• En prière avec Marie 

      Dans le prolongement du mystère de Pâques et de l'Ascension, les lectures de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle. Elles nous montrent l’Église en train de naître. C'est une Église en prière. Jésus le Christ va partir auprès de Dieu le Père. A quelques heures de son arrestation, de sa passion et de sa mort, il se tourne vers Dieu son Père. Il lui confie ses disciples. Ils auront bien besoin de sa force pour la mission qui les attend.

      Au jour de l'Ascension, Jésus a disparu au regard des siens. Mais pendant quarante jours, ils avaient fait l'expérience de Jésus vivant, ressuscité. Ce n'est plus seulement l'ami d'autrefois. Ils reconnaissent en lui "Mon Seigneur et mon Dieu". Ils se rendent au Cénacle pour un temps de prière. Une grande mission les attend ; mais pour cette mission, ils ne seront pas seuls. Jésus leur a promis la venue de l'Esprit Saint. Pendant dix jours, ils vont rester en prière pour se préparer à sa venue.

      C'est également important pour nous : toute décision importante devrait être précédée par un temps de prière. Quand un jeune se prépare à être ordonné prêtre, il va dans un monastère pour un temps de retraite. Dans une vie, il y a aussi d'autres décisions importantes : le mariage, le baptême d'un enfant, tel ou tel engagement dans une mission d’Église ou dans la société. Nous avons alors besoin de temps de prière pour être bien ajustés à ce que Dieu attend de nous. C'est très important car nous ne sommes pas à notre compte. Ce n'est pas notre parole que nous annonçons mais celle de Dieu. C'est son amour et son visage que le monde doit reconnaître en nous.

      Dans la première lecture, saint Luc nous signale la présence de Marie. Comme toujours, c'est une présence discrète. Nous la retrouvons à l'Annonciation, à Bethléem, à Jérusalem quand Jésus a eu 12 ans. Elle était aussi à Cana, et, plus tard au pied de la croix. Elle est désormais la "mère de l’Église". Avec les apôtres, elle implore par sa prière la venue de l'Esprit Saint. N'hésitons pas à faire appel à elle et à nous unir à sa prière. Avec elle, et avec les apôtres, nous sommes la même Eglise. Marie est toujours là pour nous renvoyer à Jésus le Christ. Elle ne cesse de nous redire : "faites tout ce qu'il vous dira."

      La première lecture nous dit aussi qu'ils prient "d'un même cœur". C'est ce que doit faire toute assemblée : être unanime dans la prière au Dieu unique. Cette unanimité, nous la retrouvons bien des fois chez les premiers chrétiens. Et nous ? Où en sommes-nous ? Sommes-nous unanimes dans la foi, l'espérance et la charité ? Nous avons peut-être tendance à négliger la prière et à penser que c'est du temps perdu. Les lectures de ce dimanche voudraient nous ramener à quelque chose d'essentiel : L'Eglise ne peut pas se passer de la prière. Elle lui est aussi nécessaire que l'oxygène l'est au corps.

      Si la prière devait cesser dans l’Église, celle-ci étoufferait aussi sûrement que le corps qui manquerait d'oxygène. Quand nous parlons de l’Église, il ne s'agit pas seulement de l'institution. L’Église, c'est chacun de nous. Nous en sommes tous membres. Si nous ne prions pas, nous étouffons la présence de Dieu en nous. Prendre quelques minutes pour prier chaque jour, ce n'est pas du temps perdu. Se rassembler le dimanche à l'église est absolument essentiel. Le concile Vatican II nous le rappelle à sa manière : l'Eucharistie est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation.

      La prière permet à l'Esprit Saint de s'infiltrer en nous, dans notre intelligence et notre cœur ; c'est comme un goutte-à-goutte qui nous permet de recevoir la vie de Dieu. Elle nous entraîne à vivre de plus en plus au rythme de Dieu. Elle nous débarrasse progressivement des obstacles qui encombrent notre cœur et notre esprit. Ces obstacles, nous les connaissons bien : ils s'appellent orgueil, égoïsme, mensonge, préjugés, violences, jugement des autres… La prière nous permet de retrouver peu à peu la présence de Dieu en nous. L’Église est née de la prière du Christ et de celle des apôtres. C'est aussi par notre prière que l’Église continue à naître chaque jour.

      En fait, ce n'est pas nous qui prions mais le Christ en nous. Il reste entièrement tourné vers le Père et vers ses disciples. Il nous apprend à ne pas limiter la prière au niveau de nos seuls besoins personnels. La prière est la respiration de l'âme. Quand nous prions, c'est l'air d'en haut que nous respirons. Alors oui, donne-nous Seigneur d'avoir envie de te prier. Aide-nous à lever souvent les yeux vers le ciel. Tu nous envoie dans le monde pour témoigner que tu es le Fils de Dieu. Prends-nous tous dans ton amour. Amen

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  • Homélie : 

                       L’ascension n’est pas un événement de la vie de Jésus comme les autres. On ne peut pas le comparer à sa naissance, à une de ses guérisons ou à sa mort sur la croix. 

                L’Ascension est comparable à la résurrection de Jésus.

     

           L’Ascension est un événement qui dépasse l’histoire, le simple récit. C’est un événement qui fait appel à la Foi. 

                Les apôtres disent seulement sans apporter de détails que Jésus a été élevé au ciel et a disparu à leurs yeux. Et ensuite les apôtres n’étaient pas tristes, mais dans la joie. 

              L’Ascension est une manifestation de la divinité de Jésus. 

              C’est un événement qui est beaucoup moins un départ qui créerait une absence, un vide, qu’une situation nouvelle, un véritable point de départ. 

                Une situation nouvelle, un point de départ, oui, comme l’avait annoncé Jésus lui-même à ses apôtres : « Il est bon pour vous que je m’en aille, car si je m’en vais, je vous enverrai l’Esprit Saint.» (Jn16,7) Et il avait dit aussi : « Il faut que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit ait la vie éternelle.» (Jn3,14-15) 

                Jésus, le Christ, présence de Dieu au milieu des Hommes n’est plus présent à quelques-uns mais à tous les hommes qui veulent bien regarder avec leur cœur. 

                Il est présent dans le pain et le vin à la messe. Il est présent en chacun de nous. Il est présent quand on écoute ou quand lit l’Evangile. Il est présent dans la prière. 

            Depuis l’Ascension, nous sommes entrés dans un temps nouveau : le temps de la foi, de l’espérance. 

                L’Ascension n’est pas un départ de Jésus, mais un accomplissement. 

                Jésus-Christ, par son Ascension, nous entraîne, tous, si nous le voulons, vers Dieu. 

                Par son Ascension, son élévation, Jésus désire élever avec lui toute l’humanité. 

                Ainsi, le plan d’amour de Dieu sur tous n’est pas interrompu. Dieu n’a pas abandonné les Hommes ! Au contraire, il est encore plus présent, au cœur de l’histoire humaine par la présence de tous ceux qui croient en Jésus-Christ. 

                Le jour de l’Ascension n’est pas un jour de nostalgie, mais un jour de joie, d’espérance. 

                Réjouissons-nous donc avec toute l’Eglise qui nous aide à comprendre que la présence de Jésus-Christ est encore plus forte aujourd’hui qu’au temps des apôtres. 

                Tout dépend de notre regard intérieur. Jésus est en nous et dans le monde. 

                L’amour existe quand on est aimé ou quand on aime. 

                Pour Dieu, c’est pareil, on constate qu’il existe quand on se laisse aimer par Jésus-Christ et quand on apprend à reconnaître son Amour, l’Esprit Saint en chacun de nous. 

            Depuis l’Ascension, nous sommes entrés dans le temps de la foi et de l’espérance. Amen

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  • « Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur, 

    l'Esprit de  Sagesse et d' Intelligence, l'Esprit de  Conseil et de  Force, l'Esprit de  Science et de  Piété; et l'Esprit de  Crainte du Seigneur le remplira »         Isaïe XI, 2,3.

    Les 7 dons de l'Esprit Saint

     

     

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  • Homélie :

     

                Depuis le matin de Pâques, Jésus est ressuscité et il se montre vivant à tous ceux qui l’ont

    connu avant sa mort et sa résurrection. Jésus est, oui, le Fils de Dieu comme il a toujours dit.

                Mais, en même temps, Jésus prépare ses apôtres et ses disciples à son départ. Car en effet il doit partir comme il l’a toujours dit aussi.

                Jésus après sa mort et sa résurrection doit partir vers Dieu le Père : c’est la fête de l’Ascension de jeudi prochain !

                Oui, si Jésus part vers Dieu le Père, c’est pour nous envoyer l’Esprit Saint. L’Esprit Saint, la troisième présence de Dieu qui est une présence encore plus proche de nous car maintenant avec l’Esprit Saint Dieu est et sera pour toujours présent non plus seulement à côté de nous mais aussi et surtout en nous.

                L’Esprit Saint c’est l’Amour entre Dieu le Père et Jésus le Fils de Dieu et cet Amour de Dieu est maintenant en nous, en chacun de nous, en tous sans exception depuis notre naissance et pour toujours.

                C’est la plus grande grâce, le plus grand cadeau que Dieu peut nous donner. Nous devenons des porteurs de son Amour. Et c’est aussi de la part de Dieu, la plus grande confiance qu’il peut nous faire en nous confiant son Amour au plus profond de nous-mêmes, dans notre cœur.

                Avec le départ de Jésus auprès de Dieu le Père et l’envoi de son Esprit Saint, de son Amour, nous comprenons que Jésus n’est pas venu pour quelques-uns mais bien pour tous sans exception.

                Dans l’Evangile nous venons d’entendre Jésus nous dire : « Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité. »

                C’est clair. Mais Jésus ajoute aussitôt : « Le monde est incapable de le recevoir car il ne le connaît pas ; mais vous, vous le connaissez. »

                Jésus nous dit que pour prendre conscience de la présence de Dieu en nous, pour prendre conscience de la présence de l’Esprit Saint, de son Amour en nous, il faut avoir la possibilité de le connaître, il faut avoir la possibilité d’apprendre qui est Dieu, qui est Jésus, qui est l’Esprit Saint.

                Essayons de comprendre :

                L’Esprit Saint, 3è présence de Dieu, avec le Père et Jésus est l’Esprit de vérité et de vie. Tout ce que Dieu fait, il le fait par Amour, avec son Esprit Saint.

                Dieu a créé le monde et tout ce qui existe avec l’Esprit Saint.

                Dieu nous accompagne depuis toujours, tout au long de notre histoire, avec son Esprit Saint, avec sa tendresse, sa patience, son Amour.    Tout au long de l’histoire, bien avant la naissance de Jésus, Dieu se fait connaître peu à peu à l’humanité avec son Esprit Saint présent en chaque homme, en chaque femme : ainsi Abraham, Sarah découvrent Dieu dans leur vie, puis il y a Isaac, Jacob, Moïse, David, Isaïe, Jérémie, et bien d’autres hommes et femmes qui découvrent et apprennent à connaître Dieu grâce à l’Esprit Saint en eux.

                Tout au long de l’histoire de l’humanité Dieu fait preuve de beaucoup de patience en étant présent dans le cœur de chacun par son Esprit Saint, par son Amour.

                En fait, depuis le début de l’humanité, Dieu est en attente. Il attend quoi ?

                Il attend le jour où quelqu’un dira un grand OUI à Dieu pour que le Seigneur puisse naître au milieu de l’humanité.

                Après des générations et des générations de croyants, après des siècles d’alliance entre Dieu et le premier peuple des croyants, enfin, une jeune fille de Nazareth dit OUI au Seigneur : Marie accueille le don de Dieu. L’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu, qui est en elle, la fait devenir, la mère de Jésus.

                Et puis quand Jésus est devenu un homme, l’Esprit Saint, descend sur Jésus au jour de son baptême, pour qu’il fasse grandir en Lui la force de Dieu le Père : « Celui-ci est mon Fils bien aimé, en lui j’ai mis tout mon amour ».

                Et l’Esprit Saint agit en Jésus (qui est Dieu fait Homme).

                Jésus nous révèle ainsi que chacun de nous est créé à l’image de Dieu. Chacun de nous, nous portons en nous la possibilité de ressembler à Jésus (Dieu fait Homme par Amour pour nous).

                L’Esprit Saint, de vérité habite notre cœur pour nous inspirer ce qui est juste, ce qui est bon, ce qui est droit. Il habite en nous pour ouvrir notre cœur à la foi, pour nous révéler la vérité de notre vie : nous sommes les bien-aimés de Dieu.

                L’Esprit est en nous, c’est vrai depuis notre naissance, mais nous ne pouvons le reconnaître que si quelqu’un nous apprend à le faire.

                Jésus nous dit que pour prendre conscience de la présence de Dieu en nous, pour prendre conscience de la présence de l’Esprit Saint, de son Amour en nous, il faut avoir la possibilité de le connaître, il faut avoir la possibilité d’apprendre qui est Dieu, qui est Jésus, qui est l’Esprit Saint.

     

                Alors, pourquoi le Seigneur, présent en nous depuis notre naissance, ne s’impose pas mais attend patiemment notre OUI, notre reconnaissance de sa présence en nous ?

                Le Seigneur attend quelque chose qui est formidable et qui change une vie. Dieu attend de pouvoir vivre avec chacun de nous une communion.       Vivre en communion avec quelqu’un, on ne peut pas l’imposer.     C’est ne faire qu’un avec la personne aimée.

                Est-ce que l’on connait des exemples de communion autour de nous ?

                Oui, on n’en connaît. Et heureusement il y a des exemples de communion dans nos familles.

                Quand on est en communion avec quelqu’un, alors on a plus besoin de paroles pour communiquer : un regard, une attitude, une attention, une présence et tout est dit.

                Quand on connaît bien quelqu’un et que l’on a partagé toute une histoire avec une personne, alors oui le regard et le comportement suffisent pour se comprendre.

                Il en est de même de la relation de Dieu avec nous. Dieu se fait tellement proche de nous par Jésus et par son Esprit Saint (par son son Amour pour nous) qu’il est présent à chaque instant avec nous et en nous.       Dieu est en communion avec tout ce qui fait notre vie.

                Alors, quand on apprend à connaître à quel point Dieu est en communion avec chacun de nous par son Esprit Saint, alors nous ressentons sa présence en nous et tout s’éclaire sur ce que nous sommes et sur tout ce que Dieu a mis en nous : les 7 dons de son Esprit Saint. La sagesse, la connaissance, l’intelligence,  la force, la prudence, la foi et l’Amour.

                Dieu ne veut pas pour nous une vie rétrécie. Il voit grand pour chacun de nous.

                Le Seigneur veut pour nous une vie de Communion : Communion avec Lui, Communion avec le monde qu’il nous a confié, Communion avec tous les dons de vie qu’il a mis en nous.

                Alors, avoir la connaissance de Dieu par Jésus et avec l’Esprit Saint, avec l’Amour de Dieu pour nous ; nous donne une responsabilité.

                Tout d’abord, la responsabilité de faire grandir en nous les 7 dons de Dieu : La sagesse, la connaissance, l’intelligence,  la force, la prudence, la foi et l’Amour.

                Et aussi la responsabilité de faire connaître cette présence formidable de Dieu en chacun depuis notre naissance.

                Dieu ne s’impose pas. Il attend de nous, qu’on apprenne à le connaître et à partir de notre connaissance de Lui par Jésus et avec l’Esprit Saint nous pourrons alors vivre le bonheur de la Communion : Communion avec Lui, Communion avec le monde qu’il nous a confié, Communion avec tous les dons de vie qu’il a mis en nous.

     

     

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  •             Pierre, Thomas, Philippe... 3 apôtres que St Jean met en scène dans les chapitres 13 et 14 de son évangile... 3 croyants qui, manifestement, ont bien du mal à comprendre les propos de Jésus... 3 hommes qui, je crois, nous ressemblent étonnamment !

                Il y a Pierre tout d'abord.

                Il pose une question simple à Jésus : « Seigneur, où vas­-tu? » Jésus lui dit que lui, Pierre, est pour l'instant incapable de le suivre. Alors l’apôtre démarre au quart de tour et, confiant dans ses propres forces, il dit à Jésus: « Pourquoi ne puis-­je te suivre maintenant? Je donnerais ma vie pour toi ! »   Pierre n'a pas encore compris que seul le Ressuscité peut nous donner la force nécessaire pour le suivre. Lui qui nous a précédés doit revenir nous chercher pour nous prendre avec lui, nous entraîner dans son sillage: « Quand je serai allé vous préparer une place, je reviendrai vous prendre avec moi. » Pierre n'avait pas encore fait l'expérience de sa propre infidélité : il ne soupçonnait pas encore la difficulté du chemin.

                N'ayant pas encore pleuré sur son péché, il ne savait pas encore ce qu'était l'amour de Dieu. Seul un pécheur pardonné peut bien parler de Dieu. Personne ne trouve tout seul le chemin qui mène au Père. Avec Pierre une première conversion nous est proposée : personne ne peut, par ses propres forces, avancer sur le chemin de la foi. Il nous faut l'Esprit du Ressuscité.

                Après l'apôtre Pierre, c'est au tour de Thomas d'intervenir... un Thomas un peu agacé par tout ce mystère, au point qu'il ne peut s'empêcher de dire à Jésus : « Tout cela, c'est bien gentil, mais pour s'engager sur un chemin, encore faut-­il savoir où l'on va ! Nous ne savons même pas où tu vas, comment veux­-tu que nous en connaissions le chemin ? » ... Logique, le Thomas ! La réponse de Jésus déroute notre logique: « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». Cela veut dire: Ne rêvez pas ! N'espérez pas prendre une autre voie que la mienne pour me rejoindre.

                Avec Thomas, une deuxième conversion nous est proposée : on ne découvre Dieu qui est Amour qu'en s'engageant soi­-même dans l'amour du prochain.

                Après Pierre et Thomas, il faut évoquer aussi Philippe. « Depuis le temps que tu nous parles du Père, dit-il à Jésus, le plus simple serait que tu nous le montres... Montre­-nous le Père, et ça nous suffit ! On ne t'en demande pas davantage ! » J'aime à croire que Jésus avait assez d'humour et d'affection envers Philippe pour sourire d'une telle naïveté... Mais, c'est vrai que sa réponse – « qui m'a vu a vu le Père » ­ est et demeurera toujours pour nous le point central de notre foi.

                Comme sur la route d'Emmaüs, Jésus invite ses disciples à changer de regard pour relire leur passé : « Depuis si longtemps que je suis avec toi, Philippe, et tu ne me connais pas? » Avec Philippe, une troisième conversion nous est proposée : le Seigneur notre Dieu marche avec nous sur le chemin de notre vie.

    « Tu dis ne pas me connaître ?... mais regarde là où je t'ai conduit au fil des mois et des années ! Regarde ce que j'ai fait de ta vie ! Il y a si longtemps que je suis avec toi, et tu ne me connais pas ! »

                Nous allons maintenant entrer ensemble dans l'Eucharistie du Seigneur.

                Avec Pierre, dépouillons ­nous de toute suffisance : ce n'est pas nous qui allons vers Dieu en premier c’est le Seigneur lui-même qui vient vers nous par son Fils Jésus-Christ et Jésus est le chemin qui mène à Dieu le Père. Et puis, avec Thomas et Philippe, vérifions que nous ne reléguons pas Jésus le Christ au bout de notre vie, Lui qui est non seulement la Vérité et la Vie, il est le Chemin de la Vérité et de la Vie ! Qui cherche la Vérité et la Vie prend le chemin de Jésus.

                Et ce n’est pas seulement pour demain. C’est pour aujourd’hui. « Le Père, vous le connaissez dès maintenant », dit Jésus à Philippe.  « Qui m’a vu a vu le Père. » La foi est pour aujourd’hui.

                Tous, nous rencontrerons un jour Dieu le Père en rejoignant le Ciel. Mais tous nous ne croyons pas que nous pouvons rencontrer Dieu, chaque jour sur terre, par Jésus qui est le Chemin, la Vérité et la Vie !

                Nous avons l’habitude de dire que nous passons de l’enfance à l’adolescence, de l’adolescence à l’âge adulte et de l’âge adulte à un âge avancé.

                Hé bien, avec la foi en Dieu, la foi en Jésus le Christ, c’est le contraire ! Plus on avance dans la vie, et plus on devient un enfant, un enfant dans notre manière d’être, dans notre manière d’avoir besoin de Dieu, de Jésus.

                La foi chrétienne, la foi de l’Eglise, la foi des baptisés que nous sommes, refuse de croire que la vie soit un chemin qui descend, une descente. Non, la vie est un chemin qui monte, une montée vers la vie éternelle avec Dieu. Vie éternelle qui est déjà commencée chaque jour de notre vie. 

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  • Homélie : ( Jn 1, 1-10)

                Chaque année le 4è dimanche de Pâques est choisi par l’Eglise pour être le dimanche de prière pour les vocations.

                Quand on parle de vocations, on pense spontanément aux religieux, religieuses, aux prêtres, aux diacres, aux évêques.

                Mais le mot « vocation » regroupe aussi d’autres réalités.

                Alors, réfléchissons d’abord sur le sens profond de la vocation. Puis, c’est vrai, j’insisterai, en particulier, sur la vocation de prêtre qui se fait trop rare aujourd’hui.

                Le sens profond de la vocation :

                Il y a quelques années, j’ai célébré les obsèques d’Aurélie, jeune de 20 ans qui ne pouvait pas vivre plus longtemps à cause de son handicap mental et physique (elle était atteinte par une maladie de naissance : la Leucodystrophie).

                J’ai rencontré ses parents qui ont construit toute leur vie autour de leur fille. Aurélie a été entourée de beaucoup d’amour et ses parents ne voyaient pas d’abord son handicap mais leur fille.

    Et Aurélie leur a apporté beaucoup d’amour.

    Elle a remplie leur existence et leur a donné d’avoir vraiment la vocation de parents.

    L’accueil, l’écoute de l’autre tel qu’il est, et non pas tel qu’on voudrait qu’il soit ; l’accueil et l’écoute de l’autre avec patience et avec amour c’est avoir la vocation.

    On peut et on doit parler de la vocation des parents : la vocation du père, la vocation de la mère qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour leurs enfants, pendant plusieurs années de leur vie.

                Dans certaines familles, lorsque le père ou la mère est absente, on peut également parler de la vocation de l’aîné de la famille pour ses petits frères et, ou petites sœurs.

                Il existe aussi la vocation des médecins, des infirmières-infirmières ; la vocation des enseignants ; la vocation des pompiers… .

                La vocation de tous ceux qui choisissent de vivre pour le service des autres.

    La vocation c’est un choix de vie tourné vers les autres avant d’être tourné vers soi-même.

    Ainsi, pour certains maires ou conseillers municipaux, leur responsabilité peut-être vécue comme une vocation.

                Comme Jésus nous le montre, lui-même, en se comparant à un bon pasteur, la vocation c’est mettre sa compétence, sa capacité d’aimer au service des autres pour les soutenir dans leur croissance, pour les soulager dans leurs peines, pour leur permettre de se découvrir et de donner à leur tour le meilleur d’eux-mêmes.

                La vocation de prêtre :

                Comment parler du prêtre qui ne peut plus être présent dans toutes les paroisses qui lui sont confiées ? Comment parler de la vocation du prêtre au service des autres quand les paroissiens ont l’impression qu’il n’est plus présent ? Comment parler de la vocation du prêtre quand on constate qu’il ne peut plus tout faire ou tout vivre ?

                Comment parler du bonheur, de la grande joie d’être prêtre en 2017 ?

                Après toutes ces questions très réalistes, essayons d’apporter des éléments de réponse en ce dimanche des vocations !!!

                Etre prêtre c’est répondre à un appel de notre Seigneur Jésus. C’est entendre au fond de soi-même, cette petite voix : « Prêtre, pourquoi pas moi ? Prêtre, c’est une belle vocation !!! »

                Qu’est-ce qu’il y a dans cet appel de Jésus à devenir prêtre ? Il nous l’a dit dans l’Evangile de ce dimanche : « Je suis le bon pasteur et je suis aussi la porte. »

                Le prêtre est l’homme de la porte. Et nous savons tous que, souvent, des choses importantes se disent sur le pas de la porte.

                A la porte de l’église, le prêtre accueille, comme il peut, ceux et celles qui viennent pour la messe : il essaye de reconnaître les personnes, de se rappeler leurs joies et leurs peines. Mais, le plus important, c’est le souci de vivre le mieux possible ensemble, en communauté, les uns avec les autres et non pas les uns à côté des autres. Voilà pourquoi, souvent vous êtes surpris par l’insistance du prêtre à vous rapprocher le plus possible des premiers rangs pour former concrètement une communauté qui souhaite vivre un temps ensemble.

                A la porte, au début de la messe, le prêtre est habité par la Parole de Dieu qui va être entendue pour tous, par l’Eucharistie qui va être offerte pour tous. Voici la prière du début que le prêtre dit en lui-même à la porte : « Que tous reçoivent ta Parole et ta Vie Seigneur !!! »

                Et à la fin de la messe, le prêtre est à nouveau à la porte. Et c’est le moment de se souhaiter un bon dimanche, une bonne semaine. Mais, il y a là bien plus qu’un simple souhait. A la fin de la messe, à la porte, il y a cette prière que le prêtre dit en lui-même : « Que tous portent la paix et la vie de Jésus-Christ reçues pendant la messe. Que tous portent cette paix et cette vie dans sa maison, dans sa famille, dans son quartier, dans son village. »

                « Je suis la porte » : dit Jésus. Et le prêtre reçoit la belle mission d’être au service du passage par la porte de Jésus-Christ. Que de joies sont partagées au moment d’un baptême, d’un mariage, d’une première Communion, d’une Profession de foi, d’une Eucharistie. Que de peines sont partagées au moment d’une célébration d’obsèques, d’une célébration de pardon, d’une confession.

    En ce dimanche, nous avons retrouvé le sens profond de la vocation :

    La vocation c’est mettre sa compétence, sa capacité d’aimer

    au service des autres.

    Et le service des autres est un chemin de bonheur ! 

    La vocation du prêtre est d’être l’homme de la porte, de l’accueil et de l’envoi pour tous. C’est une belle mission qui remplie toute une vie et qui rend heureux. Cette une mission qui me rend heureux.

    Je suis sûr que, aujourd’hui, certains se sentent appelés à la vocation de prêtre. Alors je fais avec vous cette prière :

    « Que la communauté que nous formons tous ensemble, aujourd’hui, accepte, avec joie et dans la paix, que certains se posent la question : Prêtre pourquoi pas moi ? »

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