de leur fille. Aurélie a été entourée de beaucoup d’amour et ses parents ne voyaient pas d’abord son handicap mais leur fille.

    Et Aurélie leur a apporté beaucoup d’amour.

    Elle a remplie leur existence et leur a donné d’avoir vraiment la vocation de parents.

    L’accueil, l’écoute de l’autre tel qu’il est, et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit ; l’accueil et l’écoute de l’autre avec patience et avec amour c’est avoir la vocation.

    On peut et on doit parler de la vocation des parents : la vocation du père, la vocation de la mère qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour leurs enfants, pendant plusieurs années de leur vie.

                Dans certaines familles, lorsque le père ou la mère est absente, on peut également parler de la vocation d'un frère ou d'une soeur pour ses petits frères et, ou petites sœurs.

                Il existe aussi la vocation des médecins, des infirmières-infirmières ; la vocation des enseignants ; la vocation des pompiers… .

                La vocation de tous ceux qui choisissent de vivre pour le service des autres.

    La vocation c’est un choix de vie tourné vers les autres avant d’être tourné vers soi-même.

    Ainsi, pour certains maires ou conseillers municipaux, leur responsabilité peut-être vécue comme une vocation.

                Comme Jésus nous le montre, lui-même, en se comparant à un bon pasteur, la vocation c’est mettre sa compétence, sa capacité d’aimer au service des autres pour les soutenir dans leur croissance, pour les soulager dans leurs peines, pour leur permettre de se découvrir et de donner à leur tour le meilleur d’eux-mêmes.

                La vocation de prêtre :

                Comment parler du prêtre qui ne peut plus être présent dans toutes les paroisses qui lui sont confiées ? Comment parler de la vocation du prêtre au service des autres quand les paroissiens ont l’impression qu’il n’est plus présent ? Comment parler de la vocation du prêtre quand on constate qu’il ne peut plus tout faire ou tout vivre ?

                Comment parler du bonheur, de la grande joie d’être prêtre en 2018 ?

                Après toutes ces questions très réalistes, essayons d’apporter des éléments de réponse en ce dimanche des vocations !!!

                Etre prêtre c’est répondre à un appel de notre Seigneur Jésus. C’est entendre au fond de soi-même, cette petite voix : « Prêtre, pourquoi pas moi ? Prêtre, c’est une belle vocation !!! »

                Qu’est-ce qu’il y a dans cet appel de Jésus à devenir prêtre ? Jésus nous le dit : « Je suis le bon pasteur et je suis aussi la porte. » Le prêtre est l’homme de la porte. Et nous savons tous que, souvent, des choses importantes se disent sur le pas de la porte.

                A la porte de l’église, le prêtre accueille, comme il peut, ceux et celles qui viennent pour la messe : il essaye de reconnaître les personnes, de se rappeler leurs joies et leurs peines. Mais, le plus important, c’est le souci de vivre le mieux possible ensemble, en communauté, les uns avec les autres et non pas les uns à côté des autres. Voilà pourquoi, souvent vous êtes surpris par l’insistance du prêtre à vous rapprocher le plus possible des premiers rangs pour former concrètement une communauté qui souhaite vivre un temps ensemble.

                A la porte, au début de la messe, le prêtre est habité par la Parole de Dieu qui va être entendue pour tous, par l’Eucharistie qui va être offerte pour tous. Voici la prière du début que le prêtre dit en lui-même à la porte : « Que tous reçoivent ta Parole et ta Vie Seigneur !!! »

                Et à la fin de la messe, le prêtre est à nouveau à la porte. Et c’est le moment de se souhaiter un bon dimanche, une bonne semaine. Mais, il y a là bien plus qu’un simple souhait. A la fin de la messe, à la porte, il y a cette prière que le prêtre dit en lui-même : « Que tous portent la paix et la vie de Jésus-Christ reçues pendant la messe. Que tous portent cette paix et cette vie dans sa maison, dans sa famille, dans son quartier, dans son village. »

                « Je suis la porte » : dit Jésus. Et le prêtre reçoit la belle mission d’être au service du passage par la porte de Jésus-Christ. Que de joies sont partagées au moment d’un baptême, d’un mariage, d’une première Communion, d’une Profession de foi, d’une Eucharistie. Que de peines sont partagées au moment d’une célébration d’obsèques, d’une célébration de pardon, d’une confession.

    En ce dimanche, nous avons retrouvé le sens profond de la vocation :

    La vocation c’est mettre sa compétence, sa capacité d’aimer

    au service des autres.

    Et le service des autres est un chemin de bonheur !

    La vocation du prêtre est d’être l’homme de la porte, de l’accueil et de l’envoi pour tous. C’est une belle mission qui remplie toute une vie et qui rend heureux. Cette une mission qui me rend heureux.

    Je suis sûr que, aujourd’hui, certains d’entre nous se sentent appelés à la vocation de prêtre. Alors je fais avec vous cette prière :

    « Que la communauté que nous formons tous ensemble, aujourd’hui, accepte, avec joie et dans la paix, que certains se posent la question : Prêtre pourquoi pas moi ? »

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  • Homélie du 3è dimanche de Pâques

     

     

    Jésus Christ, Dieu fait Homme, nous le rencontrons

    dans notre quotidien car il est ressuscité.

     

    Homélie :

             Dans l’Évangile de Saint Luc, nous lisons un récit qui fait suite à celui de la rencontre de Jésus avec Cléophas et son compagnon sur le chemin d’Emmaüs. Luc raconte cette fois, pour conclure son Évangile, la dernière rencontre entre Jésus et les onze apôtres avant son Ascension et la venue de son Esprit Saint à la Pentecôte.

     

      « Les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment ils avaient reconnu le Seigneur quand il avait rompu le pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même était là au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous.»

     

             Cléophas et son compagnon racontent aux Onze ce qu’ils viennent de vivre sur le chemin d’Emmaüs et : « Comme ils parlaient encore, Jésus lui-même était là au milieu d’eux ».

             Sur la route d’Emmaüs, c’est aussi au moment où les deux disciples s’entretenaient à son sujet, que Jésus s’était approché d’eux, les avait rejoints, les avait écoutés longuement, leur avait parlé et avait rompu le pain avec eux.

             Voici maintenant qu’il est au milieu de tous les apôtres que les 2 pèlerins d’Emmaüs ont rejoints. Ainsi donc, la rencontre avec Jésus le Christ ressuscité se réalise au cœur de la conversation de ceux qui parlent de lui, leur parole faisant écho à la sienne. « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » avait-il dit. (Mt 18, 26)

             La rencontre avec le Ressuscité et la foi en lui supposent donc la parole, le témoignage, une discussion dans la foi. Jésus se rend présent au milieu d’une rencontre toute simple pendant laquelle ses amis parlent de Lui. C’est en faisant mémoire de ce que Jésus a dit et a fait que se manifeste sa présence en eux et avec eux.

     

             « …Ils croyaient voir un esprit. Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent en vous ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
    Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai. »

             Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.
    Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. La rencontre avec Jésus ressuscité est bien concrète, réaliste. Pour les apôtres la foi en Jésus ressuscité passe par le toucher des mains et des pieds de Jésus. Des mains et des pieds percés par les clous de la Croix. Oui, Jésus ressuscité est bien le même que celui qui était cloué sur la croix.

             Jésus montre ses mains percées par les clous et qui ont avant la croix touché la peau du lépreux, touché et guéri les yeux de l’aveugle. Ses mains qui ont aussi rompu et partagé le pain. Ses mains qui prient Dieu le Père.

             Jésus montre ses pieds, blessés eux aussi. Ses pieds ont parcouru des kilomètres, sur les chemins de Palestine pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Amour de Dieu. Ses pieds ont été lavés par les larmes de la femme pécheresse, et parfumés aussi par elle. Et puis, Jésus avant de mourir et de ressusciter a lavé lui-même de ses mains les pieds de ses apôtres !

     

             « Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger? » Ils lui offrirent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux."

     

             Voici le moment du partage de la nourriture avec Jésus ressuscité.

             « Nous avons mangé et bu avec lui après sa résurrection » diront plus tard les apôtres témoins de la résurrection de Jésus. La foi en la résurrection est donc liée au partage de la nourriture, au partage du pain.

             C’est à la fraction du pain que Jésus ressuscité est reconnu après sa mort sur la croix.

             Pour montrer que c’est bien lui, Jésus leur ami, il leur demande à manger, comme il l’avait fait pour nourrir la foule affamée : Jésus avait alors multiplié les 5 pains et les 2 poissons pour nourrir la foule de 5000 hommes.

             Jésus avait aussi demandé à boire à la Samaritaine et demandé à boire sur la Croix.

             Ainsi, avec Jésus, Dieu fait Homme, nous comprenons que Dieu a faim et soif, faim et soif de rencontrer chacun de nous, chaque être humain.

     

             « Puis il déclara : « Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » Alors il leur ouvrit l’esprit à l’intelligence des Écritures. Il conclut : « C’est bien ce qui était annoncé par l’Écriture : les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts le troisième jour, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. C’est vous qui en êtes les témoins. »

     

             Jésus prend le temps de l’explication pour aider ses apôtres à croire en Lui et en sa résurrection. Jésus fait une homélie.

             La foi en la résurrection s’explique dans l’histoire de Dieu avec l’humanité, dans l’histoire concrète et bien réelle de Jésus.

             La foi est liée à la connaissance de la Bible et de l’Evangile qui révèlent la présence de Dieu dans l’histoire de l’humanité et aussi dans l’histoire de chacune de nos vies.

             Elle est profondément raisonnable à la manière des chercheurs de sens et de vérité dans le concret de la vie. La foi nous la trouvons et nous la faisons grandir en regardant notre histoire, en regardant le réel avec les yeux de notre cœur. L’essentiel se laisse voir quand on accepte de regarder avec les yeux de notre cœur.

             Jésus, Fils de Dieu, envoyé de Dieu qui meurt sur une croix, ce n’est pas raisonnable à première vue. Et pourtant n’est-ce pas lui qui est la Vérité, quand il ose aimer jusqu’au bout, et quand il pardonne et prie jusqu’au bout.

    Jésus Christ, Dieu fait Homme, nous le rencontrons

    dans notre quotidien car il est ressuscité.

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  • Qu’est-ce que la Foi ? 

     Homélie à partir de l'évangile selon St Jean 20, 19-31 : Le troisième jour après le Vendredi saint, le tombeau où Jésus a été déposé, est vide. Les apôtres se demandent ce qui se passe. Jésus serait-il ressuscité comme Il avait promis ?

                Un tombeau vide est une preuve peu suffisante pour y croire.

                Et voilà que Jésus apparaît au milieu de ses disciples dans la pièce complètement fermée où ils sont réunis.

                Jésus bien vivant est là. Cette fois il ne peut pas y avoir de preuve plus solide.

                Mais Thomas exige encore plus : il veut voir les blessures de Jésus dans ses mains et dans son côté.

                Qui de nous n’est pas tenté d’envier les apôtres et en particulier saint Thomas qui a eu ce cadeau de pouvoir voir et toucher les plaies de Jésus Christ.

                Ah ! si Dieu venait de temps en temps nous faire une petite visite, même très courte ; on croirait plus facilement.

                Et voici la réponse que Jésus a fait à saint Thomas : « Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Cela veut dire que « Croire est plus important que voir. »

                « Voir », si on réfléchit un peu, nous enlèverait tout désir de recherche de la Vérité. Si on voyait Dieu avec nos yeux, alors le Seigneur s’imposerait à nous et on aurait pas besoin de faire l’effort de « Croire », on ne connaîtrait pas la « Foi ».

    Avec le « Voir », en fait, Dieu nous intéresserait beaucoup moins, car on ne pourrait pas se poser plein de questions sur notre vie et sur notre manière de vivre. Dieu existerait comme un objet dont on pourrait tout connaître.

                Mais, si le Seigneur choisit de ne pas s’imposer à nous, c’est pour nous faire comprendre que nous-mêmes nous sommes bien plus que de simples objets. Nous avons une âme que nous ne voyons pas.

                Pour prendre une autre image, Dieu n’est pas une étoile ou une planète que je regarderais avec une lunette astronomique. Je ne peux pas parler de Dieu à la manière des scientifiques.

                Pour connaître le Seigneur, je dois m’impliquer avec tout ce que je suis : un corps et une âme. Lorsque je dis « Je vois une personne », je peux décrire cette personne à distance, sans lui parler tout en restant indifférent à elle..

                Mais lorsque je dis « je crois en une personne », c’est tout différent. Si « je crois en une personne », cela veut dire que je lui ai déjà parlé, que je me suis approcher de cette personne. Cela veut dire que j’ai vécu quelque chose avec cette personne.

                « Voir », c’est rester à distance, c’est rester en retrait.

                « Croire », c’est s’approcher, c’est rencontrer.

                Voilà un grand signe de la confiance que Jésus nous donne. Il ne s’impose pas à nous aujourd’hui, pour nous permettre de croire en Lui, d’avoir la Foi ; c’est-à-dire pour nous permettre de chercher librement au delà des apparences. Dieu ne regarde pas l’apparence mais le cœur. Ou encore, ce qui est essentiel dans la vie ne peut pas se voir avec les yeux mais avec le cœur.

                Cependant, faisons attention à ne pas opposer trop facilement le voir et le croire. Croire en Jésus ce n’est pas être un aveugle, ou encore être un naïf ; ce n’est pas tomber dans une innocence stupide.

                Croire, ou encore la foi, correspond à un besoin très profond que nous avons tous en nous-mêmes.

                Un grand scientifique disait un jour que « l’homme a besoin de la Foi, comme il a besoin de pain, d’eau et d’air. »

                Le Seigneur nous a créé ainsi : nous avons en nous une intuition fondamentale qui est ce sentiment d’une nécessaire présence qui explique notre existence, notre origine et notre devenir.

                « Un jour quelqu’un demandait à Pasteur : Cher maître, comment pouvez-vous croire ?

    Voici sa réponse : C’est en réfléchissant et en étudiant beaucoup que j’ai trouvé la Foi. »

                Oui, Dieu peut être connu par notre découverte du monde. Voir et croire ne s’opposent donc pas en nous, mais se complètent.

                Et nous pouvons alors remercier vraiment les apôtres et en particulier saint Thomas d’avoir douté de la résurrection de Jésus. C’est en doutant que Thomas a creusé en lui le désir de rencontrer Jésus. Et en le rencontrant, il a cru.

                « Heureux ceux qui croient » : veut dire alors heureux ceux qui acceptent de chercher Dieu. Croire ce n’est donc pas être naïf, mais c’est dépasser les simples apparences, c’est aller plus loin que le simple voir.

                Un jour, on vous a peut-être dit : « Toi, tu as de la chance de croire. C’est un soutien pour toi dans la vie ».

                Croire en Jésus n’est pas une question de chance. C’est une question de recherche.

                Alors, si un jour quelqu’un est jaloux de votre Foi qui vous fait vivre. Dites lui bien que lui-aussi il est capable de trouver la Foi en la cherchant dans l’histoire de Jésus (dans les Evangiles), et aussi en la demandant à Dieu dans le recueillement.

                Oui, c’est merveilleux la Foi ; car la Foi répond à un grand besoin chez nous. Mais, encore faut-il découvrir que ce besoin de croire peut être combler par l’extraordinaire Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus, de la présence continuelle et aimante de Dieu à nos côtés.

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